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EAN : 9782266081962
270 pages
Pocket (12/09/1999)
3.4/5   29 notes
Résumé :
Le Chemin des Dames reste dans le souvenir des Français une des plus dures batailles de la Première Guerre mondiale. L'offensive lancée par Nivelle en avril 1917 se solda en effet par des pertes énormes, qui furent à l'origine de mutineries dans l'armée française.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
« À l'évidence l'enjeu de l'offensive du Chemin des Dames dépassait la simple stratégie. Pour la dernière fois dans l'histoire du conflit, deux responsables, Briand et Lloyd George, étaient décidés à tenter l'impossible pour mettre fin seuls à la guerre que d'autres avaient acceptée bien malgré eux, en août 1914, et qui faisait le malheur des peuples. »

Le Chemin des Dames, dont la mémoire de la bataille de 1917 en fait oublier le nom d'origine qui faisait référence aux filles de Louis XV l'empruntant jadis. Bataille qui succéda à tant d'autres dans les siècles précédents. Napoléon lui-même s'y était battu. Là, dès septembre 1914, des combats avaient eu lieu. Mais ce qui advint, par ce glacial mois d'avril 1917, relève d'une tragédie évitable. Ce Chemin des Dames, je le parcours parfois, et il suffit de se baisser pour trouver des éclats d'obus, des balles, des bouts de casques et… d'hommes. Vous avez bien lu…

Chemin pentu piqueté de creutes – des carrières de pierre profondes – décorées par les soldats qui s'y abritaient, y combattaient aussi. Voici ce que Pierre Miquel – qui est à la Première Guerre mondiale ce que Jacques le Goff est au Moyen Âge – nous raconte, avec son sens à la fois de la minutie et de la narration. Sans concession, il expose les tractations politiques, stratégiques qui aboutirent, ensemble, au plus grand gâchis – avec la bataille de la Somme peut-être – de 1914-1918. Mais gâcher de la nourriture c'est une chose ; gâcher des milliers de vies c'en est une autre.

Car il n'est nul besoin d'être un expert pour comprendre que cette bataille, dont hérite le nouveau général en chef Nivelle – un jusqu'au-boutiste offensif –, au début de 1917, est une défaite annoncée. En plus de la topographie des lieux, avec ces carrières nombreuses permettant à l'ennemi de se dissimuler aux observations aériennes et aux bombardements, il y a les plans d'attaque qui ont fuité, et l'état-major français le sait.

L'Allemagne n'est pas un perdreau de l'année, les poilus l'ont assez éprouvé depuis ce jour d'août 1914 où elle déclarait la guerre à
la France. Elle est prête à faire face à cette offensive alliée – les Britanniques sont de la partie, dans une moindre mesure que pour la bataille de la Somme, l'année précédente –, qui se veut la dernière car « inévitablement » victorieuse. On ne gagne pourtant pas une guerre par anticipation, mais après-coup, reprochera-t-on à Nivelle, à la suite de ses défaites répétées au Chemin des Dames et malgré ses certitudes passées : « Il était clair, le 9 mai, que l'offensive Nivelle, même sous sa forme réduite, était un désastre […] L'affaire du Chemin des Dames était bien un échec définitif. »

S'ensuit une crise parlementaire pour déterminer les responsabilités cependant que les mutineries s'amplifient. Une commission sera même mise sur pied, avec toutefois aucune sanction à la clé pour l'ancien général en chef responsable du désastre, conjointement, il est vrai, avec le pouvoir politique qui lui donna carte blanche et persista longtemps dans l'erreur. D'ailleurs, des généraux accuseront ultérieurement ledit pouvoir politique : « La responsabilité du gouvernement était donc dénoncée par les militaires : c'est lui qui avait donné à Nivelle l'autorisation d'engager son offensive, sans l'assortir d'aucune clause limitative. »

La vérité c'est que certains officiers avaient émis des réserves sur le plan initial d'attaque et que Nivelle, vexé, avait alors proposé sa démission, refusée par le pouvoir, le Président poincaré en tête. Mais ces petites querelles de salons, que valent-elles face aux dizaines de milliers de morts et de blessés dans une offensive vouée, dès le début, à l'échec, au vu de tous les éléments que Pierre Miquel nous révèle ?


