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Une histoire rugueuse et sensible servie par un dessin sombre et élégant
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Une adaptation forte et pudique du roman d'Anne-Laure Bondoux

On retrouve avec bonheur (!) Angel le tueur, dont Thierry Murat ne nous dévoile jamais le regard, la frêle silhouette de Paolo, orphelin désespéré qui s'attache malgré lui à l'assassin de ses parents et Luis, le poète idéaliste qui préférera suivre l'amour et la vie, quitte à ne pas tenir ses promesses.

Malgré d'inévitables ellipses, la bande dessinée conserve l'esprit du roman, en se focalisant particulièrement sur l'ambiguë relation entre Paolo et Angel.

Le dessin, quasi monochrome, traduit l'aridité de l'environnement du petit Paolo, tant géographique qu'affectif.

Une oeuvre bouleversante.

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Au bout du bout du monde, là où "la cote fait de la dentelle dans les eaux froides du Pacifique", une ferme s'accroche aux cailloux. Un bout de Patagonie, côté Chili. En ce début du XX° siècle, un garçonnet grandit sous les cieux qui débordent, sur la terre qui profite plus aux serpents qu'aux patates, entre deux parents qui l'ont fait sans y penser vraiment. Parfois un chercheur d'étoiles, un poète un peu fou ou un géologue quêteur trouvent refuge dans l'abri isolé. Ils ne restent jamais.
N'étaient les variations climatiques, les jours sont condamnés à ressembler aux jours. Pourtant, la routine dérape sur la lame d'un couteau. Un jour, un malfrat désireux de se faire oublier s'arrête là et tue une dernière fois. Il tue le père. Il tue la mère. N'a pas le mode d'emploi pour tuer un enfant. Paolo vivra donc. Paolo continuera à grandir aux côtés de l'assassin de ses parents.

Ce roman graphique est tout simplement beau. Dans de grandes vignettes sépia, gris bleuté, ou couleur de terre, l'enfant et le truand se dévisagent. L'un s'humanise. L'autre prend vie. Les lignes narratives soulignent le graphisme élégant, le complètent en douceur. Et les rares dialogues, riches de silence, barrent à peine le crayon noir de Thierry Murat.
C'est beau. Ah! Je vous l'ai déjà dit. Je continue donc.

Plein de retenue, le récit se construit autour de Paolo. Jamais manichéen, il s'inscrit dans l'âpreté des lieux. Pour l'enfant qui a poussé comme une herbe, le jour de sa naissance est le jour où Angel est arrivé. "Je ne me souviens de rien avant ce jour". Une façon de parler dans ce lieu où ne poussent bien que les nuages et les pierres. Sous un monticule de terre reposent deux corps.: Paolo n'oublie pas.
Cette histoire élaborée à grands coups de non-dits ne psychologise pas, ne larmoie jamais. Les émotions percent avec parcimonie. Sur la terre de Patagonie, l'homme n'est jamais tout à fait noir, tout à fait gris. Pas plus Paolo que Angel ou que Luis, celui qui échappa au couteau d'Angel, celui venu là pour s'enraciner. Ici, l'homme est homme.

