AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,9

sur 54 notes
5
7 avis
4
9 avis
3
1 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Après un prologue des plus glaçants, le ton change résolument dans le premier chapitre. Lors d'une soirée d'Halloween, Jim, Charly et Brian, projettent ce qui ne devrait pas être le casse du siècle mais pourrait néanmoins leur assurer la belle vie pour plusieurs mois. Déguisés en loups ils investissent une banque de Belfast, atteignant facilement la salle des coffres qu'ils découvrent désespérément vide, leur plan sans faille reposant malheureusement sur des renseignements quelque peu obsolètes au niveau des mesures de sécurité de l'établissement.

Brian ayant eu l'idée de subtiliser la mallette d'un client qui avait opposé une certaine résistance, ils se consolent en découvrant qu'elle est autant rempli de billets que la chambre forte en était dépourvu, avec au bas mot un demi-million de livres.
Mais lorsqu'ils entendent aux infos qu'aucune somme d'argent n'a été dérobée, ils ne peuvent que supposer que si le vol de la mallette n'a pas été signalé, c'est qu'il y a un loup quelque part – je sais, elle était facile.

La suite du récit tourne franchement au roman noir. Entre les flics, les propriétaires de la mallette qui n'ont aucune envie de faire une croix sur leur pognon, non pas un mais deux tueurs, il y a franchement embouteillage pour traquer les petits truands qui n'ont pas réussi à effacer correctement leurs traces.

De courts chapitres apportent à l'écriture nerveuse de Sam Miller un surplus de dynamisme dans ce roman qui fait la part belle à l'action, une touche d'humour noir venant en contrepoint de scènes violentes.
Commenter  J’apprécie          60
Lire Sam Millar est une expérience littéraire dont on ne se remet qu'en relisant du Sam Millar. C'est noir, parfois violent. Il y a des tueurs, des voyous et des flics qui parfois jouent dans les deux camps -autant les voyous que le flics- et l'Irlande et Belfast dans laquelle les tensions entre catholiques et protestants persistent ainsi que les revendications pour une Irlande unie et libre. Il y a là aussi des braqueurs maladroits et mal informés, des collectionneurs de comics. Y'a du style, des réparties vachardes, des trucs de mecs sévèrement burnés pour reprendre une expression guignolesque, du vocabulaire de la rue, notamment dans les dialogues, de l'humour noir, ce polar est un monochrome. Les images ou métaphores ou tout autre figure de style sont un régal : "Vous voulez que je vous apporte un café, monsieur ? dit Kerr, en surgissant de nulle part, souriant comme un curé dans un camp de nudistes pour boy-scouts." (p.35)

Sam Millar est Irlandais, a été activiste au sein de l'IRA et a fait de la prison pour cela, a commis un hold-up spectaculaire aux États-Unis et a été emprisonné, et depuis, rentré en Irlande, il écrit. Et franchement, lorsqu'on le lit, on se dit qu'il a bien fait de se mettre à l'écriture. En plus, il est -superbement- traduit par Patrick Raynal, qui s'y connaît lui aussi en polars bien déjantés, le tout donnant une petite merveille de roman noir.
Lien : http://www.lyvres.fr/
Commenter  J’apprécie          40
Je ne résiste jamais à la tentation de lire un polar irlandais et qui plus est lorsqu'il se déroule en Irlande du nord, en plein centre ville de Belfast. Un scénario comme celui-ci il n'y avait que Sam Millar pour nous le livrer pieds et poings liées. Un coup de coeur pour cet irish polar qui débute comme une farce, un braquage dans une banque le soir d'halloween qui tourne mal, pas comme on peut l'imaginer non. Juste braquer une banque « vide » même si on porte des déguisements de loups, c'est ballot. Les trois cambrioleurs pensent partir bredouille et pourtant l'un d'entre eux leur réserve une surprise. Il a dérobé la mallette d'un client après l'avoir assommé, celle-ci contient beaucoup d'argent mais voler un membre de la Fraternité républicaine c'est déjà signer son arrêt de mort, les coupables l'apprendront à leur dépend. le regard de l'auteur sur toutes ces destinées tragiques est celui d'un homme au parcours édifiant, il sait parfaitement de quoi il parle et les détails ont toute leur importance. La Fraternité républicaine est en pleine « restructuration » et mandate un tueur au profile sombre et violent. le policier chargé de l'enquête est à un mois de la retraite, navigue à vue alors que les cadavres commencent à pleuvoir horriblement torturés. le style de l'auteur est brut avec des touches d'humour bienvenues qui ne nous épargnent pas les détails sur les ennuis de santé de notre enquêteur. La masculinité des personnages est exacerbée, chaque page baignant dans la testostérone. J'ai aimé toutes les références en entête de chapitre certaines connues et d'autres à découvrir. Une intrigue forte qui n'en finit pas de faire tomber les hommes comme des dominos. Comme souvent il faudra attendre la fin pour comprendre vraiment de quoi il retourne entre règlement de compte, corruption et recherche de la vérité. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
Commenter  J’apprécie          40
Un polar de Sam Millar digne de la série noire. Ne donne pas vraiment envie d'aller visiter Belfast même si j'ai ressenti que l'auteur aime sa ville. Trois braqueurs de banque, quelques flics, une "fraternité" très sélective dans le choix de ses adhérents et impitoyable envers les autres, un tueur à gage efficace, cruel, mais presque sympathique. Un grand nombre de ces personnages vont disparaître lors de cette terrible histoire, je serais cependant vraiment intéressé de lire une suite avec les quelques survivants. Récit rythmé dès le début, pas de temps mort, le meilleur est pour la fin, ce qui est plutôt rare. Si vous aimez le genre ne passez pas votre chemin.
Commenter  J’apprécie          31
Je n'avais jusqu'à aujourd'hui jamais lu un roman de Sam Millar, un auteur nord-irlandais pourtant connu et reconnu pour ses polars à l'humour très noir. Voilà qui est maintenant chose faite et je ne regrette pas un seul instant : dans le genre, c'est excellent !

