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3,95

sur 467 notes
L'on fait ici connaissance de Pauline qui rêve de rencontrer son acteur préféré et, comble de chance, va être silhouette dans son prochain film, de Guillaume qui doit réparer une terrible bêtise : avoir oublié son chat dans sa chambre alors que ses parents sont partis en vacances pendant 15 jours, de Monsieur Duc qui, se croyant en fin de vie, décide de réparer ses erreurs de jeunesse ou encore de Maxime Dieuze qui en a ras le bol de ces fautes de français entendues à la radio et à la télé et qui décide de passer à l'action...

Dix personnages haut en couleurs dans ces dix nouvelles de Mourlevat qui se dégustent à l'envi. Dix nouvelles caustiques, drôles, émouvantes ou parfois cruelles dont la chute clôt brillamment ces petites histoires du quotidien. Avec une pirouette finale inattendue réjouissante et machiavélique. Jean-Claude Mourlevat traite de sujets aussi divers que la culpabilité, la honte, la vengeance ou l'admiration. le ton est enlevé et l'écriture savoureuse.

Silhouette et autres nouvelles toutes aussi surprenantes...
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Dix nouvelles sur des individus ordinaires, discrets, auxquels on s'identifie aisément.
Ils ont traversé jusqu'alors les années sur la pointe des pieds, sans se faire remarquer. Rien ne semble les destiner à vivre un événement insolite, spectaculaire, dramatique. Ils n'ont pas "mérité" de devenir à ce point victimes (enfin, pas tous...).

Jean-Claude Mourlevat a un talent extraordinaire pour captiver immédiatement son lecteur. le ton employé, la construction et le suspense instauré donnent la délicieuse impression de se plonger dans un conte. Dès les premières lignes, la tristesse et/ou l'émotion enveloppent comme un brouillard, l'intrigue et le dénouement peuvent nouer la gorge, faire verser quelques larmes.
Si le style et les idées sont parfois un brin naïves, les sujets abordés et les réflexions qu'ils suscitent sont riches, en revanche. Sentiment de culpabilité, cruauté, lâcheté, vengeance, manque de confiance en soi - voici quelques uns des thèmes présents. On peut les appréhender ici au premier degré et en rester là, ou alors les creuser après lecture, à chaud, lorsque l'émotion nous étreint encore. Je me suis particulièrement attardée sur "Ouessant", qui pose bien des questions sur la nature humaine.

A lire de préférence dans l'ordre pour la surprise finale, habile.

--- On retrouve le talent de conteur de Mourlevat dans 'L'homme à l'oreille coupée', et 'L'enfant océan' - je n'ai pas lu d'autres ouvrages, lacune à combler.
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Les ouvrages de Jean-Claude Mourlevat sont souvent classés au rayon jeunesse mais ne vous y trompez pas !!! C'est un homme qui possède une écriture magnifique, des histoires et des personnages si bien dessinés qu'il nous entraîne avec une facilité déconcertante à leurs côtés...
Ce recueil de nouvelles n'y échappe pas. Elles sont cruelles mais elles sonnent vrai. Elles sont ancrées dans notre monde, ce qu'il peut avoir de plus absurde et de plus incompréhensible. Mais c'est aussi le destin inévitable tracé pour chacun d'entre nous...
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Jusqu'a la lecture du recueil Silhouette, je ne connaissais Jean-Claude Mourlevat que de nom. C'est la belle couverture des éditions Scripto qui a attiré mon regard sur un présentoir de la médiathèque.

Le recueil contient dix nouvelles. Ou plutôt neuf et une dernière qui donne un nouveau regard sur l'ensemble du livre. Joli coup de l'auteur qui nous prend par surprise.
Les autres histoires parlent du quotidien de personnes ordinaires. La tournure des récits de révèlent souvent cruelle pour les personnages et l'on se sent en empathie avec eux.

L'une des nouvelles m'a particulièrement sonnée et émue. Il s'agit des "Jolis nuages". Une prof de math en retraite et soudainement veuve sombre dans la dépression. Son amie la "force" à apprendre par coeur un poème, pour l'aider à retrouver goût à quelque chose. Ça fonctionne et la retraitée emmagasine dans sa mémoire sans cesse de nouveaux poèmes, alternant les langues pour sentir rouler sous sa langue de nouveaux accents, de nouvelles sonorités. Jusqu'à un voyage qui la conduit à  Haïti... un certain jour de janvier 2010... La chute terrible de cette nouvelle m'a mis les larmes aux yeux. J'en ai presque voulu à l'auteur de son dénouement.

Un recueil à découvrir sans hésitation. Si l'on ressort de plusieurs histoires avec une certaine amertume en bouche, il n'en reste pas moins que Jean-Claude Mourlevat dépeint la vie avec ses failles et ses désillusions parfois. Il le fait, de plus, avec beaucoup de brio et sa plume est un régal à lire. Et à relire.
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Dans Silhouette, l'auteur, Jean-Claude Mourlevat, nous propose neuf nouvelles à chute... La dixième constituant la chute des neuf autres !

