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EAN : 9782842612429
424 pages
Le Serpent à plumes (30/11/2000)
3.6/5   15 notes
Résumé :
Le Printemps de la liberté est le récit d'une nouvelle génération africaine.
A l'image de son héroïne, Wonouplet, cette génération aspire à se relever et à réclamer ses droits légitimes. Rencontré au hasard d'un voyage, entre la ville et le village, Wonouplet aimera avec passion Pessa, l'opposant politique, fou de poésie et de jazz. Par lui, elle prendra conscience de ses forces et osera à son tour affronter l'injustice et le pouvoir des hommes. Ce roman de l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Wonouplet, jeune étudiante en anglais, appartient à une nouvelle génération de femmes africaines. Elle aspire tout naturellement à plus de libertés, de choix et d'actions. Loin d'être une douce utopie, ses aspirations ne semblent guider que par l'obtention simple de droits purement légitimes, dont le plus grand : celui de choisir son homme et de l'aimer sans subir les pressions masculines et sociales d'un monde africain dont les traditions misogynes sont encore trop lourdement ancrées dans les esprits des anciens et surtout des profiteurs.

De retour chez elle, pendant les vacances scolaires, elle croise dans un taxi brousse, un homme au regard taciturne et à la barbe hypnotisante, Pessa, poète et passionné de jazz. D'ailleurs ne serait-ce pas une de ses oeuvres, considérée comme subversive par le pouvoir en place, qui circule clandestinement dans les chambres du campus universitaire ? Une passion va lentement naître de cette rencontre, et l'univers de Wonouplet va basculer vers un activisme de plus en plus engagé.

« le printemps de la liberté » sera le roman destiné aux amoureux de l'Afrique, à celles et ceux qui veulent plonger dans les pistes rouges de latérite, qui veulent voyager en dehors des sentiers battus de l'Afrique noire, loin des grands hôtels 5 étoiles destinés aux touristes ou aux nombreuses maitresses des gouvernants et autres potentats du pouvoir. le roman se veut engagé et dénonce sèchement la corruption (oups lapsus de mon clavier), je voulais dire les erreurs malencontreuses de gestion (c'est ainsi qu'est appelée la chose dans ce pays). Sous l'histoire d'amour qui au fil des pages va unir nos deux protagonistes Pessa et Wonouplet, le roman deviendra le parfait manifeste d'une jeunesse en devenir. La poésie, le jazz et la liberté se rencontrent pour refaire ce monde imparfait qu'ont créé les puissants despotes et leurs sbires à leurs gloires éphémères. le message est clair : la jeunesse a trop souffert de ces oppresseurs qui les « gouvernent » et les méprisent. Il est temps de relever fièrement la tête et d'arrêter tout compris avec ceux qui détruisent à petits feux leur si beau pays, pur joyau naturel qui doit, tout en conservant certaines de ses traditions ancestrales, poursuivre la marche en avant d'un avenir libre, pour le bien de la patrie et de l'humanité.

