Terrienne

Cela fait quelques années que ce roman attendait dans ma bibliothèque que je le lise. Ma fille, alors adolescente, m'avait dit que c'était un livre extraordinaire, qu'il fallait absolument que je le lise. Mais les histoires fantastiques d'univers parallèles sont tellement peu ma tasse de thé que je retardais cette lecture. Quelle idée ! Je l'ai enfin sorti de la bibliothèque, et je l'ai lu en moins de 24h tellement il m'a happée. Peut-être finalement que les histoires fantastiques d'univers parallèles sont ma tasse de thé ! J'ai adoré suivre Anna dans la recherche de sa soeur disparue, découvrir petit à petit les particularités de ce monde dans lequel elle était passée, entraînant à sa suite le papy écrivain Etienne Virgil. Et je suis sortie de ce roman heureuse d'être terrienne moi aussi.

Étienne Virgil ne prenait jamais d'auto-stoppeur d'habitude. Pourtant, il s'arrêta pour elle. Peut-être parce qu'elle lui faisait penser à sa petite fille.
Elle, c'est Anne Collodi. Elle est à la recherche de sa grande soeur, Gabrielle, disparue le lendemain de son mariage avec un homme étrange, il y a 1 an.
Anne demanda à Étienne de la laisser là, au milieu de nulle part, devant ce panneau indiquant "Campagne 3,5".
Il ne sait pas qu'au-delà de ce panneau se trouve un univers parallèle, un monde dépourvu de vie, dans lequel Anne est pourtant certaine de retrouver sa soeur.
Elle s'y engouffrera, au péril de sa vie.
.
Une très agréable surprise !
Ce roman s'avère être une véritable ode à la vie et à la Terre, à toute sa beauté et à toutes ses imperfections.
L'histoire nous emmène dans un monde parallèle, où les gens ne respirent pas, ne ressentent rien, ont une vie sans saveurs et sans couleurs.
Ça nous donnerait presque envie d'aller respirer à plein poumon une bonne vieille odeur de poubelle pour se sentir vivant !
Je me suis surprise à prendre de grandes inspirations en même temps que l'héroïne à chaque retour sur Terre.
Bref, un roman que j'ai trouvé prenant, original, et j'ai retrouvé avec plaisir la plume de J-C Mourlevat, que j'avais découvert il y a longtemps avec la saga de "La rivière à l'envers".

dites 33 3 , c'est bien le 333ème avis sur ce livre jeunesse mais parfaitement adulte. de par l'écriture et le style qui savent nous emporter comme sur un nuage, on flotte tout le long du roman. Je me suis plongée tête la première et j'ai bien eu du mal à lâcher le livre uniquement pour raisons de force majeur style boulot, dodo.
Une belle découverte d'un auteur, et il me tarde de découvrir ses autres romans.
Je n'ai pas l'habitude de lire ce genre de roman mais le fait que l'histoire se passe sur deux territoires, l'un bien de chez nous et l'autre ailleurs fictif donc SF, j'ai bien apprécié. Et ce qui est remarquable par le biais de cette histoire , l'auteur pointe le doigt sur des choses insignifiantes car naturelles pour nous, mais quand nous en sommes privés elles deviennent magiques, précieuses voire vitales. Une belle lecture aussi pour la jeunesse qui prendra conscience que notre Terre avec tous ses défauts elle n'est pas si mal que ça, et c'est aussi une bonne raison de redoubler d'attention pour la préserver saine et naturelle, le plus longtemps possible.
J'ai bien aimé les personnages, un petit pincement quand même pour Etienne Virgil, son rôle me semble trop vite abrégé.
Une belle histoire de soeurs, d'amour, et beaucoup d'imagination d'un monde parallèle au nôtre et pourquoi pas.
voici un roman à mettre dans tous les mains des ados et c'est bien ce que je vais faire de ce pas.

Quelle déception !

Et pourtant le principe de départ est alléchant : Anne traverse une porte qui l'amène dans un autre monde afin de retrouver sa soeur, Gabrielle, disparue le lendemain de son mariage avec un jeune homme assez particulier. Thriller, fantastique, romance : il n'en fallait pas plus pour m'amadouer.

