Puis, de façon tout à fait imperceptible, les choses commencèrent à changer. Les toits, qui, au premier abord, semblaient uniformes dans la lumière bleutée de l'obscurité devinrent plus distincts. Et cependant, autour de lui, la ville abandonnait ses formes. Les maisons semblaient devenir liquides et s'écouler avant qu'il les eût atteintes. Un cheval au loin se transforma en brume quand il s'en approcha. Des fontaines se dissolvaient en parfums.
Si tu as quelque chose, garde-le, veille dessus, conserve-le précieusement, enrichis-le. Parce que, ici, si tu perds quelque chose, c'est qu'au départ tu ne l'avais pas. Tu ne l'as pas gardé. Tu ne lui as pas donné la vie. Cela n'était pas réel pour toi. Ici, les choses perdent leur réalité si tu n'as pas conscience d'elles."
[...] étonner les dieux consiste peut-être à réapprendre à vivre, à retrouver des valeurs devenues invisibles sous le poids et l'omniprésence du désir de possession matérielle de notre monde : vivre l'amour, la création, la compassion ou la pensée, entre ombre et lumière.
- Le temps bouge-t-il ?
- Oui.
- Où va-t-il ?
- Je ne sais pas.
- L'as-tu vu bouger ?
- Oui.
- Où ?
- Sur un cadran solaire.