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Lorraine Darrow (Traducteur)
EAN : 9782754831093
128 pages
Futuropolis (03/11/2021)
3.91/5   29 notes
Résumé :
La rencontre de deux géants du comics : Frank Miller (Batman, Sin City, 300...) et Geof Darrow (Shaolin Cowboy, Big Guy...).Une histoire cyberpunk déjantée, publiée il y a 30 ans. Elle a notamment inspiré Matrix : en lisant Hard Boiled, les Wachowski ont choisi Geof Darrow pour créer l'univers visuel de la trilogie.
Pour fêter dignement cet anniversaire, Futuropolis propose une édition à la hauteur de ce chef d'oeuvre de la pop culture : grand format, nouvel... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Il ne manque pas un seul détail dans cette histoire très noire.
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Un laborantin avec blouse blanche et un pull marqué d'un gros code barre court dans des couloirs métalliques : il doit absolument avertir monsieur Willeford que l'unité quatre dépasse la mesure. La scène passe à un homme en pardessus acculé contre un mur en train d'apostropher son assaillant. La double page suivante décrit un carnage sans nom dans lequel le chaos et les détails se disputent la suprématie. Nixon est soumis à une grêle de balles innombrables tirées depuis de lourdes armes à feu montées sur une belle voiture jaune. La voiture massive percute Nixon de plein fouet et traverse le mur contre lequel il se tenait. Ils atterrissent dans une sorte de galerie couverte abritant un baisodrome avec spectateurs. le massacre continue jusqu'à une explosion encore plus massive. Après passage dans un laboratoire, Nixon est prêt à reprendre sa vie de banlieusard auprès de sa femme et de ses 2 enfants, jusqu'à sa prochaine journée de travail.

Cette histoire est parue pour la première fois en 3 épisodes publiés de 1990 à 1992 par Dark Horse comics. La raison de cette publication étalée se voit clairement : Geoff Darrow (l'illustrateur) a eu besoin d'énormément de temps pour terminer ses planches. Il faut parcourir les pages pour avoir un premier aperçu de l'obsession maniaque du détail qui tenaille Darrow. Dès le début, le lecteur est assailli par les pleines pages qui abondent dans cet ouvrage. La majorité desdites pleines pages regorgent de détails jusqu'à l'overdose. Lorsque la voiture traverse le mur, le lecteur se trouve face à une pleine page gorgée d'éléments minutieux. Sur cette page il y a donc la voiture qui défonce le mur ; il y a au bas mot 60 briques de dessinées, chacune d'une forme différente attestant de l'impact particulier qu'elle a subi. Il y a une quinzaine de couples en train de copuler sur l'estrade prévue à cet effet, chacun dans une position différente. Il y a également quatre vingt spectateurs au bas mot, chacun différent de son voisin en termes de visage, de coiffure, de vêtements, de posture, etc. Et le lecteur découvre au fur et à mesure de l'observation de cette pleine page des activités secondaires inattendues allant de la blague visuelle à la provocation politiquement incorrecte, voire trash (saurez-vous repérer le vibromasseur ?). Et en dessinateur consciencieux, Darrow a également pris soin d'intégrer les descentes d'eaux pluviales, ainsi que les câbles alimentant en énergie ce secteur. Et comme il ne manque pas d'humour, il a affublé chacun des spectateurs d'un bandeau noir sur les yeux pour que le lecteur ne puisse pas les identifier. On peut quand même s'interroger sur les intentions de la dame habillée qui s'apprête à utiliser une tronçonneuse souillée. Darrow fait également preuve d'une composante méchamment punk. Il éparpille dans ses illustrations des attaques sur le mode de vie américain (pour ma part j'ai beaucoup apprécié le distributeur automatique d'armes à feu). En faisant attention, vous repérerez également quelques références à d'autres oeuvres de Miller (par exemple un logo de la Pax en provenance directe des aventures de Martha Washington). En plus de ces pleines pages et doubles pages, il ya des séquences plus traditionnelles de suite de cases qui sont tout aussi efficaces et tout aussi bourrées de détails. le lecteur ne dispose que de quelques pages en petit nombre pour se reposer les rétines et elles sont assez espacées les unes des autres. Cette histoire ne se lit donc pas comme les autres bandes dessinées ; il faut beaucoup de temps pour déchiffrer chaque illustration, et les visuels comprennent plus de provocations que le scénario. Cette surcharge d'informations visuelles peut rebuter.