Hélas, Jean-Claude Mourlevat n'est pas allé jusqu'au bout de ses promesses : trop d'invraisemblances, une fin prévisible, des personnages tout juste esquissés...

Et que dire de ce monde parallèle, à peine développé ? le lecteur sait simplement que ses habitants sont totalement déshumanisés : ils ne respirent pas, ne suent pas, ne crient pas, ne pleurent pas... Tout doit être propre, rectiligne, mesuré, respecté. Mais quid des paysages, du fonctionnement politique et social ?

Les personnages sont fades. Anne n'est jamais surprise de rien et tout événement (même tragique) glisse sur elle. La romance entre Anne et Bran Ashelby est tout simplement invraisemblable. Gabrielle, qui est tout de même au coeur de l'intrigue est quasiment transparente. Et Etienne Virgil, ce petit papi sympa grâce auquel le lecteur débute sa lecture : à quoi aura-t-il servi dans ce récit à part le meubler un peu et faire patienter le lecteur ? A rien malheureusement.

Les invraisemblances sont légion et gâchent complètement la lecture. Celle-ci aurait pu être sauvée par l'écriture de Jean-Claude Mourlevat si elle n'avait pas été totalement insipide.

J'ajouterai un détail qui m'a chagrinée : l'auteur fait un parallèle avec le conte de Barbe Bleue à plusieurs reprises au début du roman mais laisse tout tomber en cours de route. Quel intérêt en ce cas ?

Bref, vous l'avez compris arrivés là : je suis déçue, déçue ! Allez, personne ne peut être parfait de bout en bout. Je ferai comme si Terrienne n'avait pas existé et tenterai de nouveau ma chance...

Un vieil écrivain qui se croit fini, une ado différente qui recherche sa soeur disparue le lendemain de son mariage, un patelin qui apparait et disparait... Et si la réalité dépassait la fiction ?

Avec ce titre, Jean-Claude Mourlevat nous invite à franchir la frontière de "l'ailleurs". Ici, le voyage qu'il nous propose fait froid dans le dos et ramène à la surface nos peurs les plus profondes. Au bout du chemin, il est question d'enlèvement, de séquestration, de traite d'humaines, de camisole chimique... et même de solution finale pour éliminer tout qui devient gênant...

Bien sûr, tous ces événements ont lieu dans un univers parallèle mais on ne peut s'empêcher d'établir des ressemblances avec des évéments qui existent ou ont existé ! Ainsi Estrellas (une ville de cet ailleurs) et les trains qui y conduisent ne peuvent qu'évoquer le spectre des chambres à gaz et de la déportation. le chapitre qui y est consacré s'intitule d'ailleurs "Le chemin de fumée" (titre que l'auteur a emprunté au roman de Rachel Hausfater qui traite des souffrances endurées par les rescapés des camps).

L'univers qu'il dépeint, à la fois similaire et très différent du nôtre, est également d'une beauté glaciale et aseptisée. On pourrait résumer ce monde par la formule : insipide, inodore, incolore... A tel point qu'une fois la cinquantaine, on y meurt d'ennui ! de quoi apprécier plus que jamais notre bonne vieille terre ainsi que l'humanité qui la peuple, quels que soient ses défauts et nombreuses tares ...

Toutefois, cette réalité parallèle plus que dérangeante est dépeinte de manière très prudente par l'auteur et les euphémismes sont légions (c'est par exemple le cas lorsqu'il évoque ce que subit la soeur de l'héroïne). Même s'il s'agit avant tout d'un roman destinés aux ados, cette retenue m'a quelque peu étonnée. Si mes souvenirs sont bons, il tournait bien moins autour du pot dans La balafre, par exemple.

Parmi les personnages présents dans cette histoire, c'est celui du romancier déprimé qui m'a davantage interpellée. Habitué à inventer une réalité surnaturelle à laquelle il ne croit pas, il s'amuse à se faire peur et à franchir la frontière que ses héros de papier ont tant et tant de fois traversée. Vous serez je pense surpris, comme moi, du destin que lui réserve l'auteur. Que va-t-il se passer pour lui ?

