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EAN : 9782910946289
224 pages
Ego comme X (02/12/2002)
3.8/5   20 notes
Résumé :
D'un séjour au Pays Basque à un déménagement, d'un nouveau groupe d'amis à l'autre, l'année 1996 s'égrène jusqu'à la parution tant attendue du premier tome de Journal. Un bonheur qui s'accompagne de malentendus appelant de nombreuses mises au point. Malgré les doutes et la solitude toujours présente, Fabrice respire et aspire plus que jamais à "raconter sa vie pour faire de la bande dessinée".
Que lire après Journal, tome 4 : Les Riches Heures - Août 1995 - juillet 1996Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Fabrice Neaud poursuit son entreprise de journal autobiographique dans ce quatrième tome couvrant les années 1995-1996, ce qui va nous donner l'occasion, dans une mise en abyme, d'assister à la rédaction du premier tome. ● Les avis que j'ai lus sur Babelio font état d'un album moins triste et moins égocentré que les précédents. Il est vrai que dans ce tome Fabrice Neaud apparaît plus sociable (cf. par exemple p. 82 où on le voit s'ouvrir aux relations sociales en s'admonestant lui-même), moins irritable, un peu moins paranoïaque, moins obnubilé par les hommes. ● Mais la contrepartie c'est qu'il nous abreuve dès le début de pensées philosophiques extrêmement indigestes, parfois incompréhensibles, parfois aussi incohérentes les unes avec les autres. Ainsi il fustige à la fois le gauchisme et le « néolibéralisme », par exemple. le début est en outre d'un lyrisme incantatoire et pompeux qui reviendra régulièrement dans l'album ; c'est très pesant. ● Evidemment, il sera facile pour l'auteur de contrer l'objection, car il ne cesse de dire que le refus de la « prise de tête » est un des travers de l'époque. Ce n'est pas une raison, à mon avis, de faire compliqué quand on peut faire simple. Il semble avoir des noeuds dans la tête et la moindre idée, la plus simple, prend avec lui des proportions philosophiques immenses et surtout inutiles qui lassent le lecteur. Par plaisir, il intellectualise et complexifie tout. ● J'ai trouvé piquant qu'il fasse dire à sa voix off : « Ne pas regarder le passé » (p. 18)… alors que toute son entreprise est un regard tourné vers le passé… ● Une remarque intéressante : « L'art n'a jamais eu pour vocation d'être démocratique. » (p. 64) ● J'aime sa critique du tout-relatif culturel p. 148 : « Plus de différence entre Céline Dion et Oppenheimer […] la connaissance a ses degrés, […] le goût et les idées en ont aussi… » (même s'il se trompe pour Newton, ou du moins n'est pas scientifiquement juste). ● J'aime aussi ce qu'il dit de son « regard prédateur ». ● Il y a chez Fabrice Neaud une droiture, une inflexibilité morale, une recherche d'absolu, qui malgré tout ne peuvent pas ne pas toucher le lecteur. ● Mais ce que j'aime par-dessus tout chez cet auteur ce sont ses dessins, somptueux. Avec une superbe économie de moyens, ses dessins de paysages ou ses portraits laissent sans voix. Je me suis très souvent arrêté sur une vignette pour en contempler tous les aspects, tous les détails, m'extasiant sur ce qu'il arrive à faire. C'est vraiment magnifique, quel talent !
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Accompagner Fabrice Néaud dans ces quatre tomes autobiographiques aurait été une lecture passionnante, riche et troublante. Il se livre sans fard, sans pudeur, avec une sincérité absolue, c'est parfois un peu dérangeant, pas tant pour le sujet de l'homosexualité que pour ses travers égocentriques, c'est un peu moins le cas dans ce quatrième volet, où il se resociabilise et où il revient sur les raisons, l'éthique, le réalisme du procédé de l'autobiographie. Il pose la question du pourquoi de cet exercice, et j'en viens à me poser la question de pourquoi cette lecture est si addictive. Les réponses ne sont pas évidentes, mais toujours est-il qu'elle nous fait cogiter, nous triturer les méninges, nous mettre face à nous-même dans notre rapport à la lecture, face à l'image, celle de son dessin, de son trait, de ce qu'elle représente, de ce qu'elle nous cache, du mensonge, de la vérité. Ces quatre tomes qui totalisent 850 pages d'un dessin travaillé au trait, en noir et blanc, souvent minutieux, méticuleux, raffiné et juste, s'imposent comme un livre total, qui ne parle en fait que de la vie, de rapport aux autres, de la création artistique, de sa raison d'être. Ce n'est pas une démonstration ou une oeuvre philosophique, c'est simplement une vie avec ses doutes, ses errements, ses ratés, ses interrogations.
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C'est parce que je ne sais pas quand sera réédité "Journal 4" de Fabrice Neaud par les éditions Delcourt comme elles viennent de le faire pour les 3 précédents, mais aussi parce que je n'aime pas attendre, que j'ai choisi de le lire dans sa première parution. Ce Journal, dernier en date, relate la période d'août 1995 à juillet 1996.

