AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,63

sur 27 notes
5
0 avis
4
3 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis
Prenant.

Faulkner est désormais au sommet de la chaîne alimentaire. Haut cadre. Requin dans un milieu de la finance – fusion acquisition – Gestion des conflits où seuls les profits comptent et tout les coups sont permis. L'état est désormais au service de ces grandes entreprises omnipotentes. Mais la concurrence est rude et se maintenir au sommet l'est tout autant, quand pour perdre sa place et sa vie, il suffit de participer à un duel routier façon fast and furious, le perdant étant achevé à coup de pistolet 9 mm qui ne quitte pas ces cadres nouvelle génération.

Regardez l'état de notre monde actuel où l'argent est roi. Un pauvre n'est rien, le riche est tout. Cette dystopie n'est ni plus ni moins que notre monde déjà en marche vers son futur programmé.
Plus qu'une histoire, une ambiance. Morgan sait y faire, on est pris dans la vie de Faulkner, les mots sont durs, sont crus. le roman déborde de stupre, de sang et de cynisme.
Dès les premières pages on est happé par l'atmosphère, parfois pesante, érotique, cruelle, triste, héroïque. Il en faut du talent à l'auteur pour nous faire aimer son personnage, qui malgré ses failles, sa vie personnelle en miette, son parcours professionnel chaotique semé de cadavres, reste malgré tout attachant.

Un roman bourré d'action qui file à cent à l'heure et nous tient en haleine tout du long. Une réussite.
Commenter  J’apprécie          680
Le capitalisme est violent, brutal, sans pitié et meurtrier. Si vous n'en êtes pas convaincu, ce roman va tenter de vous en persuader. Enfin, ce n'est pas le but premier de Market Forces, mais son postulat de base. le monde décrit par Richard Morgan, l'auteur d'Altered Carbon (trilogie également parue chez Bragelonne, puis déclinée en série chez Netflix), est un monde dans lequel les « requins » de la finance ont gagné en Grande-Bretagne. Les grandes compagnies font la loi. Un classique des oeuvres de science-fiction, qu'on retrouve en partie dans cette division en deux mondes : le riche, avec ses cités luxueuses, et ses zones, vastes banlieues où aucune force de l'ordre ne fait respecter la loi. Cette séparation était visible, de façon très schématique dans la série américaine Incorporated (de David & Alex Pastor – 2017).

Schématique, cet adjectif convient aussi parfaitement à ce roman. Richard Morgan n'est pas connu pour faire dans la dentelle et ce roman (qui date de 2004) en est un parfait exemple. Les méchants sont de grosses brutes alcoolisées au dernier degré, amateurs de violence, n'hésitant pas à tuer quand ils doivent faire place nette ou prouver leur virilité (même les femmes, malgré le problème étymologique). Leur seule raison d'être est de faire des bénéfices. Ce genre de personnages est, lui aussi, très habituel, que ce soit en science-fiction, mais aussi dans la littérature en générale. Ou sur écrans. Les séries évoquant le monde de la finance en sont remplis. La série européenne Devils en est un bon exemple, avec le personnage joué par Patrick Dempsey, que personne n'a envie d'avoir pour ennemi. Je parle beaucoup d'écrans dans cette critique concernant une oeuvre littéraire. C'est normal : Market Forces devait être un scénario avant d'être un roman. Et cela se ressent dans la narration, hyper rapide, avec des actions qui s'enchainent, des scènes violentes décrites de façon cinématographique, quelques rapides passages psychologiques. Et, tout de même, quelques scènes d'activisme avec le beau-père du héros, Chris, révolutionnaire sans espoir. D'ailleurs, à la fin du roman, l'auteur propose une rapide bibliographie où l'on trouve aussi bien du Noah Chomsky (mais où ne trouve-t-on pas du Chomsky?) que du Joseph Stiglitz ou du Michael Moore. Est-ce une simple caution morale ou Richard Morgan est-il convaincu des horreurs du capitalisme sauvage, je ne saurais dire. Mais s'il y croit, il est fort dommage qu'il ne soit pas capable de mieux pour réveiller les consciences. Car Richard Morgan utilise la grosse Bertha, pas moins.

