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EAN : 9782754807289
112 pages
Futuropolis (07/03/2013)
3.86/5   62 notes
Résumé :
Quand tous les espoirs s'effondrent, autant tout recommencer à zéro. Pour Abel Merian, son nouveau départ dans la vie prend la forme d'un voyage en Italie à la rencontre d'une mystérieuse inconnue. Rascal et Thierry Murat signent un road-comics mélancolique, désabusé, aux effluves d'enfance, que ne renierait sans doute pas Wim Wenders...
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Le ciel bleu parcouru d'une envolée d'oiseaux... Des oiseaux qui seront les seuls à l'accueillir à sa sortie de prison. Abel Merian n'a qu'une hâte : se débarrasser de ses vieilles fringues pourries et de ce pauvre sac Tati. le premier magasin sur sa route et le voilà qui en ressort tout propre et tout neuf. Ses quelques économies dépensées ne l'inquiètent pas : il sait que son butin l'attend bien sagement au fond d'une vieille usine désaffectée. Mais, une fois sur place, il se rend compte que la ville a bien changé. Des projets immobiliers qui pullulent et l'usine désaffectée s'est transformée en centre d'art moderne et contemporain. Plus qu'à dire adieu à son butin coulé sous des tonnes de béton. Assis sur un banquette, perdu dans ses pensées, il est bientôt interrompu par les Variations Goldberg. Au bout du fil, une jeune femme, la propriétaire du portable, qui lui demande de bien vouloir le lui envoyer en Italie, là où elle se rend par avion. Et pourquoi ne pas le lui remettre en main propre...

Plus rien ne retient Abel. Personne pour l'accueillir à sa sortie de prison, un butin envolé. Alors, il va suivre son instinct et retrouver la jeune femme qui a oublié son portable au centre d'art. Ce voyage, aussi inattendu qu'impromptu, va l'emmener loin de chez lui. Dans cet album, l'on suit Abel, un homme taciturne, un brin désabusé et dont on sait finalement peu de choses. Un homme qui va s'accrocher aux premières lueurs de vie, notamment en la propriétaire du portable. La voix-off, omniprésente, envoûtante, nous plonge dans une ambiance très intimiste, tantôt nostalgique, tantôt poétique. Ce récit introspectif, ponctué de silences assourdissants, fait la part belle à l'humain, à la vie, aux rencontres qui tracent notre chemin. Rascal Graphiquement, le trait profondément encré, la mise en page sobre et les couleurs bichromiques et sombres de Thierry Murat sert parfaitement ce voyage émouvant.
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Il y a des jours, comme ça, où rien ne se passe comme on le souhaiterait, il y a des vents contraires, des vents mauvais …

« le ciel est par-dessus le toit
Si beau, si calme… »

Tel Verlaine, Abel Mérian, observait ce monde à travers une fenêtre flanquée de trois barreaux. Il regardait la vie défiler à grande vitesse. A sa sortie de prison, je suis rentrée dans sa tête et je ne l'ai plus lâché. Peu m'importe son passé, son délit, pour moi, Abel est un homme bien que j'ai envie de connaître, de comprendre, d'aider et d'aimer. Il a cette retenue, cette mélancolie que j'admire chez les hommes et pourtant c'est un volcan prêt à entrer en éruption.

Seul et sans illusion, il se débarrasse de ses vieilles guenilles et va dépenser sa solde pour ressembler à un homme ordinaire, mais quel bel homme ! Il a un but, qu'il attend depuis sept ans, sept longues années. Il se dirige vers une vieille usine désaffectée pour récupérer son butin et tirer un trait sur son passé. Mais le vieux bâtiment a fait place à un musée flambant neuf. Envolés ses projets, ses rêves, il est dans la merde jusqu'au cou.

Submergé par ses idées noires, les «variations de Goldberg» le ramènent soudain à la réalité par le biais de la sonnerie d'un portable oublié. Il décroche quand une douce et jolie voix lui demande de lui renvoyer le portable en Italie où elle est sur le point de se rendre. Abel, séduit, accepte mais va quelque peu fouiller dans le portable de cette inconnue et va s'immiscer dans ses textos, ses photos, son ex, ses copines, ses joies, ses peines, sa vie en somme.

Lui renvoyer son portable ? Mais pourquoi ne pas lui remettre en main propre en Italie ? Il vole une voiture, au hasard de sa route, et le voilà parti seul vers l'inconnu. Seul ? Pas vraiment. Son chemin va être jalonné de rencontres inattendues et de souvenirs de son enfance.

