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EAN : 9782365694292
192 pages
Editions Les Escales (17/01/2019)
3.36/5   28 notes
Résumé :
Appelé pour rejoindre précipitamment sa compagne qui va accoucher de leur premier enfant, Russel Fontenot – surnommé Frenchie Boy – doit quitter précipitamment Washington pour rejoindre en voiture Charlottesville. Un trajet, en principe de quelques heures, qui, sous l’effet d’une soudaine tempête de neige, va s’éterniser. Au fil de cette nuit riche en rencontres, hanté par l’idée de devenir père, Russell va se remémorer son enfance auprès d’un père étrange et distan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Je remercie Babelio et son opération "Masse Critique" et naturellement les Editions Les Escales qui m'ont permis de découvrir ce roman de la rentrée littéraire de l'hiver 2019.
J'ai beaucoup bataillé pour progresser dans ma lecture, tant le style ne correspond pas à l'écriture que j'apprécie. le texte m'a semblé confus, construit sur trois niveaux, trois périodes distinctes. le passé, avec un père énigmatique dénué d'émotions, le texte est imprimé dans une autre police. le présent qui raconte le chemin parcouru lors d'une tempête de neige par un futur papa pour rejoindre à la clinique sa femme qui accouche. Une période intermédiaire, la vie d'étudiant du narrateur, racontant des mauvaises rencontres et des périodes peu studieuses.
Assez désespérée par ma lecture, je suis péniblement arrivée à la page 162 (le livre en compte 175!) et là j'ai vécu ce qui pourrait être un instant de grâce. Tout s'est éclairé enfin, et l'histoire a eu un sens. L'auteur aurait du débuter son roman par les tous derniers chapitres de son roman, celui-ci aurait eu une toute autre portée.
Sans compter sur ma ténacité cette rencontre littéraire aurait pu être un rendez-vous manqué.
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La page des remerciements de ce roman se termine par ces deux phrases : « J'essaie d'écrire des romans dans lesquels on a envie d'habiter. Merci d'y être entré. » Effectivement, l'espace de quelques heures, je me suis retrouvée en compagnie de Russell Fontenot, personnage principal du roman, à la fois dans sa voiture, roulant au pas sur les routes enneigées de Washington, à la fois dans ses souvenirs, entre un père cajun et la fac. Russell doit retrouver son épouse, Jennie, à l'hôpital où elle va accoucher sous peu. En pleine nuit d'hiver, après une réunion de travail, c'est un périple de plusieurs heures qui s'annonce. Un voyage truffé d'incidents rocambolesques qui incitent Russell à se poser des questions existentielles, lui qui n'a jamais connu sa mère et dont le père a disparu au soir de son enfance. On remonte ainsi à la période estudiantine de Russel où tout n'est que sex, drug and rock'n roll. Son colocataire de chambrée, Koz est aussi fêlé qu'il est drogué. Avec lui, point d'ennui. On sort, on écoute des groupes, on flirte à tout va. Russell participe, mais en gardant ses distances. Il a déjà comme une espèce de maturité qui coule dans ses veines et qui l'empêche de franchir des limites dont on ne revient pas toujours.
Le style de Brice Homs est enlevé, rythmé, très américanisé. La localisation de l'intrigue dans une fac américaine, les préoccupations sexuelles des protagonistes et les tics de langage utilisés, comme l'alternance de langage soutenu et de jargon oral plutôt familier, m'ont fait penser à l'univers de Philip Roth.
J'ai passé un très agréable moment de lecture même si j'ai parfois regretté une plus grande fluidité entre les passages d'une époque à l'autre.

Merci à Masse critique et aux éditions Les Escales, dont j'apprécie de plus en plus le choix éditorial.
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Tandis qu'un homme prend la route pour rejoindre sa femme qui va accoucher, il nous narre les trois époques importantes de sa vie. Celle-ci, son enfance avec son père Cajun (francophone de Louisiane), sa vie d'étudiant, la plus palpitante, celle du Sexe, drogue et rock. le sujet m'a plu, les musiques qu'il cite aussi. La construction entre époques m'a parue un peu bancale. Bonne analyse d'un homme qui fait le point sur sa vie, ses joies et ses erreurs. Auteur à suivre.
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C'est d'abord la couverture qui m'a poussée vers ce livre, et puis son résumé, intriguant.

