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3,66

sur 621 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Une histoire qui se déroule dans un lycée fréquenté par des jeunes filles qui seront amenées à devenir l'élite féminine du Rwanda. le lycée Notre-Dame du Nil a été construit près de la source du Nil, d'où son nom. Au fil des pages, l'atmosphère devient pesante, le fossé entre Hutu et Tutsi se creuse, la politique et l'armée s'en mêle. Tout se déroule pendant une année scolaire et l'élément déclencheur de cette épuration ethnique est le fait d'une élève Hutu. Scholastique Mukasonga est une rescapée du massacre Tutsi.
Un roman vite lu et, pour ma part, une question : comment a-t-il remporté le prix Renaudot ?
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La quatrième de couverture mentionne que l'auteur est une rescapée des massacres des Tutsis et j'espérais trouver dans ce livre les accents de vérité que donne une expérience vécue. Je n'y ai trouvé qu'un sujet traité de façon un peu simpliste avec beaucoup de clichés caricaturaux et finalement peu d'émotions. L'histoire, aussi émouvante soit t'elle, ne suffit pas à faire un bon roman.
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Je m'attendais à rentrer plus dans la réalité rwandaise.
Je suis arrivée dans un lycée imaginaire de jeunes filles que les familles et l'école veulent absolument européaniser.
Alors que de nombreux documents veulent nous faire respecter les traditions de leurs races, on voit des jeunes filles consulter des sorciers qui profitent de leur naïveté et de leur argent tout comme les voyants ici en Europe.
On voit aussi la crédulité de ces jeunes pour ressembler à tout prix au modèle des colonisateurs.
J'aime m'attacher à des personnages dans les romans. Ici, pas moyen, cela ressemble à un défilé de nouvelles.
Le futur génocide est un peu abordé mais sans grande profondeur.
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Notre-Dame du Nil est un lycée religieux rwandais près des sources du fleuve, perché en altitude. Ce lieu isolé de la ville et de ses tentations forment les futures « élites » féminine du Rwanda majoritairement Hutu, le nombre de Tutsi étant limité à 10% par quota. Ces jeunes filles sont la quasiment en guise de placement, une bonne éducation et une virginité conservée permettent aux familles de négocier un « bon » mariage que ce soit vis-à-vis d'intérêt financier ou du lignage.

Ces jeunes filles sont écartelées entre modernité et tradition, on place en elles un espoir de futur meilleur mais elles restent contraintes par le poids de la tradition. La vie au lycée se joue entre rivalité, passe-droit, drame, cabale et clan. Les Hutu n'estiment pas les Tutsi car elles sont la grâce au quota et non par leurs qualités propre ou grâce à leurs richesses. Les Tutsi sont à la fois animés d'une envie de réussir mais en même temps comme soumise à leur condition séculaire « d'inférieur ».

L'auteur nous décrit avec perfection le dilemme qui se joue en chaque fille. Elles sont écartelées entre le respect des traditions et croyances, les espoirs placés en elles par leurs familles, et l'envie de vivre des vies de jeunes adolescentes. Dans les passages où les jeunes filles rentrent dans leurs familles, parfois dans des campagnes reculées, la choc est d'autant plus flagrant. Elles sont traitées en privilégiées, elles en jouent, et en même temps on sent une distance s'installer voir une incompréhension.

Outre cet aspect très positif du récit ce livre ne m'a globalement pas plu. J'ai trouvé le passage du bon religieux blanc qui profite des fillettes quasiment au vu et sus de tous très cliché tout comme le personnage du « vieux blanc » qui voient en certaines étudiantes des déesses très caricatural et tout particulièrement les passages où l'auteur laisse sous-entendre qu'un blanc qui veut juste peindre les jeunes filles sans en faire également son quatre heures est une exception.

Je n'ai pas réussi à entrer dans les nombreux passages détaillant les rites et croyances. le récit ne m'a pas semblé fluide et je n'ai pas réussi à me passionner pour l'histoire de ces jeunes filles.
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Ce livre est plus un document qu'un roman. Il ne m'a apporté aucune nouvelle information sur le génocide rwandais. A mon grand regret le style, l'écriture et l'histoire n'ont pas réussi à me passionner. Il n'est pas à la hauteur de la tragédie vécue par ce pays. J'ai été déçue car j' attendais beaucoup de cette lecture.
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Ce roman est l'histoire d'un huis-clos, où les tensions et les jalousies montent jusqu'au point de non-retour.


Désolée pour cet article-là, je suis obligée de dévoiler la suite dès le début


Ce huis-clos, c'est un lycée de jeunes filles…des filles qui n'ont pas eu le temps de faire quoi que ce soit dans leurs vies, qui devraient être heureuses et insouciantes, dont la plupart ont été choyées toutes les vies et qui s'inventent des histoires en couleur, où elles se montent la tête…

Tout s'enchaîne si vite. Cela part d'un mensonge, qui est amplifié à chaque fois qu'il est raconté…et tout d'abord, le lecteur n'y croit vraiment, on se dit que ce n'est pas possible…parce qu'il ne s'agit pas d'un évènement qui a mal tourné, de tueries où on perd son sang-froid…non c'est un plan de « purification » comme dit Gloriasa, des meurtres non seulement planifiés en avance, mais en plus planifiés devant les victimes!