Market Forces nous propose un portrait au vitriol de ce que pourrait devenir la société britannique si elle laissait la City prendre le pouvoir : les grandes sociétés dirigent ouvertement les révolutions et les dictatures des pays autrefois dits « sous-développés », vastes terrains de jeux des marchés financiers pour engranger le maximum de bénéfices. Et donc, sans aucune pitié pour les habitants, qui ne valent rien, qui ne sont même pas considérés comme des êtres humains. Un problème ? On envoie des snipers, voire des bombes. Et tant pis pour les dégâts collatéraux. Mais la violence ne touche pas que les pays lointains puisque les conflits, entre employés de ces grandes firmes, se résolvent à coup de combats par voiture interposés. de vrais cowboys du bitume, descendants de Mad Max ! de vrais « héros » de jeux vidéos ! On peut pendant quelques pages se dire que cela va décoller, mais non ! Car si le constat présente des traces de vérité, que de caricatures, que de schématisme ! Il faudrait vraiment que cet auteur apprenne la finesse et réfléchisse davantage avant de pondre un roman agréable à lire au début, mais uniquement si on veut passer un moment de détente sans n'avoir aucune exigence psychologique, sans espérer de retournement salvateur, mais plutôt une descente lente et pénible aux enfers. Market Forces est, en définitive, un pavé qui finit par devenir plus que longuet et laisse, à la fin, un goût amer au fond de la bouche. Pas ma tasse de thé !
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
Commenter  J’apprécie          190
2049, le milieu financier a abandonné les faux-semblants pour agir franchement, les gouvernements sont aux ordres des multinationales qui n'agissent que dans le but de faire des profits. Les guerres planifiées dans le tiers monde pour générer des produits ne dérapent pas et n'ont rien de moins éthique que celles qui éclataient pour des raisons politiques ou nationalistes n'est-ce pas.
L'efficacité est mise en avant, pourquoi perdre son temps en négociant les marchés, cela se règle en duels entre les cadres qui gèrent les dossiers des grandes sociétés, et pour monter dans la hiérarchie quoi de mieux que de prouver sa motivation en risquant sa vie dans des duels ?
Les grandes sociétés anglo-saxonnes dominent le monde, révolutionnaires ou dictateurs, peu leur importe tant que les bénéfices sont au rendez-vous, tout se négocie à l'échelle des pourcentages de PNB obtenus. Les cadres sont surpayés et vivent dans des milieux protégés en Angleterre, alors que le peuple doit se contenter des banlieues et d'une courte espérance de vie - Tout est planifié …


Les chasseurs de têtes ont débauché Chris Faulkner au profit de Shorn Associates, une entreprise réputée pour sa gestion dure des marchés, alors qu'au début du livre ses réflexions sont proches des nôtres, au fil des pages il s'adapte aux moeurs de Shorn s'y faisant un ami et des ennemis pour finalement les mette tous au pied du mur en établissant de nouvelles règles encore plus saignantes.
Au début c'est dur, mais sortant d'un livre mièvre je trouvais le livre prenant, avant que la violence, l'alcool, la drogue, le sexe ne prennent le pas sur le reste et ne commence à m'indisposer, puis, soit je me suis habitué au style, soit l'évolution du récit m'a d'avantage accroché, finalement le livre m'est apparu comme une réussite.
C'est de la SF située dans un futur proche, est-ce réaliste ? quelle importance ? de fait c'est l'exagération qui nous oblige à confronter ce qui est dissimulé de nos jours. Il vous faudra lire ce livre pour découvrir ce que cachent les jolis noms des services "micro-ajustements des marchés, Gestion des conflits, ajustement structurel, Marchés émergents", je vous aide un peu : "Nous laissons ces idiots jouer leurs petites guerres, après quoi nous gérons les accords de paix et le montant des dettes. Et ça marche. le rôle de la Gestion des conflits consiste à transformer la bêtise mondiale en bénéfices pour les investisseurs occidentaux. Point final." …
À quand un monde dirigé par les multinationales, les gouvernements fantoches à leurs ordres ?