En revanche, mieux vaut être prévenu : âmes sensibles abstenez-vous !
Si Sam Millar excelle dans le genre du polar noir c'est parce qu'il fait preuve d'un immense réalisme dans ce qu'il raconte… tout simplement car il a lui-même expérimenté le milieu ! Ancien activiste politique de l'IRA et braqueur de banques, l'auteur a fait de la prison et n'est pas un enfant de choeur… tout comme les personnages qu'il met en scène ici !

Le prologue donne le ton : un couple est assassiné dans son lit au milieu de la nuit… par leur jeune garçon de 11 ans qui retourne ensuite tranquillement se coucher avec ses comics, comme si de rien était !
S'en suivent ensuite des chapitres mettant en scène des petits braqueurs sans envergure qui se retrouvent dans de sales draps après un hold-up au cours duquel ils ont pillé la mauvaise personne, des flics plus ou moins ripoux, des tueurs à gage sans pitié et des républicains irlandais membres d'une organisation armée pourtant soi disant éteinte… Bref, chacun semble animé par une vengeance personnelle et tout le monde semble jouer un double jeu.

Ce Belfast des années 2000 paraît bien gris et corrompu jusqu'à la moelle. La pluie quotidienne ne parvient pas à effacer les traces et à faire oublier les trahisons, on s'attend à tomber sur un règlement de compte à chaque coin de rue… tout ça fait froid dans le dos !
Comme je vous le disais plus haut, Sam Millar n'épargne aucun détail dans ses passages ultra réalistes de meurtres, tortures, prostitutions… et pourtant, il apporte également une certaine touche de légèreté en adoptant un ton bien particulier. Les scènes nous sont racontées comme à travers une loupe amincissante, comme si l'auteur et le lecteur se situaient au dessus des personnages et bien à distance de leurs actes. J'ai eu comme l'impression que Sam Millar prenait de haut ses héros, quasiment en se “moquant” de leurs agissements. Cet humour noir assumé nous permet ainsi de sourire malgré l'horreur des situations décrites ; ouf.

Essentiellement composés de dialogues percutants, les chapitres sont courts et s'enchaînent à fond de train ; c'est ultra rythmé et dynamique, on ne voit pas le temps défiler.
On passe de chapitres mettant en scène Charlie Madden, Jim McCabe et Brian Ross (les trois petits voyous un peu ridicules) à ceux suivant Harry Thompson, le flic bientôt à la retraite qui aurait aimé un dernier mois beaucoup plus peinard mais aussi aux rituels de Rasharkin l'énigmatique tueur à gage, aux réunions tendues de Seamus Nolan, Conor O'Neil… étant donné les patronymes, plus de doute, on est bien en Irlande (du Nord) !

La plongée dans la noirceur de l'Irlande du Nord n'est pas de tout repos mais le voyage est bel et bien là et est réussi. Sam Millar maîtrise les codes du roman noir. Il y apporte un réalisme ultra précis basé sur ses propres expériences, le tout allégé par un humour noir hyper efficace. J'ai été embarquée de A à Z ; je lirai donc d'autres livres de cet auteur, c'est sûr et certain !
Lien : https://bazardelalitterature..
Commenter  J’apprécie          30
Traduction de Patrick Raynal.

