Les vivants et les morts

À Francfort, une vieille dame qui promène son chien est abattue par un sniper. Un crime de hasard, imprévisible? Mais lorsqu'une autre femme est assassinée dans sa cuisine, on doit chercher ce que les victimes pourraient bien avoir en commun, à part le fait d'être des citoyennes exemplaires.

Peu à peu, les enquêteurs remontent fil et découvrent une histoire de vengeance en rapport avec une transplantation cardiaque* survenue dix ans plus tôt. Mais le meurtrier continue de terroriser la population et l'équipe de policiers gênée dans ses recherches par un analyste suffisant (on le surnomme le petit Napoléon!).

Un polar allemand qui expose des états d'âmes, avec des policiers qui vivent pour leur métier, avec des criminels ambitieux que rien n'arrête et avec des familles dévastées par la mort d'un proche.

*Pour un tout autre son de cloche sur la procédure de transplantations d'organes et l'attitude des équipes soignantes, il faut lire aussi « Réparer les vivants » de Maylis de Kerangal.

Ce roman policier qui se déroule en Allemagne est le cinquième d'une série, mais si, comme moi, vous n'avez pas lu les précédents, cela n'a aucune importance, le récit est tout à fait compréhensible et les personnages sont suffisamment décrits psychologiquement pour qu'on s'attache rapidement à eux. Les inspecteurs de police sont les personnages principaux de cette histoire, surtout Pia Kirchhoff, qui vient juste de se marier et doit partir en voyage de noce, et son chef Oliver von Bodenstein.
Tout commence par le meurtre d'une femme âgée, qui promenait son chien dans un parc et est abattue d'une balle dans la tête.
Une seconde femme va elle aussi être assassinée de la même façon quelques jours plus tard, mais cette fois-ci, cette dernière se trouvait dans sa propre cuisine au moment des faits.

L'enquête policière va se dérouler pendant les fêtes de fin d'année, avec son lot de mauvais temps, de collègues en congés ou en arrêt maladie, de témoins difficiles à contacter pour cause de départ en vacances…bref, l'enquête ne va pas être simple.
A cela vient s'ajouter l'aide d'un soit - disant expert qui sait tout mieux que tout le monde et qui se permet de critiquer tout un chacun.
Les personnages nous deviennent très rapidement familiers et le thème principal de l'intrigue m'a beaucoup plu, car il nous permet de nous familiariser avec le don d'organes, les procédures entreprises dans ce cas et la gestion des familles dans le deuil.

4 ème volet des enquêtes du duo formé par Pia et Oliver avec en toile de fond un tueur sniper qui sévit dans la ville et qui fait des victimes au hasard ?
Des personnages que j'ai retrouvés avec plaisir, leurs vies privées évoluent.
J'ai découvert par hasard cet auteure allemande de polar par le biais de son premier roman au titre accrocheur Blanche Neige doit mourir et depuis je suis ses parutions et je ne suis pas déçue.
Une nouvelle enquête avec plusieurs fausses pistes, des rebondissements bien pensés, une fois le livre ouvert j'ai eu du mal à le lâcher.
Un bon polar, une vengeance sombre et inquiétante sur les dérives possibles du don d'organes.

Les vivants et les morts est un polar ambitieux, d'une grande richesse thématique et avec suffisamment de fausses pistes pour s'y égarer, au moins pour un temps. Nele Neuhaus aurait pu aisément se délester de quelques personnages, histoire de nous faciliter la tâche, mais on s'y retrouve quand même, avec un peu d'attention. le livre varie les approches : l'enquête du côté des policiers, qui est loin d'être un fleuve tranquille ; la vie privée des deux principaux flics, compliquée, on s'en doute ; la psychologie du tueur en série, à travers son agenda meurtrier. Nele Neuhaus a le talent de tout mettre en musique, y compris sur le sujet sensible du don d'organes. On n'est d'ailleurs pas obligé de souscrire aux arguments de la romancière qui semble avoir des comptes à régler avec le corps médical. Au-delà de cet aspect "militant" contestable, le livre est d'une efficacité redoutable, conduit de main de maître de bout en bout.

