AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,61

sur 44 notes
5
4 avis
4
6 avis
3
6 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai pris un grand plaisir à la lecture de ce livre légèrement mystérieux qui ne se dévoile pas totalement et c'est justement ce que j'aime.
Nous assistons à la rencontre d'un haut fonctionnaire et d'une jeune femme, réfugiée finlandaise soucieuse d'obtenir un visa.
Il est subjugué par cette apparition, persuadé qu'il s'agit de celle qu'il a follement aimé et qui s'est donné la mort.
Pour tenter de comprendre, il prolonge cette rencontre en l'invitant à l'opéra, avant de l'emmener chez lui.
Ce livre est lent, il ne se passe pas grand-chose et c'est ce qui fait son charme. Pour les deux personnages, le temps s'arrête durant quelques heures, les mots se font rares laissant la place au mystère et au non-dit.
Sandor Marai m'envoute livre après livre.
Commenter  J’apprécie          280
Budapest -Hiver 40 ?- Un bureau dans un ministère_ un homme y est assis- sa mission :rédiger des dépêches et celle qu'il vient d'écrire va sans aucun doute changer la face du monde pour les hongrois .
Une femme demande à être reçue - elle entre -lui se fige- assiste t 'il à la réapparition de Ili la jeune femme qu'il a aimé profondément cinq ans plus tôt et qui s'est suicidée? La Femme se nomme Aino Lainé, Unique vague, elle est finlandaise, enseignante et vient le voir pour obtenir de l'aide; pour rester en Finlande il lui faut un visa peut il l'aider ?
L'homme , nous ne connaîtrons pas son nom, l'observe , l'étudie et mu par l'envie de mieux percer le mystère l'invite à l'accompagner à l'Opéra.
Suivent alors monologue intérieur de l'Homme, monologue à "deux voix" de la Femme et de l'Homme, le tout dans le respect des règles du théâtre classique, unité de lieu-Budapest- de temps -24 h- de fait -l'apparition d'Aino véritable double d' Ili .
Roman très exigeant c'est le moins que je puisse dire. Sandor Marai l'un des plus grands écrivains hongrois y aborde les thèmes qui lui sont chers, Dieu , la place et le rôle de l'Homme, l'Amour, le Couple, la Mort et la guerre . Ecrit et publié en 1943 par un homme anti-fasciste qui se verra contraint à l'exil aux U.S.A. lors de la prise de contrôle après-guerre de la Hongrie par les russes, ce roman nous offre de magnifiques pages qui parfois ne se laissent pas facilement apprivoiser mais au lecteur de "vaincre" ....
Commenter  J’apprécie          170
Les mouettes est le quatrième roman de Sándor Márai que j'ai lu quasiment d'affilé, en très peu de temps. Et comme pour les trois précédent, j'ai retrouvé ce que j'ai découvert et que j'aime tant chez cet auteur : sentiments, psychologie, finesse, histoire.

Dans ce roman, il y a très peu de choses, seulement un homme et une femme, qui discute une nuit entière. Une nuit qui semble sans fin. Cette homme un ministre hongrois qui est tourmenté par l'annonce imminente de l'entrée en guerre de la Hongrie dont il est l'un des seul au courant, et qui se demande ce que la vie va devenir à partir de demain (jour de l'annonce). Mais avant cela une femme entre dans son bureau, une femme d'origine finlandaise qui sollicite son aide pour obtenir un visa. Mais il s'avère que cette femme est le sosie exacte de l'ancien amour de l'homme mais malheureusement décédée quelques années auparavant. Alors voilà notre ministre encore plus troublé.
Le roman dans sa quasi totalité se déroule durant cette soirée ou il l'invite à l'opéra puis où ils rentrent chez lui et discutent, encore et encore. Toute la nuit. Une discussion fiévreuse, métaphysique, presque hypnotique. Où tout le sens de la Vie, sens caché et visible, est décortiqué par nos deux protagonistes.
Même si quelques fois je ne savais plus quel était le sens exacte de leur dialogue, car il m'arrivait, très furtivement, que deux ou trois lignes m'échappent, ou que la longueur me fasse perdre un peu le fil... Par contre, et j'insiste là dessus, le talent poétique et évocateur de Márai est tel que même dans ces moments là j'étais toujours aussi emportée par la plume et par les mots.