[...]
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Le printemps de la liberté est un roman de Camara Nangala.
Ce dernier est considéré comme un écrivain prolixe .Il est
aussi poète et auteur de nouvelles .
Dans ce récit il s 'agit d 'une jeune étudiante en anglais,Wonouplet. Elle fait la rencontre dans la maison de ses parents d 'un homme Pesa .Sur le coup elle tombe amoureuse de lui : c 'est le coup de foudre ! Une forte relation s 'établit entre eux . Avec lui qui est un poète progressiste , elle apprend la musique , le jazz , la poésie et le combat pour la dignité et les droits de la femme car elle veut mener une vie de femme autonome libérée de toutes les entraves .
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Le printemps de la liberté donne à voir une Côté d'Ivoire corrompue dans les mains de "demi-dieux" despotes écrasant toute velléité de liberté d'esprit et de corps (en particulier pour les femmes bien sûr) dans laquelle se débattent et s'aiment une jeune étudiante naïve et déterminée et un poète subversif.
C'est un roman dans un ton assez lyrique, avec des mots de langue soutenue (stipendié et thuriféraires) et quelques proverbes africains, de vieilles guimbardes surchargées sur des routes difficiles, des viols, des musiques noires, des poèmes et des harangues. Les personnages semblent plus là pour illustrer le propos politique que pour faire vibrer l'imaginaire du lecteur, c'est mon bémol quand au plaisir de lecture mais c'est un choix de l'auteur tout à fait justifiable et bien mené : l'auteur glisse dans la bouche de ses personnages " On fait grief au roman africain d'être trop réaliste, de se détacher insuffisamment du réel. Comment dés lors concilier engagement et imaginaire ? C'est un faux procès. [...] Tout artiste demeure fondamentalement ancré dans le réel. Sous certaines latitudes le roman garde une certaine essence ludique parce que les libre penseurs de ces cieux ont déjà conquis les libertés fondamentales, ont fait chuter nombre de pyramides et pris bien des bastilles."
Il y a quelques répétitions mais aussi de très belles pages.
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Wonouplet part en vacances, dans l'une de ces 404 familiales aux trois rangées de sièges , l'un de ces taxis de brousse  mille fois réparés, et toujours surchargés de bagages sur le toit et de voyageurs. le chauffeur ,un gros lard, a même demandé aux passagers de pousser la guimbarde afin qu'elle démarre. Dans une autre lecture j'avais appris qu'on les appelait "Byebye l'Europe".
Oui, il en faut du courage pour tenter un tel voyage, pour affronter l'état des routes, la chaleur, et la promiscuité sur les trois rangées de sièges. Dans sa tête tournent en boucle ses dernières journées. Comme les résultats scolaires de Wonouplet n'étaient pas bons, le professeur a proposé de lui donner des cours particuliers à l'école.. Et comme elle a bien travaillé à l'école, il lui donnera un billet de 1000 francs. Et lui proposera que dorénavant elle apprenne chez lui. Il pourra mieux l'aider...Comme il n'est pas encore là, elle visite l'appartement en désordre et crasseux, et voit les revues porno sous le lit...Là, elle était devenue femme, elle était encore jeune fille....Non ! elle ne l'a pas voulu ....contrairement à ses camarades, elle ne saignait pas encore...et ne comprenait pas pourquoi!
Dans ce taxi, elle ne peut détacher son regard d'un homme barbu ....par inattention, il lui ferme la porte sur la main... c'est le début d'une vraie rencontre avec quelqu'un qui changera sa vie. Plus tard il lui dira qu'il se nomme Pessa...
Elle découvrira un auteur, passionné de musique, un homme qui l'attirera. Un homme engagé aux idées fortes, un homme en rage contre cette Afrique, contre ces inégalités, contre "ces tenants du système qui se vautrent dans la folie des grandeurs pendant que la majorité silencieuse croupit dans la misère".
J'ai été attirée par ces deux personnages principaux ..ils m'ont fait voyager.
J'ai découvert un auteur trop méconnu, en rage, un auteur qui a envie de faire bouger les choses, de faire connaître au lecteur, la condition des femmes, la pauvreté et l'indigence, la faim, la police et l'armée, les trafics d'influence...une certaine Afrique.
"Donnez au premier fou, rencontré au coin de la rue, les forces de l'ordre, les forces armées et le budget d'un pays, et vous en faites un génie politique sous les tropiques ! Tel citoyen émet-il quelque réserve au sujet de la conduite des affaires de l'État ? Il  lui concède avec mépris quelques prébendes pour l'aider à étouffer sa conscience. Tel autre citoyen tient-il un discours qui va à l'encontre des intérêts du fou génial et refuse de prostituer sa conscience pour des raisons bassement matérielles ? Il le fait passer de vie à trépas, sans autre forme de procès, fort du soutien de ceux qui ont mis à sa disposition le peuple, les forces de l'ordre, les forces armées et le budget de l'État."
Donnez-vous le temps de découvrir, vous aussi, cet auteur, qui coup de poing après coup de coup de poing, vous ébranlera.
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Wonouplet tombe éperdument amoureuse de l'énigmatique Pesa. A ses côtés, elle apprend à se battre contre l'injustice. Elle apprend à ne pas accepter que le pouvoir de quelques nantis maintienne tout un peuple dans l'oppression.

C'est un livre tout en nuance. On y pleure avec le Jazz, on y rêve avec les mots, on se bat avec les étudiants.

