" Au coeur des êtres comme au coeur du temps humain, des secrets que l'on s'efforce d'escamoter. Des abîmes de noirceur. Ce livre pour essayer de les dissiper." Ainsi s'exprime l'auteur.
Ce n'est pas un livre de plus sur l'horreur de la Shoah. C'est le regard d'une jeune fille d'aujourd'hui, elle-même en souffrance, sur le passé familial, qui lui est révélé par l'intermédiaire d'un vieux journal intime, découvert dans les affaires de ses grands-parents.
C'est à travers elle, le devoir de mémoire, la nécessité de ne pas oublier tous ces cadavres,
Sobibor, oui, un si joli nom , un village polonais, mais celui en fait d'un camp d'extermination. Dont il n'y a plus aucune trace. Comme si ce lieu de mort n'avait jamais existé.
C'est l'anorexie, qui mime le dégoût, le rejet des comportements familiaux horribles, incompréhensibles, c'est le vomissement de toute ce poids des secrets, la volonté de s'alléger, de crier, de se libérer. Emma est forte malgré sa fragile apparence. J'ai été en complète empathie avec elle.
Je compte faire lire ce roman à ma classe de troisième. C'est un texte dur mais nécessaire, qui , j'espère, saura les toucher, les faire réagir. Qui les bouleversera. Comme moi.