La colline empoisonnée est un récit en deux parties.
Dans la première, nous sommes au Cambodge et nous suivons un jeune garçon qui commence son apprentissage de moine bouddhiste. L'enseignement se fait avec difficulté. Peu assidu, il préfère dormir et rêvasser, observer les papillons plutôt que de se recueillir et de prier. Un jour, il rencontre une jeune fille qui se passionne aussi pour les papillons avec un camarade de classe, qu'il croisera aussi sur sa route plus loin.
Dans la seconde partie, c'est en France que nous retrouvons un jeune garçon qui vit avec sa mère souvent absente et son grand frère qui le tyrannise un peu, dans une cité plutôt tristounette. Son quotidien se partage entre l'école et son meilleur copain, Moussa. Il sympathise avec une nouvelle élève, réfugiée cambodgienne. Un soir, assommé par une chute, son esprit s'égare au Cambodge, mélangeant les souvenirs racontés par la jeune réfugiée et des rêves dans lesquels on reconnait une continuité avec la première partie. A son réveil, la jeune fille a disparu et semble n'avoir jamais été présente...
Ces deux récits si différents sont bien sûr intimement liés. Vous découvrirez à la lecture de la deuxième partie plusieurs éléments qui vous renverront à la première. La jeune fille semble être la même et l'on retrouve la même attirance pour les papillons. le Cambodge y est également évoqué : l'origine de la jeune fille qui évoquera son souvenir des moines de son pays d'autrefois ; un poste de télévision qui citera de manière furtive l'arrivée des Khmers rouges au pouvoir.
Pourtant, je dois dire que je n'ai pas compris du tout le sens du lien entre ces personnages : rêve, réalité, réincarnation. Aucune clé ne sera donné à l'issue du récit. du coup, je n'ai pas compris où voulait en venir l'auteur. Je ne sais pas du tout ce qu'il a voulu faire passer dans cet album...
Je m'attendais à une évocation plus forte de l'histoire du Cambodge qui n'est jamais arrivé, ses bouleversements et les répercutions dramatiques sur le quotidien.
Seuls sont mis en avant la richesse du paysage et les rêveries poétiques des personnages.
Le graphisme est par ailleurs plutôt agréable, les couleurs chaudes (comme les robes oranges des moines, les plantes, les papillons, par exemple) égayent avec bonheur les planches et retranscrivent bien l'atmosphère que l'on peut imaginer pour ce pays asiatique.
Soit mais ça ne fait pas du tout...
Au final, il ne se passe pas grand chose et ça en devient un peu long au bout de ces 350 pages lorsqu'on ne comprend pas quel en est le but.
Bref, avis mitigé sur ce bel album que j'étais certaine d'apprécier.
Si quelqu'un est capable de me donner la clé de cet album, j'en serais ravie !
Pour l'anecdocte, quel sens donner au titre me direz-vous ?
Et bien sachez que colline empoisonnée est la traduction de Tuol Sleng. Il s'agit d'une ancienne école de Phnom Penh, transformée par les khmers rouges en lieu de détention et de torture, plus connu sous le nom de S-21... C'est tout de suite beaucoup moins poétique ! Dommage que l'auteur n'est pas plus exploité l'histoire.
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