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EAN : 9782234018792
341 pages
Stock (30/11/2001)
3.52/5   22 notes
Résumé :
Cet homme, vous ne l'avez pas souvent vu ni entendu. « Ce ne sont pourtant ni la lumière ni la verve qui lui font défaut. Il a longtemps exercé l'une des plus cruciales et des plus mystérieuses charges de l'État : Alexandre de Marenches a dirigé pendant près de onze ans les services secrets français, sous deux présidents, Pompidou et Giscard d'Estaing. Ses interlocuteurs d'aujourd'hui sont les présidents, les rois et les puissants qu'il accepte de conseiller. »
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Dans le Secret des Princes, Christine Ockrent/Alexandre de Marenches

D'accord, ce n'est pas l'ouvrage le plus sexy, ni du genre que sera prisé dans notre groupe. C'est néanmoins un livre lu et je vous le présente brièvement.
Je l'avais déjà lu lors de sa parution en 1986, à vingt et un ans. Je sortais de ma jeunesse et venais de quitter ma famille ignorante et ne s'intéressant à rien. le livre m'a fait découvrir à l'époque en quoi consistait la géopolitique, terme que j'apprenais lors de cette lecture.
Marenches, cet ancien aide de camp du maréchal Juin, est l'ancien chef de la SDECE (rebaptisé DGSE mtn), service français du Renseignement, équivalent de la CIA ou du MI16, sous les Présidence Pompidou et Giscard.
Ockrent était à cette époque la journaliste la plus brillante de sa génération et elle se voyait confiée les reportages ou entretiens les plus prestigieux.
L'entretien porte sur les dossiers de cette période. Cela peut paraître daté, mais les schémas géopolitiques non seulement reviennent régulièrement mais mieux, la plupart ont tout bonnement continué d'exister.
Le terrorisme islamique sur le sol européen naissait, Saddam Hussein était un héros, Khomeiny le Diable et l'élection de Mitterrand, et l'Union de la gauche, faisait craindre un défilé de chars soviétiques sur les Champs El'...
Le tout est quand même un peu décousu et Ockrent s'est soit volontairement effacée pour laisser parler son brillant interlocuteur, soit a été exagérément sous subjuguée par sa personnalité et son érudition dans son domaine.
Je vous cite un passage carrément visionnaire de de Marenches. Lançant un appel solennel aux démocraties déjà fatiguées à l'époque il dit : « Nous sommes en passe d'être vaincus, face à nous se trouvent des gens déterminés et nantis d'une stratégie. Conserver est insuffisant, il nous faudra désormais une stratégie (...) La lutte pour le contrôle des matières premières, le contrôle psychologique des masses par les médias, les religions, les concepts économiques ultralibéraux, représenteront une lutte d'un nouveau type etc.. ».
En 2022, pas de stratégie, sauf évidemment l'Europe de Maastricht qui confirme Marenches, mais à nos dépens. Un loup comme Poutine s'en est aperçu et nous considère comme les mollassons de l'histoire européenne... et ne s'est pas privé de nous le montrer en procédant à la destruction d'un Etat souverain.

A lire ou pas.
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Non,ce n'est pas un roman d'espionnage, c'est une conversation amicale et tranquille : Christine Ocrent pose des courtes questions et écoute les réponses, Alexandre de Marenches raconte sa vie.
Tout le monde connaît cette journaliste, personne ne sait qui est ce monsieur. Et pourtant….
Je dirais que ce livre se lit comme un bon roman policier, mais je ne lis pas , en général, les romans policiers. Ce livre m'a apprise beaucoup sur la nature humaine de ceux qui provoquent et conduisent les guerres, sur les gens qui nous gouvernent.
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A lire et à relire, l'explication de la guerre Palestine/Israël
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
 Le corps expéditionnaire [en Italie] du Général Juin comptait selon les époques entre cent vingt mille et cent trente mille hommes, dont environ cent mille “indigènes” d’outremer, Berbères, Kabyles, Tabors marocains du Général Guillaume (dix mille cavaliers et fantassins), Pieds-Noirs et la 1ère  Division Française Libre, des unités venues de toutes les parties de l’Empire. Il y avait jusqu’à des Tahitiens, le célèbre bataillon du Pacifique, et même des gens des comptoirs de l’Inde… Un nommé Ben Bella, adjudant de tirailleurs, s’y distingua. Il a reçu la médaille militaire comme tant d’Algériens, de Tunisiens, de Marocains, de Sénégalais, légionnaires évadés de France. Les habitants de l’Empire français ont sauvé la métropole. Les combattants musulmans, remarquables guerriers, ne craignaient guère la mort : ils croyaient en la baraka. On voyait chez les Tabors marocains des crânes rasés où ne subsistait qu’une petite mèche qui permettait à Allah, disait-on, de les saisir pour les emmener au paradis. Nous étions face à des blockhaus, à des lance-flammes, à des champs de mines. Juin tenait à prouver aux Alliés la valeur de l’armée française. Il fallait effacer la trace du désastre de 1940. Les sections chantaient : “C’est nous les Africains!”, La Marseillaise ou “La Allah ihl Allah!” On entendait : “Zidou l’goudem! En avant!” (Alexandre de Marenches)
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Quand on a, par métier , regardé le dessous de table et l'envers des cartes pendant longtemps, il ne reste plus que trois attitudes: ou préparer une liste de gens "à flinguer", ce qui est fastidieux et illégal, ou se flinguer soi -même, ce qui est inconfortable, ou faire l'appel à une vertu cardinale , le sens de l'humour, ce qui permet de sourire pour le restant de vos jours.
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Je porte une admiration affectueuse et déférente au président Houphouët-Boigny, cet Africain de haute lignée, qui a fondé de ses propres mains et avec l’appui inconditionnel de mon ami, M. Alain Belkiri, préfet français mis à sa disposition après la Seconde Guerre mondiale, la Côte-d’Ivoire, un des rares pays d’Afrique noire dont la stabilité politique, la démocratie et les succès économiques sont un exemple pour tous. (Alexandre de Marenches)
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Si la France fait aujourd’hui partie des quatre Grands, c’est grâce à ces Français qui sont morts [entre 1940 et 1945] dans les rangs de la France Libre et de l’armée venue de l’Empire. (Alexandre de Marenches)
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