S'il n'y avait pas eu en moi cette trace sombre,
je n'aurais jamais pu tomber amoureux.
Il faut pour le connaître,
receler les gouffres qui permettront
l'apparition d'un si profond vertige.
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S'il avait déboulé dans la rue par hasard et s'il m'avait vu tituber sous la croix, il aurait eu, je pense, la même réaction, il aurait couru me secourir. Il y a des gens comme ça. Ils ignorent leur propre rareté. Si on demandait à Simon de Cyrène pourquoi il se conduit de cette manière, il ne comprendrait pas la question : il ne sait pas qu'on peut agir autrement.
La condition humaine entière se résume ainsi : ça pourrait être pire.
On dit que l’amour aveugle. J’ai constaté le contraire. L’amour universel est un acte de générosité qui suppose une lucidité douloureuse. Quant à l’état amoureux, il ouvre les yeux sur des splendeurs invisibles à l’œil nu.
Ce qui empêche de pardonner, c’est la réflexion.
La condition humaine entière se résume ainsi : ça pourrait être pire.
La condition humaine se résume ainsi: ça pourrait être pire.
Avant l'incarnation je n'avais pas de poids. Le paradoxe, c'est qu'il faut peser pour connaître la légèreté.
Mon père a créé une drôle d’espèce : soit des salauds qui ont des opinions, soit des âmes généreuses qui ne pensent pas !
Tentez cette expérience : après avoir durablement crevé de soif, ne buvez pas le gobelet d’eau d’un trait. Prenez une seule gorgée, gardez-la en bouche quelques secondes avant de l’avaler. Mesurez cet émerveillement. Cet éblouissement, c’est Dieu. Ce n’est pas la métaphore de Dieu, je le répète. L’amour que vous éprouvez à cet instant précis pour la gorgée d’eau, c’est Dieu. Je suis celui qui arrive à éprouver cet amour pour tout ce qui existe. C’est cela, être le Christ.