AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
La Méthode tome 4 sur 6
EAN : 9782020239608
262 pages
Seuil (03/03/1995)
4.19/5   8 notes
Résumé :
Les idées sont-elles soumises totalement aux déterminismes culturels, sociaux et historiques ? Peuvent-elles s'en affranchir ? Les esprits sont-ils totalement soumis aux idées établies ? Comment alors peut apparaître et se propager une idée nouvelle ? Comment une culture permet-elle le développement d'une idée qui la ruiner ?

Les idées ont-elles une vie propre ? Quelle vie ? Comment se nourrissent-elles, se reproduisent-elles, s'accouplent-elles ? Com... >Voir plus
Que lire après La méthode, tome 4 : Les idées, leur habitat, leur vie, leurs moeurs, leur organisationVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'ai lu les tomes 3 et 4 de la Méthode, il y a un mois, après avoir lu "Introduction à la pensée complexe".
Développer un avis un peu approfondi sur ces livres dépasse mes capacités. Je me limiterai à quelques points :
- la diversité des domaines dont Edgar Morin a une compréhension approfondie force l'admiration ;
- la synthèse qu'il en a tirée est impressionante et, par comparaison avec la plupart des écrits philosophiques, elle est accessible ;
- si elle est inégalement convaincante, elle l'est souvent et on tire de sa lecture, une compréhension accrue du monde et, tout particulièrement, de notre temps ;
- en revanche, l'espoir d'une humanité dont tous les membres partageraient, avant qu'il soit trop tard, sa vision et sa sagesse est probablement chimérique.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
L'idée de reproduction est une idée d'origine biologique qui ne saurait être assénée comme une évidence sociologique. Pour devenir sociologique, elle doit être élucidée et reconceptualisée et, à la différence de la reproduction génétique, comporter en elle, en ce qui concerne nos sociétés modernes, l'union de l'invariance et de la variance.
C'est dire par conséquent que la société ne saurait, pas plus que l'individu, être considérée comme une machine triviale (mécaniquement déterministe), bien que la société impose ses contraintes et déterminations aux individus, et bien que les individus humains les subissent et y obéissent dans la plupart des cas. En effet, à la différence de la machine triviale dont on peut prédire les output à partir des input, les processus reproductifs n'entretiennent pas immanquablement l'invariance, les causes sociales ne produisent pas toujours immanquablement leurs effets prédictibles, les normes ne sont pas toujours immanquablement obéies. Il y a certes de formidables processus de trivialisation qui sont en oeuvre sur/contre les individus, mais il y a aussi, à partir des indéterminations, polydéterminations, déviances, les autonomies, innovations et créations individuelles, les développements nouveaux qui finissent par ruiner la culture dont ils sont issus.
Commenter  J’apprécie          00
La profondeur mythologique du marxisme est d'autant plus grande que celui-ci s'est approprié tous les grands mythes qui se sont formés au sein des idéologies modernes : ainsi en prétendant s'approprier la rationalité, il s'approprie le mythe de la raison providentielle et souveraine ; en prétendant s'approprier la scientificité, il s'approprie les mythes scientistes de la possession de la vérité et de la mission émancipatrice de la science, à quoi il ajoute son propre mythe, la possession "scientifique" des lois de l'histoire. En se vouant aux intérêts universels de l'humanité, il s'approprie le droit de guider l'humanité ; en se faisant le serviteur du peuple souverain, il s'approprie la souveraineté sur le peuple. En créant le mythe du prolétariat, messie sauveur dont le supplice va régénérer le monde, il s'approprie, avec le mythe du salut et la mission du messie prolétarien, les énergies religieuses du judéo-christianisme, et il s'approprie tous les droits sur le prolétariat et l'histoire mondiale. Ainsi, unies dans le marxisme comme dispersées hors du marxisme, les mythologies de la raison, de la science, du développement, du salut on déferlé sur le XXème siècle, l'ont bouleversé et transformé.
