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4,08

sur 935 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
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Anorexie, camps de la Mort, sombre histoire de famille... les ingrédients de ce roman semblent terriblement effrayant, et c'est le cas. Une trame qui oscille entre le temps présent et un lointain (ou pas) passé.
La lecture de ce livre nous amène à nous questionner sur notre histoire et sur les conséquences qu'elle peut avoir sur nous et sur nos descendants.
Un ouvrage destiné à la jeunesse qui est peut être violent à lire mais certainement parfait pour une bonne piqûre de rappel.
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Si je n'avais d'abord pas réellement compris le rapport entre l'anorexie d'Emma, que nous suivons tout au long du livre, et le camp d'extermination de Sobibor — et que, du coup, je n'avais pas apprécié le roman à sa juste valeur —, une fois les révélations faites, tout devient limpide. C'est un roman qui marque les esprits, qui nous donne à réfléchir, qui pose un certain dilemme. Bien qu'il soit court, j'ai pris du temps à le lire, autant dans la difficulté des sujets évoqués que dans leurs résolutions. L'écriture est à la fois douce et violente, et on n'en sort pas indemne.

J'étais totalement à côté de la plaque pendant les trois quarts du roman, et c'est le genre de livre qui offre une deuxième lecture encore plus appréciable.

À lire absolument.
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Un autre livre traitant d'anorexie, juste après la lecture de "Le complexe du papillon" d'Annelise Heurtier.
Point commun entre les deux : le décès d'une grand-mère adorée, mais qui n'était peut être pas celle que l'on croyait...
Ce roman-ci est très intéressant parce qu'il parvient à traiter deux thématiques importantes : l'anorexie d'Emma, 17 ans, et un pan juste horrible de la 2ème guerre mondiale avec le camp d'extermination de Sobibor. Cerise sur le gâteau, car on trouve peu de romans "de l'autre côté" : le camp est vu du côté d'un nazi.
Alors je vais tâcher de ne pas trop en dire, bien sûr ; les causes profondes de l'anorexie d'Emma semblent être liées à ce secret qu'on ne lui avait pas dit mais qu'elle sentait vivre en elle. Et puis il y a ce très difficile de travail autour de ce couple de grands-parents qu'elle chérissait plus que tout et qu'elle va découvrir autrement, par le biais d'un journal intime découvert en vidant les affaires de la mamie morte. Se vider pour laisser la place au secret ? Devenir transparente tant qu'on ne lui aura pas permis d'exister à part entière (donc avec le secret révélé ?) Se remplir, puis vomir, se remplir, vomir encore... Comme dans "le complexe du papillon", on a ce tout-pouvoir sur le corps, cette liberté à s'affranchir des contraintes matérielles de la faim, ce sentiment de toute-puissance qui n'est que l'expression d'un profond mal-être... Mais qui trouve sa résolution, avec beaucoup de courage (et peu d'accompagnement !). Quelques "ratées" donc, sur la cohérence d'actions des personnages, mais qui sont vite oubliées : le roman est très bien écrit, se lit vite et facilement, et met en lumière un pan méconnu de la guerre tout en traitant une des causes possibles de l'anorexie. Bravo !
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~ Ce roman est un très beau mélange de deux tabous de société : la Shoah et l'anorexie mentale.

~ Au début, on a du mal à comprendre ce récit qui s'ouvre sur une scène atypique de vol commis par Emma dans le but de se faire arrêter. Jusqu'à la découverte par Emma du journal de Jacques Desroches dans le placard de sa grand-mère, il nous semble être face à deux histoires bien distinctes. Même si l'on retrouve Anna dans les deux récits, ces derniers sont issus de deux mondes diamétralement opposés et rien ne pourrait nous laisser supposer la suite.

~ J'ai été profondément touchée par la souffrance de source inconnue subie par Emma. Les idées s'enchaînent et tout se délie lors du dernier chapitre, à travers la voix de la jeune fille. Ses pensées, gestes et paroles résonnent comme une vérité immuable, tant du côté de la maladie que concernant le camp de Sobibor et ce Jacques Desroches.

~ C'est un livre court qui se lit rapidement mais qui reste gravé dans notre esprit pendant longtemps. Je comprends totalement pourquoi il est conseillé comme lecture scolaire en fin de collège. Pour une fois ce n'est pas juste une lecture classique, mais une lecture qui a du sens encore aujourd'hui.
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Un super livre qui met en scène les ravages de la seconde guerre mondiale des décennies plus tard. Un secret de famille très bien gardé durant 50 ans, oublié mais pas perdu.
Je ne peux que conseiller de le lire, mélangeant l'histoire de notre pays et les déboires des adolescents!
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Emma est anorexique. Pour avoir une totale maîtrise sur son corps, pense-t-elle, mais surtout à cause des lourds secrets de famille et les nombreux non-dits qui empoisonnent l'air et rendent tous ses proches suspects. le récit nous emmènera dans le camp d'extermination de Sobibór, en Pologne, en compagnie d'un collaborateur français fier d'accomplir la grande mission qui lui a été confiée.

Sobibór est un roman pour adolescent, et aborde de nombreuses thématiques : anorexie, relations parents-enfants, histoires d'amour et un volet historique sur la seconde guerre mondiale. J'ai trouvé que ces questions étaient discutées avec assez de finesse et de nuances. Plus surprenant, les camps de concentration sont traités presque exclusivement sous l'angle du bourreau : qu'est-ce qui peut motiver un individu à adhérer à un tel projet, comment peut-on devenir insensible à ce point, et enfin, peut-on leur pardonner ?