Bref, on voit que tout va bien, le génocide peut arriver tranquillement. Quand le plan a été exécuté, même si tout le monde n'y a pas vraiment pris part, personne n'a vraiment rien fait, personne n'a été vraiment puni et la seule tutsi dont le lecteur entend encore parler est retournée là où vivent ses bourreaux, afin d'avoir son diplôme… On ne comprend que trop bien que personne ne dira rien lorsque le génocide arrivera.

Et déjà, on voit comme les occidentaux vont réagir faire au génocide… Ils vont tourner le dos : ils sont faibles et on ne peut attendre d'aide de leur part…Ils qualifieront cela de “encore un massacre de sauvages entre des sauvages, on ne peut pas réagir, on préfère faire comme si on ne voyait pas”. C'est d'ailleurs ce que fait la Mère Supérieure, elle s'enferme dans son bureau et elle détourne le regard. Il en va de même pour les autres professeurs.


Fait intéressant (et qui n'a rien à voir avec le paragraphe au-dessus, mais je tenais à le dire) : Je ne savais pas que le Nil prenait sa source au Rwanda !

Le seul personnage que j'ai vraiment aimé dans ce livre, c'est Immaculée. Tout d'abord, je trouve son prénom incroyable (cela ne doit pas être facile tous les jours d'avoir un tel prénom, mais j'aime bien les prénoms qui sortent de l'ordinaire). de plus, elle est la fille qui est la plus belle de sa classe et pourtant –alors qu'elle devrait être populaire – elle est la seule qui se maintient à l'écart de tout. Et c'est la seule à vraiment essayer de sauver Virginia.


C'est sa raison qui fait que je l'aime bien. Elle dit que c'est son esprit de contradiction, qu'elle ne supportait pas de voir Gloriosa toujours décider de tout. Mais ce qu'elle ajoute ensuite montre bien que c'est faux. Elle a compris ce qui allait se passer. Elle a compris que les hommes peuvent se transformer en monstres et elle refuse d'y prendre part. Et donc, elle part vivre avec les gorilles et elle tourne le dos aux hommes et au destin que sa famille lui réservait. Elle ne va pas essayer de les combattre, par contre, elle refuse d'en faire partie. Et même si c'est plutôt égoïste comme point de vue, elle assume. J'aime beaucoup quand les personnages des romans assument ce qu'ils sont et ce qu'ils font.

J'ai beaucoup aimé quand une des élèves parlent de l'arrogance de l'occident qui pense avoir découvert l'Afrique et découvert les gorilles…comme si les gorilles et les rwandais ne vivaient pas ensemble depuis des siècles et des siècles !




—————————————–

Maintenant quand j'y pense, je suis incapable de dire que j'ai vraiment aimé cette lecture. Je l'ai trouvé très intéressante, cela m'a tenue en haleine jusqu'au bout, mais le thème m'a mise trop mal à l'aise. Certainement parce que je sais comment cela va finir.
Peut-être aussi parce que compte-tenu de son passé, l'auteur ne peut pas être très neutre et faire des tutsis les gentils est peut-être un peu trop simple.

J'ai lu un autre livre sur ce thème (que je conseille si on souhaite avoir des témoignages et comprendre mieux ce qui s'est passé…par contre, ce livre est très violent), “la saison des machettes” de Jean Hatzfeld qui m'a bien plus marqué. Il y rapporte les témoignages de tueurs en prison pour les actes commis durant le génocide.

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La photo d'un pays écartelé entre croyances ancestrales, ethnies qui s'entre-tuent, main mise du catholicisme, influence de l'islam, colonisation belge ...
Même au coeur de cette institution tenue par des soeurs, perchée à 2500 mètres d'altitude sur la crête Congo-Nil, destinée à propulser vers l'indépendance et le progrès des jeunes filles de bonne famille, s'infiltre la haine, le harcèlement, les contradictions.
Ces étudiantes ne sont pas véritablement censées s'émanciper à travers l'éducation et la connaissance, mais simplement acquérir, par le biais d'un diplôme, un surcroît de valeur monayable sous forme de dot.
La colère et le mépris qui opposent hutus et tutsis instillent, jusqu'entre ces murs, une hiérarchie, une domination et des humiliations incessantes.
Ni l'uniforme obligatoire et identique pour toutes, ni la complicité naturelle qui unit habituellement des pensionnaires ne parviennent à suspendre le diktat des origines.
Les enseignants détournent le regard et les responsables de l'école tentent de se convaincre qu'ils agissent (ou n'agissent pas plutôt) en nageant dans le sens du courant dans l'intérêt d'une certaine "sérénité" politique.
Dérangeant, déroutant, mais sans beaucoup d'émotions.
Les protagonistes de l'histoire ne sont pas très attachants;
A plutôt valeur de documentaire.


