France-Ukraine une histoire des relations diplomatiques

À la veille de la révolution orange qui va être menée par Viktor Iouchtchenko et porter celui-ci à la présidence du pays, le régime ukrainien est dirigé par trois hommes qui sont, par ordre d’importance, Leonid Koutchma, président du pays de 1994 à 2005 et seul à ce jour à avoir été élu deux fois à ce poste ; Viktor Ianoukovytch, candidat à l’élection présidentielle de 2004, délinquant dans sa jeunesse, gouverneur de la région de Donetsk de 1997 à 2002, puis Premier ministre de l’Ukraine de 2002 à 2005 et qui, issu du « clan » de Donetsk1, est lié à des groupes criminels locaux ; enfin Viktor Medvedtchouk, chef de l’administration présidentielle de 2002 à 2005 et proche du président russe Vladimir Poutine.

La présidence Koutchma est alors marquée par une tendance autoritaire. Le pouvoir exerce son emprise sur une grande partie des moyens de communication de masse (la plupart des chaînes de télévision) (...)

Pour comprendre les causes de l’Euromaïdan, qui a débouché sur la révolution de la Dignité, il est nécessaire d’avoir à l’esprit que les diplomates ukrainiens ont eu pour mission essentielle, pendant des mois, de préparer la signature de l’accord d’association entre l’Ukraine et l’Union européenne.

Oleh Kobzysty, chargé d’affaires à l’ambassade d’Ukraine en France en 2014, a déclaré : « Au cours des dernières années, les Ukrainiens en France, les diplomates et, en particulier, nos collègues dans les autres pays de l’UE ont fait de grands efforts pour que l’accord d’association avec l’Union européenne soit signé. C’est parce que nous sommes des partisans convaincus de l’intégration européenne ; le refus de ce cap, il y a sept mois, aurait été pour nous inacceptable ».