Certaines harangues sont un peu longues, mais sinon, je me suis tout de suite sentie vibrer avec cette jeune fille qui apprend à se connaître et à se révolter. Toutes les barrières culturelles sont tombées et je me sui sentie dans sa peau.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Un air musical – qui convie au recueillement – flotte au salon. Les haut-parleurs distillent les morceaux choisis de Louis Armstrong. Pessa invite Wonouplet à s’installer en face de lui. Sans plus lui accorder la moindre attention, il s’enferme dans une attitude de concentration quasi mystique. Il écoute de toutes ses fibres, de tout son être.
Wonouplet a souvent entendu les titres d’anthologie de celui que les mordus du jazz appellent avec affection et déférence le pape Louis Ier. Mais, jamais elle n’a été autant pénétrée, autant chavirée par sa puissance d’évocation du martyre de ses frères de race noire. Le calme et le silence des lieux, le petit côté mystérieux de la maison, l’attitude recueillie de Pessa sont autant de facteurs qui contribuent à caresser sa fibre essentielle, à flatter généreusement son âme, à la plonger dans une sorte de nirvana.
Et comme des gouttes de cristal pur, tombent les premières notes de Nobody knows the trouble I’ve seen. Un fluide étrange et mielleux envahit Wonouplet. Elle est prise de part en part par cette musique extraordinaire avec laquelle elle fait corps. Et toutes ses fibres participent de la même vibration qui insuffle un baume merveilleux dans les profondeurs les plus intimes, les plus insondables, de son âme. Elle est foudroyée. Littéralement.
Pessa lève sur elle un regard embué de larmes. Le fleuve de l’émotion entre en crue en elle. Pessa ne dit pas un mot mais ils se sont compris. La magie des notes de musique, la voix de Louis Armstrong, imposante et savoureuse, l’évocation de la plus grande tragédie de l’humanité ont opéré en lui une métamorphose plurielle.
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La voix rocailleuse de John Lee Hooker monte des confins des mouroirs pour nègres qui firent jadis la fortune du Sud profond des États-Unis. Au milieu des décombres de voitures accablées par l’insulte du temps, elle chante l’amour et l’espérance. Elle rallume la flamme de l’espoir. L’espoir d’une aube nouvelle. L’aube tant attendue. Les doigts rugueux de John Lee Hooker courant sur les cordes de sa guitare sèche – dans la pure tradition des antiques chanteurs de blues, ces vagabonds de l’amour – font vibrer les carcasses calcinées des automobiles qui jonchent le vieux sud.
Dès l’aube de sa vie, l’univers du virtuose de la guitare qu’est John Lee Hooker – comme celui de nombre de ses frères nègres de ce pays qui se targue d’incarner la liberté – fut bâti de misère, de privations, de coups de fouet, de coups de pied au cul, de pendaisons, d’assassinats, de survie tragique au quotidien. Sa guitare – acquise au prix de tant de sacrifices – lui a offert la voix royale de l’élévation sublime ainsi qu’à ses frères qui chantent et dansent leur saoul pour oublier, pour conjurer le mauvais sort, pour déjouer les machinations démoniaques du Blue Devil. De là, l’élan fantastique du blues.
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La voix traînante de John Lee Hooker semble repousser obstinément le flux ravageur du désespoir, de la mort lente. Chaque chanson est une opportunité de jeter dans le combat pour la vie toute sa dévotion, tout son dévolu, comme si l’apocalypse était pour l’instant d’après. Cette voix a quelque chose d’obstiné, de résolu, d’absolu ; quelque chose de renversant, de bouleversant ; quelque chose qui prend d’assaut, et le corps, et l’esprit, et qui les pétrit rythmiquement dans le spleen. Elle exprime la misère, la souffrance, l’humiliation, la solitude de l’homme d’ébène qui endure la plus tragique destinée de tous les temps.
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Ah, Sonny Boy Williamson ! Quel souffle prodigieux dans ce petit corps d’ébène ! Son harmonica pousse sa longue, très longue complainte ; tantôt craintive, douce, caressante, veloutée ; tantôt capricieuse, chevrotante, nerveuse, survoltée. Et qui s’échappe par étirements successifs comme un envol d’aigles royaux. Il chante : Don’t lose your eyes, let your conscience be your guide, I dont know why, I never do wrong, Stop crying. C’est la douceur du blues authentique quand apparait dans le ciel des plantations de tabac, de coton et de cannes à sucre le Blue Devil. L’élan de l’espoir et de l’amour au cœur de la tragédie de l’esclavage.
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Tu as arraché à la kora de mon corps
De splendides accords
Tu as planté dans les jardins de mon corps
Un merveilleux décors
Tu as exhumé des profondeurs de mon corps
De fabuleux trésors
Tu as donné au fleuve endormi de mon corps
Un nouvel essor
Tu as foulé le sable tiède de mon corps
Réveillé les vagues de mon corps
Tu as dormi dans le lit de mon corps
Ensemencé le limon de mon corps.
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