Quand la paix règne, l'homme belliqueux se fait la guerre à lui-même.
La caste noble fut à l'origine toujours la caste des barbares [ les hommes de proie ]. Sa supériorité ne résidait pas, avant tout dans sa force physique, mais dans sa force psychique. Elle se composait d'hommes plus complets, ce qui, à tous les degrés, revient à dire : de bêtes plus complètes.
La philosophie [ aujourd'hui ] réduite à la théorie de la connaissance n'est plus, en réalité, qu'une timide abstinence et une théorie de la tempérance, une philosophie qui reste sur le seuil et se refuse rigoureusement d'entrer. C'est la dernière heure de la philosophie, c'est une fin, une agonie, quelque chose qui fait pitié. Comment une telle philosophie peut-elle donc ... dominer ?
L’intellectualité supérieure et indépendante, la volonté de solitude, la grande raison, apparaissent déjà comme des dangers ; tout ce qui élève l’individu au-dessus du troupeau, tout ce qui fait peur au prochain s’appelle dès lors mal. L’esprit tolérant, modeste, soumis, égalitaire, qui possède des désirs mesurés et médiocres, se fait un renom et parvient aux honneurs moraux.
« Là où se trouve l’arbre de la connaissance se trouve aussi le paradis. » Ainsi parlent les plus vieux et les plus jeunes serpents.
Ce qu’il y a d’essentiel et d’inappréciable dans toute morale, c’est qu’elle est une contrainte prolongée.
Quoi ? Un grand homme ? Je ne vois là que le comédien de son propre idéal.
Celui qui a plongé son regard au fond de l’univers devine très bien quelle profonde sagesse il y a dans le fait que les hommes sont superficiels.
Choisissez la bonne solitude, la solitude libre, légère et impétueuse, celle qui vous donne le droit à vous-mêmes de rester bons, dans quelque sens que ce soit ! Combien toute longue guerre qui ne peut pas être menée ouvertement rend perfide, rusé et mauvais ! Combien toute longue crainte rend personnel et aussi toute longue vigilance envers l’ennemi, l’ennemi possible !
Il est assez fréquent que le criminel ne fasse pas le poids face à son crime : qu'il le rapetisse et le dénigre.