"... quelque chose d'inattendu, quelque chose que personne n'aurait pu prévoir : ni les deux héros,ni le lecteur, ni même l'auteur. Personne."

Le personnage d'Anne (ma soeur Anne...), l'ado qui recherche sa soeur ainée avec beaucoup d'opiniâtreté, est présentée comme un peu décalée par rapport aux jeunes de son âge. A la fois spontanée et plus mature, ses réparties vous enchanteront et sa rencontre avec Bran, le garçon hybride qui l'aidera dans sa quête, comblera les plus romantiques... Et "last but not least", pour ceux qui sont fans de Keane (comme moi), Anne les écoute tout au long de cette aventure...

Bref, un récit à la croisée des genres : fantastique, science-fiction et romance qui remet au gout du jour les histoires de Barbe bleue et du mythe d'Orphée.

Comme l'indique la 4e de couverture, après cette lecture : "Vous ne respirerez plus jamais de la même manière".

Lien : http://lacoupeetleslevres.bl..

Attention mes amis, vous voici aux portes d'un univers haut en couleur servi par un style sublime et des personnages humains et vrais! Vous voilà tout simplement prêt à entrer dans un roman exceptionnel! J'ai dévoré ce livre en une soirée et je n'ai pas réussi à le reposer tellement il est bon.

Anne est à la recherche de sa soeur qui a disparu il y a un an avec son mari. Elle semble être passée dans un autre monde, dans lequel on peut se rendre grâce à un passage. Bien décidée à la ramener, Anne va se rendre sur place et demander l'aide d'un écrivain qu'elle a croisé par hasard en faisant de l'auto-stop. Ce dernier va accepter de venir la retrouver sur place bien qu'il ne sache pas du tout dans quoi il s'engage...

Anne et Etienne sont deux personnages avec des parcours de vie intéressants et touchants. Ils sont attachants et on aime les suivre dès les premières lignes. Ils sont comme vous et moi avec leurs hauts et leurs bas, leurs souffrances et leurs joies, c'est ce qui les rend si proches du lecteur. Difficile ne pas les apprécier, tout comme les autres personnages qui vont croiser leur route.

Mais où l'auteur fait très fort, c'est dans la création de son monde parallèle. Si vous voulez plonger dans un univers complètement différent, ce livre est fait pour vous! Ici point d'extraterrestres ou de monstres, mais des êtres ressemblant traits pour traits à des hommes alors qu'ils ne respirent pas, ne sourient pas, ne rient pas, ne pleurent pas. Ce sont un peu des robots à apparence humaine qui sont attirés (pour les plus riches d'entre eux), par les femmes humaines qui respirent et qu'ils achètent et enlèvent comme du bétail.

Cet univers aseptisé et très en avance au niveau technologique, est donc attiré, fasciné ou dégoûté par les préhistoriens que nous sommes. Découvrir les différences entre les deux côtés, voir Anne essayer de paraître inaperçue chez eux, et plonger dans leur politique hostile et déroutante, est un pur délice! Je vous le dis franchement cet univers complexe est unique et nous donne envie d'en apprendre toujours plus. C'est presque frustrant que l'histoire ne soit pas plus longue même si elle est conclue de très belle façon.

En bref, je suis tombée immédiatement sous le charme de ce roman unique et exceptionnel qui est servi par un style sublime. Je vous conseille de le lire au plus vite si ce n'est pas déjà fait.
Lien : http://evasionslitteraires.w..

Ce très joli roman d'ado nous emporte dans un monde parallèle. Aseptisé, sans émotion, propre, trop évidemment. À l'image de tous ces mondes imaginaires que dépeignent maintes écrivains de Barjavel à Orwell. Une belle manière de nous faire aimer notre bonne vieille Terre. Et nos vies imparfaites.
Le style est parfois vraiment très beau. le chapitre du retour est plus qu'émouvant.
Je n'y ai pas trouvé un très grand suspens, mais un bel air frais, chargé d'innocence et d'aventure.
Un très bon moment de lecture que j'avais hâte de retrouver le soir après le boulot.
Et rappeler vous : " vous ne respirerez plus jamais de la même manière."

