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J'ai récemment lu 'Les corrections' de Jonathan Franzen et 'Un arrière-gout de rouille' de Phillip Meyer, ces deux livres ont gagné le National Book Award aux USA. Avec grand regret, ils ont tous les deux heurtés ma sensibilité et décence, par leur vulgarité et violence, en plus du grand désespoir et cynisme ambiants.

Ce que ces auteurs portaient représentent effectivement la réalité d'aujourd'hui; mais est-ce pour autant qu'ils doivent nous assommer avec ces points jusqu'à nous enterrer dessous? Est-ce qu'ils savent s'élever au dessus de ces mesquineries, et créer des personnages et histoires qui nous montrent la lumière dans le noir ?

Victor Hugo avait raison quand il a dit "Ce qu'un écrivain écrit reflète son âme". Ces écrivains ont gagné le National Award, mais ce qui reflète de leurs écrits ne parle de bonnes choses de leur âme.
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Un très beau livre sur l'amitié, les liens familiaux, l'amour...
J'ai beaucoup aimé suivre ces deux jeunes hommes perdus, largués.
Une fraction de seconde va venir faire exploser leurs destins
Isaac et Billy vont voir leurs avenirs se briser.
Une très belle galerie de personnages et des sentiments purs sont au rendez-vous de ce roman
Une réussite
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Dans American Rust (d'abord traduit en 2010 sous le titre Un arrière-goût de rouille chez Denoël), Philipp Meyer s'intéresse à de petites gens d'une petite ville Buelt. Cette partie de la Pennsylvanie est en déliquescence après la fermeture des aciéries qui en avaient, un temps, assuré la prospérité. Plus de travail, plus de perspectives : aucune raison de rester, pourtant la plupart sont restés, comme ça, parce que de toute façon, où aller ? L'auteur centre le roman autour d'un petit nombre de personnages : en particulier deux garçons d'une vingtaine d'années, Isaac English et Billy Poe. Tout les oppose, le premier est d'une intelligence hors du commun mais ne noue pas facilement de relations, le second est ancien champion de foot du lycée qui n'arrive pas à se choisir un avenir. Et pourtant ils sont restés amis après leurs études secondaires. En partie à cause de leur isolement. Billy vivote dans un mobil home inconfortable avec sa mère. La mère d'Isaac s'est suicidée, sa soeur est partie pour l'université avant de faire un riche mariage qui l'a propulsée ailleurs ; il est resté seul pour s'occuper de son père, infirme, lequel ne lui en a aucune reconnaissance. Alors un jour il se dit qu'il est temps de réaliser son rêve : intégrer l'université de Berkeley. Il décide de partir sans prévenir personne excepté Billy qui lui propose de faire un bout de chemin avec lui. Mais à peine en route, les garçons se trouvent pris dans une bagarre qu'ils n'ont pas voulue, aux conséquences tragiques. Adieu le rêve de l'université, ils basculent tous les deux dans un cauchemar. Chacun de son côté va vivre une succession d'épreuves confronté à une grande violence. Malgré la présence de deux personnages féminins qui ne manquent pas d'intérêt, on est ici plongé dans un univers essentiellement masculin. Et sombre, très sombre. Mais en ménageant un fin ouverte, l'auteur refuse de céder à un pessimisme total et définitif. Il perd peut-être alors en efficacité ce qu'il gagne en humanité.
Dès ce roman Philipp Meyer se révèle un véritable écrivain, avec un univers, une vision du monde et une écriture personnelle de qualité perceptible à travers la traduction.
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Buell est une petite ville de Pennsylvanie qui périclite depuis la fermeture de ses aciéries. La plupart des adultes sont au chômage et les jeunes cherchent à partir. Isaac a vingt ans et s'occupe de son père invalide. Sa soeur Lee est partie pour ses études et leurs liens se sont distendus. le jeune homme a renoncé à son rêve d'étudier à Berkeley pour s'occuper de son père invalide. Il decide un jour de prendre la route en direction de la Californie, il envisage une nouvelle vie. Son ami Billy, une ex-star de football, l'accompagne sur le début de son voyage. Mais le hasard place les deux jeunes hommes dans une situation dramatique. le peu d'espoir qu'ils avaient concernant leur avenir vole en éclat en une nuit.
