Citations sur La sonate oubliée (68)
Elle enviait ces nymphettes insouciantes et désinvoltes, les trouvait délicieusement idiotes et superficielles, ne pensant qu’aux fringues, aux chanteurs pour ados et aux conquêtes masculines.Elle aurait adoré avoir un amoureux, mais aucun soupirant ne l’invitait à sortir, personne ne la draguait et, du reste, personne ne lui plaisait. Il y avait un abîme entre elles et les jeunes qui l’entouraient.
Curieux, toujours à l'affût d'insolite, il aimait flâner au marché aux puces parmi les vieilleries qui devaient toutes cacher une histoire. Il se plaisait à deviner leurs secrets, imaginait les existences romanesques de leurs anciens propriétaires et se répétait, à l'instar de Lamartine, "Objets inanimés, avez-vous donc une âme"?
La sensualité de la musique m'habite comme une fièvre nouvelle. Vivre la musique empêche de mourir.
J'ai goûté cette évidence en cette année 1723. Quand j'ai glissé l'archet sur les cordes, une myriade de notes se sont mises à vibrer dans la salle d'étude. L'émotion était si forte que les yeux me piquaient, m'obligeant à fermer les paupières pour retenir mes larmes...
C'était comme si mon âme avait trouvé la clé qui ouvre sur l'enchantement.
Mon âme et l'âme du violoncelle réunies.
Il y a bien une âme dans un violoncelle. L'âme, cette pièce d'épicéa placée à l'intérieur de la caisse de résonance. L'âme qui transmet les vibrations des cordes au fond de l'instrument. C'est du violoncelle qu'émane la sonorité la plus proche de la voix humaine, et le sien lui murmurait des mots secrets et doux, implorait les caresses de l'archet par des plaintes et des soupirs, avec des nuances de voix graves et rondes.
C'est du violoncelle qu'émane la sonorité la plus proche de la voix humaine et le sien lui murmurait des mots secrets et doux, implorait les caresses de l'archet par des plaintes et des soupirs, avec des nuances de voix graves et rondes.
Toute une vie pour la musique ! Elle, et rien d'autre qui puisse avoir de l'importance. Je voulais n'être plus jamais seule en me donnant à elle qui ne trahit jamais, ne déçoit jamais.
Je laisse venir à moi la musique intérieure. Je rêve d'accrocher la fluidité d'un triolet, le fragile présent des sauts de quartes virevoltant sur la ligne de basse continue.
— Donne-moi trois bonnes raisons de préférer le violoncelle et on verra si ça se défend.
La petite avait saisi l'occasion et, sans hésiter, lui avait répondu :
— Un, le violoncelle a une belle voix grave qui ressemble à celle de papa ... Deux, on peut le prendre dans ses bras comme un ami ... Trois, on pourra jouer en trio en famille ; papa au piano, Domenico au violon et moi au violoncelle !
Qui donc aujourd'hui pourrait concevoir qu'elle se pâme devant un morceau de bois au timbre envoûtant ?
Et pourtant ! Il y a bien une âme dans un violoncelle.
L'âme, cette pièce d'épicéa placée à l'intérieur de la caisse de résonance.
L'âme qui transmet les vibrations des cordes au fond de l'instrument.
C'est du violoncelle qu'émane la sonorité la plus proche de la voix humaine, et le sien lui murmurait des mots secrets et doux, implorait les caresses de l'archet par des plaintes et des soupirs, avec des nuances de voix graves et rondes.
Ada seule pouvait les comprendre.
Ada savait.
Au commencement du monde, le silence. Puis vient l’harmonie, source de la musique.