Je reste un peu partagée à la fin de cette lecture. Comme il s'agit d'une lecture commune, j'ai hâte de voir ce qu'en ont pensé mes co-lecteurs.
Le roman comprend nettement deux parties. La première moitié du livre nous permet d'apprendre à connaître les personnages, les lieux. Je reconnais que l'auteur analyse avec finesse les caractères mais j'avais hâte d'arriver à une action. L'ambiance est tendue, le lecteur sent l'imminence d'un évènement capital mais rien ne vient.
De plus, j'ai eu beaucoup de mal à me familiariser avec le ton du récit. L'auteur excelle effectivement dans un humour décalé qui me laisse perplexe. Des phrases étranges s'insèrent dans le récit et certaines réparties qui se veulent drôles m'ont paru plutôt douteuses.
Par exemple en parlant du gazage des poulets : " Ce serait l'expression de la judéité des poulets- à moins que ce ne soit l'expression de la pouléité des juifs."
Certains passages (toujours dans la première partie) ont des longueurs désagréables comme la restitution des rendez-vous du mercredi soir entre parents d'enfants multi-raciaux. L'évidence est que le malaise des enfants vient de l'ambiguïté des parents.
Par contre, ce roman aborde, quelquefois trop superficiellement des problèmes structurants de l'Amérique. Si la vie universitaire, le racisme et l'adoption illustrent la première partie, l'auteur évoque rapidement le terrorisme puis d'une manière assez cruelle l'engagement du pays en Afghanistan. Et la seconde partie du livre, oubliant malheureusement un peu la petite Mary-Emma , devient passionnante. Tassie, jeune fille naïve venue de sa campagne va grandir avec les dures épreuves de la vie d'adulte. Certains passages m'ont émue malgré, là encore cet humour narquois.
La passerelle est un roman d'apprentissage. Tassie, jeune fille naïve venue de sa campagne va grandir avec les dures épreuves de la vie d'adulte. Les gens qu'elles côtoient ne sont pas toujours ce qu'ils laissent paraître.
L'auteur a peut-être voulu traiter trop de sujets. Elle a sûrement trop détaillé sa première partie, lassant ainsi quelques lecteurs ce qui est dommage. L'ensemble est toutefois intéressant même si la forme (ton, construction) ne m'a pas séduite.
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