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sur 4523 notes
La grandiloquence et le pompeux du vocabulaire médical qui cherche à effrayer Argan, confortent le lecteur dans le jugement porté sur la médecine. Ajoutons à cela le ridicule de Thomas Diafoirus qui semble réciter sa demande en mariage comme il décline ses formules médicales, et on a là encore un petit bonheur de théâtre.
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Et d'abord, arrêtons avec cette idée reçue, tenace et infondée : non ! Molière n'est pas mort sur scène en jouant le Malade imaginaire ! Pas plus que Mozart n'a écrit son Requiem en prévision de sa propre mort ! Pas plus que Schubert n'est mort en s'étouffant avec une truite, ou Rossini avec un tournedos ! (pour les deux premiers je suis sûr, les deux autres je viens de les inventer, mais on ne sait jamais). Les légendes vont souvent dans le sens on aime les entendre : Mozart a écrit son Requiem en exécution d'une commande d'un client (qui ne se sentait pas bien sans doute), le comte von Walsegg. Et Molière, s'il a bien eu un malaise au cours de la quatrième représentation du « Malade imaginaire », est mort dans son lit comme vous et moi, enfin je comme je souhaiterais que vous et moi… bref vous m'avez compris. !
Mourir en scène, c'est vraiment le top ! (c'est Dalida qui le dit), c'est comme pour un général, mourir sur un champ de bataille, ou un écrivain mourir en disant son discours d'admission à l'Académie Française… La reconnaissance suprême ! Avouez que Molière n'en avait pas besoin. Sa renommée n'a cessé de grandir au fil des siècles, mais il était déjà très haut placé dans le top50 de l'époque. 34 pièces répertoriées, la plupart figurent au hit-parade depuis trois siècles et demi, qui dit mieux ?
« L'Avare » était un portrait de l'avarice, « le Malade imaginaire » pourrait être un portrait de l'hypocondrie, mais il n'est pas que ça : c'est surtout un portrait de l'hypocrisie (moins appuyé que dans « Tartuffe », il s'attaque ici à l'hypocrisie médicale, incarnée par les médecins Purgon et Diafoirus, et à l'hypocrisie privée incarnée par Béline, la femme d'Argan)
Argan est un hypocondre, c'est-à-dire un malade imaginaire, ça pourrait ne pas avoir de conséquence, mais le malheur veut qu'ils soit entouré de « fâcheux » (terme d'époque pour dire casse-pieds, et quand je dis pieds…) et d'hypocrites (terme d'époque pour dire faux-culs) : sa femme Béline qui feint de le plaindre mais lorgne son héritage, et ses médecins Purgon et Diafoirus qui à force de soins constants, entretiennent la maladie plus qu'ils ne la combattent, et au passage, empochent les consultations (j'ai connu des garagistes qui sur ce point-là, ont dû faire des études de médecine). Argan est donc mal entouré. Heureusement sa servante Toinette, personne de bon sens qui voit bien le jeu de tout ce petit monde, veille au grain. Argan se met dans la tête de marier sa fille Angélique au fils du docteur Diafoirus. Mais Angélique aime Cléante et est aimée de ce dernier. Toinette met un place un stratagème pour faire tomber les masques : elle conseille à Argan de faire le mort pour tester les réactions de son entourage : le résultat est manifeste : Béline trépigne de joie à l'idée de l'héritage, Angélique est sincèrement désespérée de perdre son père, et les médecins se fâchent avec leur malade. Argan n'est toujours pas guéri de son hypocondrie, mais il consent au mariage des tourtereaux à condition que Cléante devienne médecin et s'occupe de son beau-père. Béralde, le frère d'Argan a une idée encore meilleure : pourquoi Argan ne deviendrait-il pas médecin lui-même ?
Avec « le Bourgois gentilhomme », « le Malade imaginaire » est une des comédies les plus drôles de Molière. L'auteur s'attaque avec jubilation à deux de ses cibles favorites : l'hypocrisie et la médecine. Il les combat avec son arme favorite, le ridicule. Notons également qu'Argan, comme Monsieur Jourdain, malgré leur « lubie » restent des bonshommes sympathiques, ce que ne seront jamais Harpagon, ni même Alceste, il est vrai que les affections qui les touchent (l'avarice et la misanthropie) sont autrement graves…
Enregistrement (très hautement) conseillé : une captation de 1976 de la Comédie -Française, mise en scène de Jean-Laurent Cochet, réalisation de Jean-Paul Carrère, avec Jacques Charon (Argan) Jacques Eyser (Monsieur Diafoirus) Georges Descrières (Monsieur Purgon) Jacques Toja (Béralde) Simon Eine (Monsieur Bonnefoi) Marcel Tristani (Monsieur Fleurant) Jean-Noël Sissia (Cléante) Philippe Rondest (Thomas Diafoirus) Françoise Seigner (Toinette) Bérengère Dautun (Béline) Catherine Hiegel (Angélique) Emmanuelle Milloux (Louison)
(à retrouver comme d'hab sur le site à trésors de la boutique de la Comédie-Française)
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Dernière pièce de Molière, comme beaucoup d'autres, raconte de façon détournée les travers d'une époque à qui savait lire entre les lignes. C'est drôle (elles ne le sont pas toutes autant mais celle-ci accuse plutôt bien les années) et caustique avec des répliques truculentes. Maintenant, le théâtre se vit plus qu'il ne se lit et c'est une pièce que j'aimerais voir un jour sur scène.