Thierry Murat a évité moult écueils. J'ai marché avec ravissement tout du long. C'est beau, beau, beau. Je ne me risquerai pas à lire le roman de Anne-Laure Bondoux. D'évidence, il serait trop bavard.
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N'ayant pas lu le roman de Anne Laure Bondoux, j'ai pourtant énormément apprécié cette adaptation Bd qui m'a séduite par son graphisme. Les traits sont souvent tranchants, parfois doux, les couleurs retranscrivent bien l'idée que je me fais de ce coin de Chili, désolé et isolé. Quand à l'histoire, elle est poignante.
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A lire une bd par jour, on tombe forcément sur une pépite. Celle là sort du tamis Futurpolis, inspirée d'un roman d'Anne-Laure Bondoux (vite se le trouver), et merveilleusement réinterprétée par Thierry Murat : "Les larmes de l'assassin".
L'histoire se déroule au fin fond du Chili, là où se dresse à peine une cabane tous les cent kilomètres, où la nature demeure hostile, où "même les pierres semblent souffrir". Un enfant y grandit pourtant, Paolo, peut-être 5-6 ans. Ses parents vivotent dans une ferme, avec quelques bestioles et un jardin misérable. Parfois un étranger passe, c'est toujours un évènement, mais la vie triste et monotone reprend dès qu'il s'en repart.
Un jour débarque Angel Allegria, c'est un assassin en cavale, las de fuir. D'entrée il tue les parents de Paolo. Quant au petit garçon, il décide de l'épargner, qui pourrait-il aller avertir? et qui sait, il peut être utile pour cuisiner? Un jour passe, puis deux, les jours se transforment en semaines, en mois, une routine s'établit, cette nouvelle vie sans violence et tentation plaît à Angel, et Paolo l'a adopté. Mais la tranquillité même au bout du monde n'est point éternelle. Un jour arrive un étranger, c'est Luis Secunda, un fils de bonne famille fuyant la richesse familiale, se cherchant encore un but en faisant le tour du monde, et le sud du Chili lui semble idéal. Angel tout d'abord jaloux finit par l'accepter, Luis va apprendre à lire à Paolo et la vie poursuit son son cours au gré des rafales de vent et des pluies glaciales. Mais peu à peu, les bêtes meurent, le jardin aussi et à moins d'aller en ville chercher de nouvelles bestioles grâce à l'argent de Luis, c'est la famine assurée. Ils partent donc tous les trois à Punta Arenas, c'est un périple d'une centaine de kilomètres, mais un retour vers la civilisation ne ramène-t-il pas les vieux démons?
L'histoire du petit Paolo est des plus touchantes, qui pourrait résister à ce môme triste et solitaire, prêt à s'attacher au premier venu sans poser de question, débrouillard et futé, si perdu dans cette nature aussi sauvage que belle? Quant aux planches de T. Murat, elles illustrent l'histoire avec sobriété, le trait est épuré, les couleurs monochromes, le découpage varié, adapté au contexte, un petit bijou d'album.
Lien : http://lapetitesteph.blogspo..
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Un petit garçon vit avec ses parents dans une petite maison isolée au sud extrême du Chili : "Ici, personne n'arrivait par hasard. Car ici, c'était le bout du monde."

Un jour, Angel Allegria arrive dans cette petite maison avec l'intention de rester pour fuir le reste du monde. C'est "un truand, un escroc, un assassin", c'est un homme dur et insensible. Il tue les parents de Paolo et se sert de lui pour les enterrer...

Ils vivent ensemble, dans une relation entre peur, incompréhension, distance et pourtant une certaine forme d'entente se met en place... Quand un jour, Luis, un voyageur solitaire vient s'installer avec eux, une vie à trois se met en place jusqu'à ce qu'ils soient obligés d'aller en ville tous les trois.

Cette bande dessinée est un coup de coeur. Je n'en dis pas plus sur l'histoire car ce qui est le plus important à mon avis, c'est l'ambiance, les sentiments, parfois contradictoires, les relations humaines. C'est très subtil et émouvant. C'est une histoire forte, triste et belle.

Le coup de coeur est aussi pour le dessin et la mise en page. Des cases de tailles différentes, une police d'écriture qui rappelle une vielle machine à écrire... Sur des fonds effet papier kraft, des couleurs chaudes ou sombres qui fait un peu sépia, des dessins noirs, crayonés, très artistiques. Certaines pages rappellent des vieux portraits en noir et blanc.
Lien : http://ennalit.canalblog.com..
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Au bout du monde, les terres arides et le climat hostile de la Patagonie. Un gangster fait irruption dans une famille. Bientôt il ne reste plus que l'enfant et l'assassin. Ils s'apprivoisent, des liens père-fils se créent.

Album emprunté plusieurs fois, je n'avais jamais eu envie de l'ouvrir jusqu'alors. A cause du noir qui occupe plus des trois quarts de la couverture ? Peu de couleurs dans les pages, l'ensemble est froid, à l'instar de l'environnement, du récit. Chaque planche est néanmoins colorée de superbes camaïeux, le trait est à l'encre noire, évoquant par moments des pochoirs. L'histoire est belle, émouvante, soulignant l'importance des liens affectifs pour un enfant, que le personnage référent soit "respectable" ou pas...

Il me reste désormais à découvrir le roman jeunesse éponyme d'Anne-Laure Bondoux, dont Thierry Murat dit s'être "librement inspiré".