Excellent livre pour provoquer des prises de conscience et entraîner des discussions.
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Sobibor a longtemps vécu une petite vie tranquille, posé sur une étagère de ma bibliothèque, et j'avais même fini par l'oublier. Comme je souhaitais rassembler tous les livres que je possède sur le thème de la Seconde Guerre Mondiale et, par la même occasion, compléter mes ressources, je suis retombée dessus et je me suis empressée de le lire. Sobibor mêle de manière assez surprenante, ou du moins inédite par l'entrée qu'il propose, la petite histoire – celle d'Emma qui souffre de troubles alimentaires – et la grande Histoire – celle de millions de Juifs assassinés. Alors qu'elle vient de perdre sa grand-mère, Emma déniche chez cette dernière un vieux carnet dissimulé sous une pile de linge. Ce carnet est en fait le journal intime d'un dénommé Jacques Desroches. Au fur et à mesure de sa lecture, Emma va découvrir l'horreur des camps et mettre au jour un secret familial qui va l'anéantir. Les allers-retours entre le présent et le passé sont très intéressants : on a, d'un côté, la parole émue et réfléchie d'une adolescente sur l'horreur que nous connaissons tous, et, de l'autre, la froideur stupéfiante et abjecte du récit de Jacques Desroches. J'ai personnellement été davantage happée par la lecture du journal – j'ai d'ailleurs réalisé que j'avais lu assez peu de choses sur le camp de Sobibor –, mais je trouve que l'ensemble est une réussite, à quelques détails près, notamment la fin qui m'a laissée perplexe mais qui invite incontestablement à la réflexion.

Lien : http://aperto-libro.over-blo..
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« Sobibor », c'est deux histoires.
Celle d'Emma, atteinte d'anorexie, et celle de Jacques Desroches, collaborateur de la seconde guerre mondiale.

J'étais loin de m'attendre à ça d'ailleurs, je partais sur une lecture sur l'anorexie et je me retrouve à lire le journal d'un collabo.

Le commencement du récit avec l'anorexie d'Emma annonce déjà la couleur. Ce rapport de force qu'elle a avec son corps, les conséquences de la maladie… Les détails ne sont absolument pas épargnés. Cette ado souffre atrocement et rien ne s'arrange quand elle fait de terribles découvertes.

Emma sent qu'elle ne connaît pas la vérité sur sa famille, suite à des mots, des noms sortis tout droit du sommeil de sa grand-mère, qui décèdera peu de temps après.
Elle cherche, creuse et tombe sur un carnet appartenant à Jacques Desroches. Elle va lire des actes qui nous détruiraient tous si c'était nous qui découvrions ces mots.

Jacques Desroches, collaborateur français, muté à Sobibor, camp d'extermination en Pologne.

Tout est dit. Nous allons lire le journal de Jacques, mais pas comme nous avons l'habitude de le lire. Cette fois, nous serons de l'autre côté, du côté des allemands. Quelle horreur de lire ces mots. Aucune compassion.

J'ai souvent eu envie d'hurler, de vomir et peut-être que je réagirai comme Emma. Peut-être moins accentuée. Je ne sais pas. Il est difficile de se permettre de parler d'une époque que nous n'avons pas connu. Nous n'étions pas à leur place, nous n'avions pas à choisir, nous n'étions pas là.
Mais, comment peut-on faire ça ?

Ce roman est à lire, c'est clair. Mon seul bémol c'est que je n'ai pas été surprise du dénouement.
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Sobibor.
Un nom que l'héroïne de ce roman découvre par hasard, sans en connaître la signification. Comme s'il était voué à disparaître, derrière l'image loupe que l'on a tendance à tendre aux nouvelles générations autour du seul camp d'Auschwitz, aujourd'hui lieu touristique détourné de sa fonction première par l'incroyable inconscience des visiteurs. Il y a eu d'autres camps, d'autres événements, d'autres histoires, petites ou grandes, petites et grandes, qui sombrent dans l'oubli, avec leurs témoins.
Sobibor vient rappeler à la conscience ce que l'on tente de taire, d'oublier.
Alain Molla s'est donné un objectif pédagogique : son récit s'adressera en particulier, par le naturel et la simplicité de l'écriture, à la jeunesse, aux adolescents qui se retrouveront dans le personnage d'Emma, lycéenne anorexique. le lien fait, psychologique, psychanalytique, avec le non-dit et le mensonge familiaux, est ténu, fragile, et quelque part, la justification qu'il en fait, malgré une rigueur et une véracité pourtant personnelle, puisque chaque cas est unique, cette justification peut poser question. Mais soit, l'objectif étant la prise de conscience, cette ficelle, superbement documentée et restituée, doit être un atout.
Molla prend pour son récit du quotidien du camp le parti d'un journal, celui d'un "collabo" engagé dans les LVF, antisémite convaincu, chargé à Sobibor de l'organisation et des statistiques. Son personnage rappelle pour beaucoup Adolf Eichmann, qui apparaît d'ailleurs dans le récit, lui qui s'est décrit comme simple rouage bureaucrate aux ordres, témoin privilégié d'une horreur pour laquelle il suffisait de détourner le regard pour ne pas en être complice.
D'une manière assez inédite, prenant le point de vue du "bourreau" plutôt que de la victime, Molla parvient, sans mal, à provoquer révolte, rejet, mais aussi réflexion : la responsabilité, la culpabilité, le choix,... Et in fine, comment écrire son histoire, comment avancer, grandir, en tant que personne, peuple, pays, quand les fondations sont cimentées dans le mensonge et dans le sang.
Sobibor questionne la mémoire, en oeuvrant contre le plus grand et dangereux des négationnismes : l'oubli.
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