Lisant il y a quelque temps ''Le comte de Gabalis'', curieux livre à teneur ésotérique responsable de l'immortalité du nom de cet auteur, on y notait dans la préface que l'on connaissait également de lui un curieux roman intitulé ''Geomyler''. Intrigué et ayant gardé ce détail en mémoire, j'ai constaté dernièrement qu'une version numérisée traîne tout bonnement à la portée de tout lecteur téméraire.
C'est donc une histoire fort confuse au rythme frénétique se déroulant dans le monde arabe antique et regorgeant à outrance de princesses idéales, de conquêtes de royaumes, d'usurpations d'identités, de travestissements, de ruses et du Prophète sait quoi encore. Le Geomyler est le personnage central, une sorte de prince inconnu et favorisé de la destinée doublé d'un Dom Juan lubrique qui baigne dans ce fouillis d'intrigues à l'épreuve de toute cognition. Toutefois, le lecteur en mode quantique qui ne s'occupe pas à tout moment de savoir qui est qui et qui fait quoi pourra passer rapidement au travers en récoltant quelques menus agréments. Celui qui s'échinerait à dénouer ce fatras en y mettant le temps nécessaire obtiendra une récompense inexistante. Je suis en total accord avec le signataire de la préface mentionnée plus haut : c'est un curieux roman.
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Pour cela, Seigneur, sachez que je veux que mon maître soit le maître de tout l'univers, que toute la terre craigne celui que j'aime, et que tous les Rois plient devant lui. Je veux que celui qui m'a su vaincre, vainque tout le monde ; et que les plus fières nations, et les terres les plus éloignées sachent que vous ne les subjuguez que pour vous rendre digne de l'amour qu'Almanzaris a pour vous. Voilà ce que je veux de votre valeur : et pour ne la point rendre odieuse, vous ne détrônerez les Rois que pour ôter les tyrans du monde, et lui donner en vous un père.