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Paolo est un petit garçon qui vit avec ses parents dans une ferme isolée, au fin fond du Chili. C'est l'autre bout du monde, il n'y a rien aux alentours... Un jour, Angel, un homme violent, un bandit meurtrier, arrive à la ferme et tue les parents de Paolo. Il a pourtant un brin de conscience et décide de garder Paolo en vie. Angel devient le nouveau "père" de Paolo... Adaptation en BD du roman de Anne Laure Bondoux. le roman est une petite perle de la littérature jeunesse (ado), la BD est une adaptation réussie. Style graphique sobre qui sert bien la justesse du roman, un ton mystérieux, une belle histoire de sentiments d'amour et de haine bien mis en image. Très belle BD, aux éditions Futuropolis.
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Cette bande dessinée raconte l'histoire peu banale d'un enfant élevé par un meurtrier. Elle ne laisse pas indifférent mais le ton détaché du récit dérange et permet difficilement de comprendre les réactions de l'enfant. Peu emballé par le graphisme et par l'histoire, pour les raisons précitées, j'ai cependant apprécié cet album.

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Nous sommes à l'extrême sud du Chili, dans une zone à moitié désertique uniquement fréquentée par de rares géologues. C'est dans ce quasi isolement que grandit Paolo en compagnie de ses parents. Un jour, un homme survient. Et tue ses parents pour s'approprier le refuge et se cacher de la police. L'enfant est épargné et doit désormais partager son quotidien avec Angel, l'assassin. le temps fait son oeuvre et finit par rapprocher les 2 hommes en silence.

Paolo est un garçon assez mutique qui parle peu. Son enfance ne semble pas totalement épanouie, ni remplie d'amour. L'arrivée d'Angel et la disparition de ses parents n'entament pas beaucoup son silence. Son émotion est assez peu palpable et donne presque une impression d'indifférence. Pourtant, peu à peu, au contact de l'assassin, Paolo reprend vie. Tout comme Angel qui s'humanise au contact du jeune garçon.
Puis c'est Luis, un étranger un peu vagabond qui va atterrir à leur cabane. Echappant au couteau d'Angel, il va partager leur vie. Bientôt la faim les oblige à retourner en ville, à Punta-Arenas. Où le passé ne manquera pas de rattraper Angel.

"Les larmes de l'assassin" est tout d'abord un roman d'Anne-Laure Bondoux. C'est Thierry Murat qui signe ici l'adaptation BD. le dessinateur construit son récit à partir de Paolo qui est le narrateur de l'histoire. Tout en retenue et en silence, il est constitué de vastes planches découpées le plus souvent en 3 cases laissant ainsi la part belle au décor et aux personnages. Les dialogues sont rares et ne prennent pas place dans un phylactère. La narration, elle, prend place sous chaque vignette. Les couleurs se font ternes et assez neutres, majoritairement en ocre, accentuant ainsi l'effet désertique des paysages. Murat s'arrête longuement sur les paysages dont il rend avec brio l'âpreté et la difficulté qu'il y a à vivre dans cet environnement.
Mais finalement, l'album s'avère riche en émotion. La relation entre Paolo et l'assassin de ses parents évolue vers un attachement qui devient indispensable à chacun.

"Je ne t'abandonnerai jamais. J'imagine que je devais être la seule personne au monde à qui il pouvait dire des mots aussi improbables que "toujours" ou "jamais"."

Angel, malgré sa violence intrinsèque, atteste de gestes affectueux : il s'inquiète de sa disparition, lui ramène un bébé renard, ... le jeune garçon découvre, de son côté, la conscience d'exister aux yeux de quelqu'un, tout assassin soit-il.

"- C'est quoi le jour de ta naissance, essaye de te souvenir...
- C'est le jour où tu es arrivé ici. Je ne me souviens de rien avant ce jour."

Car leurs rapports restent malgré tout ambigus. Paolo n'oublie pas qu'Angel est un tueur. Et c'est tout l'art de l'auteur de suggérer cette ambivalence.
Aussi n'attendez pas ici un album trépidant : il s'agit d'un récit contemplatif où tout se tient dans l'ambiance et les non-dits.
Les larmes de l'assassin est finalement un très bel album à la fois noir et poétique qui remuera le lecteur pour la charge émotionnelle qu'il contient et le portera par son dessin très évocateur.

A découvrir absolument !
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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