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EAN : 9782359732368
208 pages
Ravet-Anceau (24/03/2012)
3.58/5   12 notes
Résumé :
Lucien Povert, un vieux policier au caractère bien trempé, se retrouve en plein Pays de Caux : le cadavre d’un jeune romancier à succès a été retrouvé près d’un hangar isolé au milieu de champs. Tandis qu’il se rend sur les lieux du crime, on découvre, à l’autre bout du département, le corps d’une prostituée installée à Rouen. Etranglée. C’est le début de deux enquêtes minutieuses. Et délicates.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Il est des livres, comme ça, dont on n'attend rien et par lesquels on ne peut, du coup, être déçu. C'est un peu l'histoire de ma rencontre avec « Double meurtre à Rouen » de Patrick Morel.

Patrick Morel, je ne connaissais pas et « Double meurtre à Rouen » ne m'évoquait rien, si ce n'est qu'il devait parler de deux meurtres qui se déroulaient sur Rouen ou ses alentours.

Banjo ! (comme dirait Bullit, ou Ripper, je les confonds toujours), le roman s'axe bien autour de deux meurtres et se déroule dans les alentours de Rouen.

Mais, blague mise à part, ce roman est une rencontre du hasard et de la fainéantise.

Je suis assez fainéant et, dans mon cas, le mot « assez » est un doux euphémisme, comme dirait l'autre (mais, ne me demandez pas qui, j'ai oublié son nom, c'est dire si le type m'a marqué et, là encore, c'est un doux euphémisme, comme dirait le voisin de l'autre). Donc, comme vous l'avez compris, je suis économe de mes gestes (mais pas de mes pensées, puisqu'il m'arrive très souvent de penser sans bouger, alors que je bouge rarement sans penser, du moins, pensai-je à éviter de bouger tant que faire ce peut).

Si j'arrive à m'arrêter de m'interrompre avec des pensées inertes, je pourrais reprendre le fil de ma pensée et vous expliquer en quoi, le fait que je sois fainéant est pour beaucoup dans ma rencontre avec le roman « Double meurtre à Rouen », parce que, c'est tout d'abord une chronique sur un livre que je tente d'écrire et non une pastille humoristique ou une chronique de la vie quotidienne.

Moi = fainéant, donc, pour faire concis et tenter de rattraper le temps fou que je perds à soliloquer comme un loufoque. Et, comme je suis flemmard (vous ai-je déjà dit que j'étais fainéant), il m'arrive, parfois, quand je n'ai plus rien à lire, d'avoir la flemme de chercher quel ouvrage je vais dévorer. Oui, car, sinon, d'habitude (quand je ne suis pas fainéant, mais, comme la fainéantise, chez moi, est une constante, elle devrait être considérée comme une habitude, mais, pour trouver ma prochaine lecture je me fais violence et, la plupart du temps, je cherche, je creuse, je fouille, je farfouille et c'est dire si cela me prend du temps et de l'énergie). C'est bon ? Ai-je fini de m'interrompre avec mes considérations sidérantes ? Car, ce n'est pas tout ça, mais ma chronique m'attend !

Je cherche, donc, je fouille, je farfouille, des critiques, des chroniques, des articles, sur des romans policiers, afin de déterminer celui qui passera quelques heures entre mes mains.

Mais bon, là, j'avais chassé le naturel, mais il était revenu en métro (le galop n'étant pas assez rapide et parce qu'il faut bien vivre avec son temps).

Comme je redevenais naturel, la chasse, pas celle du naturel, mais celle du livre à dévorer, car, comme tout papivore, il faut trouver la proie pour que je dévore (même si je lis beaucoup sur liseuse, mais il n'existe pas vraiment de mot pour définir ceux qui dévore des romans sur ce média), la chasse, donc, me fatiguait. Et qu'il y a-t-il de plus éreintant, pour un fainéant, qu'un acte fatiguant ?

Mais là ! Pouf ! Pas envie. Oublié Babelio et ses millions de critiques, les listes des meilleurs romans policiers (que je trouve bien souvent mauvais), celle des meilleures ventes de polars (dont je trouve encore plus mauvais les livres qui la compose), et toutes les listes possibles et imaginables, car, lire une liste, ça me fatigue.

