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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le roman a été écrit en 2012, imaginant une Grèce qui aurait renoncé à l'euro pour retrouver le drachme. Politique fiction ? Oui, mais le drame grec est bien réel, et s'inscrit dans son histoire.
Charitos fête le jour de l'an en famille, une famille qui se veut unie en dépit d'un présent peu réjouissant et d'un futur plus confus encore. Son salaire est suspendu pour trois mois – si tant est que ce qu'il touchait jusque là puisse être considéré comme un salaire digne de ce nom. Sa fille, que son ami Zissis, grand résistant dans le passé et le présent, a convaincu de rester au pays, ne gagne aucun salaire. Son gendre est réduit à la portion congrue alors qu'il est médecin. Pour survivre, rien ne vaut l'union – et la simplicité. de France on imagine mal à quel degré de pauvreté sont parvenus les grecs. Conserver sa dignité est une lutte quotidienne pour ceux qui n'ont plus rien.
La crise n'empêche pas les crimes – et le premier meurtre commis touche directement un ancien révolutionnaire, un de ceux qui a résisté lorsque la junte militaire a pris le pouvoir. Mais qui peut en vouloir à ses héros modernes ? Et bien… des personnes qui savent pertinemment que la crise n'est pas arrivée toute seule en Grèce, et qu'il a bien fallu que cette génération, ceux qui sont sur le point de prendre leur retraite, ait participé à ce qui est aujourd'hui la débâcle grecque.
Ce n'est pas que Charitos enquête mollement, non, il fait ce qu'il peut avec les moyens du bord, laissant sa chère voiture au garage parce que, de toute façon, il manque un peu d'essence pour la faire rouler. Il est stupéfait par le fossé qui s'est crée entre les générations, entre les parents et leurs propres enfants, qui tiennent à réussir par leur propre moyen plutôt que de suivre les traces de leurs pères. Et il semble que, parfois, donner des cours à des détenus alors que l'on est soi-même incarcéré soit le début d'une existence réussie.
Pain, éducation, liberté est le portrait d'une génération désabusé, parce qu'elle a déjà tout perdu avant même que sa vie n'ait commencé.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Avec Pain, éducation et liberté, Petros Markaris nous plonge dans un avenir hypothétique : la Grèce renonce à l'euro pour revenir à la drachme.

Le chaos qui s'ensuit dans le pays est encore plus marqué que dans Liquidations à la grecque ou le justicier d'Athènes. le pays sombre de plus en plus et Charitos et ses collègues apprennent qu'ils ne seront plus payés pendant 3 mois.
Heureusement, Adriani, l'épouse de Charitos, a veillé à mettre un peu d'argent de côté. La famille va se serrer la ceinture (encore plus) et partager les repas car, d'après Adriani, cela coûte moins cher que cuisiner chacun chez soi.

Les rues d'Athènes sont toujours régulièrement bloquées par des manifestations en tous genres. Et, cette fois, elles sont aussi peuplées des corps d'anciens occupants de l'école Polytechnique (= protestation des étudiants contre la dictature des Colonels en 1973) qui sont assassinés.
Charitos et ses collègues pensent d'abord à des terroristes, mais l'affaire semble être plus compliquée que cela...

Cette enquête de Charitos (la troisième que je lis) est plus sombre que les autres, même si les touches d'humour sont toujours bien présentes. La politique est également toujours là : les enquêtes du commissaire semblent d'ailleurs toujours impliquer, de près ou de loin, les ministres ou des personnes ayant au moins un lien ténu avec le système politique grec.
Katérina, la fille de Charitos, occupe une place plus importante dans le récit, ce qui n'est pas désagréable, puisque cela permet de "faire le lien" avec la jeune génération grecque, qui tente de survivre malgré les difficultés rencontrées par le pays.
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Et si la Grèce, en pleine crise économique, avait décidé d'abandonner l'euro pour revenir à la drachme ? C'est sur ce scénario assez crédible que Petros Markaris a brodé, imaginant que son pays s'enfonce toujours un peu plus dans la crise, exacerbant conflits sociaux et générationnels. Enquêtant sur une série de meurtres inexpliqués, qu'il va tenter de relier les uns aux autres, le commissaire Kostas Charitos va dévoiler un pan caché du système économico-politique qui a précipité la Grèce dans le marasme qu'elle connaît actuellement. Oeuvre d'une extrême-droite en pleine ascension, conflit de générations ou bien simple vengeance personnelle ? Toutes les pistes sont explorées jusqu'à ce que les victimes apparaissent tout autant coupables que les assassins. Une vision noire de la réalité grecque d'aujourd'hui, scrutée dans ses recoins les plus sombres comme d'autres le font avec le même bonheur dans d'autres pays (Arnaldur Indridasson, Dominique Manotti, Moussa Konaté et bien d'autres). le roman policier social se porte bien, et c'est tant mieux. Puisse-t-il contribuer à changer les choses, tant qu'il est encore temps…
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