Le titre original de cette histoire était "L'antiquaire de la rue Blaes". Cette rue à Bruxelles est située en plein quartier des Marolles, l'épicentre des authentiques Bruxellois avec sa propre langue (difficile à saisir pour les Belges wallons ou flamands) et véritable cave d'Ali baba des vieilleries, un colossal capharnaüm, un gigantesque bric-à-brac, pas trop loin du Sablon, où l'on peut dénicher - pour quelques euros de plus - des antiquités de valeur.
C'est chez un brocanteur de la rue Blaes, au premier étage, parmi des chaises de tous modèles, styles et périodes, qu'est découvert le corps exsangue du richissime antiquaire Louis... enfoui dans un sac de voyage !
Pour l'inspecteur principal de la P.J. Bruxelloise, Robert Verhulst, et sa coéquipière la jeune Lila, 26 ans, de descendance marocaine, maladroite et susceptible, une affaire difficile et délicate, car Louis a non seulement une grosse fortune, il a aussi un vieil ami et une soeur fascinés par son pognon et il n'y a strictement aucun indice pour mener une enquête comme il faut. le médecin-légiste Verplaats apprend aux policiers que Louis n'a pas trop souffert et qu'il était de toute façon condamné à cause d'un cancer du pancréas, tout en souffrant d'un début d'Alzheimer.
Harcelé par la presse, le juge d'instruction
Ludovic Martin de la Hussière insiste auprès de Verhulst de se dépêcher un peu avec son enquête. Or, la hâte est contraire aux méthodes policières de l'inspecteur, qui préfère prendre le climat en sirotant à son aise des bonnes bières dans les cafés et bistrots du voisinage. Avec son embonpoint considérable, Verhulst est du principe que l'on observe un tas de choses en regardant simplement autour de soi, (selon la boutade américaine : "You observe a lot by watching"). Donc, sans se précipiter. Ce qui exaspère et le juge et son adjointe Lila, qui elle coure de partout à toute vitesse en dépit de ses talons aiguilles impressionnants !
Seulement, les méthodes particulières de Verhulst prouvent, à l'étonnement général du commissariat des Marolles, leur efficacité. C'est, en effet, le sieur Robert qui trouve le plus souvent pistes et solutions.
Les soupçons des enquêteurs se portent d'abord sur l'ami de longue date de Louis, le beau mais arrogant Réginald Davin, qui a royalement profité pendant de longues années des amitiés homosexuelles et des trésors de Louis.
Lorsqu'il s'avère que le capital de ce cher Louis a bizarrement disparu et que Réginald risque la pauvreté et la misère, sa compagne Isabelle disparaît à son tour. Pour le duo Verhulst et Lila, il est évident qu'il faut chercher ailleurs.
Il y a la peu sympathique soeur de la victime, Françoise van Melle, épouse d'un toubib radié de l'ordre et interdit d'exercer, pour avoir prescrit des médicaments amaigrissants avec des effets désastreux sur les reins. Pour Françoise son frère "c'était son compte épargne, son assurance pension et sa carte de crédit au plafond illimité".
Puis d'autres étranges personnages font leur apparition. le clochard polonais, originaire de Bialystok, qui boit comme un trou, est inoffensif et que Louis a aidé. Manque de pot pour nos inspecteurs, le dénommé Irek est retrouvé la boîte crânienne fendit en deux par un coup de barre à mine. Et ce n'est pas Émile, qu'Irek aidait parfois dans son potager, qui peut être soupçonné, vu qu'il a 86 ans et pas la force physique pour un tel coup de barre.
Il faudra, par conséquent, chercher plus loin. Mais où ?
L'auteure,
Muriel Monton, est née dans la capitale belge, d'un père français et d'une mère belge. Elle a été journaliste pendant 20 ans pour un magazine belge et a fabriqué des chapeaux ! En 2017, elle a édité un autre polard chez l'éditeur
Ravet-Anceau "
Pulsions", avec le même inspecteur efficace, Robert Verhulst. Dans cette seconde aventure notre héros est confronté à un maléfique tueur en série.
Le roman de
Muriel Monton se joue essentiellement à Bruxelles, bien qu'il y ait aussi question d'une splendide villa de la fin du XIXème siècle à Houlgate dans le Calvados sur la Côte Fleurie entre Cabourg et Deauville.
Ce qui m'a fait doucement rigoler c'est qu'un des plats favoris de l'inspecteur principal Verhulst est aussi un de mes favoris : appelé chez nous "filet américain", en fait un steak tartare de viande de boeuf haché gros et assaisonné de mayonnaise et oignons sans oublier les fameuses frites belges. le policier aime déguster cette délicatesse à la splendide "Taverne du passage" dans les Galeries royales Saint-Hubert, où j'aurais pu le rencontrer lors de mes visites dans ce secteur, si Verhulst n'était pas une création de
Muriel Monton, bien entendu.