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3,43

sur 50 notes
Je voudrais tout d'abord commencer ma critique en remerciant Babelio et les éditions Seuil de m'avoir permis de découvrir cet auteur.

Si vous lisez le commentaire de l'hebdomadaire new yorkais "Village Voice" repris en quatrième de couverture, vous apprendrez que : "Sam Millar est un poète des ténèbres". Je laisse l'auteur de ce commentaire seul responsable de ses dires. En effet, si vous lisez ce livre, vous vous rendrez compte par vous-même qu'on est loin de la poésie dans ce roman. Je dirais même : "Amis de la poésie .... passez votre chemin ! ".

Autre commentaire sur le quatrième de couverture avant de chroniquer ma lecture. Si vous souhaitez lire ce livre, de grâce ne lisez pas le résumé du livre. Pour ma part, je ne lis jamais le quatrième de couverture avant mes lectures et bien m'en a pris ici car je trouve que beaucoup trop d'informations y sont distillées.

Avec son "Au scalpel", Sam Millar a réussi à me séduire. Son style d'écriture est à 2000 lieues de la poésie, il ne faut pas être rebuté par le langage cru et parfois ordurier. Mais, une fois passé cet écueil, vous serezcertainement, tout comme moi, happé par le récit et vous ne pourrez pas lâcher ce livre. C'est à un tel point que ma lecture à peine finie, je me suis empressé de commander les trois premiers opus de cette saga.

Une toute belle découverte encore en cette année 2017 pour moi !
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Au scalpel est le quatrième roman de Sam Millar mettant en scène le détective privé de Belfast, Karl Kane.
Le style de Sam Millar ne peut laisser indifférent, car avec les reparties qui font mouche de son héros et ses descriptions d'un environnement sombre, glauque et poisseux, il ne nous épargne rien sans pour autant tomber dans la surenchère, chose que je reproche régulièrement à certains auteurs de thriller.
On pourrait d'ailleurs dire que c'est son humour très cynique qui permet à ses histoires de ne pas jouer dans la catégorie noire très très foncée.
Karl Kane va être sollicité pour enquêter sur un mystérieux incendie criminel. Il ne se doute pas encore que son enquête va le mener beaucoup plus loin que prévu.
Il s'agit peut-être l'enquête la plus personnelle de ce privé qui malgré ses coups de gueule et ses reparties cinglantes est un personnage terriblement attachant.
Un final intense, et j'espère qu'au vu des derniers éléments qui apparaissent dans ce tome que ce ne sera pas le dernier tome de cette série et que Sam Millar va nous concocter une suite, histoire de savoir comment va évoluer son héros.


Challenge Mauvais Genres 2021
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"Sam Millar est un poète des ténèbres" publient les éditions du seuil en quatrième de couverture du roman, en reprenant les mots de l'hebdomadaire new yorkais Village Voice.
Je découvrais cet auteur avec Au scalpel, qui est le quatrième volet des enquêtes du détective Karl Kane après Les chiens de Belfast, le cannibale de Crumlin Road et Un sale hiver.
Avec cette information, je m'attendais à une écriture magnifique, ciselée, toute en finesse. Et mes petits yeux émerveillés ont été ... troublés.
"Ta mère aimait ça, la prendre dans le cul."
"Ca aurait pu être pire. Tu aurais pu te casser la bite."
"Quelqu'un avait oublié de tirer la chasse ( ... ) et un gros étron de la couleur d'un cigare et de la taille d'un bras de bébé flottait désespérément pour échapper à son enclos."
Donc, amis de la poésie, je ne suis pas si sûr que ce roman soit pour vous.
Quant aux ténèbres, elles sont probablement tout au fond de la cuvette.

Je prends donc le train en marche en découvrant Sam Millar et son enquêteur avec cet épisode. L'auteur irlandais a pour particularité d'avoir été emprisonné deux fois, tant en Irlande qu'aux Etats-Unis. J'ai lu quelques critiques des volets précédents et de nombreux rappels au sein de ce quatrième opus m'ont permis de lire le roman sans difficultés, même s'il est régulièrement fait mention de ce qui s'est passé précédemment et qu'une lecture chronologique demeure probablement à privilégier.

