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René Corpel (Traducteur)Jean-Luc Coatalem (Préfacier, etc.)
EAN : 9782710331322
352 pages
La Table ronde (25/05/2009)
4.36/5   114 notes
Résumé :
Souvarof...
un îlot de huit cents mètres de long sur trois cents mètres de large, jeté dans le Pacifique-Sud, à l'écart de toute terre habitée. C'est sur ce caillou de corail que Tom Neale jette son dévolu. Marin sur les lignes de commerce qui sillonnent le Pacifique et l'océan Indien, puis employé en Nouvelle-Zélande, en Polynésie et aux Hébrides, ce bourlingueur a plus de cinquante ans quand il réalise son vieux rêve : s'établir sur une île déserte.
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Robinson des mers du Sud/ An Island to Oneself (1966)
Six ans sur une île déserte
Tom Neale
récit
traduit de l'anglais par René Corpel, 1982
préface de Jean-Luc Coatalem
La Table Ronde, 2009, 348p


Tom Neale partage ses souvenirs et le plaisir de son expérience. Il a lu L'île du désir de Robert Dean Frisbie, qu'il a rencontré et qui lui a dit : Souvarov est le plus beau lieu du monde, et personne n'a vraiment vécu s'il n'a vécu là-bas. Profitant d'un bateau qui exceptionnellement passe non loin de l'île, il s'installe à Souvarof, une des îles Cook, de très petites dimensions, et plus précisément à Anchorage, au large des îles Samoa, à l'écart de toute route maritime, et à plus de deux cents mille de l'être humain le plus proche. Il est néo-zélandais, a cinquante ans. Il est en pleine forme. Il est le prototype de l'homme à tout faire, il a servi sur différents bateaux, et fuit son métier de boutiquier et la civilisation. Premier acte de liberté, il se débarrasse de son short et enfile un bout de paréo comme cache-sexe.
Anchorage est un caillou de corail, avec des cocotiers, des pandanus, des tamanu, et des papayers, et de nombreuses frégates qui sont les tyrans de la nature. Très vite, Neale , qui a consolidé sa cabane avec des haubans,s'installe dans une routine de travail. Levé au chant du coq, il paresse un moment et savoure la chance qu'il a d'aborder une journée qui ne lui apportera que de la joie. le manque de fourneau lui coûte beaucoup, mais il palliera cet inconvénient. Il coule des jours très heureux, et a parfois le sentiment qu'une beauté si parfaite doit être partagée. le soir, il boit le thé dans son fauteuil sur la plage et assiste au coucher du soleil. Dans son lit, avant de s'endormir, il lit Conrad, Huxley. Il a beaucoup de boulot : il doit pêcher pour les chats, qui lui sont une compagnie nécessaire, diverses réparations sont à faire, il lui faut cultiver son jardin. Il reconstruit la jetée qui lui a paru déplorable quand des gens sont venus sur l'île. Cela faisait dix mois qu'il n'avait vu personne. Cette reconstruction est comme le paiement d'une dette pour une vie si pleine, et aussi il y entre un peu d'orgueil car jusque-là, il a réussi tout ce qu'il a entrepris. Elle exige des efforts titanesques qui l'épuisent. L'énergie l'a quitté. Il est obligé de faire de longues siestes. Il se dit qu'il manque de viande, il est saturé de poissons et n'aime pas le poulet (il élève des poules sur son île) Il déprime, son besoin de viande tourne à l'obsession, auquel s'ajoute le besoin de tabac. Il rêve même de manger le canard suavage qui est apparu de lui-même sur l'île et qu'il a eu tant de mal à apprivoiser. de peur de lui tordre le cou, il ne lui donne plus à manger dans sa main. Désorienté, le canard disparaît. Il maigrit. Il se sent seul.
Cependant il trouve une tortue. Enfin de la viande, c'est le bonheur.
L'ouragan survient, qui brise sa jetée.
Un jour, alors qu'il est au mieux de sa forme, son dos se coince. Crise aiguë d'arthrite. Il se pose des questions concernant sa survie. Il est sauvé de façon inespérée par deux jeunes gens aventuriers qui mouillent à Anchorage. Il ne part pas avec eux, car il a besoin de temps pour quitter son île, car pour lui, vivre sur l'île n'est pas une aventure, mais un mode de vie.
Six ans plus tard, il y retournera avec plus de nourriture, de meilleurs outils. Il y vit bien sans jamais se sentir seul, et en ayant pris conscience qu'il n'a pas à travailler comme un forcené, mais qu'il doit savourer le temps, ce à quoi justement convie l'île. Un jour, il accueille des naufragés avec qui il vivra deux longs mois en bonne intelligence malgré le désarroi que constitue pour ses hôtes cette façon de vivre.
Il quittera l'île deux mois après le départ des naufragés parce que des pêcheurs de perles viennent troubler la sérénité de l'île.
C'est un livre très intéressant à lire : l'expérience est passionnante, et Tom Neale, qui a le sens de l'amitié, qui s'apostrophe en s'appelant par son nom, est une personne attachante. Oui, Tom, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ces pages.
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L'aventure vécue par Tom Neale sur l'île de Souvarof est un beau témoignage de réalisation d'un rêve, celui de la solitude et de la quiétude sur une petite île déserte du Pacifique, loin de l'agitation, des contraintes et des tracas de la civilisation. L'auteur, conscient des dangers encourus, a globalement fait face et a su se construire une existence heureuse, même si, parfois, la solitude a pu lui peser quelque peu.

