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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Abandonner un chat?
Le père de Haruki Murakami a lui-même été abandonné dans son enfance. Comme le chat, mais moins rapidement que lui, il est revenu à la maison et ne l'a plus quittée. Alors qu'il est passionné par les études, il est contraint de faire la guerre et obligé de tuer.
Dans ce chaos, il compose des haïkus qui lui permettent de s'évader et d'échapper à la censure. Il y a eu de l'incompréhension entre le père et le fils mais si Haruki Murakami a écrit "Abandonner un chat- Souvenirs de mon père", c'est que son père a réussi à lui transmettre le meilleur de lui-même.
Le texte est court: cette discrétion de l'auteur ajoute de la valeur à ce livre précieux et sensible, illuminé par les belles illustrations d'Emiliano Ponzi.
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Abandonner un chat, mais quelle cruelle idée… heureusement, le chat en question a une particularité. 

Haruki Murakami dit "Je suis le fils ordinaire d'un homme ordinaire."

Pendant longtemps il a voulu écrire un texte construit sur Chiaki Murakami, son père, qui aimait tant composer des haïkus et la sérénité, et qui est devenu soldat malgré lui. Il a échappé plusieurs fois à la mort, dans le sens où le destin ne l'a pas envoyé dans les divisions auxquelles il était affectées pendant des moments de batailles sanglantes et desquelles presque aucun des soldats n'a réchappé.

Il fut aussi professeur de japonais et, étant frustré d'avoir dû emprunter une voie qu'il n'avait pas choisie, il buvait beaucoup et frappait ses élèves, avec les années son comportement s' est adoucit et ses élèves ont fini par l'apprécier. 

Père et fils n'ont pas eu de contact pendant une vingtaine d'années.

J'ai aimé que Murakami se livre ainsi et découvrir les magnifiques illustrations.
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après avoir décrit sa pratique de l'écriture dans Profession romancier (Belfond, 2019), Murakami continue avec « Abandonner un chat. Souvenirs de mon père »un beau livre superbement illustré par Ponzi, de se dévoiler par petites touches, montrant comment certains de ses souvenirs personnels ont alimenté sa bibliographie..
Eternel pressenti pour le prix Nobel de littérature, Murakami fait toujours le bonheur de ses très nombreux lecteurs francais..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Je suis le fils ordinaire d'un homme ordinaire nous dit Murakami et il y a dans ses gènes ce qu'a pu lui transmettre son père, issu de sa propre histoire, sans le vouloir. Je suis aussi le fruit du hasard : si l'histoire de mon père avait été autre, je ne serais pas né et devenu l'écrivain que je suis. Les relations entre un père et son fils ne sont pas toujours faciles, particulièrement lorsque les guerres que le père a connues ont laissé des traces indélébiles sur sa personnalité au point d'empêcher le père en question d'exprimer simplement ses émotions. C'est pour moi l'intérêt de ce texte très personnel que nous livre ici Haruki Murakami : une biographie romancée, un récit de ses souvenirs d'enfance, particulièrement avec ce père si discret, si pudique. Ce père, professeur de japonais dont l'occupation favorite était d'écrire des Haïkus mais qui, par les aléas de l'histoire, se retrouve sur le front de la guerre sino-japonaise d'abord, puis de la seconde guerre mondiale. Il aurait aimé vivre une vie plus sereine loin du cours violent de l'histoire mais il a dû, à deux reprises, enfiler une tenue militaire pour défendre son pays.
Ce fils, devenu écrivain, va essayer de ne pas décevoir ce père, de ne pas trahir ses espérances et réaliser qu'il porte en lui le poids de ce vécu qu'il essaie de reconstituer comme un puzzle car il ne sait que très peu de choses de son passé.
Mon propre père a connu la guerre d'Algérie et, de la même manière, il n'en parlait jamais. Les relations que nous avons entretenues ont pu en être affectées car, comme pour Murakami, l'expression des émotions s'en trouve altérée et cela se transmet de génération en génération. Autant dire que ce petit texte a produit un certain écho en moi.
Les illustrations très épurées viennent renforcer le propos et lui donner une forme de sérénité.
C'est un livre intimiste que je recommande.

Challenge multi-défis 2022.
Challenge Riquiqui 2022.
Lecture commune de février 2022 : les petits livres.

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Cette fois-ci c'est un texte court mais beaucoup plus intime que nous livre Murakami, puisqu'il y est question de son père.
A travers ce récit, l'auteur essaie de retracer une partie de l'histoire de son père et d'expliquer les raisons de la relation compliquée qu'il entretenait avec lui.

Tout commence avec des souvenirs de moments ordinaires, ceux qui finalement marquent, comme cette anecdote du chat qu'un jour ils ont abandonné sur une plage et qu'ils ont eu la surprise de retrouver à leur retour à la maison…
L'auteur s'interroge sur la succession d'évènements qui l'amènent à ce qu'il est aujourd'hui, à commencer par son père, qui, s'il n'avait pas bénéficié d'un heureux coup du destin, aurait très probablement été victime de la guerre avant même de se marier et de devenir père.
La réflexion se porte aussi sur les changements que la guerre peut opérer à jamais dans la vie des personnes l'ayant vécue et l'impact qu'elle peut avoir sur leurs proches.

Tout au long de ma lecture, j'ai eu ce sentiment de proximité, l'impression de m'être assise sur un banc, sous un arbre avec l'auteur et d'avoir écouté ses confidences.

