Bleu est être désocialisé, avachi dans son canapé, ingurgitant des émissions télé toutes plus idiotes les unes que les autres, ou alors la variantes jeux. Il se rend au travail, du moins au début de l'histoire, toujours en retard, habillé n'importe comment, jusqu'au jour où, pris sur le fait, il est convoqué par la direction et… Il donne sa démission car il veut « vivre sa vie », faire quelque chose d'intéressant. Il n'a jamais eu trop besoin de trimer dans sa courte existence, car il est atteint du syndrome de Tanguy.
Il veut fêter le début de sa nouvelle vie, avec sushis commandés au traiteur, et projette de passer une bonne soirée, voire une nuit torride. Mais, ce ne va pas se dérouler de cette façon, car sa démission ne ravit pas sa compagne, Rose alors la soirée tourne court.
Il promet de chercher du travail ! s'ensuit alors un programme chargé, devant la télé, en compagnie du chien Trézor… et un chat, Gustave, qui passe son temps à disparaître.
J'ai essayé d'insister, car je n'aime pas faire une chronique concernant un livre offert grâce à une opération masse critique, j'ai dû négocier avec moi-même, allez, encore 10 pages, prends ce roman au second degré ou au troisième, pour découvrir l'histoire de Rose… « Mais, quand ça veut pas, ça veut pas » comme on dit.
Entre une torture de chaton, l'ecstasy dans la gamelle du chien, les émissions de téléréalité pour animaux, le détour en banlieue pour se procurer du shit, et voilà, je deviens aussi vulgaire que lui, cela doit déteindre… le tout arrosé d'un pessimisme impressionnant et d'une vision du couple qui donne envie de sauter du viaduc de Millau, de se précipiter sur la première boite de prozac qui passe, ou de sombrer dans l'alcool (où est la bouteille de Chartreuse ?), ou pourquoi pas les trois à la fois, d'en finir avec panache quoi…
Je lui ai laissé un maximum de chance, le laissant reposer sur la table de nuit en espérant le déclic miraculeux… qui n'est pas venu. J'ai tenu jusqu'à la page 109 et il y en a 242..
Certes il y a des choses drôles, ce que l'auteur dit à propose de la télévision qui lobotomise tout le monde, par exemple le chien Trézor qui adore regarder « ça se discute » ou encore « L'amour est dans le camp » où il s'agit de former des couples de réfugiés… Ou encore le reportage sur l'École nationale des liquidateurs… On peut remarquer aussi que la Terre un peu pelée de la page de couverture ressemble étrangement au virus au Sars-CoV-2 responsable de la « grippette » (le virus est plus joli quand même !)
J'espère que ce roman trouvera son public, mais entre Bleu qui passe son temps à buller, Rose qui est certes plus dynamique, mais sans plus, ce n'était pas le bon choix. Déjà, cela commençait mal car je me suis oubliée le matin de masse critique et comme j'avais aperçu le livre et qu'il était disponible à quatorze heures… J'ai voulu y voir un signe… En tout cas, j'ai bien programmé mon radio-réveil pour être pile à l'heure à masse critique spéciale « romans graphiques, BD ».
Je vais le laisser encore un peu à portée de main, perfectionnisme culpabilisant oblige, mais c'est quand même trop un pensum par les temps qui courent.
Je tiens à remercier Babelio et les éditions Pacifiques au vent des îles, car j'ai découvert un auteur et essayer de pénétrer dans son univers, mais ce n'était peut-être pas le bon moment.
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