Aussi, du coup, j'ai décidé de faire de ma faiblesse une force et de ma fainéantise une occasion de découvrir, par hasard, sans préméditation, un roman policier et mon choix s'est posé sur...

... Bah ! sur « Double meurtre à Rouen », puisque c'est l'objet de cette chronique même si mes divagations pourraient donner du vague à l'âme à tout amateur de romans policiers.

Hé bien, je peux vous dire que, parfois, il est bon d'être fainéant.

Car, oui, autant le dire tout de suite, j'ai apprécié cette découverte bien plus que de nombreux romans policiers plus réputés qui me sont tombés des mains faute à un manque de style, à des personnages creux et à une intrigue tarabiscotée.

En effet, Patrick Morel fait l'effort, contrairement à nombre de ses confrères, de nous proposer, d'entrée de jeu, un personnage qui se démarque, bien qu'il ne soit pas le héros du livre, un style qui, sans être d'une originalité folle, propose tout de même une certaine fraîcheur par rapport à ses contemporains plus huppés, et une intrigue qui, sans rivaliser avec les plus grands livres à suspens, tient relativement bien la route.

En clair, si aucun des points du roman n'excelle par sa grandeur et son originalité, chaque ingrédient est suffisamment épicé pour éviter que le mélange ne devienne, au mieux, insipide, au pire, indigeste.

Car, si je reproche, bien souvent, l'utilisation d'un flic dépressif, cabossé par la vie, Patrick Morel n'a pas écouté mes doléances, mais, pour autant, bien que son personnage de flic, Lucien Povert, ait certaines caractéristiques que je dénonce, il n'en demeure pas moins un personnage fort et intéressant. Surtout qu'il est secondé par un policier à son opposé et qu'un troisième flic, aux antipodes des deux autres, va participer à l'enquête.

Pire... ou mieux... je ne saurais dire, même la petite stagiaire qui se veut un contre-pied d'un personnage usuel tout en en devenant un autre (oui, c'est compliqué, mais... la vie est compliquée) et qui m'a excédé au possible (c'est bien simple, j'avais envie d'être dans le roman pour lui foutre une tarte dans la gueule) de par cette réaction épidermique qu'elle m'a provoquée, renforce l'intérêt du livre (oui, car, d'un côté tu t'attaches à un personnage, de l'autre tu en détestes un autre qui n'est pas le méchant et te voilà pris entre deux feux, du coup, c'est plutôt bien joué.).

C'est donc avec un plaisir non dissimulé que j'ai suivi cette double enquête, ces trois ou quatre flics (oui, parce qu'ils sont deux, puis trois, puis trois et demi, puis quatre et demi, puis trois et demi... il faut avoir lu le livre pour comprendre) dont certaines particularités sont à peine énoncées alors que d'autres sont étalées...

Une certaine gouaille émaille ce roman, notamment grâce, dès le début, au personnage de Ruben, mais aussi une certaine patte qui offre une plus-value au roman.

Là où certains romanciers à succès mettent le curseur sur « Medium » au niveau des personnages, de la narration et de la plume, pour le pousser au maximum sur une intrigue tarabiscotée, Patrick Morel a le bon goût d'élever chaque ingrédient à un niveau supérieur à la moyenne sans, pour autant, sombrer dans des excès et c'est de cet équilibre déséquilibré que se nourrit le plaisir de lecture.

Bref, inutile dans dire plus, j'en ai déjà trop dit.

Au final, une bonne surprise, un bon roman qui, sans se hisser à des hauteurs stratosphériques, apporte un bon moment de lecture et c'est avant tout ce que l'on demande à un bon bouquin, non ?
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C'est Alice, une amie (et collègue) qui m'a prêté ce livre. Double meurtre à Rouen est le livre de son oncle - Patrick Morel - et elle souhaitait que je le lise pour en donner un avis sincère et détaillé.
Je lis de plus en plus de polars (pour une fois que je tiens une de mes résolutions) notamment des français, et il faut croire que j'y prends goût ! Et ce qui est amusant, c'est que le dernier en date - Nostalgie, quand tu nous tues de Rodolphe Fontaine - se déroulait également à Rouen ! La ville est si glauque et si mal fréquentée que ça ?

