Certains diraient sans doute que ce nétaient que des chiens, mais dans les Grandes Plaines la frontière entre les « deux pattes » et les « quatre pattes » n'est pas nette.
C'était un simple papillon qui aurait pu passer pour un papillon de nuit, avec ses traînées de poudre sur les ailes et ses antennes de couleur claire. Il ne s'agissait ni d'un aigle à tête blanche, ni d'un ours polaire, ni d'un faucon pèlerin fonçant à trois-cents kilomètres à l'heure. Encore moins d'une licorne. Sa simplicité m'effrayait et j'ai tout de suite compris que son humilité la condamnait à l'extinction. Peu importe la valeur de ce petit papillon, personne n'allait reconstituer assez de prairie d'herbes hautes, ni réhabiliter assez de champs de maïs pour aider les dernières hespéries du Dakota à se relier entre elles, à trouver des partenaires et à perpétuer leur espèce. Ça ressemblait à un avertissement. Si l'hespérie du Dakota pouvait disparaitre, la chouette des terriers et le courlis à long bec étaient-ils encore en sécurité sur mon ranch?
Mais les bisons ne sont pas du bétail. Ce sont des merveilles de l'évolution qui existent depuis des dizaines de milliers d'années sans aucune aide des hommes. Les traiter comme des créatures sélectionnées pour endurer l'emprisonnement et ses traumatismes était inhumain et absurde. Mais ce n'est pas la mort des bisons qui me gêne. La mort est un fait immuable pour nous tous le seul choix que nous avons porté sur ses conditions.
Il vaut mieux ne pas descendre d'un cheval qui vient de ruer - il pourrait croire qu'il a gagné et que ça pourrait de nouveau marcher.
Nous étions honorés et excités à l'idée d'avoir accès à des bisons de réserve indienne car ils correspondaient exactement au genre de bisons qu'on élevait - des animaux nourris d'herbe qui n'avaient pas souffert dans des corrals, ni reçu d'antibiotiques ou d'hormones.
Rocke a chanté jusqu’à ce que les bisons entourent notre petit groupe. Shane a allumé le fagot d’herbe à bison et Rocke a envoyé la fumée sur nous tous. Il a béni le fusil avec la fumée et le troupeau s’est encore approché.
Déjà à cette époque, je savais que les bisons allaient devoir payer pour leur propre retour. Ce qu’on n’imaginait pas, c’est quel serait le prix.
Ecoutes Dan, la crise n'est pas si grave. On peut manger le problème nous même
" Nous ne sommes pas propriétaires, j'ai dit .On a juste l'opportunité de vivre ici quelques temps en remboursant un emprunt "
« Alors j’ai pensé aux bisons. Ils sont depuis longtemps un emblème de toute vie sauvage en déclin. Pendant la seconde moitié du XIXe siècle, lors d’une des entreprises humaines des plus honteuses de tous les temps, nous avons massacré les bisons, que ce soit par goût du sport, pour certaines parties de leur corps, ou dans le but de décimer les Indiens. A peine un millier d’entre eux ont survécu. Nous avons presque anéanti une espèce unique au monde, qui prospère seulement dans le centre du continent américain. J’ai longuement réfléchi à ça, assis sur la véranda, face au million d’étoiles qui traversaient le ciel. Cette injustice m’a dégouté et avant que l’épée d’Orion pointe Harney Peak, j’ai su qu’il y aurait dans mon avenir au moins une tentative de rétablir l’équilibre des Grandes Plaines. Et que les bisons en feraient partie. »