Encore une fois Richard Morgan ne fait pas dans la dentelle, ce n'est son meilleur livre, mais par rapport à l'océan de littérature consensuelle dans laquelle nous baignons, c'est une réussite. Il est certain que ce livre ne plaira pas à tous, mais je ne manquerai pas de le conseiller…
Commenter  J’apprécie          60
La science-fiction ce n'est pas toujours des planètes ou un futur lointains. Ce n'est pas toujours non plus des mutants, des vaisseaux spatiaux, des voyages dans le temps ou des aliens qui débarquent. Il suffit juste parfois de situer l'action de son histoire dans un futur plus ou moins proche et d'exagérer des traits et des idées issus du présent. Tenez : imaginez, dans quelques décennies, le monde des entreprises multinationales, de leurs cadres en costard-cravate cramponnés à leur sacro-saint esprit de compétition, si bénéfique pour le marché, mais en version Mad Max (*): vous aurez là un pitch de science-fiction qui parlera à tout le monde !
(...)
Ne vous y trompez pas : aussi horrible qu'il en a l'air, c'est un livre percutant, généreux en rebondissements et régulièrement éclairé par des moments de lucidité glaçante. Morgan livre ici l'une des critiques les plus acerbes et impitoyables du système néolibéral qu'il m'ait été donnée de lire. En mode film d'action décomplexé. Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est fun et intelligent, mais le fait est que ça dépote sans oublier de faire, un petit peu, réfléchir.