Un beau roman, aux contours un peu mystique, mais captivant que j'ai beaucoup aimé, dans lequel Márai montre une autre face de son immense talent.
Commenter  J’apprécie          124
Après ″Les Braises″ qui m'a permis de découvrir Sandor MARAI, ce merveilleux écrivain hongrois, je viens de terminer un autre de ses romans ″Les mouettes″.
J'y ai retrouvé la même écriture, travaillée, d'un grand classicisme et d'une réelle beauté poétique. J'y ai retrouvé la même règle des trois unités auquel répond le théâtre classique : temps (l'histoire se passe dans la journée), lieu (Budapest), action ou plutôt… discussion, règle traduite ici sous forme de trois grands chapitres. J'y ai retrouvé le même nombre de personnages, deux principaux : Un haut fonctionnaire (sans nom) et Aino Laine une Finlandaise venue solliciter auprès de lui un permis de séjour et de travail. Cette Aino Laine est le parfait sosie d'une femme aimée par ce haut fonctionnaire et qui s'est suicidée quelques années plus tôt, troisième personnage…absent, et en même temps si présent. Et, comme dans ″Les Braises″ encore, une gouvernante. Chaque protagoniste raconte sa vie, énonce ses points de vue, fait part de ses réflexions sur la vie, la vieillesse, l'amour, la guerre en de longs monologues. Ils s'affrontent tranquillement jusqu'au dénouement final.
En un mot, j'y ai retrouvé le même véritable plaisir.
Commenter  J’apprécie          110
Une lecture étrange, douce-amère sur la fuite ou la perte d'un amour (une femme) et la rencontre fortuite (ou pas) d'une jeune femme étrangère (finlandaise) qui ressemble étonnamment à la disparue, plus jeune et plus dure (au regard perçant comme les mouettes).
Un roman qui pourrait tout aussi bien être un conte, presque fantastique, un conte car nourri des réflexions philosophiques sur certes l'amour, mais surtout la vie et l'humanité et son devenir.
Sandor Marai, à travers les deux femmes, l'une morte tragiquement, et l'autre dure mais pleine de vie, nous donne à lire la disparition de son ancien monde (la société et la culture magyares) et l'émergence d'un monde nouveau, européen, vorace, déshumanisé, matérialiste, égoïste.
Il est important de se rappeler que le roman a été écrit en 1942 ou 1943, donc pendant la seconde guerre mondiale et avant l'invasion de la Hongrie par l'armée allemande puis avant l'occupation (la libération) par les Soviétiques.
J'ai beaucoup aimé la tonalité du livre, et la bivalence, douceur et dureté, amour et cruauté, nostalgie et projet, repli et envol. Cependant, l'amertume semble tout recouvrir.
Une lecture plaisante car l'écriture de Sandor Marai est tellement nette, claire, mais qui m'a laissé un goût de tristesse.







Commenter  J’apprécie          93
C'est en 1942 que Sándor Márai écrit Les mouettes, roman inclassable mais qui a néanmoins un écho lointain de cette guerre que le peuple hongrois connaîtra lui aussi. Budapest, dans le bureau d'un haut fonctionnaire, une jeune femme arrive afin de régulariser sa situation. Elle s'appelle Aino Laine ("Vague unique"), est Finlandaise et arrive seule en quête de reconstruction. C'est pour rester en Hongrie qu'elle cherche à obtenir de précieux papiers. L'homme est saisi et ébranlé devant l'apparition qui lui rappelle la silhouette d'une femme connue et qui s'est suicidée quelques années auparavant. La ressemblance est si frappante que l'entretien, d'abord très formel, bascule vers un interrogatoire en règle, teinté d'une certaine séduction où les jeux de pouvoir s'inversent, où le passé ressurgit. Sándor Márai s'attarde sur ces deux personnages qui en cachent peut-être un troisième mais les identités sont troubles et la seule situation présente compte. La relation fictionnelle est magnétique et emplie de mystères. Qu'elle évolue donc et que les mouettes demeurent, une fois pour toutes !

Les mouettes sont posées sur les rives de ces lacs minuscules et c'est de là qu'elles s'envolent, mues par des incitations obscures ou des informations mystérieuses, on dirait que quelque chose leur vient à l'esprit ou que quelqu'un leur souffle une nouvelle concernant la vie, la nourriture, les événements. Elle prennent leur envol par groupes de trois, quatre, leurs battements d'ailes effleurent la surface de la rambarde et elles tournoient en l'air. Elles crient et descendent en chute libre comme des suicidées. (p. 42)

Le récit est prenant car, dans une situation identique, que ferions-nous, nous lecteurs ? Si le fantôme d'un être chéri se matérialisait à notre porte, n'aurions-nous pas quelque raison de croire à une coïncidence plus qu'étrange ? Tout au long de cette lecture je me suis mise tour à tour dans les deux positions : celle de l'homme, dans l'attente et hanté par les souvenirs, puis dans celle de la femme, prise au piège de son image mais amusée de la situation.

Je tiens à souligner l'impeccable traduction qui confère un incroyable côté onirique à l'ensemble. C'est très beau et l'entretien fictif gagne vraiment à être lu et éprouvé !
Commenter  J’apprécie          70


Lecteurs (101) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3211 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}