Et tout de suite, grâce à une écriture très marquée, imagée, on rentre pleinement dans cette histoire de futur jeune père en chemin pour la maternité....A plusieurs heures de route.
Ce road trip, de nuit, sous la neige et sans portable (!), va permettre au héros de se remémorer ce qui a fait de lui l'homme qui se prépare à devenir père. On suit ses réflexions voire ses peurs et interrogations, à travers trois périodes : le présent, l'enfance seul avec un père taiseux, ancré dans la culture cajun, et les années de fac avec leur lot d'amitié, de dérives en tout genre, d'amour aussi.
Les réflexions et les souvenirs arrivent en désordre, au gré des rencontres pendant cette longue nuit, mais tous montrent une certaine fragilité chez ce jeune homme attachant qui n'a pas grandi dans une famille classique, et qui doit régler la mort de sa mère, l'enfance avec son père, toute en contradictions, ses origines cajun et la naissance à venir qui le tétanise et l'interroge.
Le ton de ce livre est très réaliste, touchant, le rythme est varié. On s'en prend plein les tripes, positivement, et on adhère à fond malgré les aller-retours aléatoires dans les différentes périodes.
L'épilogue est bien trouvé, et clôt ce roman atypique de belle manière.
Un livre dans lequel il faut accepter de se laisser porter pour l'apprécier pleinement. Et il en vaut la peine.

Merci aux Editions Les Escales et à NetGalley pour la lecture de ce roman.

#SansCompterLaNeige #NetGalleyFrance
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L'art de sortir des sentiers battus.
Une nuit, une vie.
Oui, le roman se déroule sur vingt quatre heures, vingt quatre heures et un épilogue qui permet de nous emmener un peu vers l'avenir.
Ce à quoi nous assistons, c'est à une naissance, mais du point de vue du père. Il est loin de la mère, pour une seule journée, et il devra donc effectuer un périple, en forme de voyage initiatique pour parvenir à temps chez lui. Ce voyage, nous le suivons heure par heure avec lui.
Il neige, comme en un retour au pays de l'enfance, et le narrateur-personnage principal commet ce que je nommerai une succession d'actes manqués – mais sont-ils vraiment tous involontaires ?
Il se penche sur son enfance et sur sa jeunesse. La paternité, tout comme la stabilité professionnelle, marque une étape dans sa vie, après la stabilité professionnelle auprès de Jennie.
Sa jeunesse ? Elle fut simple et sordide à la fois.
Je note aussi l'importance du nom, et du prénom. « le vieux », nous ne saurons pas tout de suite son nom et son prénom, et son propre fils ne l'appelle pas « papa ». « Koz », son meilleur ami – ou du moins ce qui s'en approche le plus, refuse son prénom et ce que son propre père a souhaité lui transmettre avec.
Rouler, même en campagne, même quand il neige, c'est aussi l'occasion de faire des rencontres, et quand on s'enfonce dans le pessimiste, il est bon aussi de rencontrer des gens qui vivent en étant plus positif.
En toile de fond, non pas la Louisiane mais la culture cajun, le fait d'être, ou de ne pas vouloir être cajun.
Un roman surprenant, en dehors des schémas attendus.
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critiques presse (1)
Lexpress
14 janvier 2019
Un périple en voiture permet au héros de comprendre les mystères de sa vie. Un roman aride et sauvage signé Brice Hom.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Le peu que je sais des Cajuns, je le sais par la musique. De vieux vinyles usés que le vieux écoutait en boucle. Des chansons en français, avec la voix haut perchée de ces chanteurs cajuns : Iry Lejeune, Nathan Abshire, Shirley Bergeron, DL Menard. Toujours les mêmes histoires de types qu'une femme a quittés, de mauvais garçons qui partent en prison, de filles à marier, de jeunes gens qui vont chercher fortune à la ville... et puis cette chanson "Quelle étoile" qui revenait tout le temps. Elle était sur presque tous les disques, tout le monde la chantait comme si elle était une sorte d'hymne. Un hymne pour le vieux qui la fredonnait lui aussi. "Oh'ti monde... quelle étoile dans l'ciel qu'est toi aujourd'hui, oh bébé moi j'connais pas...Oh tous les soirs moi j'suis là après regarder pour toi, mais j'connais j'peux pas t'trouver".
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Quand je dis que Fontenot est un nom français, ce n'est pas tout à fait vrai. Enfin je veux dire que ça n'est plus vrai. Plus ici en tout cas. Ici c'est un nom du sud de la Louisiane. Un nom cajun. Voilà ce que le vieux répondait quand on lui demandait d'où ça venait. Et il articulait "cajun" en vous regardant droit dans les yeux, histoire de vous faire comprendre qu'il se foutait de votre opinion, qu'il n'était ni américain ni français ni quoi que ce soit d'autre. Cajun, voilà tout. Le descendant d'un peuple à part, errant, méprisé. Des gens qui ont leur propre culture, leur propre langue et qui vivent dans leurs foutus bayous comme si le temps était passé partout sauf là-bas. Enfin, je dis ça mais je n'en sais rien. Je n'y suis jamais allé et le vieux ne m'en a jamais parlé. Tournez ça comme vous voulez. Le vieux était cajun. Moi, j'ai juste un nom français.
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L'autoradio crache régulièrement des bulletins météo alarmistes. Rafales de vents et chutes de neige record, certaines routes sont déjà coupées, au nord, et à les entendre, il vaudrait mieux faire demi-tour. Tu parles! C'est toujours la même chose avec les gars de la météo, à chaque fois qu'ils se plantent, ils font de la surenchère pour se rattraper de n'avoir rien vu venir.