Il est devenu presque primordial pour les auteurs d'attribuer de profondes blessures à leurs enquêteurs récurrents. Dans ce domaine, Sam Millar n'a pas fait les choses à moitié avec son détective. A neuf ans, la mère de Karl Kane a été violée et tuée par un dangereux psychopathe, Walter Arnold. Notre détective en fait encore des cauchemars particulièrement violents.
"Et puis tout avait changé. Pour toujours. Les hurlements de sa mère, fous, les interminables cris stridents d'une infernale agonie. Les couteaux. le sang. La terreur. le viol. le meurtre."
Son père, atteint d'Alzheimer, a du être placé. Sa fille Katie est perturbée psychologiquement ( ce qui est lié à un volet précédent ). Il est également séparé de son ex-femme, Lynne. Et il doit soigner ses hémorroïdes et ce, apparemment, depuis les débuts de la saga.
Avouez que ça n'est pas si mal, pour un seul homme.

Malgré ces quelques problèmes à gérer au quotidien, Karl Kane est du genre protecteur au grand coeur. Et ses multiples traumatismes ne l'empêchent pas de prendre la vie du bon côté. Très amoureux de Naomi, sa nouvelle compagne, leurs envies de galipettes parsèment régulièrement le roman d'instants coquins.
Défenseur de la veuve et de l'orphelin, Au scalpel commence d'ailleurs par une scène où Lipstick, une prostituée et amie, appelle Karl à la rescousse à cause d'un client un peu trop exigeant et surtout brutal. Ni une ni deux, Karl fonce démolir le portrait de l'homme insatisfait, un sinistre trafiquant. Ce qui ne restera pas sans répercussions.
Et lorsqu'un nouveau client viendra le solliciter suite à un incendie dans lequel sa fille, son époux et ses deux petites filles ont péri, Karl ne saura pas dire non malgré la maigre rémunération proposée. La police a classé l'affaire en considérant qu'une cigarette mal éteinte est la cause de la tragédie ... mais les occupants ne fumaient pas.

Et ça n'est pas son dernier souci puisque ce roman est aussi la confrontation entre Scarman, surnom du meurtrier et violeur de sa mère, et Karl Kane. D'ailleurs les trois affaires vont devenir liées.
Scarman, qui doit son surnom à la cicatrice qui lui barre le visage, est un véritable monstre.
"Il se foutait de tuer, mais il préférait le faire quand tout était sous contrôle, sur le tempo de son choix."
Il est également pédophile et a enlevé deux jeunes femmes, une adolescente prénommée Tara et la petite Dorothy.
"Il en bandait si fort qu'il en serrait les dents et le scrotum. Il pouvait sentir les odeurs de corps chauds des gamines."
Dorothy est très pieuse, une simple fillette terrorisée et enchaînée dans une cave insalubre. Tara elle a bien davantage d'assurance et n'a rien d'une innocente jeune femme sans défense. Dans le prologue, elle se venge d'ailleurs d'un autre tortionnaire, un pasteur obsédé qu'elle va énucléer avant de lui labourer le cerveau de deux aiguilles à tricoter.

Présenté ainsi, Au scalpel paraît être à la fois un roman des plus malsain et des plus gore. Et pourtant non. Parce que certes certains passages sont d'une violence, d'une cruauté, d'une perversité assez étouffantes mais le livre ne se prend jamais au sérieux et n'a pas pour but de mettre le lecteur mal à l'aise.
L'humour de Karl Kane est là en permanence et permets de dédramatiser cette ambiance sale notamment au travers des dialogues, nombreux et souvent scabreux.
Je ne sais pas comment l'exprimer : le roman est d'une noirceur absolue au travers des thèmes abordés et pourtant il n'y a aucune réelle tension parce que le super méchant pédophile et tueur d'enfants, violeur et sociopathe est tombé sur un super détective et sur une proie pas si innocente ... Bref on sait d'emblée que c'est pour lui que ça risque le plus de mal finir. Ce qui fait qu'on garde une certaine distance avec toutes les atrocités qui nous sont relatées, qu'on n'est pas émotionnellement très impliqué.

Si j'ai un petit reproche à faire à ce livre, c'est quand même de ne pas s'attarder beaucoup sur la psychologie des personnages. Seul Karl Kane a droit au détour de nombreux problèmes et interactions à une analyse approfondie mais pour les autres, non. Pour certains ça a peut-être été fait dans des volumes antérieurs mais ici, il y avait tellement à raconter autour des personnages de Tara ou du vilain Walter Arnold que j'ai trouvé ces deux protagonistes dépourvus de réelle épaisseur. En savoir davantage sur leurs biographies respectives leur aurait donné de l'ampleur et il y avait amplement matière à donner plus de consistance au roman par leur intermédiaire. C'est dommage de ne les avoir exploités que succinctement.