Les polar de Nele Neuhaus tournent toujours d'un thème, là les implantations d'organe. L'auteure a aussi un côté fleur bleue, il y a toujours une histoire d'amour qui traîne ...
On se laisse prendre par l'histoire et comme d'habitude, il faut trouver le bon coupable ...

Un livre qui se lit sans respirer, du début à la fin.

Une femme âgée est assassinée, victime d'un tir de sniper. Pia Kirchhof et Oliver von Bodenstein enquêtent. Une deuxième femme meurt de la même façon.
J'ai beaucoup aimé les deux autres tomes de cette saga allemande.
Il y a toujours une alchimie particulière entre les différents personnages de l'équipe. Leur vie pro et perso se mêlent.
Le suspens dure jusqu'au bout, le rythme augmente au milieu du récit et nous tient en haleine jusqu'à la fin.
L'auteure s'attaque toujours à des thèmes forts, cette fois-ci, il s'agit du don et du trafic d'organes.
Excellente lecture.

Un polar tout ce qu'il y a de plus classique.

Bien construit, l'intrigue est maîtrisée et un minimum intéressante, sur fond de don d'organes et de vengeance personnelle, mais malgré tout...ça reste longuet.

Trop de remplissage pour rien, des digressions, une enquête qui piétine (en plus d'être trop classique sur la forme à mon goût). Pas de grosses surprises, malgré les différentes fausses pistes et une révélation finale qui se tient, il manque un truc en plus pour vraiment laisser une impression mémorable.

Parce que là, c'est sympa mais sans plus, rien de transcendant.

Neuhaus Nele (1967-) – "Die Lebenden und die Toten" – Ullstein, 2015 (ISBN 978-3-548-28776-8) – Format 19x12cm, 556p.

De cet auteur, j'avais déjà lu "Tiefe Wunden" (publié en 2009, voir recension), puis, en langue française, "Vent de sang" (publié en 2013, titre original allemand "Wer Wind sät", voir recension).

Comme c'était déjà le cas avec ces deux précédents romans policiers, il s'agit une fois encore d'un récit fort peu original. L'intrigue est rigoureusement invraisemblable tout en étant emberlificotée à souhait, le thème est "brûlant" (la transplantation d'organes), les enquêtrices et enquêteurs sont pris dans de graves problèmes familiaux, bref, rien de bien original.
Nele Neuhaus est maintenant bien installée dans le peloton des auteurs dits "à succès", ses romans sont vraisemblablement écrits au kilomètre par une équipe de petites mains.
Bref, c'est un roman policier qui ne fera pas mal à la tête, et qui ne contient aucune scène horrrrifique ou pornographique – c'est déjà ça.

Pour le lecteur francophone germaniste amateur, l'intérêt majeur de ce roman de Nele Neuhaus réside dans son écriture précisément dénuée de toute originalité, mobilisant un vocabulaire relativement riche et diversifié, dans des structures de phrases parfois assez complexes.
Nous sommes cependant loin de la qualité et de l'originalité d'un roman comme « Still » de Zoran Drvenkar (cf recension).

Nele Neuhaus, inconnue jusqu'à ce jour, et quand je vois les critiques, je dois avoir raté quelque chose en ne lisant pas les romans précédents.
Une écriture qui nous emmène dans le monde parfois pas reluisant du don d'organes à travers les meurtres de personnes apparemment insignifiantes. Au fil des pages, nous découvrons qu'elles font partie d'un cercle de personnes bien éloignées l'une de l'autre, sans aucun lien apparent. Mais ce n'est qu'un leurre, Pia Kirchhoff et Bodenstein vont mettre tout en ouvre pour le prouver.
Nous approchons là de la théorie des six cercles de séparation de Frigyes Karinthy.
Et même si l'auteure force un peu trop sur le détail, cela reste un excellent page-turner