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EAN : 9782264071651
168 pages
10-18 (18/10/2018)
4.01/5   85 notes
Résumé :
Devant l’objectif des plus grands photographes, des plus grands cinéastes, elle excellait à être simplement Cookie. L’inoubliable, la touchante Cookie Mueller, égérie de l’avant-garde new-yorkaise des années 70 et 80.
Lors de soirées devenues mémorables, elle exerçait ses fabuleux talents de conteuse. Tous se délectaient de ses aventures extraordinaires, de ses souvenirs de l’époque où elle était la bad girl du lycée jusqu’à ses anecdotes de tournage avec Joh... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Cookie Mueller est très peu connue en France alors qu'aux Etats-Unis, c'est une icône marquante de la contre-culture, ayant côtoyé Basquiat, Haring, Nan Goldin, Robert Mapplethorpe, Hendrix, Patti Smith, Blondie, écrivaine, performeuse, critique d'art, actrice fétiche de John Waters. Ce dernier la présentait comme la «  rencontre de Janis Joplin et de Jane Mansfield, une redneck hippie avec une touche de glamour débridé. Elle n'a jamais mené une vie saine, unsafe était son surnom. Elle filait en permanence au bord de la falaise. »

Elle a tout essayé, tout vécu entre rails de coke et du LSD, et nous offre là quelque chose qui pourrait ressembler à des mémoires picaresques sous forme de quinze chroniques choisies comme autant de temps forts autobiographiques de 1964 à 1989. Cookie possède un talent de conteuse indéniable à l'humour désarçonnant très très loin du politiquement correct, et ça fait du bien !
Qu'elle raconte comment elle a subi par erreur de électrochocs dans un hôpital psychiatrique, comment elle a failli embarquer avec les filles de la Manson family pendant que Charlie était parti s'acheter des oranges, comment elle a accouché, comment elle a été violée, comment elle a rencontré un serial killer alors qu'elle faisait du gogo dancing dans un bar miteux du New Jersey, c'est à chaque fois drôle, bravache et lucide.

En filigrane, ce recueil est surtout celui d'une époque révolue, insouciante, subversive, le portrait d'une femme libre qui a vécu comme elle a voulu, en mode supernova trash. Une vraie bouffée de liberté à l'écriture spontanée, enlevée et vivante.

Le dernier chapitre est à part, il m'a brisé le coeur après toutes ces aventures truculentes : c'est le chapitre du sida ( Cookie Mueller en est morte en 1989 ) assorti d'une magnifique lettre que son meilleur ami à l'agonie lui a envoyé. Très émouvant mais toujours avec légèreté et sans amertume.
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Cette plongée dans une Amérique, les USA, de la seconde moitié du XXe siècle, ne m'a pas laissé indifférent. Cookie Mueller, présentée comme une égérie de l'underground new-yorkais, a tout connu et tout essayé. Surtout, elle a prouvé un talent pour l'écriture, talent dont elle ne se doutait pas elle-même alors qu'à dix ans, elle avait déjà écrit un roman, disparu, hélas.

Traversée en eau claire dans une piscine peinte en noir conte quelques tranches de sa vie et c'est le mot drogue qui me vient d'abord à l'esprit en repensant à ce livre. Héroïne, haschich, cocaïne, MDA, opium, médicaments, elle a tout consommé pour faire la fête ou tout simplement pour tenir debout.
Cookie Mueller, de son vrai prénom Dorothy Karen mais appelée, toute petite, Cookie, est née en 1949, à Baltimore, dans un coin isolé. Dix ans plus tard, ses parents lui ont fait découvrir le pays. Avant qu'on la retrouve internée dans un hôpital psychiatrique à vingt ans, elle a déjà goûté à l'alcool, à la drogue, aux médocs, dès l'âge de quinze ans.
Puis, elle côtoie Janis Joplin, tourne avec John Waters, baise avec Jimi Hendrix. Si elle épouse un fermier un peu plus tard, sa vie est tellement chaotique qu'on se demande comment elle a pu élever son petit Max qu'elle emmène en vacances en Sicile avec son amie. Là, elle décrit les autochtones comme de grands obsédés sexuels.
Au Festival de Berlin, en 1989, elle apprécie beaucoup la vie de festivalier et rêve de courir les festivals et, pour cela, veut devenir réalisatrice. Dans cet épisode mouvementé de sa vie, comme tant d'autres, je recommande particulièrement le récit de son arrivée à l'aéroport de Berlin !
Hélas, sa vie est toujours aussi chaotique. Rien ne se passe normalement. Ses aventures sont extraordinaires. Elle se produit même comme go-go danseuse topless dans un cabaret pendant un an et termine son autobiographie en poussant un cri de détresse devant les dégâts causés par le sida qui fauche beaucoup de ses amis artistes avant de causer sa mort en 1989, à quarante ans.