« -Qu'as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis qu'as-tu fais, toi que voilà,
De ta jeunesse ? »

Un road-movie sublime, l'introspection délicate, douce-amère d'un homme désabusé. le graphisme sur fond de couleurs automnales nous absorbe. Une tranche de vie, authentique, douloureuse, qui laisse des traces, car parfois la vie ne fait pas de cadeau.

Il y a des jours comme ça où rien ne se passe comme on le souhaiterait, il y a des vents contraires, des vents mauvais…

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Trait brut mais réaliste, presque photographique, très contrasté, en noir, accompagné de lavis pâles, assez neutres, à dominante bleu ou violet, le texte est dactylographié, cela donne un aspect usé, vieux et pauvre. Les cadrages, les angles de vue font très reportage, la beauté émane d'une certaine simplicité, d'une modestie dans le choix des images, rien de grandiloquent, au contraire, visions de câbles, de vieilles usine, personnages à moitié hors cadre... C'est en totale adéquation avec le récit : un homme sort de prison, il trouve un téléphone et décide de le renvoyer à sa propriétaire en Italie. S'en suit un voyage chargé de lenteur, de mélancolie, un voyage désabusé, à l'espoir bancal et fragile. Je me suis laissé embarquer dans ce road trip, avec un côté Thelma et Louise, mais en encore plus désabusé. Ce n'est pas très gai, pourtant j'ai aimé m'immiscer dans cette ambiance, dans cette torpeur, les personnages sont touchants, même le chien qui ne dit rien, l'émotion est au rendez-vous, l'espoir, non. A travers ce voyage, on visite l'état de notre société, un peu en ruine, usé et éteinte comme cet ex-taulard. On en ressort ému et troublé, juste ce qu'il faut. Au vent mauvais est un combat poétique entre la liberté et le désespoir. Superbe.
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Abel Mérian est-il un type bien ?... Un sale type ?
On s'en fout.
Il sort de prison aujourd'hui de la même façon qu'il y est entré, seul, désabusé, avec un drôle de ciel au-dessus de sa tête, un ciel voilé comme un mauvais présage, comme issu d'une mauvaise pellicule, d'un mauvais tirage, un tirage qui aurait trop de grain et trop de contraste. Un ciel où seuls les oiseaux semblent avoir leur place et l'immensité comme limite devant eux.
Abel porte la trentaine sympathique et n'a que quelques ambitions quant à ses nouvelles heures de vie en liberté ; remplacer ces vieux vêtements malodorants et récupérer l'argent qu'il avait mis de côté au fond d'une vieille usine désaffectée.
Pour les vêtements, c'est simple et rapide ; ses économies y passent presque intégralement mais au moins a-t-il l'impression de revivre. Reste à se rendre à l'usine ; comme des centaines de milliers de parisiens…
La gare, un train, le monde qui défile à grande vitesse, un homme, une jeune femme qui se maquille… le désir qui sommeille et la vie qui renaît doucement.
Oui, mais…

L'usine est encore debout, elle est même transfigurée !
Mais ses économies sont définitivement à l'abri sous l'épaisse dalle de béton du nouveau musée d'Art Moderne et Contemporain.
Assis sur une banquette de cuir lisse, sonné et tentant de retrouver à quel moment le fil lui a définitivement échappé, Mérian contemple un René Magritte qui le retient dans le passé jusqu'à ce que sonne un petit Nokia rose oublié par une belle inconnue.
- “ Che gioia sentirla, signor Mérian! Ho perso questo telefono e sono in aeroporto. Il mio aereo decolla in meno di quindici minuti. Saresti così gentile da inviarmelo per posta?”

Abel va faire le choix de lui remettre en main propre. Mais sans chargeur, le téléphone va se décharger lentement… digit après digit. Tout comme la vie qui sans recharge régulière d'amour ou de tendresse s'étiole lentement. Jour après jour.
Qui vaincra ?

Un road movie tendre et mélancolique sur fond de routes françaises et italiennes.
Le traitement du dessin est superbe.
La police de caractères rappelle fortement la typographie des machines à écrire, ce qui donne un côté narratif distant comme le ferait un légiste ou un enquêteur.
Une sacrée bonne trouvaille, même si, comme le dit Rimbaud, « La vie est la farce à mener par tous ».
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Au vent mauvais est un roman graphique de Thierry Murat (au dessin) et de Rascal (au scénario). Il relate l'histoire de Abel Merian qui sort tout juste de prison. Il décide, comme prévu, de récupérer son argent, caché dans une usine désaffectée. Mais, surprise à son arrivé, Abel découvre un musée d'art contemporain. Ses plans changent alors et plus encore lorsqu'un téléphone rose sonne : Abel décide alors de voyager jusqu'en Italie...

