Comment devenir lesbienne en dix étapes

Je suis traversée par des sentiments conflictuels et je peine à savoir par où commencer cette critique. D'abord, je n'ai rien à dire de particulier sur l'introduction, on y comprend que l'autrice adopte la position du lesbianisme politique et, même si je n'y adhère pas, je suis là pour ça, donc tout va très bien.

Mais ensuite, j'ai trouvé le premier chapitre drôlement écrit jusqu'à en ressentir parfois une certaine exaspération. Je m'explique : l'autrice écrit qu'elle comprend pourquoi les hommes adoptent des comportements violents après des années de socialisation masculine, car je cite : « ça fait quand même moins mal de donner une gifle que de la recevoir ». Cette formulation sous-entend que si chaque personne avait le choix entre faire du mal ou avoir mal, tout le monde choisirait la première option et je trouve cette idée pour le moins étrange. On retrouve aussi dans ce chapitre des phrases assez bancales du style « la construction et le maintien de l'hétéropartriarcat […] s'étendent sur plusieurs milliers d'années » et que cela résulte « de décisions prises par des millions d'êtres humains à des moments particuliers de l'histoire ». Ces formulations sont si peu précises que j'ai l'impression de lire des expressions du genre « dans l'ancien temps » ou « depuis que le monde est monde ». de plus, le passage sur le cinéma m'a fait bondir. Alors, je suis bien d'accord que la représentation lesbienne dans le cinéma mainstream est affreusement pauvre et paternaliste, mais cela ne change pas le fait que le cinéma lesbien, queer et bisexuel a toujours existé, qu'il ne s'agit pas que d'une poignée de films et que, non, les nouvelles générations n'ont pas le monopole de la diversité et de la représentation à l'écran.

Au troisième chapitre, une chose m'a fait particulièrement sourciller : le mot hétéracurieuse. Ce mot n'est-il pas — comme le mot bicuriosité ou hétéroflexible — affreusement biphobe ? Je n'ai pas de réponse définitive, mais je pense que la question se pose.

Et puis d'autres sujets étaient, je pense, maladroitement abordés. Notamment le validisme (au cinquième chapitre) et les discriminations croisées (au sixième chapitre). Il y a également, je pense, confusion entre le féminisme radical et les « radfem » (au neuvième chapitre). En bref, même si j'ai savouré quelques passages du livre disons que, le reste du temps, j'étais plutôt en train de froncer les sourcils…

Je ne pense pas pouvoir mettre de note. le début m'a fait serré les dents mais j'ai quand même apprécié cette ouvrage. Et ensuite on est arrivé.e à la fin. Et là ce fut le drame.

Tout d'abord ses vues sur l'heteropatriarcat étaient vraiment très bonnes. J'ai beaucoup apprécié son approche, surtout pour une personne qui « devient » lesbienne sur le tard. Elle a des tournures de phrases maladroites mais il y a aussi un bon dossier de médias à suivre. Elle parle bien que non la sexualité lesbienne c'est pas le monde parfait des la première fois, et que la communauté n'est pas forcément bonne.

Mettre le sujet des TERF dans les lesbiennes radicales? Vraiment? Je ne dis pas qu'il n'y a pas de terfs dans les lesbiennes, mais les plus connues et qui parlent le plus sont bien hétéros. Encore une fois. Les terfs ont pris tellement de place dans nos combats qu'on nous assimilent à elleux. Il est important de parler de transphobie dans les milieux queer (et du racisme et validisme), mais je ne pense pas que ça rentre dans la partie « radicale » justement. Après qui suis-je pour juger…

Parler de femmes qui aiment les femmes alors non, c'est femmes et non-binaires. Et l'explique mais j'ai l'impression qu'elle s'embrouille aussi.

Et parler de « lesbienne bi »… alors. Lesbienne n'est pas un terme parapluie (même si elle le fait comprendre). C'est pour les lesbiennes. Oui je veux bien parler de lesbianisme politique (même si je ne m'y connais pas encore beaucoup). Mais de lesbienne bi? Ce sont deux sexualités différentes. Et non ce n'est pas du gatekeeping.
Bref. Un bon livre sur la plupart. Mais qui refroidie à la fin .

Signé, une lesbienne radicale et non-binaire !

Un manuel très complet pour toutes celles qui envisagent d' en finir avec " l' hétéropatriarcat".
Non sans humour, l' auteur traite tous les aspects physiques ,techniques, fiscaux, psychologiques, sociaux de la rupture avec " la domination patriarcale " qui prend racine , selon elle, dans l' hétérosexualité. . Pour l' auteur , c' est une renaissance , une résurrection, un aller simple sans billet de retour.
Un regret cependant : l'absence de lexique ( " des mecs cishets " ? " gaydar" ? " pansexuelle" ? etc )
Mais j'ai bien aimé.

C'est drôle, informatif, déculpabilisant et on aime le côté provoc' du titre ! Vraiment un livre que j'aurais voulu avoir il y a quelques années...

"comment devenir lesbienne en 10 étapes " est un livre qui m'a fait du bien.
Le format en dix étapes est à la fois drôle et percutant. Un livre intéressant pour les personnes qui se questionnent sur leur sexualité ou qui découvrent leur orientation sexuelle.

L'autrice écrit aussi un blog sur l'écriture introspective et une newsletter féministe riche et intéressante : je vous conseille d'y jeter un oeil.