Un polar pur et dur...
Tous les ans, dans mes lectures, je sais qu'à un moment je vais tomber. Assommé, le souffle coupé, les tripes nouées. Ben, ça y est, janvier même pas terminé et c'est arrivé.
Le coupable ? Olivier Norek. L'arme ? Surtensions.
Avant de me lancer, dans quelques semaines, dans Entre deux mondes, son dernier opus, je tenais à lire le précédent, troisième volet de la trilogie Coste. Ce roman refermé, à peine remis des émotions ressenties, j'espère que Norek fera plaisir à ses fans (dont je fais partie assurément) et nous livrera d'autres romans avec son flic et ses équipiers.
Surtensions, c'est une histoire de flics, le Groupe Crime 1, Coste, johanna, Sam et Ronan entre autres, mais c'est aussi la délinquance avec tous les excès, et c'est la prison. Et la prison selon Norek, c'est la vraie, pas celle d'un conte de fées qu'un public, abreuvé de fausses infos, imagine comme une colonie de vacances. Là, on viole, on passe à tabac, personne n'est à l'abri, bourreau un jour, victime le lendemain.
Quant aux flics selon Olivier, qui sait de quoi il parle, ils ne sont pas des super-héros. Ce sont des hommes et des femmes, avec leurs forces et leurs faiblesses.
Tout commence par un kidnapping. Coste et son équipe sont mobilisés, déterminés, mais quand ça veut pas, quand tout part de travers.... la mort guette.
Olivier Norek m'a pris dans ses filets. Son roman est prenant, sans temps morts, violent comme la vie, comme le quotidien de ces policiers et de ces voyous.
Un auteur de polars qui fait, sans aucun doute partie des meilleurs du genre, qui n'a qu'un but, je crois, nous dire la vérité sur notre société.
Peut-être que, parfois, nos lectures sont là pour nous en détourner, mais Norek, lui, il nous botte les fesses et nous rappelle, avec ce roman, qu'on ne vit pas dans le monde des bisounours.
Ah et puis, il a aussi réussi à me mettre la larme à l'oeil et avant de vous gausser, lisez donc Surtensions et on en reparle après.....
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Victor Coste va mal, il est fatigué, surmené, il rêve de calme, de voyages, d'aurores boréales. La faute à sa dernière enquête, un enlèvement qui a mal tourné, un cafouillage entre services qui a conduit à la mort d'un jeune homme. Pourtant, le chef de groupe crime 1 de la SDPJ de Saint-Denis va devoir mettre au placard ses projets d'évasion. le bureau des scellés du tribunal de Bobigny a été dévalisé, cinq dossiers ont disparu, avec toutes les pièces à conviction. Un pédophile, un assassin, un légionnaire serbe, un kidnappeur et un braqueur sont ainsi susceptibles d'être remis en liberté pour absence de preuves. A la tête de cette opération plutôt osée, la soeur d'un détenu prête à tout pour libérer son frère. Mais Coste et son équipe ne savent pas quel dossier était visé et ils vont devoir remonter de nombreuses pistes pour avoir le fin mot de l'histoire. Et ce qui n'était au départ qu'un ''incident''au palais de justice va se transformer en cauchemar pour le groupe crime 1.
Dans cette troisième et dernière enquête, Coste et ses hommes se frottent au grand banditisme, aux avocats véreux, à la mafia corse et ça déménage ! Plus rythmé, plus violent que ses prédécesseurs, ce tome 3 réussit l'exploit de faire frissonner, d'indigner, de révolter, d'émouvoir. En effet, Olivier Norek ne ménage ni ses lecteurs, ni ses personnages, les promenant dans l'antre d'un pédophile, dans le secret des prisons françaises ou dans le quotidien peu enviable des policiers.
Hyper réaliste, très noir mais aussi terriblement humain, ce polar efficace et nerveux clôt brillamment la trilogie Coste. Une belle réussite pour Olivier Norek qui a su, cette fois, jouer avec les nuances, présenter des personnages faillibles, ni tout noirs, ni tout blancs, sortir des stéréotypes de la banlieue, en bref, se renouveler. Mais attention, il n'y va pas de main morte pour autant et les fans de Coste et de son équipe vont souffrir et peut-être même verser une larme...
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Travailler dans le 93 est rarement salué comme un ascenseur social, encore moins si vous êtes affecté à la brigade du crime n°1 de la SDPJ 93 dirigée par le capitaine Coste. Au mieux vous serez gratifié d'un Ouaah! marque d'un ironie suspecte, si vous avez la charge, comme Tomas Alvès, de gérer les scellés du tribunal de Bobigny.
Surtension est un état bien connu de certaines administrations, comparable à un montage devenu obsolète et défectueux, qui conduit à une explosion dévastatrice, soudaine et imprévue. Parfois à des dérèglements que l'administration feint d'ignorer, ou suscite, c'est l'effet cocotte minute que tous les chefs de service du type Ventura (nouveau grand Patron du crime 93) ont expérimenté pour justifier leur incompétence.
Les mêmes surtensions sont observables chez les malfrats, quand les initiatives individuelles, ruinent des mois de travail intense ( répétitions minutieuses du Hold Up pour imprimer les neurones des plus récalcitrants ). Alexendra Mosconi (Alex ) dans sa volonté d'intégrer son petit frère Nunzio, se heurta à son immobilisme cérébral, à ses goûts de luxe à contre temps, à ses addictions aux neuroleptiques.