Dans ce dixième texte intitulé "Un escroc", par une mise en abime habile et un sens aigu de l'autodérision, "l'auteur" nous les présente lui-même :

"Elles ont en commun d'être actuelles, réalistes et assez cruelles" car "elles se finissent ou mal ou très mal, au choix"...

Un registre qui va sans doute en surprendre plus d'un. L'auteur s'en explique sur son site :

"Cela m'a fait « des vacances » par rapport à cette littérature de « jeunesse » où il convient de ménager les lecteurs, avec ce que cela suppose de concessions."

Ici, c'est vrai, point d'édulcorant ! On plonge allègrement dans les faiblesses des hommes qui, tôt ou tard, ont le retour du bâton. Que ce soit cette femme qui est toute fière d'être "silhouette" dans le film de son acteur préféré à cet homme, grand lecteur, qui pense pouvoir devenir lui aussi écrivain en passant par cet autre homme qui ne supporte pas les fautes de syntaxe chez ses compatriotes (surtout ceux qui "se la pètent "!) et rêve de les punir...
"Aux dix commandements de Dieu, il en avait ajouté un, le onzième : "Tu accorderas correctement le participe employé avec être et avoir", qu'il situait, dans sa hiérarchie personnelle, tout juste après le "Tu ne tueras point"."
Nos dix "héros" subissent TOUS un revers du sort pour le moins inattendu, pour le moins cruel !

Impossible de vous parler de chacun d'eux. Autant les découvrir par vous-même. Toutefois, parmi tous ces portraits vitriolés, j'en épinglerais trois qui, pour une raison ou une autre, m'ont particulièrement secouée.

Le premier, "Case départ", est celui d'un ado à qui ses parents ont confié la fermeture de la maison avant les vacances et qui se rend compte dans le car qui l'emmène en colo qu'il a enfermé son chat. Si j'ai anticipé quelque peu les péripéties, la chute fatale m'a tiré un cri... d'horreur !

Le deuxième, "Les jolis nuages", est celui d'une prof de math à la retraite qui se retrouve veuve et doit combler ses journées de vide. Elle apprend alors des centaines de poèmes... Mais le temps assassin finit par effectuer son travail de sape. Un récit qui renvoie à nos propres angoisses concernant la vieillesse et sa déchéance intellectuelle. Une nouvelle qui m'a émue aux larmes !

Le troisième, enfin, est plus positif. Il s'agit de "Mon oncle Chris" où l'oncle en question est un peu le "canard boiteux" de la famille qui essaie de coller à l'image qu'on attend de lui, sans succès. L'amour que lui porte son filleul va lui permettre de se révéler tel qu'il est vraiment. Son destin est là aussi funeste mais subiste de lui un tout petit quelque chose qui illumine la fin...

Dans tous ces textes, l'auteur joue avec nos nerfs. A chaque fois, on se dit : "Allez, cette fois, je le sens bien, ça va bien finir !" Eh non ! La chute n'en est que plus dure ! Surtout que toutes ces histoires n'ont rien d'extraordinaire et pourraient arriver quasi à chacun d'entre nous.

En bref, un recueil qui ne vous laissera pas indifférent et qui parlera aux adultes et grands ados qui s'interrogent (parfois) sur la vacuité de nos existences.

Un dernier mort - euh! mot - sur la couverture, sublime. Ces petites silhouettes résument à merveille le propos de l'auteur illustrée par une phrase de Shakespeare : "Le monde est un théâtre"... En surimpression, des branchages dénudés... Tout cela m'évoque également les "Contes glacés" de Jacques Sternberg ou les "Contes à l'encre de la nuit " de Thomas Owen, le fantastique en moins !

Lien : http://lacoupeetleslevres.bl..
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C'est assez rare pour être noté, toutes les nouvelles de ce recueil sont réussies.
Jean-Claude Mourlevat nous offre ici 10 nouvelles sensibles et cruelles à la fois.
Je les ai toutes aimées mais je retiendrai plus particulièrement "Les jolis nuages" qui a parlé à mon coeur de littéraire et "Un escroc" que je trouve très habile.

Connu avant tout pour ses romans de littérature jeunesse, l'auteur donne à voir une autre facette de sa plume et l'on peut souhaiter qu'il s'adonne régulièrement à l'exercice pour nous livrer d'autres textes de cet ordre.