Avant tout, je tiens à souligner les belles photographies du Pays Basque, dessinées par l'auteur au début de l'ouvrage. Il y a très peu de texte, mais pas nécessaire de toute façon, les "photos" se suffisant à elles-mêmes. Une région de coeur pour l'auteur et ça se ressent.

Dans le "Journal 3", nous avions quitté un Fabrice incompris, seul, malheureux, en colère. Nous le voyons ici renouer peu à peu avec sa vie sociale, s'ouvrir à de nouvelles relations. Et maintenant qu'on le voit se sentir de mieux en mieux, c'est un autre Fabrice que l'on découvre.

Moins centré sur sa vie affective, cet album est davantage concentré sur sa vie professionnelle. Il prépare le premier tome de son Journal, s'en suivent tout un tas de questions sur l'éthique, la pudeur, le droit à l'image. Il y a aussi la joyeuse équipe du Poney Club, et celle du 'Nard à l'Orange.

Moins colérique, plus ouvert aux autres, Fabrice est toujours aussi réfléchi dans ses mots, ses questionnements, ses ressentis. Et même s'il a encore quelques "coups de gueule", il est en revanche moins cru, moins brutal. On le sent plus posé, plus à l'aise. Je l'ai même découvert plein d'humour, certains de ses mots sont extrêmement bien choisis, rendant certaines situations très drôles. le passage sur la peinture par numéros par exemple est hilarant !

Dans l'ensemble, j'ai apprécié ces 4 volumes. Les 1 et 3 dérangent un peu, mais Fabrice se livre toujours avec une honnêteté déconcertante, sans tabou. À la fois brutal et bien pensant, son récit autobiographique saisit et percute son lecteur.
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J'ai lu ce quatrième volume avec bien moins d'enthousiasme que les trois précédents qui m'avaient passionné
Tout d'abord, il ne se passe pas grand-chose dans la vie du narrateur, occupé à la mise en forme du premier volume du journal. Une partie importante de l'oeuvre est donc dévolue à une réflexion sur la création, sur le rôle de l'art, et l'articulation entre la dimension autobiographique propre au journal et la volonté de faire une oeuvre qui vaille par elle-même. L'ennui, c'est que cela répète souvent ce qui a déjà été développé dans les précédents tomes – mais ce ressassement est aussi la caractéristique d'un journal.
Sur le fond, Neaud développe une vision assez mallarméenne du livre, de l'art : on ne discute pas de l'art, les oeuvres discutent entre elles. En parallèle, il met en scène plusieurs situations de discussions faussées, dans la famille ou sur les oeuvres d'art, notamment les planches assez drôles consacrées à une interview dans les studios de la radio locale. C'est donc une vision exigeante de l'art, qui n'est pas vraiment originale, mais qui va à l'encontre des attentes du public en demande de témoignage et d'anecdotes, et qui est rendue plus complexe, voire paradoxale, en raison de la dimension autobiographique de son propre travail.
Sur la forme, on a parfois l'impression de lire plutôt des pensées illustrées, souvent loin de toute dimension narrative, même si Neaud développe un jeu subtil d'échos internes ainsi qu'une réflexion très intéressante sur les moyens propres de la bande dessinée.

