Après "Mort au couvent", le premier tome de la série de polars historiques intitulée "les Mystères de Soeur Juana" de l'auteur mexicain
Oscar de Muriel, "Sang d'encre" est le deuxième opus mettant en scène les enquêtes de Soeur Juana Inés de la Cruz au couvent de San Jeronimo qui n'est pas de tout repos. Je remercie les éditions @pressesdelacite et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de le découvrir avec grand plaisir.
L'astronome génial Don Carlos Siguenza y Gongora a disparu soudainement du jour au lendemain, ne laissant derrière lui que son sombrero ensanglanté dans la cour du palais royal. Est-ce à cause de cette comète maléfique, surgie du ciel en 1689, qui a causé une terreur sans nom dans les Amériques ? Ou bien à cause de ces manuscrits très controversés que cet érudit était enfin parvenu à faire publier, remettant en cause la prophétie sur les comètes ?
Soeur Juana, aidée de la novice Soeur Elena et de sa fidèle servante indienne Matea, comptent bien faire toute la lumière sur cette étrange disparition, quitte à s'attirer les foudres du puissant Archevêque Aguiar. L'affaire s'avère d'autant plus inquiétante que le frère d'Alina, Demian, parti à la recherche de son ami Don Carlos, demeure, lui aussi, introuvable... Décidément la vie cléricale ne manque pas de piquant à San Jeronimo !
J'avais beaucoup aimé le premier tome de cette série de romans historiques mêlant habilement faits réels et fictifs, et ce deuxième opus est tout aussi réussi. Les faits réels donnent de la vraisemblance et de la crédibilité à l'intrigue, ce qui permet de s'instruire tout en se distrayant.
Le ton humoristique, la plume fluide et le style vivant de l'auteur rendent la lecture très agréable. Malgré quelques longueurs au début, le suspense est bien présent à partir du dernier tiers jusqu'au dénouement. le rythme va crescendo au fil des pages dévoilant peu à peu les énigmes à résoudre par les religieuses afin de découvrir la vérité.
La structure narrative alterne entre les points de vues des trois protagonistes : la poétesse Soeur Juana, l'herboriste Soeur Elena et la servante indienne Matea. Cette dernière joue un plus grand rôle en tant que messagère dans ce tome, alors que le premier était plus centré sur l'arrivée de Soeur Elena au couvent.
Je conseille ce roman à celles et ceux qui s'intéressent à la culture mexicaine dans les années 1690 où se mêlent les superstitions religieuses aux connaissances scientifiques limitées de l'époque. J'ai hâte de découvrir le tome 3 !