Je trouve que ce recueil publié chez Gallimard jeunesse devrait être proposé à un plus large public.
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Ce recueil de nouvelles, c'est comme retrouver un bonbon dans son sac, à un moment où on a une petite fringale.
Il permet de satisfaire ses instincts primaires. Alors non, je ne vous dis pas de mordre dans la couverture, mais les nouvelles abordent ces pensées que l'on s'accordent parfois, honteusement mesquines, en spectateur délicieusement méchant.
Vous voyez de quoi je veux parler ? Pouvoir se dire : "bien fait pour lui ! ou « bah ça, je suis contente que ça ne me soit pas arrivé ! ». ça sert à ça aussi la lecture : être un peu sadique vis-à-vis de personnages imaginaires et se rassurer sur sa petite vie pépère, ça fait du bien !!
Dans le réel, j'avoue aimer guetter en plein été ce moment où un gosse qui a obtenu au charme et à l'usure, une glace en cornet, n'a que le temps d'en toucher le gout avec sa langue, avant que la boule malencontreusement et irrémédiablement tombe par terre. Ça me fait hurler de rire. OK je serais aussi la première à aller repayer une glace au gosse.
Il y a pire que moi : j'eu connu un quelqu'un qui prenait un malin plaisir à se positionner en face des cars transportant des personnes âgées et qui comptabilisait le nombre de chutes. Là c'est pire non ?
Bref ces nouvelles c'est vraiment le thème : des gens gentils et naïfs à qui il arrive des trucs pas cool (bah ça, je suis contente que ça ne me soit pas arrivé ! ), et les gens méchants ou mesquins à qui il arrive des trucs vraiment pas cool (bien fait pour eux).
L'auteur a bien rythmé les histoire, bien ciblé ses personnages de la « pov'fille » au sale type, sans oublie l'abruti niais, avec une pointe d'humour pour équilibrer le tout. J'ai vraiment bien aimé la nouvelle Silhouette (pov'fille), Pardon (abruti niais), L'accord du participe (sale type).
Alors, faut-il le lire ? Oui. Ça fait du bien. Accordez-vous cette pause un peu sadique.
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Je ne suis pas un grand fan de nouvelles ; me plonger dans un univers, me familiariser avec lui aussitôt après en avoir quitté un autre, c'est un exercice qui ne m'est pas des plus agréables. Comme papillonner d'un ami à un autre sans transition.
Mais Jean-Claude Mourlevat a su me séduire avec ces dix nouvelles. Ces récits abordent des sujets très différents, avec des tonalités distinctes. Tout en ayant malgré tout un point commun : ils proposent tous des variations sur l'impuissance face « au destin », une forme de cruauté des événements, d'absurdité et de sordide et montrent toutes la fragilité humaine.
Rien de bien réjouissant donc mais il en ressort quelque chose de profondément humain, la patte de Mourlevat sans doute... Pour certaines de ces nouvelles, la conclusion peut se faire « en pente douce », ce sont celles qui vont le plus en profondeur. D'autres, comme « case départ » (histoire d'un adolescent parti en vacances, qui pense avoir oublié le chat dans sa chambre...) sont plus intéressantes par leur chute-couperet, plus féroces. Et j'adore la pirouette de la dernière nouvelle, une mise en abîme en forme de clin d'oeil, un brin d'humour et d'auto dérision (histoire d'un homme qui se fait voler un manuscrit comportant neuf nouvelles...)
La nouvelle n'est peut-être pas le genre où l'auteur excelle, mais c'est quand même du très beau travail.
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Dix nouvelles, plutôt cruelles, reposant sur l'humiliation, la vengeance, les mesquineries humaines, drôles aussi parfois. Elles questionnent aussi sur la littérature ; l'auteur est-il réel ou bien personnage de sa propre fiction ? le théâtre est-il la scène de notre existence ? La poésie peut-elle sauver la vie ?
C'est donc un ensemble bien construit, à la fois original et cohérent que nous propose l'auteur connu pour ses oeuvres pour la jeunesse, même si les thèmes choisis révèlent surtout la noirceur humaine.
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Jean-Claude MOURLEVAT. Silhouette.

Cet auteur écrit beaucoup pour les enfants. Il a même reçu le prix Astrid-Lindgren cette année . Je ne connaissais que ces écrits pour la jeunesse et j'ai pris ce recueil de nouvelles tout à fait par hasard. Bien m'en a pris, je ne suis pas férue de ce genre littéraire et pourtant je crois qu'il s'agit d'une écriture ardue. Oui, en quelques dizaines de pages, il faut camper le paysage, les personnages, le thème et les actions.

Dix petites nouvelles, toutes plus incisives les unes que les autres. Nous découvrons des êtres qui nous ressemblent, des situations que nous avons pu connaître. Et ces dix courts récits décrivent tous un cas particulier, une histoire différente et elles s'enchaînent harmonieusement. La chute de chacune est percutante. Tel est pris qui croyait prendre. Des faits présents dans la vie quotidienne nous sont rapportés avec beaucoup d'exactitude. Il y a de l'ironie, de l'humour, du dépit, de la rancoeur,de la satire, des piques dissimulées par ici, par là. Je pense en particulier à la baisse du niveau de l'éducation que nous trouvons dans sa nouvelle intitulée « L'accord du participe » Nous nouons avec la poésie, le pardon, les vacances, et même avec la mort violente…. Penchez-vous sur celle qui s'appelle « Ouessant », ne sentez-vous pas le sable qui glisse entre vos doigts ! Toutes portent de beaux messages. Un délice que ces nouvelles. Merci à Jean-Claude MOURLEVAT pour cette agréable récréation. ( 28/10/2021)

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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