Sur les sept romans qu'elle a publiés, seul celui-ci a été traduit en français. Elle a tourné dans douze films et joué une pièce de théâtre avant de se distinguer aussi comme critique d'art. À elle seule, Cookie Mueller est le témoin d'une période complètement bouleversée, ouvrant quantité de libertés incroyables mais causant des dégâts considérables. Elle a choisi, comme tant d'autres, de vivre une vie intense en prenant des risques, sans savoir que certains choix pouvaient se révéler mortels.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Quelle femme incroyable que cette icône américaine ! Si vous vous plongez dedans, il faut avant tout se mettre dans le contexte des années 70. Sexe, alcool, dope et rock and roll. La prose est un peu brute de pomme et on aurait voulu qu'elle s'attarde sur ses relations avec Hendrix, Joplin, Morrison, Patti Smith, en autre. Elle nous raconte sa vie de baroudeuse libre tour à tour tragique et drôle. Et surtout ses multiples métiers. A la fin, une lettre bouleversante. Un roman qui ne ressemble à aucun autre. A ne pas rater pour ceux qui aiment la singularité.
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Ce livre est l'une de ces perles rares, un témoignage sur une époque, des années 60 aux années 80, qui paraît aujourd'hui bien lointaine, balayée comme nombre de ses acteurs par le sida et le néo-conservatisme qui n'en finit plus d'approfondir encore sa face réactionnaire. L'auteure elle-même est morte du sida en 1989, à seulement quarante ans.
On regrette sa brièveté, 183 pages de souvenirs en forme d'historiettes à diverses époques de sa vie, qui le rend toutefois d'autant plus appréciable. On se prend à rêver de ce qu'auraient pu être de véritables "Chroniques de Cookie" mais, comme nombre de grands "viveurs" de l'époque, Cookie avait sans nul doute autre chose à faire que de coucher minutieusement sur papier tous les détails de sa vie.
Je suis heureuse que ce livre, que j'avais adoré dans sa version originale américaine voici des années, soit enfin traduit en français. Cookie fut une égérie de son époque mais underground et donc méconnue, même aux Etats-Unis. Mais son image a été fixée par de grands photographes tels Nan Goldin ou Robert Mapplethorpe, elle joua dans les films de John Waters et Amos Poe, côtoya la fine fleur artistique et culturelle de la côte Ouest à la fin des années 60 et à New-York dans les années 70-80. Une femme d'une liberté rare sans être pour autant intimidante, sensible sans avoir l'air d'y toucher et dotée d'un sens de l'humour naturel, sans doute sa manière d'adopter une légère distance par rapport à sa propre vie, laissant entrevoir une profondeur dont on aurait aimé savoir davantage par les mots, ses mots.
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Cookie Mueller, icône trash des années 70 et 80, nous raconte ici quelques épisodes de sa vie mouvementée.
Le fond est passionnant, plongée dans une Amérique underground en pleine évolution.
Le style, façon road-movie complètement déjanté, est jouissif, direct et toujours pertinent, avec un regard intelligent sur le monde dans lequel elle évolue.
Le tout est bourré d'humour et de bonne humeur, un réel plaisir à lire.
Je retiens notamment le chapitre sur l'accouchement, absolument hilarant.
Je conseille vivement !!!
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critiques presse (3)
Telerama
26 avril 2017
Icône oubliée, Cookie Mueller a connu la liberté et la folie des années 1970. Elle en témoigne dans cette autobiographie piquante.
Lire la critique sur le site : Telerama
Bibliobs
11 avril 2017
Cookie Mueller, c’est une Patti Smith qui ne ferait jamais la gueule. Elle raconte ses souvenirs dans un livre qui brille très fort.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Liberation
20 mars 2017
On y lit surtout le récit d’une belle vie marginale. Celui d’une femme rétive aux étiquettes - sa sexualité, d’abord, était ouverte au masculin comme au féminin, sans pour autant qu’elle se définisse comme bisexuelle.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Le livre faisait 321 pages et je l’ ai achevé la veille de mon onzième anniversaire. J’avais entendu quelque part que la gamine qui a écrit Black Beauty avait onze ans et je voulais être la plus jeune romancière du monde.
Comme je ne savais pas comment le faire publier, je l’ai entièrement tapé à la machine, relié avec des agrafes, puis, pour la couverture, j’ai découpé le carton d’un pack de bières que j’ai recouvert de papier sulfurisé et de cellophane. Une fois qu’il a eu l’apparence d’un vrai livre, je l’ai introduit en douce à la bibliothèque et glissé à sa place, selon l’ordre alphabétique, sur les rayonnages. Je ne l’ai jamais revu.
Je me suis très vite rendu compte que l’écriture n’est pas tendre avec le corps. Le sang refroidit et la circulation se limite aux doigts sur le clavier, les articulations des genoux se solidifient comme du ciment, le cul finit par ne faire plus qu’un avec la chaise, mais je n’ai pas abandonné.
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Ce fut mon dernier jour en tant que go-go danseuse. Je n’avais plus aucune envie de remettre les pieds dans l’un de ces bouges sordides. Il était hors de question que je retourne me tortiller sur une scène minable. Et je ne voulais plus être obligée de tailler le bout de gras avec des débiles ou des tordus dans des bas-fonds sombres et puants. J’étais assez grande pour tomber sur des débiles ou des tordus toute seule.
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Quand on n’a pas voyagé sur l’océan, on ne peut pas imaginer combien ça fout les jetons de se retrouver seul au large, sans voir les côtes. Des vagues comme des montagnes au-dessus de vous, la houle comme des vallées dans lesquelles vous vous enfoncez, perdu au milieu des eaux… des eaux du ciel, sans aucun bateau à l’horizon. Rien de ferme ni de solide.
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Quand ils me l’ont apporté pour que je lui donne le sein, je l’ai calé entre mes bras. On aurait dit un petit singe robuste et vigoureux… sans un poil de graisse, et avec des petites jambes énergiques comme une grenouille en pleine forme.
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Par centaines, les chiens de tous ces chevelus aboyaient et grimpaient sur les gens allongés dans l’herbe. L’air était saturé d’effluves de marijuana, d’huile de patchouli, d’encens au jasmin et d’eucalyptus. Les Noirs jouaient des congas et de la flûte, les Blancs de l’harmonica et de la guitare.
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