Les mouettes est le quatrième roman de
Sándor Márai que j'ai lu quasiment d'affilé, en très peu de temps. Et comme pour les trois précédent, j'ai retrouvé ce que j'ai découvert et que j'aime tant chez cet auteur : sentiments, psychologie, finesse, histoire.
Dans ce roman, il y a très peu de choses, seulement un homme et une femme, qui discute une nuit entière. Une nuit qui semble sans fin. Cette homme un ministre hongrois qui est tourmenté par l'annonce imminente de l'entrée en guerre de la Hongrie dont il est l'un des seul au courant, et qui se demande ce que la vie va devenir à partir de demain (jour de l'annonce). Mais avant cela une femme entre dans son bureau, une femme d'origine finlandaise qui sollicite son aide pour obtenir un visa. Mais il s'avère que cette femme est le sosie exacte de l'ancien amour de l'homme mais malheureusement décédée quelques années auparavant. Alors voilà notre ministre encore plus troublé.
Le roman dans sa quasi totalité se déroule durant cette soirée ou il l'invite à l'opéra puis où ils rentrent chez lui et discutent, encore et encore. Toute la nuit. Une discussion fiévreuse, métaphysique, presque hypnotique. Où tout le sens de la Vie, sens caché et visible, est décortiqué par nos deux protagonistes.
Même si quelques fois je ne savais plus quel était le sens exacte de leur dialogue, car il m'arrivait, très furtivement, que deux ou trois lignes m'échappent, ou que la longueur me fasse perdre un peu le fil... Par contre, et j'insiste là dessus, le talent poétique et évocateur de Márai est tel que même dans ces moments là j'étais toujours aussi emportée par la plume et par les mots.
Un beau roman, aux contours un peu mystique, mais captivant que j'ai beaucoup aimé, dans lequel Márai montre une autre face de son immense talent.