Je n'hésite pas à plonger dans un des romans de Mourlevat car j'en aime son écriture riche, soignée et très fluide. Malgré tout ici il m'aura fallu quelques chapitres avant de me sentir concernée par cette histoire aussi troublante que poignante.
Passée la surprise de me trouver dans un roman SFFF, la mise en place de l'intrigue m'a paru longuette et improbable. Cependant à partir de la 3e fois dans l'autre monde, le récit m'a happée jusqu'à la fin et j'en ai apprécié tous ses ressorts. Me reste néanmoins un profond malaise indéfinissable, de nombreuses images en tête et quelques interrogations.

L'univers imaginé par l'auteur se veut l'antithèse de notre monde et son mode de vie. C'est un univers glacial, terne, silencieux, neutre au possible où personne n'a d'identité propre, où l'on ne respire pas et quasiment où l'on n'existe pas ou très peu (on peut y être très vite oublié comme effacé). le lecteur va pénétrer dans cet autre monde au côté de Anne qui recherche sa soeur. J'ai beaucoup aimé ce personnage avec ses forces et ses faiblesses, son espoir fou et ses peurs, portée en avant par la force de ses sentiments, soutenue par ses souvenirs familiaux inaliénables. Elle en est déchirante de crédibilité !
Les autres personnages restent secondaires et m'ont moins marquée quand bien même j'en ai apprécié la solidarité, l'écoute, l'entraide. Je conserve un gros doute sur l'utilité du personnage d'Etienne Virgil… (Si c'est pour son nom, ça fait un peu plaqué et forcé tout de même. Les références à la culture italienne sont nombreuses dans ce roman. Bien sûr, Virgile est celui qui guide Dante dans les Enfers et Mourlevat a créé Estrellas comme un Enfer. A part cela qu'apporte vraiment ce personnage ici ? bof, je ne suis pas convaincue.)
L'intrigue est assez basique et banale quand on y pense. C'est davantage l'univers qui y est mêlé qui diffère et apporte de la nouveauté. de ce point de vue, c'est une réussite.

Un avis donc assez mitigé au final pour une lecture qui comptera malgré tout beaucoup dans mon parcours de lectrice ! Un roman que j'aurais plaisir à faire découvrir !

J'ai choisi ce livre un peu au hasard dans le rayon Young adult de ma bibliothèque. le titre laissait plus ou moins deviner le sujet.
J'ai passé un moment agréable mais je reste un peu sur ma faim : c'était un peu rapide pour moi, un peu expédié. Mais bon, c'est un livre jeunesse, donc je suppose que ceci explique cela ...

Sa soeur a disparu depuis un an lorsqu'un message parvient à Anne par la radio : peu audible et compréhensible, il fait renaître l'espoir, la pousse à partir à sa recherche. C'est ainsi que la jeune fille passe de l'autre côté, dans un monde sans nom où tout ce qui paraît constitutif de l'humanité n'a pas lieu d'être ou n'existe pas : respirer pour commencer. Rire, pleurer, éternuer, courir, ressentir. Pourtant, sur sa route, Anne va rencontrer des alliés inestimables, qui lui permettront d'avancer et de se découvrir.

Ah, et puis il y a aussi une histoire d'amour.

C'est avec beaucoup de tact et de finesse que Jean-Claude Mourlevat écrit. Sous couvert de science-fiction, il aborde la question de l'individu et du groupe, de l'individu dans le groupe, de sa possible dissolution. Il présente un système sociétal cohérent et qui s'autojustifie par sa bonne marche : malheureusement, son efficience le rend ennuyeux, et dangereux pour celui qui n'épouse pas parfaitement la place qu'on lui a attribuée. Sans grands discours ni réflexions pseudo-philosophiques, l'auteur pousse le lecteur à la réflexion : politique, amour, nature humaine et sens de la vie, rien que ça. Et, tour de force, il nous fait prendre conscience de notre respiration. En imaginant un monde où celle-ci n'existe pas, elle prend une place inestimable, devient précieuse à chaque page.
Lien : https://auxlivresdemesruches..