Reste la qualité exceptionnelle du dessin. Les nombreux paysages qui ouvrent et concluent le tome sont à couper le souffle. Cette réussite plastique affirme impérieusement le projet de l'auteur : ce journal est une oeuvre d'art.
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Le journal de Fabrice Neaud fait partie des incontournables de la BD autobiographique. L'auteur, malheureusement controversé pour sa vérité brute, réalise une fresque ambitieuse d'une honnêteté absolue.

Les couvertures des quatre journaux ne font clairement pas envie et ne rendent pas hommage au sublime dessin de Fabrice Neaud. Poétique, lyrique, il transcende la photographie. Les visages sont particulièrement réussis, ils transmettent une palette d'émotion et nous donnent l'impression d'être en face des protagonistes.

L'auteur analyse, fouille, prend acte. Parfois impudique, il rend le lecteur voyeur. L'amour à sens unique et la douleur qu'il engendre, les fantasmes, la solitude, la difficulté de se faire accepter en tant qu'homosexuel et auteur. La recherche d'identité, le manque d'argent, la relation à soi et aux autres, la violence extérieure et intérieure, celle qui ronge et qui freine.

Le sentiment amoureux est retranscrit avec brio et précision. de la drague la plus glauque à l'amour le plus pur. Sans aucun manichéisme, Fabrice Neaud est parfois insupportable et la plupart du temps extrêmement attachant. Terriblement humain. Sa force est de ne faire aucune concession dans la transmission de son journal cathartique.

Un chant d'amour, triste, beau et généreux. Fabrice Neaud donne tout avec une immense sincérité.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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critiques presse (2)
BDGest
07 novembre 2022
Il ne faut pas non plus négliger l'excellence graphique de Neaud, qui travaille la lumière avec brio, et alterne les styles, même si le réalisme quasiment photographique se taille la part du lion. Pourtant, il s'offre des incursions réussies dans la caricature ou l'humour qui rappelle que l'auteur est franchement doué et que son grand œuvre n'a pas usurpé sa réputation de classique des temps modernes.
Lire la critique sur le site : BDGest
Bedeo
07 octobre 2022
Dernier tome de cette réédition, ce Journal parle des heures plus lumineuses, – même si elles restent en clair-obscur – d’un homme et de toute sa complexité.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Nous sommes des calques d'où nous venons et des buvards d'où nous sommes. Il est difficile de nous en affranchir. Très peu d'actes, et surtout de pensées, sont les fruits d'une authentique liberté. C'est d'ailleurs le projet de toute une vie.
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Imiter la nature ? Mais l'Art n'a jamais eu cette ambition. Et ceux qui le croient, en affirmant ne rien comprendre à l'abstraction, ne comprennent pas davantage Manet, Van Gogh, Vélasquez, Goya ou la "Période Bleue" de Picasso.
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— Encore une fois, on n'est sans doute pas responsable de la tête qu'on a, mais on l'est de celle que l'on fait !
[...]
— C'est JUSTEMENT ÇA que je trouve NUL, que nos rencontres soient déterminées par la seule tête que nous faisons, avant même celle que nous avons ! Ce qui serait tout aussi NUL !
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Encore une fois, la beauté est dans l’œil de celui qui regarde et les œuvres sont belles… l’impudeur, ce n’est donc pas parler de sexe ou de sentiments. C’est la relever comme telle quand ils s’exposent dans une œuvre. 
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Videos de Fabrice Neaud (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Fabrice Neaud
L'amour, la création, l'homophobie, la précarité, dans la France au tournant du millénaire. le Dernier Sergent fait suite à Journal et structure "Esthétique des Brutes", le colossal projet autobiographique de l'auteur. Tandis que Fabrice termine le tome 3 de Journal, une certaine reconnaissance de son travail lui fait rencontrer artistes et intellectuels qui structurent son émancipation politique. Mais n'est-elle pas encore pour certains privilégiés ? Les slogans progressistes cosmétiques peuvent-ils augmenter le territoire concret des rencontres entre hommes quand celui-ci a toujours la même surface au sol ?
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