En cette année 1941, le jeune Simon est hébergé, avec 3 autres garçons, dans un orphelinat tenu par Marinette et le père Malgoire. Malheureusement, il ne fait pas bon être juif et ce dernier était encore ce matin à aider la famille Roth à charger leur carriole pour passer en zone sud. À l'école, parce qu'il est juif, Simon est mal vu et se fait railler par ses camarades de classe. Même par le maître qui se trouve être, par ailleurs, le maire du village. Lorsque ce dernier rend visite au père Malgoire, il lui fait clairement comprendre qu'un juif n'est pas le bienvenu par ici. Bien au contraire. Il va même jusqu'à le menacer d'arrêter la réfection de l'église si Simon ne quitte pas le village pour aller dans un autre orphelinat. L'homme d'église n'a d'autre choix que de confier le jeune garçon au père Mathurin, à la tête d'un internat pour mineurs délinquants, "Les oiseaux de passage". Première étape d'une longue fuite...
Cette intégrale, qui regroupe les deux premiers tomes, nous dresse le portrait émouvant d'un jeune garçon, Simon, qui n'aura d'autre choix que de fuir. Fuir parce qu'il est juif. Bien des embûches viendront se mettre en travers de sa route mais aussi des âmes charitables qui feront tout pour l'aider à braver cette guerre.
Laurent Galandon nous dépeint, à travers le portrait de Simon, à la fois les horreurs de la guerre mais aussi les entraides, la volonté de s'en sortir et l'espoir, toujours là. Il nous offre ainsi un scénario captivant, sensible et émouvant, d'autant que ce jeune garçon, qui voue une passion pour les oiseaux, allant jusqu'à communiquer avec eux, est très attachant. Graphiquement,
Arno Monin, de son coup de crayon anguleux et maîtrisé, apporte une certaine touche de fraicheur à cette sombre histoire.