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3,62

sur 480 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  

De l'héroïne de ce roman nous saurons assez peu de choses. La couleur châtain foncé de ses cheveux, le noir de ses yeux, le nom russe de son professeur de danse et le prénom de son fils. Un portrait comme un lavis, un dessin au crayon, une esquisse.

Le narrateur l'a connue il y a longtemps. Nous marchons avec lui dans les rues de Paris. Il nous emporte dans ses souvenirs voilés de nostalgie, floutés par le temps qui, passant, semble atténuer les joies, les douleurs et les émotions. A ses côtés, nous errons de bribe en bribe dans un récit non linéaire où l'anecdotique côtoie des sentiments profonds mais comme tenus à distance. Modiano nous entraîne dans un passé où tout semble s'être dilué dans le temps. Quelques bribes de vie, une jeunesse lointaine, des rencontres. L'écriture très épurée, distanciée et nostalgique produit une ambiance ouatée, des images délavées. Il met le narrateur en retrait comme s'il ne vivait pas mais observait sa vie.

Voilà un roman impressionniste qui suggère l'essentiel mais l'évite. Pourtant j'y ai trouvé de très beaux passages comme cette dernière scène, cadeau précieux, magnifique souvenir d'un bonheur envolé. Dans un Paris hivernal, une rue la nuit de Noël, réverbères tamisés, quelques pas de danse, le narrateur imitant le professeur russe "Casse le coude...Casse le coude...Grand jeté...Penché...Déboulé...Battement tendu...", l'enfant riant aux éclats. Puis l'enfant prend la main de sa mère "Et nous reprenons notre marche tous les trois dans la nuit jusqu'à la fin des temps"
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Un livre court, flou et évanescent, du Modiano pur jus, conforme à ce qu'on attend de lui, sans repère temporel, avec une confusion permanente entre les personnages, les souvenirs, leurs relations et interactions.

Je m'attendais à entrer dans le domaine de la danse. Pas du tout. Cette "danseuse" prend des cours de danse, rien d'autre. J'ai lu ce texte sans déplaisir, mais sans plaisir non plus, ni intérêt ou émotions.

Je suis restée extérieure et en ressort déçue.

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Eternel voyage dans le passé parisien de Patrick Modiano.
Roman très court d'une immense pudeur.
Toutefois, ce roman m'a paru particulièrement timoré; rien de bouleversant dans cet opus.
Un court moment très apaisant qui fait beaucoup de bien … mais j'attendais un peu plus.
Dommage !
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Premier Modiano, je n'ai pas été séduite. Je l'ai lu, attirée par la publicité autour de cette oeuvre de la rentrée littéraire, mais il manque à mon sens un quelque chose pour se plonger dans le roman. le style est désuet, Modiano décrit une tranche de vie, entre passé et présent, sans grand intérêt. On ne se passionne ni pour le narrateur, ni pour la danseuse, je serai presque incapable de résumer ce livre, tant les pages ont coulées sans qu'elles me happent.
Puis, avec moins de cent pages, on ne peux pas prétendre poser un contexte, une histoire, une ambiance. C'est un livre avec la longueur d'une nouvelle, sans les ingrédients.
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Modiano fait du Modiano, sans grande conviction. Il manque le quelque chose qui nous entrainaient à sa suite, par les rues de Paris ou de sa proche banlieue. Pourtant tout est la, l'époque, le décor, ces personnages un peu troubles, mais ça ne fonctionne plus, tout semble un peu trop confus.

Aujourd'hui, où ces interviews deviennent presque fluides, celles sur son dernier ouvrage( A. Trapnard, "la grande librairie" du 11/10/23) plus intéressantes que le livre lui même.

Enfin, déçu quoi!
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Aucun lecteur habituel de Modiano ne sera surpris de la forme de ce roman qui n'échappe pas au motif habituel d'un puzzle qui éparpille les pièces sans jamais les rassembler totalement. Pour décor, nous évoluons dans le passé en majeure partie Rive droite : rue de Douai, les Ternes, porte de Champerret, la Madeleine.

Un joli petit roman qu'il se lit en quelques heures mais qui laisse un gout d'inachevé encore plus que les autres romans que j'ai pu lire de l'auteur. J'aurais tellement aimé savoir comment et pourquoi le narrateur a perdu de vue la danseuse et son fils dont il semblait tellement attaché.