Un roman un peu court d'ailleurs, à l'écriture nerveuse, sèche, qui ne s'attarde donc pas sur les descriptions mais davantage sur les interactions entre les personnages. Les courts chapitres, qu'une citation ouvre à chaque fois, alternent entre Karl Kane et Scarman ou ses deux proies prisonnières. La succession d'évènements se veut davantage une succession de dialogues décalés, tant il y a de personnages sans lumière à tous les étages.
A noter que la ville de Belfast et ses rues nauséabondes est presque un personnage à part entière, une ville avec ses propres règles et son atmosphère bien particulière.
"Tu crois vraiment que j'ai peur d'une bombe alors que je vis à Belfast depuis plus de dix ans ?"
"Une bonne vieille idée de la justice telle qu'on la pratique à Belfast."

Quant à l'aspect graveleux, il est surprenant mais pas si dérangeant. Et ça n'est jamais pornographique. Ca fait juste partie du côté provocateur de Karl Kane qui utilise beaucoup de métaphores plus ou moins heureuses ( "Mc Cormack ressemblait à quelqu'un qui vient de se prendre la bite dans le zip." ) et c'est une autre façon de rentrer dans l'intimité des personnages que de parler de leurs rognures d'ongles de pieds, leurs ronflements, de l'effet que peut avoir la terreur sur la vessie ou les intestins, à moins d'une remontée gastrique.

Je remercie bien sûr Babelio et les éditions du seuil pour m'avoir fait parvenir ce surprenant roman, l'un de ceux inaugurant la nouvelle collection "cadre noir" accueillant des auteurs qui arpentent - je cite - les territoires perdus, urbains ou ruraux, et y composent des fresques attentives aux vicissitudes du monde contemporain.

Sam Millar a un style bien à lui. Sous des airs de déjà-vu avec un enquêteur récurrent faussement traumatisé et sa confrontation avec le psychopathe ayant occis sa mère, il s'agit d'un roman noir qui l'aurait été encore bien davantage si l'humour n'avait pas allégé les passages d'une absolue cruauté. Un mélange inédit pour moi où le rire permet de dédramatiser et de perdre de vue certaines atrocités . Un humour peu subtil qui parfois tombe à plat mais parfois fait mouche également.
Et malgré sa relative vulgarité, son manque de finesse, son manque de contexte permettant de mieux appréhender les personnages ... Bref, malgré de nombreux défauts, force m'est d'avouer que le roman m'a bien plu. Et que je n'ai pourtant pas d'arguments pour l'expliquer.

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Au Scalpel est le quatrième livre avec le détective Karl Kane, après Les chiens de Belfast, le cannibale de Crumlin Road et Un sale hiver. Au Scalpel, peu néanmoins se lire sans avoir lu les opus précédents, plusieurs passages font références à ce qui s'est passé avant...
L'auteur est présenté comme « un poète des ténèbres » d'après les éditions du seuil en quatrième de couverture du roman, en reprenant les mots de l'hebdomadaire New Yorkais Village Voice.

Pour autant, ici point de poésie !

Merci à Babelio et aux éditions du Seuil, qui m'ont permis de découvrir un auteur avec une écriture vive et incisive. Il tranche dans le vif, sans fioritures et va directement au but...

D'ailleurs dès le départ, on est dans le vif et on comprend bien vite que Karl Kane ne fait pas dans la dentelle et ne s’embarrasse pas de règles... Il est protecteur, a des valeurs et se fout pas mal des conséquences que cela peut avoir...

C'est un homme qui en a bavé et donc pourquoi prendre des pincettes avec les cons, les hors la loi et les pédophiles... Il est marqué au fer rouge par son vécu et cela se sent dans tout son être, dans ses actions... Il en fait, d'ailleurs, encore des cauchemars... D'une rare violence...

A neuf ans, la mère de Karl Kane a été violée et tuée par Walter Arnold.

"Et puis tout avait changé. Pour toujours. Les hurlements de sa mère, fous, les interminables cris stridents d'une infernale agonie. Les couteaux. le sang. La terreur. le viol. le meurtre."