Tom Neale explique en détails l'organisation et les conditions de sa vie à Souvarof. Ses relations avec quelques animaux et son travail acharné pour embellir son habitat constituent son quotidien. Quelques rencontres émaillent le récit et quelques aventures plus ou moins dangereuses viennent également l'enrichir.

Il manque cependant une véritable construction littéraire et un style que Tom ne recherche d'ailleurs pas, se limitant à narrer une succession d'événements qui peuvent lasser à la longue par leur caractère répétitif. Il s'en rend compte en rédigeant le compte-rendu de son deuxième séjour en un texte beaucoup plus bref mais qui m'a semblé plus riche.

Cet homme est parvenu à vivre sa vie selon ses choix, dans un cadre idyllique, affrontant des difficultés indéniables, quelquefois au péril de sa vie, et, à ce titre, il suscite admiration et respect.
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L'ile Semble bien mal porter son nom étant donné qu'on Peut y vivre en pagne et y déguster noix de coco. Je trouvais que Souvarof sonnait plus Grand Nord que Pacifique.
Tom Neal au gré des petits boulots et rencontres finit par avoir une première opportunité de suivre son idéal de vie. Malgré les écueils auxquels il doit se confronter ou s'adapter, il ne renoncera pas et y retournera une seconde et dernière fois.
Il ne s'agit pas d'un défi, il n'y a rien à gagné en cas de survie, ni d'équipier, juste lui. Oui il est possible de vivre au rythme de la nature, avec un minimum de productions industrielles. Ça fonctionne pour Tom Neal, au prix d'un travail acharné .
Mais ne vous y trompez pas ce ńest pas un doux-dingue , il a les deux pieds bien arimés sur la terre ferme. Si vous avez aimé Into the Wild pour l'expérience, vous aimerez probablement ce Robinson du 20eme siècle.
Pour ma part, si j'ai aimé lire ce récit extraordinaire, l'expérience ne me tente pas du tout, même au soleil!
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Au début des années 50, Tom Neale, un néo-zélandais presque cinquantenaire, se met en tête de vivre seul sur un atoll des îles Cook du Nord, Suwarrow. L’îlot sur lequel il s'installe (Anchorage) est minuscule. Il le traverse en quelques minutes (moins d'un demi kilomètre carré). Quelques cocotiers, surnagent au milieu d'un grand lagon parsemé de récifs, à l'écart de toute route maritime puisqu'il faut des semaines de navigation pour l'atteindre.
Le récit de deux de ses séjours tient le lecteur en haleine, moins pour les rares événements qui se produisent (visites inopinées, naufrage) que pour la description minutieuse des travaux et de jours, placés sous le auspices des bricoleurs de génie et du facteur Cheval.
Petit prince de son atoll, il lui faut d'abord en prendre possession par un meurtre rituel : le massacre des cochons sauvages qui dévorent ses cultures. Le pacifique Robinson doit se transformer en guerrier sauvage et cruel. Ainsi se fondent les sociétés politiques, selon René Girard, le porc tenant ici lieu de bouc !
Dès lors, la vie sur l’île est calme et tranquille, dans un mélange d'improvisations maladroites et de ténacité héroïque : ses travaux d'endiguement, menés sans relâche pendant six mois sont détruit par le premier cyclone. Mais Sisyphe est heureux, malgré la monotonie des menus, les fièvres récurrentes et le redoutable mal de dos. Il reviendra trois fois dans son paradis et y passera, au total, seize années.
Parmi les robinsonnades, celle de Tom Neale (An island to oneself - 1966) est déjà devenue « culte ». Bernard Moitessier a rencontré le solitaire plusieurs fois et a suivi son exemple en s'installant quelque temps -mais en famille- sur Ahe, un atoll polynésien. Tom Neale a fait rêver des générations : « avec ses mains, sa conscience et son courage, avec sa peine magique et sa machette magique, avec sa sueur et son amour, un homme avait participé à la création du monde… » écrit lyriquement Moitessier. Beaucoup de navigateurs font désormais pieusement étape dans son atoll.
La réalité n'est sans doute pas aussi idyllique que ce qu'en dit le récit, d'ailleurs écrit par un journaliste- écrivain (Noel Barber) sur les seuls deux premiers séjours (1er séjour :1952 - 1954; 2ème séjour : 1960 - 1963). Neale était un touche-à-tout bon-à-rien, probablement un peu misanthrope, qui ne supportait plus de faire le magasinier-remplaçant après avoir été apprenti meccano dans la marine de guerre néo-zélandaise. Pour être plus édifiant, son récit laisse de côté sa vie personnelle. Il ne dit pas qu'après son premier séjour il s'est marié à Sarah Haua en 1956, qu'il a eu deux enfants (Arthur and Stella). Sa fille Stella racontera qu'il a abandonné femme et enfants pour repartir seul sur son île…
« Quand la légende dépasse la réalité, on imprime la légende... ». C'est le cancer qui est finalement venu à bout de Liberty Tom, interrompant son troisième et dernier séjour (1967-1977). Il est mort loin de son atoll, quelques mois après son retour à Rarotonga. Il avait à 75 ans.
Lien : http://diacritiques.blogspot..
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Tom Neale, Robinson volontaire !
C'est le témoignage d'un homme né en 1903, et qui, dans les années 50, après avoir bourlingué dans le Pacifique, choisit de s'exiler et partir vivre seul sur un motu, à 385 km de la première île habitée.
Son témoignage raconte ses deux séjours d'octobre 52 à juin 54, et d'avril 60 à décembre 63 (Ce livre lui permettra de financer son troisième et dernier séjour en 1967, qui durera 10 ans).