À l'époque, Frank Miller a clairement indiqué qu'il arrêtait de travailler pour Marvel et DC comics pour se lancer sur des projets plus personnels pour lesquels il garderait les droits d'édition. Son premier acte a été de trouver un nouvel éditeur : Dark Horse, puis des dessinateurs pour travailler sur ses projets. À la lecture des 2 premiers épisodes, le lecteur est en droit de se demander s'il existe un scénario pour cette histoire. Tout n'est qu'une suite de confrontations entre Nixon et 2 opposants aussi implacables que lui, tout n'est que prétexte à débauche de matériaux brisés, d'objets et de bien matériels fracassés et d'êtres humains déchiquetés. Arrivé aux deux tiers de l'ouvrage, le lecteur est en droit de penser que le scénario tient sur un timbre poste et que le dernier tiers n'apportera qu'une baston extrême de plus. Et bien, sans rien révéler, je puis vous dire qu'il n'en est rien. Bien sûr, Miller a écrit surtout pour que Darrow puisse solliciter nos rétines au delà du raisonnable, mais au-delà des fracas incessants il y a bien une histoire avec une fin claire et sans concession. Toute cette violence démesurée est l'expression d'un conflit qui n'est révélé qu'à la fin qui s'avère bien noire.

Frank Miller et Geoff Darrow ont également réalisé Big Guy en 1995, un récit fortement influencé par Astro d'Osamu Tezuka et qui a été adapté en dessins animés.
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Un laborantin avec blouse blanche et un pull marqué d'un gros code barre court dans des couloirs métalliques : il doit absolument avertir monsieur Willeford que l'unité quatre dépasse la mesure. La scène passe à un homme en pardessus acculé contre un mur en train d'apostropher son assaillant.

La double page suivante décrit un carnage sans nom dans lequel le chaos et les détails se disputent la suprématie. Nixon est soumis à une grêle de balles innombrables tirées depuis de lourdes armes à feu montées sur une belle voiture jaune. La voiture massive percute Nixon de plein fouet et traverse le mur contre lequel il se tenait. Ils atterrissent dans une sorte de galerie couverte abritant un baisodrome avec spectateurs. le massacre continue jusqu'à une explosion encore plus massive. Après passage dans un laboratoire, Nixon est prêt à reprendre sa vie de banlieusard auprès de sa femme et de ses 2 enfants, jusqu'à sa prochaine journée de travail.

Cette histoire est parue pour la première fois en 3 épisodes publiés de 1990 à 1992 par Dark Horse comics. La raison de cette publication étalée se voit clairement : Geoff Darrow (l'illustrateur) a eu besoin d'énormément de temps pour terminer ses planches. Dès le début, le lecteur est assailli par les pleines pages qui abondent dans cet ouvrage. La majorité desdites pleines pages regorgent de détails jusqu'à l'overdose. Lorsque la voiture traverse le mur, le lecteur se trouve face à une pleine page gorgée d'éléments minutieux. Sur cette page il y a donc la voiture qui défonce le mur ; il y a au bas mot 60 briques de dessinées, chacune d'une forme différente attestant de l'impact particulier qu'elle a subi.

Il y a une quinzaine de couples en train de copuler sur l'estrade prévue à cet effet, chacun dans une position différente. Il y a également quatre vingt spectateurs au bas mot, chacun différent de son voisin en termes de visage, de coiffure, de vêtements, de posture, etc. Et le lecteur découvre au fur et à mesure de l'observation de cette pleine page des activités secondaires inattendues allant de la blague visuelle à la provocation politiquement incorrecte, voire trash (saurez-vous repérer le vibromasseur ?). Et en dessinateur consciencieux, Darrow a également pris soin d'intégrer les descentes d'eaux pluviales, ainsi que les câbles alimentant en énergie ce secteur. Et comme il ne manque pas d'humour, il a affublé chacun des spectateurs d'un bandeau noir sur les yeux pour que le lecteur ne puisse pas les identifier. On peut quand même s'interroger sur les intentions de la dame habillée qui s'apprête à utiliser une tronçonneuse souillée.

Darrow fait également preuve d'une composante méchamment punk. Il éparpille dans ses illustrations des attaques sur le mode de vie américain (pour ma part j'ai beaucoup apprécié le distributeur automatique d'armes à feu). En faisant attention, vous repérerez également quelques références à d'autres oeuvres de Miller (par exemple un logo de la Pax en provenance directe des aventures de Martha Washington). En plus de ces pleines pages et doubles pages, il ya des séquences plus traditionnelles de suite de cases qui sont tout aussi efficaces et tout aussi bourrées de détails.

Le lecteur ne dispose que de quelques pages en petit nombre pour se reposer les rétines et elles sont assez espacées les unes des autres. Cette histoire ne se lit donc pas comme les autres bandes dessinées ; il faut beaucoup de temps pour déchiffrer chaque illustration, et les visuels comprennent plus de provocations que le scénario. Cette surcharge d'informations visuelles peut rebuter.

À l'époque, Frank Miller a clairement indiqué qu'il arrêtait de travailler pour Marvel et DC comics pour se lancer sur des projets plus personnels pour lesquels il garderait les droits d'édition. Son premier acte a été de trouver un nouvel éditeur : Dark Horse, puis des dessinateurs pour travailler sur ses projets.