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Dernière pièce de Molière, chef d'oeuvre intemporel dont on perçoit toute la profondeur quand on sait que Molière était mortellement malade en l'écrivant et qu'il est mort sur scène en jouant le malade imaginaire. Cette comédie de moeurs est excellente et contient tous les éléments de l'oeuvre moliéresque. A lire et à voir, à relire et à revoir.
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Argan n'en finit plus de mourir.
De clystère en clystère, c'est toute la fortune de la famille qui passe dans cette hypocondrie. Et pour mieux s'assurer de sa bonne santé dans les années à venir, il souhaite marier sa fille à un médecin. Comme souvent chez Molière, un père décide d'une union que sa fille ne désire pas et c'est la servante qui va réussir à déjouer les plans du patriarche.
Ici, c'est Toinette qui se charge de tourner en ridicule Argan en se jouant de sa naïveté et de son ignorance. Qui ne se souvient pas de cette scène du poumon?
Une pièce réussie que je vous recommande de lire et,si possible, d'aller voir au théâtre. Certaines troupes ont excellé dans sa représentation.
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La lecture de cette comédie-ballet satirique(1673) est toujours aussi divertissante ! Lu en binôme avec ma fille, dans le cadre de son programme scolaire de collégienne, nous avons pris beaucoup de plaisir à deux, à découvrir certaines scènes, même si l'ancien français peut-être un véritable frein.
Cette comédie prend t'autant plus de valeur lorsque l'on sait que Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, a succombé à l'âge de 51 ans, à sa quatrième représentation, suite à une mauvaise bronchite.
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Je n'apprécie habituellement pas beaucoup Molière, allez savoir pourquoi, mais avec cette pièce, il m'aura bien faite rire !
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Comme toutes les autres pièces de Molière, le malade imaginaire est très drôle, ironique. A lire absolument pour tout ceux qui aime rire.
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Régulièrement au programme de Français des classes de Cinquième ou de Quatrième au collège, le Malade Imaginaire est la dernière pièce que nous a laissée le dramaturge auquel nous devons des pièces géniales comme Les Fourberies de Scapin, le Tartuffe, le Bourgeois Gentilhomme et bien d'autres merveilles. le destin est assez étrange : cette pièce qui se concentre surtout autour du personnage d'Argan, un hypocondriaque convaincu d'être atteint d'un mal incurable, fut également la dernière révérence de Molière qui s'éteignit le soir de la dernière représentation du Malade imaginaire, en 1673 . Pour ce final absolument magistral qui cristallise l'esthétique du ridicule et du comique qui le caractérise si bien, Molière fait appel aux thème de la Commedia dell'arte : l'intrigue est la suivante, Argan, notre hypocondriaque, veut marier sa fille, la délicieuse Angélique au docteur Thomas Diaffoirus (on fait mieux pour faire rêver les femmes), jeune docteur pédant et fat qui offre à sa promise, comme cadeau de mariage, une invitation pour assister à la dissection d'une femme (comme le dit si bien Toinette : « Donnez, donnez, la chose est toujours bonne à prendre »). Pourtant, Angélique aime un autre homme, Cléante. Avec le concours de la servante dévouée Toinette, plus pragmatique que son maître, les jeunes premiers vont tout mettre en oeuvre pour connaître un mariage fondé sur l'amour, et non pour en faire un commerce qui doit aboutir à l'obtention de douaires. Cette pièce est également l'occasion pour Molière de remettre les pendules à l'heure avec les charlatans et imposteurs qu'il dénigre triomphalement.

Voici une oeuvre qui ne cesse de me faire rire par ses scènes désormais légendaires, qui couronnent de succès cet opus magnum que nous laisse Molière : que puis-je vous dire ? Que je raffole de l'entrevue d'Argan, de Béline avec Monsieur de Bonnefoi, le notaire ? Que la venue des Diaffoirus chez Argan me fait rire à gorge déployée ? Que l'imposture de Louison lorsque cette dernière contrefait la morte auprès de son père est aussi fondante qu'un éclair au café ? Que le personnage de la marâtre, Béline, qui surnomme son époux « mon fils », est l'un des meilleurs opposants créés par Molière (avec Tartuffe, et Frosine de l'Avare) ? Que la répartie et l'audace de Toinette qui va jusqu'à se costumer en médecin nonagénaire, sont à mes yeux le comble de tout ce qui peut être drôle ? Avec le Malade imaginaire, nous retrouvons cette dimension carnavalesque que l'on avait déjà découverte dans Les Précieuses ridicules, et qui sied à merveille aux pièces de Molière. C'est également le retour de la comédie-ballet, comme en témoignent les intermèdes musicaux et bien entendu le final, pendant lequel Argan se fait nommer médecin ! Pouvions-nous rêver plus beau cadeau d'adieu de la part de Molière ? Cette pièce est la quintessence du génie de cet auteur. Peu importe que l'on aime ses pièces ou non, on ne peut que louer les qualités esthétiques du Malade imaginaire qui est à lui seul un vaccin contre la morosité et les maux qui peuvent nous frapper.
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Satire de la médecine, des bourgeois, de l'hypocondrie, l'ensemble donne une pièce de théâtre qui n'a pas pris une ride au fil des siècles. le langage imagé fait merveille, les alexandrins s'enchaînent et c'est toujours un plaisir de les redécouvrir ou de les écouter en scène. Une des grandes oeuvres de Molière à lire absolument.
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