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Citations sur Suite française (245)

Malgré la fatigue, la faim, l'inquiétude, Maurice Michaud ne se sentait pas trop malheureux. Il avait une tournure d'esprit singulière, il n'attachait pas beaucoup d'importance à lui-même; il n'était pas à ses propres yeux cette créature rare et irremplaçable que chaque homme voit lorsqu'il pense à lui-même.
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Des jeunes gens et des femmes s'interpellaient d'une voiture à une autre, et parfois riaient gaiement! Mais une tache sombre glissait sur le ciel scintillant d'étoiles, tous devenaient attentifs, les rires cessaient. ce n'était pas à proprement parler de l'inquiétude mais une étrange tristesse qui n'avait plus rien d'humain car elle ne comportait ni vaillance ni espérance, ainsi les bêtes attendent la mort. Ainsi le poisson pris dans les mailles du filet voit passer et repasser l'ombre du pêcheur.
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Il ( *un écrivain) haïssait la guerre, elle menaçait bien plus que sa vie ou son bien-être ; elle détruisait à chaque instant l'univers de la fiction , le seul où il se sentit heureux, comme le son d'une trompette discordante et tertible qui faisait crouler les fragiles murailles de cristal élevées avec tant de peine entre lui et le monde extérieur.

( p.53 / Folio 2023- dépot légal dans cette collection en 2006)
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Préface

Denise avait sauvé le précieux cahier.Elle n'osait pas l'ouvrir, le voir lui suffisait.Une fois,elle essaya pourtant de prendre connaissance de son contenu, mais ce fut trop douloureux.Les années passèrent.
Elle prit la décision avec sa soeur Elisabeth ,devenue directrice littéraire sous le nom d'Élisabeth Gille, de confier la dernière oeuvre de sa mère à l'Institut de l' Édition Contemporaine, afin de la sauver.(...)
Quand Denise Epstein confia le manuscrit
De la " Suite française " au conservateur de l'IMEC, elle ressentit une grande douleur.Elle ne doutait pas de la valeur de la dernière oeuvre de sa mère, mais elle ne la fit pas lire à un éditeur, car Elizabeth Gille, sa soeur, déjà gravement malade, était en train d'écrire " Le Mirador ", une magnifique biographie imaginaire de celle qu'elle n'avait pas eu le temps de connaître, elle n'avait que cinq ans quand les nazis l'assassinèrent.

Myriam Anissimov
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Que c'est triste ! dit la vicomtesse. Nous sommes bien éprouvés, ajouta-t-elle.
Elle disait "nous" à cause de ce sentiment de pudeur qui nous fait, vis-à-vis d'un malheureux feindre des maux semblables aux siens (mais l'égoïsme déforme si naïvement nos meilleures intentions que nous disons en toute innocence à un tuberculeux au denier degré : "je vous plains, je sais ce que c'est, j'ai un rhume dont je n'arrive as à me débarrasser depuis trois semaines").
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Corbin avait de grandes capacités bancaires et, en somme, lui et le comte s'entendaient assez bien. Ils étaient tous deux fort intelligents et comprenaient qu'ils étaient utiles l'un à l'autre ; cela finissait par créer une sorte d'amitié à base de cordial mépris, comme certaines liqueurs âcres et amères qui, lorsqu'elles sont mélangées, ont une saveur agréable.
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Pas un aveu, pas un baiser, le silence ... puis des conversations fiévreuses et passionnées où ils parlaient de leurs pays respectifs, de leurs familles, de musique, de livres ... L'étrange bonheur qu'ils éprouvaient ... une hâte d'amant qui est déjà un don, le premier, le don de l'âme avant celui du corps.
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Au fond, elle connaissait très peu les pensées de Benoît, songea-t-elle, quoiqu'elle eût été élevée à ses côtés. Benoît était taciturne et revêtu comme d'une triple armure de pudeur, masculine, paysanne et française.
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Tout, autour de lui, s'accomplissait d'une manière discrète, ouatée, convenable. Il n'y avait plus de femmes accouchant dans un fossé, plus d'enfants perdus, plus de ponts qui retombaient en gerbes de feu comme des fusées, pulvérisant les maisons voisines, éclatant sous leur charge de mélinite mal calculée. On fermait une fenêtre pour qu'il ne sentît pas les courants d'air, on ouvrait les portes devant lui, il sentait d'épais tapis sous ses pieds.
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Mon Dieu! Que me fait ce pays! Puisqu' il me rejette, considérons-le froidement, regardons-le perdre son honneur et sa vie.
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