Du côté des mutineries, elles furent la conséquence directe des assauts meurtriers et inutiles, bien plus que d'une idéologie particulière, notamment pacifiste. Et Miquel de citer les revendications légitimes des soldats, épuisés physiquement et moralement : « Les hommes ont dit qu'ils voulaient bien défendre les tranchées, mais qu'ils refusaient d'attaquer, car c'est une boucherie inutile. »

Finalement, Pétain rétablit l'ordre avec un souci plus manifeste des vies humaines – ce qui lui vaudra la confiance, bien plus tard, du peuple français, en 1940. Tout ne s'excuse pas, mais tout s'explique.

Ainsi : « L'été brûlant de 1917 à peine terminé, Pétain poursuivait la reprise en main délicate de l'armée par l'organisation du repos et des permissions, et aussi par la préparation des offensives à but précis, limitées, qui devaient rendre confiance à la 6e armée, touchée par les mutineries, ainsi qu'aux unités délabrées des 4e, 5e, et 10e armées. »

Quant à l'opinion publique : « Elle se montrait impitoyable à l'égard de Nivelle, parce que son opération venait trop tard, après trop de morts inutiles. »

De nos jours encore, le Chemin des Dames ne jouit pas d'un éclairage aussi manifeste que Verdun, par exemple. Parce qu'une ombre plane toujours sur lui. Dit autrement, on en a honte. Heureusement, les équipes de la Caverne du Dragon, entre autres, accomplissent un travail remarquable pour mettre en lumière ce lieu de mémoire où le malheur commande le recueillement
.

Mais laissons le mot de la fin à La Chanson de Craonne qui, mieux, que n'importe quel discours, raconte le malheur de ces hommes envoyés à une mort certaine :

« Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu toutes les femmes
C'est bien fini, c'est pour toujours
De cette guerre infâme
C'est à Craonne sur le plateau
Qu'on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous des condamnés
C'est nous les sacrifiés. »

(Je dédie cette critique à la mémoire de tous ceux de 1914-1918)
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On aurait pu tout aussi bien sous-titrer cet ouvrage « Chronique d'un carnage annoncé. » Une terrible histoire, celle d'un massacre mal préparé, retardé par des atermoiements et des pressions politiques, des luttes de pouvoir, des haines irréductibles, la négligence de facteurs pourtant essentiels au succès, l'acharnement dans l'erreur, la persistance d'idées largement dépassées. En quelques mots, toujours valables aujourd'hui : le « Mal » français.
L'offensive du Chemin des Dames fut la grande opération du front occidental, décidée à la fin de 1916 et lancée le 16 avril 1917 par Robert Nivelle, nouveau général en chef qui vient de remplacer Joffre. La ligne de front est alors située à l'est de Soissons et jusqu'au nord de Reims, une courbe culminant à Craonne.
L'idée est de lancer une bataille de rupture du front avant que les Allemands ne puissent rapatrier des troupes venues de Russie, alors que les Britanniques souhaitent aussi lancer une offensive dans les Flandres pour libérer la côte et cherchent donc à gagner du temps.
Malgré les réserves de Lyautey, Pétain et Painlevé et l'extrême difficulté du terrain, mais fort de sa science du nouveau combat d'infanterie, de sa connaissance des moyens de l'artillerie, de sa passion pour les armes nouvelles et la logistique, Nivelle prétend dominer la situation et s'imposer à l'ennemi à la fois par la supériorité des effectifs et celle de la technique de guerre.
Il ne tient pas compte que, du 16 au 19 mars, les Allemands ont considérablement réduit leur ligne de front (opération Alberich) en se retirant sur la ligne Siegfried puissamment fortifiée et en détruisant systématiquement le terrain abandonné : maisons, puits, arbres fruitiers …
L'allié russe s'effondre, les généraux se disputent, la zone charnière entre britanniques et armée française n'est pas assurée. Rien n'entame pourtant la détermination du général Nivelle. Car la surprise n'est pas là où on l'attendait : trop de mouvements de concentration de troupes (360 000 hommes) observés par l'ennemi, pas de repérages possibles des batteries adverses du fait de la météo, des nids de mitrailleuses sous abris indétectables et indestructibles, infanterie allemande embusquée dans des caves crayeuses – les creutes – dominant un terrain particulièrement escarpé. L'attaque de la première journée est un échec cuisant mais Nivelle décide de poursuivre l'offensive le lendemain qui deviendra un désastre.
Nivelle est alors lâché par les politiques, les généraux ne s'entendent plus entre eux. Il va passer du sommet de la puissance à l'indignité et au désaveu. Les tenants de la guerre défensive triomphent. le 5 mai, Pétain est nommé général en chef. Un dernier assaut sera encore donné à cette date, aussi héroïque qu'inefficace.
Dès le 29 mai, on relève dans le secteur de Craonne et dans certaines unités particulièrement éprouvées les premières mutineries. Les pertes sont plus élevées que pour la bataille de la Somme. Les officiers sont tombés en masse. L'action de Pétain en faveur d'une régulation des temps de repos, des permissions, la modération relative des tribunaux contre les mutins contribuent à l'apaisement. A la fin du mois de juin, le temps des mutineries est clos.
Une commission d'enquête est instituée le 17 juillet non pour proposer des sanctions mais pour juger des conditions dans lesquelles s'est préparée et effectuée l'offensive Nivelle : pas de témoins, seulement des rapports, pas de publicité. Clemenceau, nouveau Président du Conseil, ne condamne pas Nivelle mais le nomme à Alger.
On continua à se battre au Chemin des Dames jusqu'au 2 novembre 1918.
Pierre Miquel livre un ouvrage de référence, très documenté mais d'accès cependant facile. On y mesure les difficultés des politiques comme des militaires à maîtriser un ennemi coriace, la carence du renseignement et des transmissions, l'erreur de choisir un terrain absolument inaccessible et de poursuivre une offensive préparée de longue date malgré les modifications tactiques intervenues entre-temps et des conditions atmosphériques déplorables, l'émergence encore faible des armes nouvelles : chars et tracteurs à chenilles encore mal adaptés aux pentes et au terrain saturé de boue, l'inefficacité des canons de 155 contre le bétonnage systématique des nids de mitrailleuses.
Des difficultés de gouvernance encore tellement présentes aujourd'hui dans notre pays …
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Ce livre est une boucherie. Entendons nous bien : je ne parle pas de la tuerie organisée qui s'est déroulée au printemps 1917 quelque part dans le nord, du côté de Reims où quelques généraux en mal de gloire ont envoyé plus de cent mille poilus à une mort certaine - et prévue : l'état major allemand étant parfaitement au courant de l'attaque d'envergure devant mettre un terme à une guerre de position qui commençait à gangrener le moral même de toute la population.
Ce livre est une boucherie parce qu'il se contente de décrire avec précision, quasiment exhaustivement, les forces en présence et le déroulement des batailles.
Une boucherie : on peut évoquer le carrelage rutilant, la vitrine impeccable, les pièces de viande, d'un rosé appétissant, parfaitement disposées de façon à les rendre alléchantes, organisées par taille, aspect. On peut s'attarder sur l'éclairage clinquant, la propreté irréprochable des lieux, le sourire de la vendeuse et son chignon parfait, le tablier immaculé du boucher rebondi sur un ventre proéminent (sa meilleure publicité). On peut décrire les jambons pendus, la charcuterie dans ses détails, les terrines…
Mais on ne peut taire l'envers du décor qui commence, forcément, par l'abattage, puis le découpage, le désossage. le sang giclant, les trippes à l'air, les coups de hache, les estafilades de longs couteaux. Les coulisses.
Pierre Miquel s'entend parfaitement à restituer le dispositif, les forces en présence, il insiste même sur les raisons politiques des nominations, les enjeux de pouvoir, jeux d'influence, vanités ex exacerbées, rancoeurs contenues. Tout cela est parfaitement expliqué, disséqué, précisé. Il jongle avec les armées, les bataillons, les unités, les divisions, les corps, les batteries, les régiments. On se perd dans leurs numérotations, leurs commandements, les lieux des futurs drames, la ligne de front et tous les détails inhérents à un plan de bataille en bonne et due forme.
Les forces en présence, les stratégies invoquées, les tactiques militaires, les plans d'attaque. Toute une théorie qui va s'effondrer en quelques heures à cause du mauvais temps, de la mauvaise préparation de l'artillerie, d'une quasi absence de soutien aérien et de la réponse allemande, implacable. Tel est surpris qui croyait surprendre.
A moins d'être un militaire dans l'âme ou un historien passionné, cette débauche de renseignements passe largement au-dessus de nos couvre-chefs, même si ce ne sont pas des casques d'acier.
Rien ne vibre en nous. On lit ce chemin des dames d'un oeil lointain, sans aucune émotion. Et pourtant !
La guerre, spécialement celle de 14, c'est avant tout de la chair et du sang. Patauger dans la boue, trembler de peur quand ce n'est pas de froid (les averses de neige de succèdent en plein Avril). Ne pas, ne plus dormir. Comment le pourrait-on, du reste ? Rationner le peu qu'on a à manger, rester parfois deux ou jours sans boire. La crasse, l'odeur nauséabonde, les cris, les explosions, le feu de la mitraille, les pluies de terre et d'obus. Devoir vivre pendant des jours comme une bête traquée. Partir à l'assaut sans savoir ce qui se cache derrière le buisson suivant, qui nous attend le fusil à l'épaule derrière un rocher, un pan de mur ?
On aurait aimé plus de chaleur, de larmes, de peur, de découragement, de renoncement peut-être, de la part d'un tel spécialiste (Miquel évoque tout de même les vagues de mutinerie qui ont succédé aux offensives avortées).
Il existe des films, certes romancés, pour montrer ce que fut l'horreur absolue de ces temps que l'on aimerait enterrés définitivement comme leurs acteurs dans les méandres d'une Histoire révolue. Cependant, il n'en est rien. Reste le témoignage. Et le devoir de mémoire.
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Je lis très peu de livre d'histoire. Celui-ci, je l'ai pris parce qu'il parle d'une période qui m'intéresse particulièrement du fait que c'est là que mon grand-père maternel est mort.
Pour ma part, j'ai trouvé ce livre très ennuyeux et j'ai sauté un nombre important de pages par le fait que le n° des régiments, divisions, corps d'armée me laissait de marbre.
Ce que j'en retiens, c'est la désinvolture des parlementaires, ministres et généraux quand il s'agit d'envoyer des centaines de milliers d'hommes à la mort. Ajoutons à cela l'entêtement de certains généraux comme Nivelle toujours persuadé d'avoir raison qui persiste dans son erreur et qui finit par mourir tranquillement dans son lit et par avoir droit aux éloges funèbres des ministres.
Je n'ai pas atteint l'âge que j'ai maintenant sans perdre quelques illusions de ce côté là, mais je pense que la première guerre mondiale a été un exemple monstrueux du manque de scrupule de beaucoup de dirigeants.
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Bien écrit et très renseigné ce tome relate la tristement célèbre histoire de la bataille du chemin des dames...
Présenté sous forme d'enquête le livre prends un côté roman policier avec une grosse dose de violence. Bref un massacre sanglant.

Dubois12
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le Chemin des Dames, qui s'étendait sur vingt-quatre kilomètres au centre du dispositif de Nivelle, était un mauvais lieu de l'Histoire, hanté par les massacres de toutes les époques. Son nom bucolique lui venait des soeurs de Louis XV, Adélaïde et Victoire, tantes de Louis XVI, marraines de cette route grossièrement empierrée, qui prenait au débouché de la route de Laon pour acheminer les lourds carrosses venus de Versailles jusqu'à la ferme Heurtebise. De là, le cocher prenait à main gauche pour gagner péniblement le château de la Bove en suivant le chemin étroit et pentu qui passait devant l'abbaye de Vauvlerc et le village de Bouconville.
Au château, entièrement rebâti au XVIIIe siècle par un intendant du Dauphiné et orné d'un parc superbe, les princesses étaient attendues par la maîtresse des lieux, la comtesse de Narbonne, leur dame d'atours. On y donnait la comédie, on y recevait les courtisans en regardant le soir tomber sur la vallée verdoyante de l'Ailette, en admirant au loin la flèche de Reims, par-delà l'abbaye, le clocher de Craonne et la ferme Heurtebise. Les dames savaient-elles que ces lieux avaient été ensanglantés déjà par de nombreux combats, depuis le temps de la guerre des Gaules?
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Le 15 avril 1917, trois armées françaises ont achevé leur mouvement vers les rives de l'Aisne : elles sont en place pour une offensive sur la ligne du Chemin des Dames, prévue le lendemain à 6 heures.
Cette rocade très secondaire prend sur la Nationale 2, celle de Soissons à Laon, entre le ferme de Vaurains et celle de la Malmaison, pour gagner, vers l'est, en droite ligne, le village de Craonne, sur la crête d'un éperon rocheux aligné d'ouest en est, qui barre la route de Paris depuis un millénaire. Il tient le front immobile depuis 1914, du nord de Soissons au nord de Reims. Il est bordé au nord par la rivière l'Ailette, au sud par l'Aisne. Les pentes d'accès sont rudes et boisées, en raison de cent quatre-vingt-dix mètres de dénivellation. Il est troué comme un fromage de gruyère de cavernes immenses, les creutes, où des brigades entières peuvent se mettre à l'abri des obus. Le prendre d'assaut est une entreprise meurtrière.
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