Devenu le talon d'Achille d'une famille Corse, Les Mosconi, qui s'irritent de la moindre réflexion, par des réactions, dévastatrices soudaines et imprévues, comme la découpe en brochettes. le jeune Nunzio doit être libéré quel qu'en soit le prix. Les meilleurs administrations ou les plus intrépides assassins en bandes organisées ont, elles aussi de sérieuses faiblesses ou des devoirs séculaires.
Le titre que Olivier Norek a choisi Surtensions, met en scène quelques divergences dévastatrices soudaines et imprévues délicieusement cruelles vécues par des condamnés au sein de Marveil, le 5 étoiles de l'univers carcéral.
Les noms donnés aux prévenus sont évocateurs de ces moments où les prisonniers libérés de toute surveillance se livrent à des activités plutôt violentes. Parmi les clients, de la maison d'arrêts de Marveil, on croise dans la cour ou aux douches, Machine, Scalpel, Rhinocéros, prêts à violer ou dépecer.
La vie de cette petite section de la lutte contre le banditisme ne peut être qu'une suite de désillusions, qui s'enclencha sur une demande de rançon, puis sur une prise d'otage qui tournera en cauchemar, pour se cristalliser en réactions, dévastatrices soudaines et imprévues dans l'univers fabuleux du tribunal de Bobigny. Toujours le manque de moyens et de crédits soupire Coste qui voit passer des Faucons ou des Yaka Faucons.
Dans l'ombre de son cabinet l'avocat de la famille Mosconi, Tiretto, frétille, multiplie ses contacts à la prison de Marveil, puis inspire un cambriolage qu'il va cyniquement dénoncer avec une indignation de pasteur.
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Ce sont 5 scellés qui seront subtilisés à l'administration ! Et bientôt 5 preuves qui profiteront à Tiretto et à des avocats, des amis très discrets et peu scrupuleux.
Le Succès va t-il une nouvelle fois, croiser le chemin de la famille Mosconi et la brigade du SDPJ 93, le chemin de croix de la famille de l'inspecteur Coste. Notre avocat Tiretto lui confortera ses intérêts à chaque incident, dévastateur soudain et imprévu, comme par miracle, comme le geste de Boyan le serbe, l'homme de l'ombre des centres commerciaux Darcy.
Deux très belles figures dominent ce polar aux allures de fiascos perpétuels et grinçants;
La digne représentante de la famille Mosconi Alexandra, et le fougueux Coste soutenu par sa famille du 93, Ronan, Sam et Léa.
Oui la morale financière est souvent bafouée, les actes gratuits se payent cash, les actes d'amitié ne payent pas, les actes odieux se payent au prix du sang.
Ces surtensions forment une belle réussite, celle des rebonds noirs et dévastateurs, où tout le monde joue et s'invite, dans ce foutu bazar qui m'a ensorcelé sur mon banc de touche comme au basket.
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Dernier rendez-vous avec Coste et son équipe, dans l'ultime volume de la trilogie qui leur est dédiée. Mais le feu passionné des premières rencontres commencer à s'éteindre...
Dans cet opus, il est question de kidnapping, de cambriolage, de pédophilie, de prison, de mafia corse, de vengeance -et de soucis hiérarchiques, encore, au sein de la Police Judiciaire de Seine-Saint-Denis où le Capitaine Victor Coste et ses agents tentent de résoudre plusieurs enquêtes tout en essayant de ménager leur vie privée.
J'ai frôlé l'overdose, et comme dans les deux précédents volumes, je regrette que Norek ait voulu aborder autant de sujets en un seul roman, même si j'adhère à sa volonté de dénoncer le système carcéral, la vénalité de certains avocats, ou les méthodes expéditives de certains hauts gradés de la police. Mais j'ai été gênée par la multiplication des intrigues, et je me suis un peu perdue dans les noms, les faits et les liens. Je comprends que l'auteur ait voulu retranscrire au plus juste la complexité des affaires que doit gérer un service de PJ, mais j'ai parfois eu du mal à suivre les nombreux rebondissements et recoupements de l'enquête. Et puis, il y a Victor Coste, ses beaux yeux bleus tristes et ses atermoiements plus fréquents -et là, on commence à loucher du côté des flics scandinaves dépressifs, et cela m'a un peu déçue, même si je conçois volontiers qu'après 15 ans de meurtres, tout condé normalement constitué doit atteindre un point de rupture.
Cela reste néanmoins un bon polar, au rythme trépidant, avec des dialogues percutants, des personnages bien campés et un cadre bien dépeint ; sur ce dernier point, Norek est toujours aussi instructif, et c'est ce qui fait la force de ses romans. Mais par rapport aux deux opus précédents, je sors un peu frustrée de cette lecture.
(toutefois, je sais à l'avance que si Coste réapparaissait au détour d'un 4e volume, je me jetterais sur lui)
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Quel excellent opus! le meilleur des trois. Une intrigue complexe menée à tambours battants et parfaitement maîtrisée. Coste et son équipe sont des personnages très réalistes avec lesquels je me suis familiarisé dans trois romans consécutifs et que je me dois de quitter avec énormément de regrets, me laissant dans un profond sentiment de solitude. La fin, qui fut ambiguë à mon avis, nous laisse croire qu'il n'y aura pas de quatrième tome. Mais sait-on jamais!
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