Philipp Meyer nous entraîne dans l'Amérique des déshérités, celle où les anciens vivotent et où les jeunes fuient. Il n'y a pas de travail à Buell, pas d'espoir et les seuls qui y restent sont ceux qui ne peuvent pas en partir. Isaac doit veiller sur son père handicapé et Billy tourne en rond dans sa vie morne. Ils évoluent dans un paysage de friches industrielles et de désespoir. L'intrigue nous attrape dès le début. Les deux jeunes hommes sont pris dans une situation inextricable rapidement. Entre eux existe un lien d'amitié fort. Ils se sont sauvés la vie mutuellement, se sont attachés l'un à l'autre par de actes plus que par de mots. C'est la loyauté qu'ils ont l'un envers l'autre qui guide leurs choix. Ils prennent chacun des chemins differents mais ce lien là ne se dément pas. Chacun à sa manière va éprouver la violence, la solitude et la peur.
La soeur de Isaac, Lee revient voir son frère et son père. Elle est partie étudier la droit avec cette idée en tête : « sauve toi d'abord, tu les sauveras ensuite ». Mais elle se rend compte qu'elle ne peut pas leur venir en aide. le choix qu'elle a fait ne fonctionne pas, elle ne peut sauver qu'elle-même. Rongée par la culpabilité et tiraillée entre deux mondes, Lee est un personnage intéressant car complexe. Est-ce que son choix de partir est égoïste ou gouverné par une nescessité ? Est-ce que finalement cela n'était pas la seule solution dont elle disposait ? Elle ne se sent nulle part à sa place. Son rapport à sa région natale est ambivalent, elle éprouve une répulsion et un attachement mêlés pour Buell.
Les questions de culpabilité et des choix qui impactent nos vies traversent le roman. Les personnages s'interrogent à plusieurs reprises sur les vies qu'ils auraient menées si ils avait pris d'autres décisions. Tous portent le poids de leur renoncement et de leurs blessures passées. Les adolescents n'ont en face d'eux que des adultes indécis et malheureux. Ils ressassent le passé et sont incapables d'offrir un espoir à leurs enfants. Ils font face à la question la plus cruelle qui soit, celle du sens de la vie sur terre.
Le rythme du roman va crescendo, alternant les trajectoires des divers personnages et happant le lecteur. Philippe Meyer nous offre des portraits bienveillants de personnages brisés. Même si le thème du roman a souvent été abordé en littérature américaine, j'ai pris un grand plaisir à lire ce livre car les personnages y sont attachants.
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Le roman « Un arrière-goût de rouille (American Rust) » de l'écrivain américain Philipp Meyer nous plonge au coeur de cette Amérique naguère prospère et aujourd'hui en déclin. Buell, la ville où se déroule une grande partie du livre est fictive, mais elle est voisine de Charleroi, une petite ville bien réelle de Pennsylvanie, qui partage le même nom que Charleroi, en Belgique, une métropole elle aussi marquée par le déclin industriel. Paul Magnette, le bourgmestre de la Charleroi belge fit d'ailleurs récemment le voyage, non seulement pour rentre hommage à cette cité homonyme fondée par des immigrants wallons, mais aussi pour comprendre comment cette région autrefois bastion du parti démocrate américain avait pu passer dans le camp de Donald Trump en 2016.
A Buell, Isaac English et Billy Poe sont deux amis depuis l'école secondaire. Billy était une des stars de l'équipe de football. Isaac était un des rares bons élèves promis à un avenir universitaire. Mais Billy a décliné les offres des coaches des équipes de college tandis qu'Isaac n'a pas suivi les traces de sa soeur Lee, partie étudier à Yale. Un jour Isaac choisit de s'en aller vers l'ouest en montant à bord des trains de marchandise. Il veut étudier en Californie et s'est enfuit en volant les économies de son père invalide. Il demande à Billy de l'accompagner pour sortir de la ville en suivant les rails. Lors de la première étape, dans un bâtiment abandonné, une bagarre éclate avec un groupe de vagabonds. Isaac réussit à défendre Billy, mais ensuite c'est Billy, qui par loyauté, paiera les conséquences du drame, y entraînant sa mère Grace, dont est amoureux Bud Harris, le chef de la police locale.
C'est un superbe premier roman, décrivant avec beaucoup de justesse les loyautés anciennes, les opportunités manquées et les regrets de plusieurs générations alors que leur vallée, pourtant magnifique, sombre lentement, mais sans espoir.

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American Rust (édition française : Un arrière-goût de rouille), le premier roman de Philipp Meyer paru en 2009, est un roman poignant sur les laissés-pour-compte du rêve américain, un roman qu'on lit et qu'on referme le coeur lourd tant on souhaiterait une autre issue pour ses nombreux déshérités.

