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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Place du monument aux morts, La Roche-sur-Yon, 8 mai 2015. Sous une pluie fine, l'on écoute, pour certains religieusement, le discours solennel. Dans la foule, Guy-Pierre Gautier, le grand-père de Tiburce Oger, s'apprête, comme certains de ses camarades, à recevoir la Légion d'Honneur. À quoi pense-t-il en ce moment, 70 ans après la fin de la guerre ? Car les souvenirs sont toujours là, ancrés pour toujours... Il se rappelle toutes ses années d'engagement dans la Résistance, les risques encourus, les défis relevés, les tracts distribués, les amis tombés mais aussi les camps de concentration, les tortures et les humiliations infligées, la faim et la soif, la peur et l'entraide...


Tiburce Oger nous livre le témoignage bouleversant et poignant de son grand-père maternel, Guy-Pierre Gautier, de son enfance dans les rues de la Rochelle à sa médaille en passant par ces longs mois enfermés à Dachau. L'auteur se met dans la peau de son grand-père, résistant, arrêté puis déporté dans les camps de concentration, et emprunte ses mots, ses émotions et ses ressentis. Les dates et les événements sont précises, renforçant le caractère marquant, authentique et inoubliable de ce témoignage dur. L'on ressent la brutalité, la peur et la violence mais aussi l'entraide, le courage et plus que jamais l'envie de survivre. Un témoignage profond, empli d'humanité qui, une fois de plus, nous montre l'horreur de ces camps, l'impensable au jour d'aujourd'hui. Tiburce Oger, qui a passé 30 ans sur ce projet, retranscrit de par son trait réaliste, de par les décors travaillés et les couleurs lumineuses, une ambiance à la fois étouffante, tendue mais aussi emplie d'espoir.
Un témoignage fort et saisissant...
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Lorsque j'ai vu le titre, j'ai eue envie de le découvrir cette histoire. C'est La Rochelle qui m'a interpellé. Étant charentaise, j'aime comprendre ce qui a pus arrivé à deux pas de ma porte.

On connaît tous des ouvrages sur les déportations, les camps de concentration… mais pas sur la résistance… enfin en ce qui me concerne… et j'ai appris plein de chose.
Comme quoi le courage, à plusieurs visage… Il suffit de peu de chose pour risquer sa vie… Et distribuer des tracs en était une…

C'est le récit de Guy-Pierre Gautier, raconté par son petit-fils, qui débute par la remise d'une médaille « la légion d'honneur », homme de 90 ans, debout sous la pluie, tête dénudé par respect pour sa patrie… Une histoire de courage, de combat … un récit que je ne suis pas prête d'oublié…

Bonne lecture !
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Tiburce Oger met en images le témoignage de son grand-père, résistant de 1941 à 1944 puis déporté politique à Dachau, décoré de la légion d'honneur en 2015.

J'ai été touchée et émue par ce récit, guidée par la voix de Guy Pierre Gautier racontant ses souvenirs (presque pas de dialogue donc pas de reconstitution par les situations montrées mais un récit en "voix off"), d'autant plus que je connais les lieux cités et y ai une attache pour une raison ou une autre : la Rochelle, Saintes, Niort, Poitiers, Villeneuve-sur-Lot, Jonzac, Compiègne. Les événements racontés, actes de résistance, interrogatoires, emprisonnements, ont donc encore davantage pris corps pour moi. Par ailleurs, comme l'annonce parfaitement le déterminant rageusement gravé du titre, ce sont des anecdotes personnelles vécues par cet homme qui sont racontées. Bien entendu, on y retrouve les grandes lignes de tous les témoignages de résistants et déportés, mais avec une touche et des détails qui le rendent unique, par exemple l'épisode de la prison centrale d'Eysses, près de Villeneuve-sur-Lot, qui a réuni un temps tous les résistants prisonniers, j'ai trouvé cet épisode, que j'ignorais totalement, très intéressant.

J'ai trouvé la structure du scénario bien faite, globalement chronologique, fluide, bien équilibrée.
Les pages sont rendues très dynamiques par l'accumulation de cases de tailles et de formes différentes et changeant d'une page à l'autre, également par la variation des points de vue (quelques contre-plongées bien senties), des cadrages (souvent en biais, qui créent un vrai malaise je trouve), de types de plans (du détail au plan large).

Un bon outil de connaissance selon moi, lisible dès la 3ème en lien avec le programme d'histoire.
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J'aime beaucoup les récits de Tiburce Oger (Buffalo Runners, Black Sands – Unité 731, Canoë Bay…), et celui-ci par son coté particulièrement intimiste, est particulièrement poignant et prend aux tripes.
Comme pour Buffalo Runners, l'auteur a cette fois-ci mis un point d'honneur à réaliser toute la BD (Dessin, Scénario, Couleurs) sur les bases du témoignage de son grand-père.