Beaucoup attendent toujours son nouveau roman avec impatience, Sam Millar revient cette année avec Un tueur sur mesure, aux éditions Métailié cette fois-ci.
Je ne suis pas une experte de l'auteur mais j'ai lu il y a quelques années Au scalpel paru chez Seuil, dans la collection Cadre Noir, et j'avais beaucoup aimé ce style léger mais percutant avec un rythme qui rend le roman très dynamique.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que Sam Millar maîtrise son sujet puisqu'il nous raconte les mésaventures, on peut le voir comme ça, de braqueurs de banque, lui qui s'est fait connaitre avec « On the Brinks » où il raconte sa propre histoire quand il a été, lui aussi, un braqueur.
J'ai trouvé très drôle l'ouverture du roman et il faut dire que tout le texte réserve quelques scènes assez comiques, surtout pour qui est davantage habitué(e) à des romans plus sombres. Certaines scènes restent relativement violentes, classiques de ce genre de romans qui reposent pas mal sur l'action.
Imaginez donc des braqueurs déguisés en loups, le jour d'Halloween, qui pénètrent dans une banque sans encombre, parviennent même jusqu'à la salle du coffre et se le font ouvrir sans vraie difficulté sauf un client qu'il a fallu assommer. Tout semble parfaitement organisé sauf que le coffre est totalement vide et que le client en question est membre de la Fraternité, sorte de groupuscule indépendantiste nord Irlandais à qui, pour couronner le tout, un des braqueurs dérobe un sac rempli de billets.
Le client et ses « amis » ne vont pas vraiment apprécier et vont s'en suivre des représailles pour le moins radicales.
Si l'histoire laisse peu de place à une surprise du scénario ou un happy-end qu'on n'attend pas ni que l'on souhaite d'ailleurs, comme pour Au scalpel, c'est un très bon polar tout public, rythmé, bourré d'humour, dans une Belfast qui semble toujours aussi divisée et rebelle.
On passe un très agréable moment avec cette lecture qui décoiffe. Décidément oui, ça fait du bien de lire du Sam Millar de temps en temps.

Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
Commenter  J’apprécie          30
Jim, Brian et Charlie sont trois truands sans grande envergure et emprisonnés à multiples reprises. Cette fois, pour essayer de survivre et s'éloigner de leur quotidien moribond, ils décident de braquer une banque. Sur le papier, le plan paraît simple : ils entrent, ils prennent et ils se barrent. Simple certes, incomplet sans aucun doute non plus. Ils ont oublié quelques détails qui ont leur importance, comme celui par exemple qui impose à certaines banques de vider leur caisse à une certaine heure pour éviter les cambriolages comme celui que s'apprêtent à commettre nos trois compères. La banque a déjà été vidée. Ils ne peuvent pourtant pas repartir les mains vides. L'un d'eux décide alors de s'emparer de l'attaché-case de l'un des hommes présents dans la banque au moment du braquage et qui a attiré leur attention par ses réflexions acerbes. Ils ne sont finalement pas si bredouilles que cela car cet homme, Seamus Nolan, transportait avec lui une très grosse somme d'argent provenant de la Fraternité pour la liberté irlandaise. Bientôt, Conor O'Neill est alerté. Dirigeant en charge de la Fraternité, il ne peut laisser passer un tel affront et engage un tueur froid et méticuleux à la recherche du butin et des trois voleurs. Rasharkin ne faisant pas dans la finesse, les trois irlandais vont bientôt se rendre compte qu'on ne détrousse pas la Fraternité impunément. Décidément, en braquant cette banque ils ne s'attendaient pas à la suite des événements. Ils vont devoir faire face à la Fraternité et son Tueur mais également à Nolan qui veut lui aussi retrouver le butin et monter dans la hiérarchie de la confrérie, détrôner O'Neill et qu'il s'avère être lui aussi adepte des meurtres sadiques. Mais, leur meilleur allié dans leur malheur est sans nul doute Harry Thompson, inspecteur principal de la section Crimes graves, proche de la retraite mais tenace et qui a envie de laisser à son successeur une ardoise vierge. Bien sûr Jim, Brian et Charlie ne le savent pas encore mais tout ce beau monde les recherche. Pour leur salut, il faudrait que le flic les retrouve en premier, mais ça ça n'est pas encore fait. Deux tueurs sanguinaires, un inspecteur et son équipe véreuse, trois malfaiteurs en fuite. Une course poursuite et contre la montre est engagée. Premier roman lu de Sam Millar, ancien détenu lui même, et qui gagne sans nul doute à être connu. L'histoire est courte mais bien construite et très rythmée. Au coeur de la pègre Irlandaise, on est pris par la réalité des faits. C'est cru, parfois très cru, mais ça sonne toujours vrai. On ressent la terreur des pourchassés et on espère leur salut. Une écriture vive et très intéressante pour une histoire maîtrisée de bout en bout. L'Irlande est au coeur de cette histoire, son côté sombre et son passé douloureux qui n'est jamais très loin.
Lien : https://cafenoiretpolarsgour..
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (132) Voir plus




{* *}