À Buell en Pennsylvanie, une petite ville industrielle à l'abandon et ravagée par la crise, vivote une population désabusée. Isaac English notamment, un jeune surdoué qui après le suicide de sa mère et le départ de sa soeur aînée pour une université de la prestigieuse IVY League est resté à Buell pour s'occuper de son père infirme alors que ce dernier ne lui témoigne aucune affection. Billy Poe, un footballeur raté et bagarreur invétéré aux prises avec la justice. Sa mère Grace, vieille avant l'âge, et qui vit dans une caravane au milieu des usines à l'abandon après que son mari l'a abandonnée. Ou encore Bud Harris, un policier solitaire au grand coeur.

Alors qu'Isaac se décide enfin à donner un nouveau sens à sa vie et de partir pour la Californie, non sans avoir d'abord convaincu son meilleur ami Billy de l'accompagner, une mauvaise rencontre modifiera à jamais le cours de leurs deux existences.

Philipp Meyer aborde avec bcp de justesse et de réalisme les ravages de la désindustrialisation, la perte de repères et l'absence de perspectives qui en découlent. À la fois chronique sociale et road trip, American Rust est un roman fort sur l'Amérique désenchantée.
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J'ai eu un peu de mal à "entrer" dans le livre. Toutefois je ne voulais pas en abandonner la lecture car je m'étais attachée aux personnages.
Je voulais savoir ce qu'il allait advenir d'eux dans cette Amérique des laissés-pour-compte. On y côtoie les difficultés sociales, la corruption, l'avilissement sur fond de crime. On espère que les deux protagonistes principaux vont s'en sortir.
Alors quelle déception à la fin. L'histoire s'arrête brutalement à tel point qu'on se demande s'il n'y a pas une erreur. A tel point que j'ai relu la dernière page pour être sûre que je n'avais pas tout compris.
Bref la situation finale, tellement abrupte, efface les bons points qu'aurait pu marquer ce livre.
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Si vous cherchez un polar, passez votre chemin, car ce n'est pas ça ... et c'est beaucoup mieux que ça.

"Vertes collines ondoyantes, lacets de rivière boueuse, étendues de forêts que seule déchirait la ville de Buell et son aciérie, elle-même une vraie petite ville avant qu'elle ferme en 1987 et soit partiellement démantelée dix ans plus tard ; elle se dressait maintenant telle une ruine antique, envahie d'herbes aux cents noeuds, de célastre grimpant et d'ailante glanduleux."

Agréable surprise donc, pour ce roman a priori sans prétention. Isaac, jeune homme brillant, et Billy, son copain tas de muscles, se trouvent bien malgré eux mêlés à un meurtre : pour défendre Billy, Isaac a frappé à la tête son agresseur, le laissant pour mort dans une ancienne zone industrielle de la vallée déshéritée et anciennement sidérurgique de la Mon. Billy est rapidemen accusé du meuretre, tandis qu'Isaac est parti sur les routes tel un Kerouac moderne, à la rencontre de sa propre vie. Sur la trame de fond de ce fait divers, Philipp Meyer parvient à tisser un roman du désespoir et de l'espoir à la fois, de la finitude et du recommencement.

Puissance de la poésie des friches industrielles, roman social, roman moral. le cocktail détonne, sur fond d'amitiés adolescentes, avec en bouche le goût métallique des choses qui ont été et ne sont plus. Partir ou rester dans la vallée qui meurt : les personnages, attachants malgré (ou plutôt à cause) de leurs faiblesses, se débattent avec leurs doutes et leurs espérances ; la déchéance comme la rédemption ne sont jamais vraiment loin, et le courage ne se trouve pas forcément là où l'on croit.

"La route principale du sud de Buell quittait la rivière pour traverser une vallée encaissée, c'était une étroite voie rapide,bordée de part et d'autre d'arbres en rang serré ; hameaux désertés, stations-service abandonnées, mine de charbon épuisé au long déroulé de terrils, un infini de dunes grises et sèches sur lesquelles même les mauvaises herbes refusaient de pousser. Les nids de poule secouaient bruyamment la vieille Plymouth ; Grace pensait à Bud Harris, est-ce que ça servirait ou desservirait Billy de l'appeler ? Elle se demanda si son fils avait tué quelqu'un."
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Un beau roman bien structuré. Presque trop par la succession systématique de chapitres par personnage. Rien de grave et puis j'aime bien les fins pleines d'espoir.
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Roman américain fleuve, fort, désolant, laissant dans le sillage de sa lecture un arrière-goût amer, diffus mais irrépressible. A lire !
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