Commenter  J’apprécie          00
(...) les études d'ethnographie des laboratoires nous montrent comment s'établit le "crédit" des chercheurs en fonction de leur position ou statut, les luttes pour la reconnaissance, le prestige ou la gloire, les négociations nécessaires à l'établissement d'une preuve, les rites d'initiation dans la recherche et l'université. Mais on ne peut réduire l'intérêt scientifique à l'intérêt économique, la volonté de recherche à la volonté de prestige, la soif de connaître à la soif de pouvoir. Cela peut être vrai pour certains, partiellement vrai pour beaucoup, et doit être intégré dans une sociologie complexe de la science. Mais cela ne doit pas masquer ou annuler l'originalité complexe de la communauté/société que constituent les scientifiques, ni les idées fixes, obsessions intellectuelles, "themata", qui animent ou égarent leur quête spécifique de vérité objective. En fait, il y a, dans la motivation scientifique, un complexe variable et instable d'intérêt/désintérêt, où les recherches de vérité, objectivité, élucidation sont parties intégrantes. Aussi l'aveuglement sur tout ce qui n'est pas ambitions, intérêts et vanités nous éclaire seulement sur les motivations et les comportements des aveugleurs.
Commenter  J’apprécie          00
(...) au sommet de la compétence cognitive, trône non tant "le professionnel" qui exerce avec conscience et expérience son métier, mais "l'expert", dont la déraison principale est de ne pouvoir connaître la déraison humaine. Le propre du savoir de l'expert est non seulement de méconnaître ce qui échappe au calcul, c'est aussi d'ignorer les interactions entre les champs parcellaires de la connaissance spécialisée, et d'être incapable de répondre au défi de l'évènement imprévu, puisque son expérience est vouée à résoudre les problèmes qui se posent en termes déjà connus. Malheureusement pour lui et surtout pour nous, nous devons à chaque moment important affronter la passion et l'Ubris, nous sommes confrontés à l'irruption continuelle du nouveau et nous devons de plus en plus situer tout problème partiel dans l'ensemble dont il dépend.
Commenter  J’apprécie          00
Les idéologies ont une espérance de vie plus grandes que les humains. Leur biodégradabilité est plus grande que celle des dieux, mais certaines peuvent vivre plusieurs siècles. Celles qui se prétendent "scientifiques" et assurent réaliser sur Terre leur promesse de Salut, comme le marxisme stalinien, sont finalement fragiles après leur victoire, qui est en même temps leur échec. Toutefois, le marxisme stalinien a été capable de posséder l'esprit de très grands scientifiques, où il a pu refouler pendant des dizaines d'années, comme autant d'"ignobles calomnies", les preuves multipliées et accumulées de son mensonge. C'est dire la force des idéologies, face au réel et contre lui. Les faits sont têtus disait Lénine. Les idées sont encore plus têtues, et les faits se brisent sur elles plus souvent qu'elles ne se brisent sur eux.
Commenter  J’apprécie          00

Lire un extrait
Videos de Edgar Morin (101) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Edgar Morin
Lors de l'édition 2001 des Rendez-vous de l'histoire sur le thème "L'homme et l'environnement", le sociologue et philosophe Edgar Morin dressait un panorama historique de l'apparition de cet "agrégat de détritus cosmiques" qu'est la planète Terre, avant d'examiner son peuplement progressif par l'humanité, "partie intégrante et désintégrante de la biosphère".
Conférence inaugurale de l'édition 2001 des Rendez-vous de l'histoire sur le thème "L'homme et l'environnement, quelle histoire ?". 
0:00 Générique 0:33 Conférence
Retrouvez l'épisode sur toutes les plateformes de podcast : https://urlz.fr/qoPB
© Edgar Morin, 2001. 
Voix du générique : Michel Hagnerelle (2006), Michaelle Jean (2016), Michelle Perrot (2002) 
https://rdv-histoire.com/  
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
+ Lire la suite
autres livres classés : Cognition et cultureVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (47) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
438 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *}