Les fantassins du Chemin des Dames

La mort quotidienne au Chemin des Dames


René-Gustave Nobécourt est un Ancien Combattant de la Première Guerre Mondiale.
Blessé à trois reprises, dont une fois au Chemin des Dames, il nous raconte, près de cinquante ans après, l'histoire de ce champ de bataille mais aussi et surtout l'histoire, au jour le jour, de ces fantassins qui y combattirent.

Pour cela, il a fait appel aux archives militaires bien sûr, mais surtout à ses anciens compagnons de tranchées. Ces derniers ou leurs familles, lui ont confié leurs souvenirs, leurs témoignages, leurs lettres et c'est ainsi qu'il a pu reconstituer ce qu'a été leur vie quotidienne.

Après avoir fait un rapide rappel de ce que fut, dans L Histoire, cette falaise du Soissonnais - Napoléon y a combattu juste cent ans avant, en 1814 - l'auteur nous relate les grandes batailles, les plus connues pendant ces quatre années de guerre. Pour chacune de ces offensives, en plus de nous détailler les forces en présence, il prend soin de toujours apporter des témoignages, français ou allemands, qui donnent à chaque fois plus de force au récit, en se mettant au niveau des hommes.

En plus, des grands évènements, il s'attache aussi à la vie de tous les jours, à ces "petits coups de main" si coûteux en vies humaines pour gagner cent mètres de terrain reperdus le lendemain.

A travers les lettres de ces fantassins, on peut entendre leurs (faux) espoirs, leur solitude, leurs frustrations de ne jamais en voir la fin, leur colère face aux fausses informations sur leurs conditions de vie et parfois aussi leur lassitude.
Il y a aussi ces lettres, les plus terribles, les plus émouvantes, écrites les veilles de grandes offensives. Ces lettres d'un mari, d'un père ou d'un fils qui donnent parfois un dernier conseil pour les moissons, disent que peut-être, au cas où, il faudrait faire ceci ou cela, se rapprocher d'un tel pour se faire aider, dire bien au reste de la famille que … Souvent lettres d'adieu sans le dire, portant la voix de celui qui est mort depuis plusieurs jours, déjà.
Certains montrent parfois un peu de désespoir, de la peur mais la grande majorité se veulent, au contraire, toujours rassurants : "il en revient toujours...", "j'ai de la chance et puis c'est la dernière fois alors qu'on en finisse"...


Ce sont tous ces récits épistolaires qui donnent sa richesse et son originalité à cet ouvrage passionnant. Une autre manière d'aborder l'histoire de ce haut lieu de notre Mémoire qui nous restitue ce que fut l'enfer que vécurent ces hommes pendant quatre longues années.

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