En passant Dulles, l'aéroport international, j'ai croisé les panneaux Chantilly et Paris. Je ne sais pas comment ces noms sont arrivés jusque-là, à un jet de pierre de Washington DC, mais c'est comme ça. En tout cas, je ne suis pas le seul à porter un nom français dans le coin. Deux petites villes partagent cela avec moi et j'ai eu un sursaut de fierté. Le petit bond intérieur de ceux qui voient s'afficher leurs racines. De drôles de racines en lettres blanches sur un panneau de signalisation. Quelques grammes de peinture au pochoir qui réfléchissent la lueur des phares par tous les temps comme des balises. Cette terre est aussi la mienne. America.
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Disons que c'est à cause des choses, qui ne sont jamais ce qu'elles doivent être. Disons qu'il fait trop nuit, trop froid, trop loin, trop mal, qu'il est trop tard, trop tôt, trop tout. Disons tout ce qu'on veut, mais en repartant, je suis passé à un carrefour et je l'ai vu le panneau, le bon panneau. Ce panneau indiquait qu'il fallait tourner à droite et faire encore une cinquantaine de kilomètres. La route était dégagée, mais j'ai continué tout droit. Je n'ai pas bifurqué comme j'aurais dû le faire.

Oui! C'est ça que j'ai fait, je n'ai même pas eu l'impression de prendre une décision ou quoi que ce soit. J'ai juste laissé mes mains droites sur le volant et j'ai continué sur l'autre route.

Celle qui s'en va.
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Voilà l'histoire entière de ma vie. La merde dans laquelle je me fous en permanence. Comme si j'avais une espèce d'infirmité qui m'empêche de voir les choses comme elles sont. Une confusion mécanique qui s'étend par génération spontanée. Des rouages et des rouages qui s'emboîtent l'un dans l'autre et se mettent à tourner dans tous les sens. Au bout du compte, personne n'y comprend plus rien. Où est le vrai? Où est le faux? La seule chose dont je pouvais être sûr, c'est que j'étais en train de vivre une des pires journées de ma vie, et ça aussi c'est un truc que je suis vachement doué pour récolter.
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