Le dessin :

Le trait de Tiburge Oger pour cette BD est relativement agressif et nerveux dans un style réaliste.
Les couleurs et les tons passent progressivement de clarté et vivacité à des nuances plus ternes, sombres et tristes, accompagnant ainsi parfaitement la chronologie de l'histoire.
Celles-ci contribuent fortement à la mise en ambiance des scènes. On devinera ainsi aisément la chaleur insupportable des trains bondés de prisonniers ou bien l'humidité et le froid glacial hivernal des camps de concentrations.
Les effets de fonds (brouillard, pluie, etc…) sont superbement réalisés, les perspectives maitrisées et les scènes nocturnes sont splendides. Au-delà de cela, Tiburce Oger n'use pas ou peu d'autres effets, privilégiant ainsi le réalisme.
Les mises en scènes sont parfois bluffantes, comme tous ces prisonniers alignés, suivi d'une vignette focalisant sur un prisonnier au regard vide et perçant ou bien cette série de vignettes décrivant le voyage dans les wagons à bestiau des trains… Elles sont saisissantes de détails mais aussi de cruauté et de violences à la fois physiques et morales.
Les personnages évoluent évidemment avec le fil de l'histoire et l'auteur a su remarquablement illustrer la « dégradation » des corps et santé mentale des protagonistes. On ressent ainsi le travail de fond, de recherche et d'enquête de l'auteur, et on devine aussi fortement la présence et la mémoire du grand père à travers toutes les précisions apportées.

Le scénario :

Tiburce Oger raconte donc cette partie d'histoire mondiale à travers les yeux de son grand-père.
Il réalise ainsi un magnifique et important devoir de mémoire, donnant ainsi une belle leçon à tous les beaux parleurs et langues de vipère ayant la mauvaise foi de remettre en doute les faits historiques relatés.
Et heureusement pour nous, il reste encore de ces personnes âgées, véritables héros et/ou héroïnes, ayant toute leur tête pour ainsi nous rappeler vaillamment les horreurs vécues.
A la lecture du livre, l'histoire de Guy Pierre Gauthier peut sembler surréaliste mais hélas elle est loin d'être fictionnelle, et cela nous fera toujours le même effet : un sentiment de malaise.
D'autant que l'auteur ne néglige pas les détails racontés par son aïeul.
En créant cette BD, Tiburce Oger n'a pas eu la prétention de se substituer à quelconques historiens. Non, son seul but était de raconter ce qu'un homme a pu vivre au cours de sa vie, ponctuée par la plus grande guerre mondiale… Ainsi dans son scénario, on ressent beaucoup plus l'aspect émotions et sentiments que les faits historiques (non négligés au demeurant…).
Le découpage classique suit la chronologie imposée par la vie de son ancêtre. Les cases son grandes pour mieux montrer la folie humaine et/ou mettre en avant les actes héroïques singuliers pour survivre…

Cette histoire intime, que le héros aurait certainement souhaité oublier, apporte une nouvelle vision des faits historiques et conforte la barbarie et cruauté humaine déchainées lors de cette période. Elle nous le rappelle ainsi simplement et justement afin de ne lutter pour ne plus vivre (ou faire vivre) ces horreurs.
Ce livre est donc à mettre dans toutes les mains des jeunes gens en âge de comprendre.
Un récit important et une belle oeuvre de mémoire.

Lien : http://www.7bd.fr/2017/06/ma..
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Dès les premières pages, la bande dessinée vous frappe en plein sternum. Elle est insupportable – je dirais presque : traumatisante –, visuellement violente mais éblouissante dans cette violence.
Nous suivons donc l'histoire de Guy-Pierre Gautier, dont les actes de résistance le conduiront des prisons au camp de concentration nazi de Dachau-Allach. Petit détail qui pour moi a son importance : j'ai été d'autant plus émue que les premières années du combat de Guy-Pierre Gautier prennent place à quelques kilomètres seulement de chez moi…
L'ouvrage escorte les souvenirs de ce héros, qui parfois s'enchaînent avec logique et puis parfois se disloquent. Les cases se soumettent à ce fil désaccordé des images qui ressurgissent, barbares, impensables. J'ai senti un vrai lien entre le grand-père qui se confie enfin et le petit-fils qui recueille cette parole pour la ressusciter sur ses pages blanches. C'est extrêmement émouvant. J'ai senti également dans ces dessins toute la souffrance de la transmission et l'épreuve que cela a dû être d'entreprendre un tel projet.
Parlons-en d'ailleurs de ces dessins fabuleux : c'est pour moi le gros choc de cette bande dessinée. le talent de Tiburce Oger est époustouflant, ses couleurs sont fascinantes. J'ai pleuré dès les premières pages tant ses illustrations sont pures et nues, absolument offertes et terriblement franches. C'est prodigieux de réussir à retranscrire dans un dessin l'émotion intime d'un décor, l'horreur muette d'un regard ou le désespoir d'un corps humilié.
Certaines images se tiennent au bord de l'insoutenable mais avec quelle délicatesse c'est fait, avec quelle détermination, quel amour cristallin et quel respect… Chaque dessin saigne, chaque visage crie ; j'ai lu la moitié de cette bande dessinée en apnée, incapable de respirer, abîmée et percutée à chaque page que je tournais.
À aucun moment l'auteur ne cherche à faire dans le sensationnalisme ; tout n'est que pudeur et finesse, retenue, espoir et humanité. J'ai lu beaucoup de bandes dessinées historiques sur le thème de la Seconde Guerre mondiale, mais rares sont celles qui concentrent à la fois la force du propos et la puissance du dessin.
Je me suis rarement sentie aussi démunie devant une oeuvre graphique, aussi secouée, bousculée et captivée. En 88 pages, Tiburce Oger réussit à vous tatouer dans le regard l'horreur et l'innommable. Quelle magnifique oeuvre je tiens ici entre mes mains.
Lien : https://lechemindeslivres.wo..
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Un essentiel de la 2e guerre mondiale.
Le dessin est poignant et correspond tout à fait au sujet traité.
Quelle incroyable histoire de ces hommes et femmes, qui, pour la liberté, ont enduré et tenu, tenu, tenu !
Qui s'engagerait de la sorte, jusqu'au bout, lutter pour la survie, en gardant de l'humanité.
Très dur à lire de par l'horreur abordée, mais quel chef d'oeuvre !