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Notre-Dame du Nihil

Attention: si comme moi, vous n'avez jeté qu'un oeil distrait à la 4ème de couverture, vous serez peut être surpris de découvrir que ce roman ne traite pas du génocide des Tutsis de 1994*, mais que l'action se déroule dans les années 70.

Ceci dit, la haine raciale qui allait atteindre son paroxysme lors du génocide puis des massacres qui l'ont suivi dans les pays voisins, affleurait déjà au Pays des Mille collines et il y avait là, de quoi nourrir un livre intéressant, comme peut l'être par exemple " le Pays aux mille collines : Ma vie au Rwanda " de Rosamond Halsey Carr.

Hélas, ce roman ci suinte d'un ennui profond durant près de 280 pages.

Il raconte la vie de collégiennes dans un établissement isolé, réservé aux filles de bonne famille. Les Hutus y sont majoritaires et tolèrent difficilement les quelques élèves Tutsi bénéficiant d'un faible quota.

L'idée d'un lieu miroir de la société rwandaise où le microcosme servirait de lieu d'étude de ce qui allait entraîner le pays dans l'horreur absolue, était a priori, une approche intéressante.

Hélas, l'histoire s'étire paresseusement, confuse, alourdie de références enquillées sans soin, avant de connaître une conclusion aussi hâtive qu'attendue sans surprise.

Quel crève-coeur que de lire un livre aussi faible là où s'offraient tant de possibilités.

Je respecte profondément l'histoire et les drames personnels de Scholastique Mukasonga et c'est bien le dernier livre que j'aurais imaginé ne pas aimer.

Mais c'est une immense déception.

* Il faut rappeler inlassablement qu'environ 800 000 personnes essentiellement "Tutsis" ont été massacrées en quelques mois, dans un pays dont le régime aux mains des "Hutus" était "protégé" par la France (situation évidemment plus complexe que ce que je peux en dire là)

Il faut aussi l'apprendre hélas, à ceux qui sont en charge de l'éducation de nos enfants. En décembre 2013, le corrigé d'un sujet de français envoyé par le Cned à des élèves de troisième a confondu les rôles des Hutus et des Tutsis dans le génocide rwandais....A la question "Est-il important de rappeler à la mémoire (sic) certains épisodes particulièrement noirs de l'histoire ?", le corrigé citait en exemple "le génocide des Hutus par les Tutsis au Rwanda".

Prochaine étape : le génocide des Turcs par les arméniens et la Shoah des Allemands par les Juifs ?
Il va devenir de plus en plus compliqué de prendre la défense du mammouth.
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J'attendais beaucoup de ce livre car les critiques étaient bonnes, le sujet également . Mais je ne suis pas Entrée ni dans l'histoire ni dans les personnages . Grosse déception
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Au Rwanda, un lycée de jeunes filles perché sur la crête Congo-Nil, à 2500 mètres d'altitude, près des sources du grand fleuve égyptien. les familles espèrent dans ce havre religieusement Notre-Dame du Nil, isolé, d'accès difficile, loin des tentations de la capitale, leurs filles parviennent vierges au mariage négocié pour elles dans l'intérêt du lignage. Les transgressions menacent au coeur de cette puissante et belle nature où par ailleurs un rigoureux quota "ethnique" limite à 10% le nombre des élèves tutsi. Sur le même sommet montagneux, dans une plantation à demi abandonnée, un "vieux Blanc" , peintre et anthropologue exentrique, assure que les tutsi descendent des pharaons noirs de Méroé. Avec passion, il peint à fresque les lycéennes dont les traits rappellent ceux de la déesse Isis et d'insoumises reines Candace scultées sur des stèles, au bord du Nil il y a trois millénaires. Non sans risques pour sa jeune vie, et pour bien d'autres filles du lycée. La déesse est intronisé dans le temple qu'il a bâti pour elle. le huis clos où doivent vivre ces lycéennes bientôt encerclées par les nervis du pouvoir hutu, les amitiés, les désirs et les haines que traversent ces vies en fleur, les luttes politiques, les complots, les incitations aux meurtres raciaux, les persécutions sournoises puis ouvertes, les rêves et les désillusions, les espoirs de survie, c'est, dans ce microcosme existentiel, un prélude exemplaire au génocide rwandais, fascinant de vérité, d'une écritures directe et sans faille.
Scholastique Mukasonga, réscapée du masacre tutsi, nous donne ici dans son premier roman où des jeunnes filles à mains nues tentent d'échapper à l'histoire monstrueuse qui a décimé sa propr famille.
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