Son père, atteint d'Alzheimer, a du être placé. Sa fille Katie est perturbée psychologiquement... Bref il est à vif notre détective !

Avec Au Scalpel, trois affaires vont de télescoper...

Des scènes gores, une ambiance malsaine, des passages insoutenables, largement contrebalancés un humour noir à souhait et un Karl Kane sarcastique.

J'adore l'humour noir, pas toujours apprécié à sa juste valeur, et là j'ai été servi et j'ai adoré ! Il est tellement rare d'avoir un personnage aussi sarcastique, il est humain avec une capacité de résilience admirable et cela le rend sympathique et excuse tous ses travers.

Une lecture que j'ai apprécié, un personnage sympathique et un auteur à lire...





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Voilà ce qui apparaît sur la quatrième de couverture et qui, comme de bien souvent, révèle un élément de l'intrigue. Et, comble du ridicule, un élément inexact ! le stagiaire de 3°, responsable de la rédaction du résumé, a encore frappé… Merci, le Seuil !
Dernier élément apparaissant sur cette quatrième de couverture, décidément un modèle du genre, le commentaire de Village Voice qualifiant Sam Millar de, je cite, « poète des ténèbres ». Des ténèbres, cela est incontestable. Pour le côté poète, par contre, je suis plus dubitatif. Ou alors, un poète parlant à foison de cul, de bite, d'étron et de chiasse, ce qui, après tout, n'est pas forcément incompatible.
En tout cas, j'ai adhéré immédiatement à cet univers bien glauque constitué par les bas-fonds de Belfast, ainsi, et surtout, qu'au personnage torturé de Karl Kane (prisonnier du souvenir du viol et du meurtre de sa mère alors qu'il était enfant). Un privé dont le sens de la répartie, l'humour noir et grinçant et les méthodes anticonformistes (sans oublier un grand sens de l'humanisme) constituent à mon sens l'intérêt principal de la série. Série que je vais de ce pas dévorer, du coup, mais cette fois-ci dans l'ordre, Au scalpel, le tome de la découverte pour moi, étant en réalité le quatrième et dernier.
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Karl Kane, héros récurrent de Sam Millar, devient, au fil des romans, un personnage intéressant.

Cette enquête, c'est du rude. Sur fond de pédophilie, l'histoire de Kane croise celui de fillettes enlevées par un individu pervers et violent. le récit tient la route et Kane gagne en épaisseur et en humanité.

La narration ne fait pas dans la dentelle, le langage est cru, les scènes violentes mais ça colle parfaitement au contexte de l'histoire.

Un polar bien noir , j'ai apprécié
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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2e essai avec Sam Millar, 2e échec. Je ne comprends pas ce qu'on peut trouver à ce type de littérature. Peut-être que le beauf de Cabu aurait apprécié s'il avait lu des livres. Tous les poncifs y sont : violence, extrême, psychopathe pedophile, fascination pour les armes, etc,….j'ai tenu 30 pages
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Traduit par Patrick Raynal
Retour à Belfast, avec le détective privé Karl Kane dont j'ai fait la connaissance avec Les chiens de Belfast, le premier volume de ses aventures. Depuis, il a vécu pas mal d'aventures et c'est ici sa quatrième.
Un petit rappel du personnage : Karl Kane est détective privé à Belfast. de nos jours. dIl a une agence avec pignon sur rue, qu'il tient avec sa secrétaire, Naomi, qui est aussi sa compagne. Il est divorcé de Lynne et a une fille, Katie. L'agence est criblée de dettes. Karl est du genre viril, n'aime pas qu'on les lui brise menu, il s'exprime avec un langage fleuri. Il déteste les flics et les bureaucrates. Et les flics le détestent. Cependant, l'inspecteur Chambers est bien souvent obligé de recourir à ses services...
Détail important : il souffre d'hémorroïdes !
(rappelez-vous que Sam Millar est un auteur irlandais !)

Je n'ai pas encore lu les autres volumes de ses aventures et apparemment il s'est passé de choses dans la vie de Karl, puisqu'il y a des références à ses aventures antérieures. Mais cela n'empêche pas du tout la compréhension de l'intrigue présente.