On a donc là un bon livre de divertissement, certainement pas recommandé aux âmes sensibles, mais auquel je met finalement une bonne note globale. À ma grande surprise.
Lien : https://jackbarronreads.com/..
Commenter  J’apprécie          10
2049, Londres, Chris Faulkner est cadre chez Shorn Associates. Boulot stressant dans une entreprise capitaliste me direz-vous ? Pas que ! le petit détail est que les cadres se tuent entre eux pour remporter des marchés ou voler le poste d'autres cadres. Et cela se fait au volant !
J'ai choisi ce livre sur les rayonnages de ma médiathèque car je suis moi même cadre commercial dans une énorme entreprise et cette façon de présenter une évolution de ma fonction dans une trentaine d'année m'a intriguée. Au final c'est une fantaisie plutôt irréaliste, une dystopie où la vie des hommes et femmes ne comptent que peu face à l'argent et au pouvoir. J'ai mis du temps à le lire, probablement parce que les courses de voitures et la compétition déloyale ne me plaisent pas tant que ça. Ce récit a d'abord été une nouvelle de Richard Morgan, puis il l'a transformé en ébauche de scénarios puis a finalement écrit un roman...idée originale de base mais difficile à tenir sur le développement de l'histoire. A lire si vous aimez les films d'action sans grande plausibilité...
Commenter  J’apprécie          10
Londres 2049, les multinationales prospèrent et se battent, littéralement, pour la conquête de nouveaux marchés, les pays en reconstruction ou en proie à la guerre civile étant les plus juteux de ces nouveaux théâtres d'Investissement. Cette capitalisation en zone de conflit n'est pas juste une figure de style, c'est une philosophie. Au sein de ces entreprises, les cadres gagnent emplois, promotions et contrats en s'affrontant en duel sur les autoroute, et qui plus est, souvent jusqu'à la mort sous le regard glorificateur des caméras et de fans passionnés.
Le nouvel emploi de Chris Faulkner chez Shorn Associates consiste à travailler dans la résolution des conflits, autrement dit, parier sur l'issue de petites guerres qui se se font jour aux quatre coins du monde en échange de contrats lucratifs avec les vainqueurs, sans préoccupations d'humanitarisme ni d'une quelconque éthique. Market Forces, est avant tout l'histoire d'une société féroce et mortifère ou les loups de la finance ont évolué pour devenir tout puissants, de plus en plus influents et implacables, détruisant des gouvernements entiers à coup d'investissements opportuns, manipulant à leur convenance les évènements, les chiffres et les médias. Richard Morgan trace le portrait de personnages ambitieux, prêts à tout pour gravir les échelons, même si il est réellement question de vie ou de mort lors de la négociation de nouveaux contrats. Un monde ou l'argent et le pouvoir peuvent excuser ou acheter bon nombre de choses, de la passivité des uns à la mort des autres. Pour Chris en revanche, les changements sont beaucoup plus complexes et Il met un moment à comprendre que ce nouveau travail va influer tant sur son quotidien, sa personnalité et ses convictions que sur sa vie de couple, prenant peu à peu conscience des funestes conséquences et de la dangerosité de la situation dans laquelle il se retrouve entraîné de mauvais gré. L'auteur dépeint un monde fracturé, en pleine déliquescence qui, bien que le trait soit quelque peu exagéré, n'est qu'une extrapolation d'une société qui ne dénote finalement pas tant que cela par rapport à l'évolution sociétale que l'on peut observer au quotidien. Avant d'être un roman, Market Forces, était un projet cinématographique et cela se ressent dans la narration avec des actions qui s'enchainent, des scènes violentes très imagées agrémentées de quelques rapides passages psychosociaux qui même si ils affinent le caractère du personnage se révèlent superflus voir pour l'essentiel injustifiés. Si Morgan revendique l'influence de "Mad Max", les duels autoroutiers font franchement penser à "Sur la route panoramique" d'Harlan Ellison en moins élaborés. La conclusion quelque peu brutale aurait sans doute mérité un épilogue plus concret, elle laisse au contraire un sentiment d'inachevé.
Moins original et plus standardisée que ne l'étaient " Black man" ou "Carbone modifié", l'histoire reste plaisante, caustique et pertinente mais pas exceptionnelle
Commenter  J’apprécie          10
Un bon tourne page. On se laisse emporter par le caractère trépidant de l'action, même si... l'intrigue est un peu tirée par les cheveux (l'idée de duels en voiture pour régler certains conflits sent le film de série B réchauffé) ; l'histoire part un peu dans tous les sens, comme si l'auteur avait hésité entre plusieurs fins possibles.
Bref un livre de science-fiction plaisant à lire sans plus.
Commenter  J’apprécie          00
Très fort. Un roman de SF qui se déroule dans un futur pas si lointain, où la technologie a certes progressé, mais où le plus grand changement vient du fait que les marchés ont été totalement dérégulés, et que les grandes entreprises sont devenues plus puissantes que les Etats. Bref: pas si lointain, et le petit exercice mental que propose ce livre est glaçant.

Le roman présente un peu abruptement son concept dans lequel des "duels" peuvent être organisés sur la route, et j'avoue être resté perplexe pendant les premiers chapitres. Mais plus le récit avance, plus l'on comprend les tenants et aboutissants, le 'pourquoi' et le 'comment' de cette société réorganisée. Et force est de constater que l'auteur a accompli un travail d'anticipation tout simplement bluffant.

A l'intérieur de ce cadre passionnant, l'auteur ne néglige pour autant pas son intrigue et ses personnages résolument humains. le récit réserve de nombreux rebondissements, suggère plusieurs pistes et nous mène par le bout du nez. On veut que Chris s'en sorte, qu'il reste honnête, et en même temps on est attiré, fasciné comme lui par les ténèbres de son monde implacable.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (81) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4899 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}