Un texte intime, superbement illustré par Emiliano Pouzi qui ravira les fans de l'auteur.
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Ce court ouvrage autobiographique, comme l'est Première personne du singulier, nous relate les souvenirs de l'auteur sur son père.
Au fil d'un récit simple et dépouillé, il revient sur des relations parfois difficiles et essaie de comprendre son père à travers ce qu'il a vécu durant la seconde guerre mondiale.
Murakami se définit lui-même dans ce livre comme étant né de la guerre, puisque sa mère y perdit son premier fiancé et qu'elle fit la rencontre de celui qui allait devenir son père.
Un récit tout en simplicité qui pose la question de nos existences qui, en définitive, sont le fruit d'une suite de hasards et de rencontres.
Les illustrations sont particulièrement réussies et servent la plume de l'auteur, dont on attend le prochain roman avec impatience.
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Une parenthèse et quelques souvenirs de l'enfance …

Un petit livre, un constat, un regard d'adulte et retour sur la vie pas si simple du père, les règles de vie, ses choix.
C'est parsemé de magnifiques illustrations ou l'écriture déjà nous accompagne avec des scènes très colorées.
Un chat, des chats, les guerres, des erreurs administratives, un regard d'enfant, des parents enseignants et nous mêmes les lecteurs attachés et suspendues aux pensées de l'auteur, à ses souvenirs en toute simplicité sur la vie et la mort.

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Voyageant beaucoup au Japon actuellement( au travers mes lectures),il était presque logique que je continue sur ma lancée avec un petit dernier d'Haruki Murakami.
J'espérais reprendre les chemins de la sérénité, de la rêverie, mais un peu frustrée, je suis" restée sur ma faim".
En même temps ,parler de son père est pour Haruki Murakami un exercice difficile.
Depuis longtemps ,il envisageait raconter son père et c'est ce qu'il fait au travers ce court récit agrémenté de magnifiques illustrations( Très beau livre).
Il n'a pas assez approfondi,il le dit lui-même ,car cela lui prendrait trop de temps ,j'aurais aimé qu'il " aille plus loin".
Il s'est éloigné de ce père ,pendant 20 ans,pour se protéger et pour protéger sa famille,sans chercher à le contacter ,sauf à la fin de sa vie,lors de son hospitalisation.Et c'est par anecdotes ,par petites touches intimes,qu'il nous parle de son père, mais sans se livrer complètement. Je retrouve cette " hauteur" chez Haruki Murakami, ce style bien particulier où les pages de vie sont décrites de façon si légère, de façon presque détachée ,avec de la tendresse ,mais si ..... imperceptible,par pudeur aussi, je pense.
Une lecture pour moi un peu comme une ébauche ,non terminée. Je reviendrai vers ce romancier avec son dernier roman: Première personne du singulier.
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Dans ce court texte autobiographique, Haruki Murakami, le maître de l'onirisme à la japonaise, nous livre quelques souvenirs épars de son père, ainsi qu'une tentative de reconstitution de son histoire. L'auteur a mis de nombreuses années avant de parvenir à coucher sur le papier les fragments de ce récit familial dédié à l'évocation de ce qui creuse son empreinte, façonne l'identité et amoncelle sur les épaules le fardeau transgénérationnel. Il nous raconte cet homme qu'il a mal connu et dont il s'est éloigné avec les années, parce qu'une fracture culturelle se creuse, qu'une carrière d'écrivain et sa propre vie de famille se profilent. Les liens se distendent et tout ce qu'il reste en mémoire d'une existence partagée dans l'enfance, ce sont des « scènes parfaitement ordinaires de la vie de tous les jours », comme cette fois où son père et lui allèrent un jour à la plage afin d'abandonner un chat.

A partir de cette anecdote à l'issue surprenante, Murakami boucle avec l'histoire de son père qui fut lui-même abandonné enfant durant un temps par ses propres parents. L'auteur imagine ce que cette expérience traumatique a produit dans l'esprit de son père, puis comment la guerre est venue contrarier ses projets d'études, apportant au destin paternel des inflexions hasardeuses qui ont conduit à faire de lui l'homme qu'il devint, et notamment le père de Murakami. « Nous sommes tous le fruit du hasard, et tout ce qui a eu lieu dans ma vie et dans celle de mon père a été accidentel. Et pourtant, nous, les humains, ne vivons-nous pas en considérant comme la seule réalité possible ce qui n'est après tout que le simple fait du hasard ? »

La narration est sobre, même si certains passages énumérant dates, numéros de bataillons et de divisions militaires durant la guerre écornent un peu sa fluidité. Je n'ai pas été transporté par ce texte mais on peut apprécier la sincérité avec laquelle il a été écrit, ainsi que l'interrogation qu'il suscite sur les destins humains et les questions de transmission. Les illustrations d'Emiliano Ponzi proposent une ambiance nostalgique et un élégant travail sur la lumière, les couleurs et les perspectives.
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Un court texte qui commence lors de la tentative (avortée) d'abandonner un chat puis déroule, au fil des souvenirs, la vie du père de l'écrivain. Un récit superbement illustré qui se lit comme le souhait de comprendre un homme discret, secret, et une relation père-fils complexe à travers des éléments de la vie quotidienne : ”Je suis le fils ordinaire d'un homme ordinaire”.
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