Dans une institution pour les jeunes à problèmes, un pasteur est assassiné par une femme qui lui transperce les yeux avec des aiguilles à tricoter, jusqu'à perforer tout ce qu'il y a derrière...
Une famille décède dans l'incendie de leur maison.
Une petite fille est enlevée par un homme qui l'enchaîne dans une pièce sordide, en compagnie d'une femme.
Une petite frappe du gangstérisme joue au mariole mais cela ne va pas lui réussir...
Et puis il y a un chat, qui a vu des choses !
Bienvenue à Belfast !

Karl ne sait pas qu'il va devoir affronter le passé, son passé : celui de l'assassinat de sa mère quand il était enfant. le meurtrier va faire son come-back : Walter Arnlod, celui qui a été enfermé, puis relâché, a assassiné deux petites filles vingt ans après, pour être de nouveau enfermé, puis... relâché. Sauf que Karl aurait dû être prévenu, mais ces branleurs du Bureau des libertés conditionnelles n'ont rien trouvé de mieux que d'envoyer le courrier à son père, qui est dans une maison de repos pour gens atteints de la maladie d'Alzeihmer.

Plusieurs intrigues vont naître pour mieux se nouer au fil de la lecture. On va rencontrer Tara, la femme qui enfoncé les aiguilles à tricoter dans les yeux du religieux, à présent enfermée avec la petite fille, toutes les deux à la merci du pire ennemi de Karl Kane. Tara, victime d'un pédophile, va tenter de protéger la gamine des mains du pervers sadique, celle-ci va y voir en elle une mère de substitution et une amie.

Karl va devoir faire le point avec son père. Il va aussi révéler à Naomi quelque chose qu'il n'a jamais dit à personne, un drame enfoui en lui depuis l'assassinat de sa mère.

Et puis il y a un héros hors norme dans ce livre : un chat ! Un chat détective à son insu. Comme vous le savez, les chats ont des vies à eux que leurs maîtres ignorent...
J'ai adoré la trouvaille !

Je me suis attachée aux victimes, je me suis demandée qui était vraiment Tara (il faut lire le livre pour savoir pourquoi je pose la question ; croyez-vous aux fantômes ?)

Sam Millar dénonce la perversité, les magouilles, les dysfonctionnements, les atrocités commises sur des femmes et des enfants, des flics qui ne sont pas très futés et aussi pervertis que tout le reste ; l'argent qui achète le silence et permet le crime, même le plus atroce.
L'univers de Sam Millar est noir, très noir, version expresso. le tout avec un humour grinçant explosif. On se surprend à rire des propos de Karl Kane qui est un personnage dont la langue dans sa poche. Il m'a fendu le coeur car derrière cette façade de gros dur se cache un être sensible et blessé pour toujours.

La plume de Sam est incisive et noire mais aussi d'un humanisme époustouflant. C'est ce qui fait sa force.
Lien : http://milleetunelecturesdem..
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Walter Arnold a violé la mère d'un privé de Belfast,Karl Kane. Celui-ci ne cessera de le rechercher durant toute sa vie. Une famille entière, femme et enfants est disparue après un incendie. Et pourtant, il semble que l'une d'entre elles soit retenue avec Tara, contre leur gré par Scarman.Plus tard, il s'avèrera que Walter Arnold et Scarman ne font qu'un. Mais Tara sait se défendre et possède d'ailleurs un passé emprunt de violence. Violentée, elle a enfoncé des aiguilles à tricoter dans les orbites de celui qui l'a violée dans une maison pour adolescents à problèmes. La fin de cette histoire est évidente : Karl Kane se confronte à Walter Arnold, celui qui "travaille du scalpel. Je laisse l'issue de ce combat incertaine pour le plaisir du lecteur.

L'histoire se tient et semble provenir d'un thriller tout à fait palpitant. Pourtant, il faut reconstituer le puzzle avant d'en arriver là. Si l'humour grinçant sous forme d'ironie est le bienvenu, le découpage des chapitres nous laisse à chaque fois sur notre faim. Il n'y a qu'à la fin du livre que la confrontation soit réelle ; tout le reste du roman se passe sans action véritable ; l'histoire nous est racontée par des personnages après coup ou avant l'action qui est suggérée. L'histoire du livre se déroule sans véritable tension, du coup.
J'ai trouvé ce procédé ennuyeux à force d'utilisation, ce qui rend à son tour le roman déroutant et ennuyant. Même la fin n'est pas à son maximum d'actions ; elle aurait pu être plus palpitante et captivante rendant le livre plus passionnant.