À la lecture des 2 premiers épisodes, le lecteur est en droit de se demander s'il existe un scénario pour cette histoire. Tout n'est qu'une suite de confrontations entre Nixon et 2 opposants aussi implacables que lui, tout n'est que prétexte à débauche de matériaux brisés, d'objets et de bien matériels fracassés et d'êtres humains déchiquetés. Arrivé aux deux tiers de l'ouvrage, le lecteur est en droit de penser que le scénario tient sur un timbre poste et que le dernier tiers n'apportera qu'une baston extrême de plus. Et bien, sans rien révéler, je puis vous dire qu'il n'en est rien. Bien sûr, Miller a écrit surtout pour que Darrow puisse solliciter nos rétines au delà du raisonnable, mais au-delà des fracas incessants il y a bien une histoire avec une fin claire et sans concession. Toute cette violence démesurée est l'expression d'un conflit qui n'est révélé qu'à la fin qui s'avère bien noire.
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Effectivement, elle est bien sympathique cette série, et j'avoue que sans l'avis enthousiaste de Jetjet, j'aurais eu du mal à me pencher dessus. Et c'est vrai, la lecture vaut le coup d'oeil.

J'avoue que le dessin est proprement hallucinant, il y a certaines pages où je suis resté quelques minutes à détailler tout ce qu'on voit autour. Je ne sais pas combien de temps l'auteur à mis sur chaque planche, mais je suppose qu'il est malade, parce qu'un tel détail, c'est dingue ! Cela dit, ça nuit un peu à la lecture, puisque les pages sont du coup très chargées. Mais c'est beau à voir.

L'histoire m'a surprise, je ne m'attendais pas à cela et j'avoue que j'ai beaucoup aimé la façon de traiter le sujet. Cependant, je dois dire que j'ai trouvé le tout très court, et que j'aurais bien aimé un développement un peu plus long (du coup, je pense que le dessinateur aurait mis cinq ans à la finir, mais bon ...), et le tout est lu très vite en comparaison du nombre de pages.
Par contre, il se relira facilement, à la fois pour son histoire simple mais efficace et surtout pour son dessin qui m'a interloqué. J'avoue que c'est du délire.

S'y ajoute aussi tout le côté violent et trash, c'est sympathique et ça ajoute du charme au récit, sans compter toute la part de science-fiction qui se glisse dedans. le mélange est très bien fait, j'ai aimé.

Un avis moins enthousiaste que les autres parce que je suis un peu resté sur ma faim au niveau de l'histoire, mais que j'ai été scotché par le graphisme. En tout cas la lecture de cet opus bien violent mais aussi intéressant n'est vraiment pas déconseillé.
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Les deux tomes de Hard Boiled réunis en une intégrale. le talent de Miller et la puissance artistique de Darrow au service d'un comics punk futuriste complètement déjanté. Je le compare à Transmetropolitan, ce sont des histoires sous extasie qui vivent à un rythme dément et frénétique. Une interrogation face à la robotisation et à une société qui se relâche complètement.
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Il y a rarement des unions sacrées mais celle de Geoff Darrow et de Frank Miller en fait partie et a fait date dans l'histoire du comics et même de la bd tout court avec ce volubile Hard Boiled où le lecteur s'en prend plein la gueule du début à la fin ! Il y a trois façons de lire cet OVNI, soit au moins trois prétextes pour la parcourir : une première fois pour se demander ce qui s'est passé et pourquoi on apprécie ce « truc », en accéléré pour ressentir le condensé d'une histoire Cyberpunk qui pourrait être écrite de façon intégrale sur un timbre-poste et une dernière fois en prenant bien son temps, en observant tous les détails minutieux de cet ingénieur de folie qu'est Geof Darrow !!!! On n'aura jamais vu autant de détails dans ces vignettes animées, de chair et de métal telle une scène d'action parfaite vu au ralenti et sur 360 degrés !!!! Un comics à lire comme une expérience qui va rebuter ou devenir culte selon l'humeur… le genre d'oeuvre qui laisse rarement indifférent mais comme j'adore les tours de rollercoaster perso j'y retourne...en musique! http://bobd.over-blog.com/2015/03/comics-parade-hard-boiled-vs-matrix-reloaded.html
Lien : http://bobd.over-blog.com/20..
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critiques presse (2)
ActuaBD
02 mai 2022
Hard Boiled est un témoignage et une satire de l’Amérique violente de l’ère de Reagan où la SF (en BD comme au cinéma) a connu une pléthore de récits sanglants mettant en scène des guerres de gangsters ou des courses-poursuites effrénées (Terminator, Predator et Robocop aux premières loges de notre mémoire collective).
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Sceneario
05 novembre 2012
"Hard boiled" est […] un album qui peut se lire comme une vulgaire histoire de bourrin mais qui laisse aussi entrevoir un discours bien plus catégorique, sans concession !
Lire la critique sur le site : Sceneario

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Merci à Emmanuel pour le montage et ClemB pour l'habillage sonore.
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