La quatrième de couverture annonce deux meurtres dans Rouen et ses alentours (celui d'une vieille prostituée et celui d'un jeune écrivain venant de sortir un best-seller). Les policiers et les gendarmes du coin sont en compétition pour résoudre ces deux affaires mais on suit uniquement l'équipe de la police, divisée en deux pour l'occasion.
Ce qui m'a surprise voire désappointée, c'est que j'ai attendu pendant toute ma lecture ou presque, que les affaires soient réunies ou aient au moins un rapport l'une avec l'autre. Mais en fait non, elles n'ont absolument rien à voir. Je cherchais, réfléchissais, tournais ça dans tous les sens pour découvrir quel pouvait être le point commun entre les deux et, s'il s'agissait du même meurtrier, ce qui pouvait le relier aux deux victimes… Je n'ai pas été déçue mais véritablement surprise de comprendre, sur la fin (oui, je suis un peu longue à la détente !) qu'il s'agissait de deux enquêtes différentes, sans aucun lien. Je vous préviens, au cas où !

Deux enquêtes pour le prix d'une, donc ! J'ai largement préféré le cas de l'écrivain et j'ai bien aimé le tour que prenait l'enquête et sa résolution dans les dernières pages. L'affaire de la prostituée m'a moins passionnée et m'a paru un peu plus « tarabiscotée », un peu moins « abordable » (les affaires d'argent, c'est toujours compliqué), mais l'ensemble reste sympathique à suivre.
En revanche, que ce soit pour l'une ou l'autre, j'aurais un peu le même reproche à formuler : le rythme est un peu lent, notamment au début. Je pense qu'il est bon, surtout lorsqu'il s'agit d'un polar, de lancer l'intrigue et la réflexion assez rapidement pour que le lecteur soit vite happé, vite dans le feu de l'action. Comme un diesel, c'est un peu lent à démarrer mais ça s'améliore par la suite !

Deux victimes, deux affaires, deux équipes d'enquêteurs, deux groupes de témoins et suspects… ce qui fait beaucoup de monde à assimiler ! Je m'y perdais un peu au début (je peinais à faire la différence entre les policiers) mais c'est juste le temps d'adaptation, c'est beaucoup plus clair par la suite.
Finalement, je reconnais à Double meurtre à Rouen, beaucoup de personnages mais tout autant (ou presque) de personnalités travaillées et « complexes » ; c'est un des points forts du titre.
On s'attache à certains (Kamel Dridi), on en déteste d'autres (Céline Cauchy), on est intrigué par un ou deux autres (Lucien Povert en tête)… tous ces personnages sont assez marquants, loin d'être fades. C'est agréable de les suivre pendant la résolution des enquêtes car, finalement, plus qu'un roman policier c'est surtout un texte qui s'attarde sur ses héros…

Patrick Morel a choisi d'alterner les points de vue à chaque nouveau chapitre. On passe donc d'une équipe/enquête à l'autre dès qu'on change de chapitre. Cela dit, ceux-ci sont très courts (quelques pages à peine à chaque fois), on ne part donc jamais bien loin de l'affaire qu'on a laissée deux pages avant. Ce choix offre un rythme assez soutenu qui permet au lecteur d'avancer rapidement dans sa lecture. En revanche, il accentue également la confusion : les chapitres sont tellement imbriqués qu'on peut croire que les enquêtes sont liées et qu'elles vont forcément se rejoindre à un moment ou à un autre.
Dans l'ensemble, c'est agréable à lire. On décèle un certain style, c'est plutôt recherché et travaillé. de ce fait, il vaut mieux être un minimum concentré pour ne pas perdre le fil d'un dialogue, par exemple.