Je suis plutôt déçue... Même si l'histoire en elle-même mérite 4/5, je ne mettrai qu'un 3/5.
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Au scalpel suit plusieurs situations et personnages en parallèle. D'abord Karl Kane, détective aux airs de dur mais qui, au fond, a bon coeur. Il accepte d'enquêter sur l'incendie d'une maison qui a tué une famille entière, sans savoir que celui-ci a été causé par un homme en lien avec son passé. Ensuite, il y a Tara et Dorothy, deux jeunes filles qui ont été enlevées par celui que Tara a surnommé "Scarman", et qui sont toutes deux enfermées dans la même pièce. Pendant que la petite Dorothy, terrifiée, s'en remet à ses prières, Tara, qui a déjà eu a surmonter ce genre d'épreuve dans sa vie, s'efforce de trouver un moyen de s'enfuir. Enfin, on a le fameux Scarman, pédophile et assassin psychopathe, qui entame un jeu du chat et de la souris avec notre détective.

Il est intéressant de lire un livre policier où le héros n'a pas conscience du fait que deux gamines ont été enlevées, et n'est donc absolument pas à leur recherche ! le lien se fait surtout entre le tueur et Karl Kane, l'accent est mis sur le passé traumatisant du détective. le roman nous permet aussi d'apprendre à connaître ce personnage qui n'a pas sa langue dans sa poche et qui n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. Quelques allusions sont faites aux romans précédents dans lesquels Kane figure, notamment au sujet de ses rapports apparemment compliqués avec la police et de sa fille et son ex-femme. Je n'ai pas lu ces autres romans, mais je n'ai pas été gênée dans ma lecture.
Le personnage de Karl Kane est sympathique, son ton sarcastique donne souvent lieu à des dialogues savoureux.

Je salue l'originalité de la construction du roman, qui fait qu'on s'étend peu sur l'enquête à proprement dit, et plus sur les personnages, que ce soit le détective, le coupable ou les victimes. D'ailleurs, mention spéciale au personnage de Tara, qui parait détestable au premier abord mais qui se révèle au final particulièrement émouvant, dans cette force-fragilité qui la caractérise. La relation construite entre les deux jeunes filles enlevées est très intéressante.

Après, on reste malgré tout assez en surface, que ce soit pour le développement des personnages ou des situations (le lien Tara / Dorothy, la psychologie du psychopathe, et même la chasse entamée par Karl Kane après les indices laissés pour lui par le tueur). le roman est court, peu porté sur la description et va à l'essentiel.

De ce roman, je retiendrais sûrement les personnages aux nombreuses fêlures, qui donnent souvent quelque chose de poignant à ce récit. le point négatif, c'est le manque de tension du roman : la pression ne monte qu'à la fin, pour arriver vite au dénouement. On n'a jamais vraiment peur pour aucun des personnages, peut-être à cause de ce ton léger que garde Karl Kane en toutes circonstances, ou de la distance qui est mise avec les horreurs dont est responsables Scarman et qui nous sont décrites. On n'a jamais l'impression que la situation est grave, dangereuse ou horrible. Même Dorothy et Tara sont rarement mises face à face avec leur kidnappeur, ce qui fait que la menace de Scarman n'est jamais réelle.

Deux autres petites choses en passant : d'abord, je n'ai rien contre les citations en début de paragraphe, mais là, c'était un peu trop pour moi. En effet, les paragraphes sont courts, du coup on se retrouve avec une citation tous les trois-quatre pages, et ça nous sort à chaque fois du récit. Ensuite, je ne sais pas si c'est dû à la traduction (sûrement), mais certaines phrases m'ont parues bizarres, surtout les dialogues, pas très naturels parfois.

En résumé, c'est un roman pour le moins surprenant, qu'on lit sans ennui. La collection "cadre noir" est censée se composer de romans particuliérement sombres, je ne trouve pas que "Au scalpel" le soit. Trop de second degré dans les dialogues et les situations, pas assez de moments de tension. Ce sont, surtout, des personnages que la vie n'épargne pas et pour qui l'on a de la compassion.
Merci à Babelio et aux éditions du seuil pour cette découverte, j'ai bien envie de suivre de près les prochaines sorties de la collection.
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