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Citations sur Le Parc à chiens (20)

A l'instar de tous les Ukrainiens, nous nous trouvions dans un no man's land: pour les Russes, nous étions une sorte de sous-Russes, et pour les Estoniens, nous étions des Russes. De temps à autre, je suprenais ma mère en train de regarder son passeport soviétique avec la même perplexité que les roubles avant l'arrivée de la nouvelle devise estonienne.
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Je zoome. Le fils plisse les yeux au soleil. Il va devenir un tombeur, c'est évident, aussi évident que mon propre déclin, et le sentiment de honte qui m'envahit est écrasant.
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J’avais entendu dire que les états d’esprit de la mère se transmettaient dès cette phase à l’enfant, qui n’était encore rien d’autre qu’un énorme cœur, palpitant entre cent trente et cent cinquante fois par minute. N’était ce pas merveilleux, que le cœur vienne toujours en premier, avant les sens, avant la raison, avant les membres, avant le souffle ?
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" Je suis chaque vieillard fusillé ici.
Je suis chaque enfant fusillé ici.
Rien en moi n'oubliera jamais cela.
Evgueni EVTOUCHENKO, citée par Sofi OKSANEN,
page 115.
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Chez nous, les honnêtes gens sont en prison et les voyous au Parlement.
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Quand j’étais petite, un jour, j’avais été séparée de mon père dans un passage souterrain. Il m’avait retrouvée aussitôt, mais j’avais déjà eu le temps de croire que je ne le reverrais plus jamais et que j’allais être assaillie par la muraille formée par les sombres doudounes de la foule, assaillie par une chose qui dépassait mon imagination. À présent, j’éprouve la même sensation. Sauf que personne ne me délivrera. Personne d’autre que moi. Je vais devoir fournir des explications.
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Dans le bus, j’étais souvent entourée d’une horde de filles qu’auréolait un nuage de parfum aux relents d’espérance, en route pour les salles de conférences du Palace, où des défilés de mariées potentielles étaient organisés à l’attention des célibataires étrangers. À l’approche du terminus, les cheveux courts s’aspergeaient d’une nouvelle couche de laque, les longues mèches se frottaient à la brosse, et tout ce mouvement de va-et-vient était rythmé par le cliquetis des tubes, étuis et miroirs. J’avais passé des années dans des vestiaires baignés de ces rêves d’un avenir radieux, à ceci près que les odeurs du bus présentaient des relents gras de rouge à lèvres rance, qu’une fille assise derrière moi se poudrait les joues avec un pinceau qui n’avait pas été lavé depuis des lustres, et que les motifs de leurs robes imitaient souvent la fourrure du chat sauvage. Je les écoutais parler en me demandant si j’allais devoir tenter ma chance à leurs côtés, alors que j’étais bien placée pour savoir que le prince charmant n’existait pas plus ailleurs qu'ici.
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Par la suite, je n’ai pas osé non plus : comment l’expliquer un jour, si j’avais gardé le silence la veille ?
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L'espoir s'épanouissait comme une fleur et la caresse de ses pétales posait sur mes joues une confiance que je croyais avoir perdue.
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Les erreurs sont des plaies. Les plaies saignent, laissent des cicatrices, et les cicatrices sont des signes particuliers. Avec des signes particuliers, on finit par se faire prendre, toujours.
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