Au vent mauvais est un roman graphique qui transporte le lecteur dans un voyage philosophique, dans une quête d'identité qui fait réfléchir sur la vie après la prison. Abel Merian est un personnage assez attachant malgré son côté sombre... Son coup de foudre pour la jeune italienne-française est d'autant plus touchant. le dessin ainsi que le scénario s'imbriquent parfaitement et créent une ambiance tout à fait particulière. J'ai lu en parallèle de Au vent mauvais un autre roman de Thierry Muscat, Les larmes de l'assassin, qui suit la même atmosphère...

Pour moi, Au vent mauvais est un petit bijou de noirceur poétique sous les codes d'un road-movie autour de la vie...
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critiques presse (6)
BoDoi
25 avril 2013
L’ensemble manque d’épaisseur. Les situations et les sentiments ne sont qu’effleurés. Difficile de prendre fait et cause pour Abel, dont les motivations profondes ne sont pas expliquées.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDSelection
12 avril 2013
Ce qui marque, touche et impressionne d'abord ici, c'est la construction et la conduite du récit. L'écriture de Rascal est sèche, austère, mais également imagée, voire lumineuse. Les dessins de Thierry Murat s'attachent aux paysages comme aux corps...
Lire la critique sur le site : BDSelection
ActuaBD
02 avril 2013
Récit de fuite et de lutte contre le vide, un voyage sans but qui s’inscrit dans la tradition du roman noir. Un beau climat, un personnage mystérieux. Manque tout de même un petit quelque chose...
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BDGest
29 mars 2013
Rascal et Thierry Murat réalisent un road-movie fluide, à la mise en page sobre, voire austère, dont la simplicité n’a d’égal que la profondeur. Sur un scénario d’une linéarité toute autoroutière, Thierry Murat pose un graphisme épuré jusqu’à l’essentiel.
Lire la critique sur le site : BDGest
Auracan
21 mars 2013
C'est dans un road-movie d'un autre genre que les auteurs nous emmènent, en nous invitant à vivre au rythme de ce jeune taulard qui aspire à tourner la page de nombre d'années de galère pour une chimère italienne.
Lire la critique sur le site : Auracan
Actualitte
18 mars 2013
Construit presque entièrement en voix off, une voix dont on imagine le ton monocorde, ce récit est une lente introspection. [...] Les cases de l'album sont autant d'images arrêtées, banales et hypnotiques. Les couleurs ternes et uniformes...
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
J'avais envie de lignes d'horizon, de grands vents, de pluies chaudes, de nuits étoilées, d'océans, de ruisseaux, de vallons, de forêts, de déserts, de nuages tout entiers... J'avais besoin d'ailleurs. Avec l'idée de m'y égarer, surtout.
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« Je suis sorti comme j'étais entré. Mêmes fringues pourries sur le dos et sac Tati à la main. Juste plus léger, côté des illusions ».
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Y'avait personne pour m'accueillir à la sortie.
Me suis contenté du ciel immense et de la bande d'oiseaux qui virevoltaient par-dessus les toits en piaillant.
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Y’avait plus qu’à expédier le Nokia rose en recommandé, direction l’Italie. Dans l’immédiat, c’était la promesse tenue d’une grosse heure à poireauter. Me suis barré. J’aime pas attendre pour payer.
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La vie est la farce à mener par tous.
Arthur Rimbaud
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Videos de Thierry Murat (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Thierry Murat
En avril 2021, Thierry Murat vous propose un intrigant entretien avec un vampire. Jørgen Nyberg est un peintre célèbre de la deuxième moitié du XXIe siècle. Il a installé sa notoriété grandissante avec des peintures de scènes intimistes aux formats gigantesques. D'une modernité implacable, ses toiles ont la particularité d'être exécutées avec une technique très ancienne de la Renaissance italienne. Ses oeuvres font autant parler d'elles sur le Workin'glass, le réseau social dominant, que la volonté de l'artiste de ne jamais apparaître en public. Avant d'être Jørgen Nyberg, il fût l'une des figures marquantes du Cinquecento, Giacomo della Fenice. Malheureusement, il meurt à 46 ans, en 1531, en Toscane, mordu à mort dans une ruelle de Sienne. L'immortalité lui est offerte par son agresseur, un vampire et collectionneur d'art qu'il n'a jamais revu. Cinq siècles plus tard, il vit et travaille dans un immense loft au 153e étage d'une tour de Stockholm où il réside, la lumière de l'aube y étant plus confortable.
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