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Quelle découverte de cet album dans mon endroit préféré, le Grand Cercle à Eragny (95), au milieu d'autres BD. Cette BD est une véritable claque car si simple et profonde. le récit est sobre, un témoignage sans larmoiement. Une BD pleine de dignité. Cet album devrait être offert dans tous les collèges et lycées.A découvrir et partager, en urgence.
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L'histoire commence par la fin (ou presque) et c'est à l'occasion de la remise de la Légion d'Honneur à son grand-père Guy-Pierre Gautier à l'âge de 91ans, que Tiburce Oger prend les crayons, scénarise et dessine son histoire, celle d'un résistant déporté à Dachau.

Comme tous les témoignages au sujet des camps de concentration ce graphique n'échappe pas à la règle, son histoire nous prend aux tripes. Personne ne peut rester indifférent. Ici, les souvenirs et les déclarations du grand-père de l'auteur ont la particularité d'être très précis, le dessin s'approche au plus près de la réalité.

Un album nécessaire
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8 mai 2015, à La Roche-Sur-Yon, Guy-Pierre Gauthier reçoit la Légion d'honneur, l'occasion pour lui de se remémorer son engagement dans la résistance et les conséquences que cet engagement a eu sur sa vie. Tiburge Oger raconte dans cette BD l'histoire vraie de son grand-père maternel.

C'est un récit très réaliste avec un contexte historique vraiment bien retranscrit. Il n'y a pas de pathos mais beaucoup d'émotion et de sensibilité dans cette BD. J'ai apprécié le style de Tiburce Oger qui a réussi à mettre en image un témoignage fort. C'est aussi un bel hommage à son grand-père. Coup de coeur !
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Le 8 mai 2015, Guy-Pierre Gautier est élevé à la dignité de Chevalier de la Légion d'Honneur eu égard à son comportement pendant la guerre de 39/45. Son petit-fils, Tiburce Oger dessine la vie que lui raconte son grand-père. Guy-Pierre est né en 1924 à Saintes. Pendant la guerre, il imprime et distribue des tracts puis participe avec son réseau à diverses actions de terrorisme comme disait l'occupant d'alors : déraillement de trains, incendie de dépôts de bois destinés aux Allemands, de dépôts d'armes. Il finit par être arrêté et déporté à Dachau où il vivra les heures les plus terribles de sa vie d'homme tant l'humanité est niée dans le camp.

J'aime bien les récits en bande dessinée des descendants des résistants et/ou prisonniers des guerres. Tardi l'a superbement fait avec Stalag IIB, Marc Lévy -et oui- également dans Les enfants de la liberté mis en images par Alain Grand, L'île des Justes de Stéphane Piatzsek et Espé et évidemment Art Spiegelman dans Maus... Je trouve que la BD apporte un plus, notamment celui de parler à un public plus large et plus jeune que le récit ou la biographie. Les survivants de la guerre ne seront bientôt plus de ce monde et il ne faudrait pas que ces disparitions fassent oublier l'horreur et que certaines thèses négationnistes enflent exagérément.

Dans cet album, Tiburce Oger raconte la vie simple de son grand-père, ce jeune communiste qui, dès 16 ans s'est retrouvé porteur de messages puis, très vite au sein d'un réseau de résistants. Ensuite, les actions anti-occupants et l'arrestation. Il n'élude pas. Les dessins sont parlants, parfois durs mais nécessaires. Il ne parle pas de la Shoah, puisque Guy-Pierre n'était pas avec des juifs dans les camps mais avec des communistes, des prisonniers politiques. Les conditions sont assez similaires et si, à juste titre, on a beaucoup parlé des camps de la mort pour les juifs, il ne faut pas oublier ceux qui ont résisté et qui ont été arrêtés, torturés et déportés. Comme le dit Guy-Pierre, les blessures physiques se soignent, mais 70 ans après les faits, il cauchemarde toujours, les blessures psychologiques ne se referment pas.

Bande dessinée à mettre entre les mains des jeunes adolescents, ce qui permettra de provoquer des questions et des discussions autour de la barbarie, de l'intolérance et des théories raciales.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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