Les deux enquêtes ne sont pas extraordinairement originales mais sont assez bien menées (surtout celle concernant l'écrivain) par contre, attention, elles n'ont aucun rapport l'une avec l'autre ! le suspense et le rythme mettent un peu de temps à se mettre en place mais la suite est plus « mouvementée ». Les personnalités sont marquées et marquantes et offrent à ce polar un aspect « psychologique » agréable
Lien : http://bazar-de-la-litteratu..
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Réédité chez S-Active éditions en décembre 2020.
Comme son titre l'indique l'action de ce polar se déroule à Rouen et sa région. Lucien Povert est un vieux policier, fatigué et surtout désabusé. Il est assisté par les lieutenants Sanglard et Didri. Un jeune romancer est retrouvé mort près d'un hangar isolé, pratiquement au même moment le corps d'une prostitué est retrouvé à Rouen. Elle a été étranglée. Les deux meurtres ont-ils un lien?
C'est une enquête méticuleuse que nous propose Patrick Morel, rien n'est laissé au hasard, chaque détail va contribué à arriver au dénouement final.
les personnages sont bien croqués, parfois surprenants.
L'intrigue, mêlée à un meurtre perpétré 20 ans auparavant, se complexifie à souhait. Une écriture dynamique, un vocabulaire riche et des dialogues percutants, une histoire suffisamment bien ficelée pour nous tenir en haleine, un suspense palpitant, le tout nous entraîne et nous interroge. Je recommande.
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Double meurtre à Rouen, un polar percutant dont l'intrigue commence par le meurtre d'un jeune romancier qui connaît à peine le succès, ainsi qu'en parallèle le brutal assassinat d'une prostituée à Rouen. Ces deux enquêtes rythmées et pleines de mystère sont menées par plusieurs policiers aux caractères bien trempés : Lucien Povert, assisté par les lieutenants Sanglard et Dridi. Des personnages complexes, surprenants et intéressants, ainsi qu'une intrigue passionnante et impossible à lâcher, font de ce polar un délicieux moment d'angoisse et de peur !
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« Quand partent ceux qui gênent, ça fait de l'oxygène. » vieux proverbe russe !!! Un début de polar qui met tout de suite dans l'ambiance !!
Deux énigmes … deux enquêtes !! du rythme !! Des rebondissements !!
Le meurtre d'un écrivain ou l'on découvre Des choses étranges dans le milieu de l'écriture et de l'édition !
Le meurtre d'une prostituée Rouennaise … un autre milieu !!
Une écriture dynamique avec des dialogues « bien soutenus » !!! Des chapitres courts qui permettent de bien suivre les deux intrigues en parallèle !!
Deux histoires captivantes ou l'auteur nous présentent des personnages torturés, complexes et psychologiques « atteints » !! le plus de ce polar !!
Un polar qui nous promène dans les rues de Rouen et de sa banlieue …
A découvrir au risque d'être « subjugué » !!
Lien : https://lespatchoulivresdeve..
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
p 22 « Le gamin renifla avant d’essuyer d’un revers de manche énergique un nez fontaine. Une façon pour lui de se donner du courage,
n’imaginant pas deux heures plus tôt qu’il finirait dans les mains d’un flic. Beur de surcroit.
– Tout ça, c’est d’la faute à l’autre con !
– Tu parles de qui ?
– Bah de Benji ! C’est lui qu’à eu l’idée …
– Ton frère ?
– Ouais. Un malade qu’a pas de couilles !
– Dis, c’est comme cela qu’on t’apprend à parler à l’école ?
– Non … mais lui, c’est une vraie baltringue ! »
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Dans ces villages où les maisons se ressemblaient toutes. Où la brume vidait d’un coup les rues dès qu’elle glissait de son perchoir bien ancré plus au nord. Où le désespoir tuait plus sûrement les gens qu’un virus élevé au rang de menace planétaire. Où la bière enrhumait les esprits à défaut de les réveiller. Par peur d’avoir à combattre les fantômes…
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Dans la vie qu’il faut savoir à un moment ou un autre tourner la page. Les années passées ensemble nous ont liés pour toujours. Et si la flamme n’est plus là, il reste une complicité, des liens qu’il fallait retendre. Une manière de faire la paix avant un nouveau cycle de relations.
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Depuis quelques jours déjà, le calendrier s’était calé sur avril et le thermomètre de la pharmacie voisine affichait gaillardement vingt-trois degrés Celsius. De quoi réchauffer pleinement le cœur des plus endurcis.
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Il n’existe à sa connaissance aucune carte routière permettant de traverser le chaotique territoire des soupçons, des mensonges et des preuves forgées de toutes pièces…
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