Encore une fois, cinquante ans disparaissent sans indice et je ne peux pas m'empêcher d'accuser une maladie, un accident pour expliquer la perte de cette mémoire. Tout ceci oblige mon esprit à poursuivre l'histoire à ma manière, dans un autre espace, une fois la lumière éteinte.
Lien : https://lecturesencontrepoin..
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Modiano demeure pour moi une énigme. L'auteur est célébré par la critique pour un talent indiscutable, mais la question est ailleurs. Laisse-t-il une empreinte. Que reste-t-il de la danseuse une fois refermé ce court roman ? le plaisir éprouvé devant une belle écriture d'atmosphère, le sentiment que l'on ressent devant une oeuvre impressionniste, une douceur pour les yeux, un sentiment agréable et volatil. Mais que veut l'auteur, que veut-il dire ? Que Paris a changé et lui est devenu inhospitalier, que la mémoire singulière ne retient du passé que des fragments, des sensations et que tout est voué à disparaître plus encore. Son propos est autobiographique et demeure incertain. Il a tant oublié déjà et il retient pour lui seul ses souvenirs essentiels et ne livre d'eux que l'écume de l'écume. Il a aimé sa danseuse et ils ont eu en commun une histoire d'amour sans doute, mais dont il ne dit rien au point que le lecteur ne sait réellement qui elle est, qui il était et qui ont-ils été. Lui est délivrée une atmosphère, le reflet d'une époque disparue, la nécessité de « mettre de l'ordre » dans sa vie et une pudeur, magnifiquement maîtrisée par les mots, mais qui confine à l'incertain, sinon au vide.
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Je veux bien comprendre qu'un roman mystérieux, évanescent, délicat qui explore les méandres du souvenir et arpente des coins de rues familiers est un certain charme. Néanmoins, la frontière est fine avec l'artifice et selon moi avec la Danseuse on est dans le préfabriqué, la recette qui a fonctionné et que l'on ressert sans l'attrait de l'original. le narrateur ne se souvient que vaguement des personnages, la danseuse ne s'intéresse pas à son passé. L'impression s'impose que l'effet de style compte plus que donner vie à une quelconque histoire ou à des personnages. Notre mémoire est volatile, nos souvenirs sous influence mais ce flou brumeux pour moi ne correspond à rien d'autre que l'envie de lire quelques jolis phrases perdues dans l'ether de la pensée du lecteur.

Depuis un moment j'ai compris que les critiques aiment les livres de moins de 100 pages. Mais en moins de 100 pages qu'est-ce qu'un auteur arrive à dire ? C'est un exercice de style, une idée couchée sur le papier, certainement une commande de l'éditeur honorée.

Il y a cependant une jolie scène d'amour à trois et on sent chez Modiano une passion sincère pour la danse ainsi qu'une une admiration pour l'intensité absolue, sans condition avec laquelle les danseuses se consacrent à leur art.
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Il y a toujours un côté un peu paisible, aérien, brumeux, dans un roman de Patrick Modiano. Lorsqu'on l'a achevé, on se sent léger, heureux et vivant.

Celui-ci n'est pas différent de tous ceux qui l'ont précédé. Comme d'habitude, on y rencontre des individus aux noms qui s'effacent, des rues oubliées, des pièces meublées seulement d'un canapé. Les personnages semblent flotter dans leur propre existence sans réellement poursuivre un but. Tous les ingrédients modianesques sont présents.

Mais il me semble que ce roman est encore plus… vaporeux. L'intrigue est si légère. On croise quelques personnages, des bribes de leur existence, puis chacun s'en retourne dans le silence de l'oubli. Les chapitres s'enchaînent, courts, comme quelques pointillés qui finalement s'estompent et ne mènent nulle part.

J'ai l'impression qu'à mesure que les romans de Modiano s'égrènent, ils s'allègent de plus en plus. de celui-ci, on pourrait presque lire les chapitres séparément, comme de toutes petites nouvelles, chacune recelant son concentré, sa petite musique modianesque. L'intrigue, légère comme un souffle, n'a guère d'autre intérêt que de relier les chapitres entre eux.

Patrick Modiano n'en aura jamais pas fini de dévider le fil de ses souvenirs, si lourds et si légers en même temps. Probablement lui reste-t-il encore un peu de matière, qui se dilue un peu plus à chaque roman, se renouvelle toujours un peu, sans jamais s'épuiser complètement. Alors attendons le prochain…
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