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La Méthode tome 3 sur 6
EAN : 9782020144407
236 pages
Seuil (02/01/1992)
3.62/5   20 notes
Résumé :
Il faut essayer de connaître la connaissance, si nous voulons connaître les sources de nos erreurs ou illusions. Or la connaissance est l'objet le plus incertain de la connaissance philosophique et l'objet le moins connu de la connaissance scientifique. Qu'est-ce qu'un cerveau qui peut produire un esprit qui le connaît ? Qu'est-ce qu'un esprit qui peut concevoir un cerveau qui le produit ? Qu'est-ce qu'un esprit/cerveau qui ne saurait penser sans un langage et une c... >Voir plus
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Les stratégies se fondent sur des décisions successives, prises en fonction de l'évolution de l'action. C'est dire que le développement de l'aptitude stratégique comporte le développement de l'aptitude à décider, laquelle dépend de l'aptitude à concevoir des alternatives (envisager des scénarios différents). C'est dire du même coup que le développement des possibilités de choix/décisions nécessite le développement des possibilités de connaissance. Mais cette connaissance, de niveau supérieur, comporte dans sa supériorité même le risque d'erreur. Le risque vient toujours avec la chance. Le dialogue avec l'incertitude, qui caractérise la stratégie de connaissance, comporte la possibilité d'erreur par faute, ignorance ou malchance.

Là où il y a multiplicité d'évènements et de phénomènes, d'aléas et d'incertitude, les stratégies cognitives visent de façon complémentaire (et antagoniste) à simplifier et à complexifier la connaissance.
La simplification :
a/ sélectionne ce qui présente de l'intérêt pour le connaissant et élimine tout ce qui est étranger à ses finalités ;
b/ compute le stable, le déterminé, le certain, et évite l'incertain et l'ambigu ;
c/ produit une connaissance qui peut-être aisément traitée pour et par l'action.
La complexification, également au service de l'efficacité de l'action :
a/ cherche à tenir compte du maximum de données et d'informations concrètes ;
b/ cherche à reconnaître et computer le varié, le variable, l'ambigu, l'aléatoire, l'incertain.
La mission vitale de la connaissance comporte ainsi la double, contradictoire et complémentaire exigence : simplifier et complexifier, et les stratégies cognitives doivent combiner, alterner, choisir le voie de la simplification et celle de la complexification.
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L'unité des possibilités et limites de la connaissance est indéchirable. Ce qui permet notre connaissance limite notre connaissance et ce qui limite notre connaissance permet notre connaissance.
La découverte des limites de la connaissance est beaucoup plus qu'une découverte des limites. Elle constitue un acquis capital pour la connaissance. Elle nous indique que la connaissance des limites de la connaissance fait partie des possibilités de la connaissance et elle accomplit cette possibilité. Elle dépasse les limites de la connaissance bornée qui se croyait illimitée. Elle nous fait détecter une réalité qui excède nos possibilités de connaissance, elle nous amène à édifier un méta-point de vue, celui de la connaissance de la connaissance, d'où l'esprit peut, comme d'un mirador, se considérer lui-même dans ses principes, règles, normes et possibilités, tout en envisageant sa relation dialogique avec le monde extérieur. Nous nous rendons compte désormais que l'inconscience des limites de la connaissance était la plus grande limite de la connaissance. L'idée que notre connaissance est illimitée est bornée. L'idée que notre connaissance est bornée a des conséquences illimitées.
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À la place du fondement perdu, il n'y a pas le vide, mais une "vase" (Popper) sur laquelle s'élèvent les pilotis du savoir scientifique, une "mer de boue sémantique" (Mugur-Schachter) à partir de quoi émerge le concevable. Ni le doute ni la relativité ne sont désormais éliminables.
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L'intelligence peut être reconnue d'abord comme art stratégique dans la connaissance et dans l'action. Elle est l'art d'associer les qualités complémentaires/antagonistes de l'analyse et de la synthèse, de la simplification et de la complexification, ainsi que l'art des opérations conditionnelles (élaboration de quasi-hypothèse à partir des informations acquises).
L'intelligence est l'aptitude à s'aventurer stratégiquement dans l'incertain, l'ambigu, l'aléatoire en recherchant en utilisant le maximum de certitudes, de précisions, d'informations. L'intelligence est la vertu d'un sujet qui ne se laisse pas duper par les habitudes, craintes, souhaits subjectifs. C'est la vertu de ne pas se laisser prendre aux apparences. C'est la vertu qui se développe dans la lutte permanente et multiforme contre l'illusion et l'erreur.
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(...) les progrès de la connaissance sont dialogiquement les progrès dans la connaissance de l'ordre (déterminations et déterminismes, du désordre (repérage des aléas et des improbabilités), de l'organisation (principes et règles d'assemblage, de liaison, d'agencement), ainsi que les progrès dans l'acquisition et dans l'organisation des informations.
C'est dire que la connaissance serait impossible dans un univers soit totalement déterministe, soit totalement aléatoire ; elle ne peut s'exercer et se développer que dans un univers où il y ait une dialogique d'unité/diversité et une dialogique d'ordre/désordre/organisation.(...). Unité/diversité et ordre/désordre/organisation, qui sont les conditions mêmes de l'existence de notre monde et de nos existences, sont en même temps les conditions de la connaissance.
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Vidéo de Edgar Morin
Lors de l'édition 2001 des Rendez-vous de l'histoire sur le thème "L'homme et l'environnement", le sociologue et philosophe Edgar Morin dressait un panorama historique de l'apparition de cet "agrégat de détritus cosmiques" qu'est la planète Terre, avant d'examiner son peuplement progressif par l'humanité, "partie intégrante et désintégrante de la biosphère".
Conférence inaugurale de l'édition 2001 des Rendez-vous de l'histoire sur le thème "L'homme et l'environnement, quelle histoire ?". 
0:00 Générique 0:33 Conférence
Retrouvez l'épisode sur toutes les plateformes de podcast : https://urlz.fr/qoPB
© Edgar Morin, 2001. 
Voix du générique : Michel Hagnerelle (2006), Michaelle Jean (2016), Michelle Perrot (2002) 
https://rdv-histoire.com/  
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