En même temps que Langue fantôme,
Richard Millet a publié aux Editions Pierre-Guillaume de Roux cet autre essai,
de l'antiracisme comme terreur littéraire, sa défense contre les accusations de racisme qu'on lui fait.
Il démontre que notre temps n'est plus régi par les totalitarismes qu'étaient le stalinisme ou le nazisme, mais par un nouveau qu'il appelle la Propagande : il y a un monde capitaliste qui tend à uniformiser les sociétés, à effacer les différences entre les individus quels que soient leurs sexes, leurs races (le mot n'est d'ailleurs plus prononçable, rappelle-t-il), leurs origines, leurs cultures. L'esprit gauchiste hérité de Mai 68 a une grande part dans ce nivellement, cette façon de se récrier dès que quelqu'un avance une idée différente de celle qui a droit de circuler. La nouvelle terreur, c'est l'antiracisme ; l'argument à tout ce qui dérange, c'est : "Tu es raciste". Comme il l'écrit, ce mot est devenu "la balle destinée à la nuque de ceux qui ont le souci de vérité".
Selon lui, le "Nouvel Ordre politico-racial" a été mis en place par le "capitalisme mondialisé" et le "médiatico-culturel". C'est en le lisant qu'on comprend très aisément (pas comme ses détracteurs qui dégainent plus vite que leur ombre sans ouvrir le livre ou en piochant les mots qui les arrangent) qu'il n'est en aucun cas désireux d'une épuration ethnique! Ses ennemis (même lui se refuse à les appeler ainsi) aiment utiliser cet argument, et c'est le fond de cette terreur exercée sur autrui : tu ne penses pas comme moi, tu es un raciste, tu es un nazi. Sa réflexion porte sur la culture européenne dénaturée par l'immense flux migratoire ; il s'interroge sur l'identité culturelle, défendant l'idée que l'immigré est le bienvenu s'il a l'envie de s'intégrer à cette culture qui l'accueille, et non de rester en parallèle à cette culture qu'il va jusqu'à rejeter. Millet a le droit de dire qu'il reste ahuri devant la construction des mosquées en Europe, symboles de cette non-intégration. Mais il ne fait pas de politique et n'appartient pas à un parti (là aussi, attaque facile que de lui dire tout de suite : "Tu es FN", terreur de l'antiracisme...) Il se demande quelles sont les incidences de ces arrivées d'étrangers extra-européens sur la langue française.
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