Tom Neale est clairement un anticonformiste.
Son aventure est tellement extraordinaire, qu'elle a inspirée le film Seul au monde, avec Tom Hanks. Même si notre héros n'est pas naufragé, et qu'il a méticuleusement préparé son séjour.
Loin d'être un tire-au-flanc, la vie solitaire sur son îlot est très organisée, et active : beaucoup de travail physique avec bien sûr la pêche, la cueillette, le ramassage du bois mais aussi la construction de différents fours, d'un potager, d'un poulailler...

Je mets les 5 étoiles pour la qualité du récit, loin d'être ennuyeux. J'ai retrouvé avec plaisir la description de la vie et des paysages polynésiens, de la faune et la flore. de plus, l'auteur n'est pas du tout moralisateur quand à la société qu'il a fui, il ne donne aucune leçon et c'est très appréciable.

J'ai donc rêvé en lisant ces pages, de calme, de tranquillité, d'être seule à décider de mes journées et ne m'occuper que de moi (vous sentez la mère de famille désespérée ??). Mais une fois le livre fermé, de nombreuses questions subsistent.
Je ne peux m'empêcher de penser à sa femme et ses enfants, qu'il a littéralement abandonnés pour vivre son rêve. A ses parents, morts sans qu'il soit présent. A tous ses amis, sans nouvelles. Aux autorités, qui ont du dépêcher un navire pour vérifier la véracité de la rumeur de sa mort (et un navire, ça ne s'envoie pas comme ça. Cela veut dire entre autres choses que chaque marin à bord a du quitter ses proches pendant de longues semaines, juste pour lui).
Vivre son rêve, c'est beau, mais cela peut être très égoïste.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Parfois je me prenais à regarder ma mère assise tranquillement dans son fauteuil préféré et je me disais : "Est-ce possible que pendant toutes ces années passées à découvrir le monde elle soit restée assise là tous les soirs, apparemment heureuse ?"
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Se trouver tout à fait seul vous rend extrêmement conscient de tout ce qui peut vous arriver, quand vous êtes réduit à l'impuissance.
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Un livre intéressant à lire le soir en me mettant au lit fait mon bonheur.
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Tom Neale, Souvarof est le lieu le plus beau du monde, et personne n'a vraiment vécu s'il n'a vécu là-bas.
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Le mauvais temps m'apporterait mon premier congé !
Paraîtra-t-il ridicule d'attendre des vacances sur une île déserte ? Croyez-moi, je m'étais tellement consacré à ma tâche que j'avais même pris du retard dans mon programme de lecture.
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