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Citations sur Purge (193)

1948, ESTONIE OCCIDENTALE
Le lit d’Aliide commence à puer l’oignon
Aliide choisit Martin quand celui-ci ne savait encore rien d’elle. Elle le
vit à la laiterie par hasard. Elle venait de descendre les marches après avoir
contemplé, sur le mur du bureau de la laiterie, les échantillons de coton qui
témoignaient de la pureté du lait de leurs vaches. Les cotons des autres
étaient plus jaunes, les traces de leur lait à elles étaient toujours aussi
blanches. Ou plutôt c’était le mérite d’Ingel, c’était Ingel qui s’occupait le
plus de ces vaches, mais quoi qu’il en soit, c’étaient tout de même les
vaches de leur ferme. Aliide avait bombé le torse et, le torse bombé, elle
était sortie du bureau, quand elle entendit cette voix, sur les marches, la
voix d’un inconnu. C’était une voix passionnée et résolue, tout à fait
différente de celles des autres hommes du village, qui étaient soit effritées
par la vieillesse soit ramollies par l’eau-de-vie du matin au soir – qu’aurait
bien pu faire d’autre un gars de la campagne qui avait survécu, à cette
époque, sinon boire ? Aliide alla vers la route et chercha l’homme qui
possédait une telle voix, et l’homme lui apparut. Il était en train de marcher
vers la laiterie et trois ou quatre hommes le suivaient comme un chef, et
Aliide vit les basques de leurs manteaux flotter comme portées par le vent,
et ceux qui suivaient l’homme tourner la tête vers lui pour lui parler, mais
l’homme ne faisait pas de même, en répondant, il regardait devant lui, le
front haut, il regardait vers l’avenir. Et alors Aliide sut que c’était là
l’homme qu’il fallait pour la sauver, pour protéger son existence. Martin.
Martin Truu. Aliide savourait consciencieusement ce nom qui courait au
village, il avait bon goût, et Aliide Truu encore davantage, ça fondait
fraîchement sur la langue comme la première neige.
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Dans la rue, elle reconnaissait les femmes dont elle flairait qu’il leur était
arrivé le même genre de choses. À chaque main tremblante, elle devinait :
celle-là aussi. À chaque sursaut que provoquait le cri d’un soldat russe, ou à
chaque tressaillement causé par le bruit des bottes. Celle-là aussi ? Toutes
celles qui ne pouvaient pas s’empêcher de changer de trottoir dès qu’elles
croisaient des miliciens ou des soldats. Toutes celles dont on apercevait, à la
taille de leur blouse, qu’elles portaient plusieurs paires de culottes. Toutes
celles qui n’étaient pas capables de regarder droit dans les yeux. Avaient-ils
dit la même chose à celle-là, lui avaient-ils dit : « Chaque fois que tu iras au
lit avec ton mari, tu te souviendras de moi » ?
Si elle se retrouvait en présence d’une de ces femmes, elle essayait de
s’en tenir le plus loin possible. Afin que la similarité de leurs conduites ne
se remarque pas. Afin que leurs gestes et leur nervosité ne s’amplifient pas
mutuellement. Aux soirées communes du village, Aliide les évitait, parce
que à tout moment pourrait passer l’un de ces hommes, qui se souviendrait
d’elle éternellement. Et peut-être que l’un de ces hommes serait le même
que pour cette autre femme semblable. Elles ne pourraient pas s’empêcher
de jeter un coup d’œil dans la même direction, celle d’où viendrait
l’homme. Elles ne pourraient pas s’empêcher non plus de sursauter en
même temps, si elles entendaient une voix connue. Elles ne pourraient pas
s’empêcher, en levant leur verre, de le renverser en même temps. Elles se
trahiraient. Quelqu’un se rendrait compte. L’un de ces hommes se
rappellerait qu’Aliide était l’une de ces femmes qui avaient été dans la cave
de la mairie.
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Les mains d’Aliide furent attachées dans son dos et un sac fut mis sur sa
tête. Les gars se retirèrent. À travers le jute, elle ne voyait rien. Quelque
part, de l’eau gouttait par terre. L’odeur de la cave passait à travers. La porte
s’ouvrit. Des bottes. Le chemisier d’Aliide fut déchiré, les boutons projetés
sur les dalles, sur les murs, les boutons de verre allemands, et puis... elle se
transforma en souris dans un coin de la pièce, en mouche dans la lampe,
elle s’envola, en clou dans le carton mural, en punaise rouillée, elle était
une punaise rouillée dans le mur. Elle était une mouche et elle allait avec
une poitrine de femme dénudée, la femme était au milieu de la pièce avec
un sac sur la tête, et elle surmontait la récente contusion, le sang s’était
accumulé sous la peau de sa poitrine, les bleus étaient traversés par une
fissure qui laissait passer une mouche, les hématomes des mamelons
gonflés comme des continents. Quand la peau nue de la femme toucha les
dalles, la femme ne bougeait plus. La femme la tête dans le sac au milieu de
la pièce était une étrangère et Aliide était partie, son cœur se tortillait dans
les fentes trous rainures, se confondait en une racine qui s’enfonçait dans la
terre sous la pièce. Si on en faisait du savon ? La femme au milieu de la
pièce ne bougeait pas, n’entendait pas, Aliide était devenue un crachat sur
le pied de la table, à côté d’un trou de termite, à l’intérieur d’un trou rond
dans le bois, le bois d’aulne, d’aulne issu de la terre d’Estonie, qui sentait
encore la forêt, qui sentait encore l’eau et les racines et les taupes. Elle
plongea au loin, elle était une taupe, qui poussait un tas de terre dans la
cour, la cour sentait la pluie et le vent, la terre humide respirait et remuait.
La tête de la femme qui se trouvait au milieu de la pièce avait été plongée
dans un seau à ordures. Aliide était dehors dans la terre humide, de la terre
dans les narines, de la terre dans les cheveux, de la terre dans les oreilles et
les chiens lui couraient par-dessus, leurs pattes pressaient la terre, qui
respirait et gémissait, et la pluie fondait sur elle et les fossés se
remplissaient et l’eau battait et creusait ses propres voies et quelque part des
bottes de cuir chromé, quelque part un manteau de cuir, quelque part
l’odeur froide de l’eau-de-vie, quelque part le russe et l’estonien se mêlaient
et les langues pourries sifflaient.
La femme au milieu de la pièce ne bougeait pas.
Malgré les efforts du corps d’Aliide, malgré la terre qui essayait de la
garder en elle, qui caressait tendrement la chair bleuie, qui léchait le sang
sur ses lèvres, qui baisait les cheveux rabattus sur sa bouche, la terre avait
beau faire tout son possible, elle ne pouvait rien, Aliide fut tirée en arrière.
Une boucle de ceinture tinta et la femme au milieu de la pièce remua. Une
porte retentit, une botte retentit, un verre retentit, une chaise gratta le sol,
une lampe oscilla au plafond, et elle essaya de s’échapper – elle était la
mouche dans la lampe, agrippée au fil de tungstène – mais la ceinture
l’arracha à sa fuite, une ceinture tellement bien perforée qu’on ne pouvait
pas l’entendre, d’un cuir encore mieux perforé que la tapette à mouches.
Elle essaya, certes, elle était une mouche, volait en fuite, volait au plafond,
volait loin de la lumière de la lampe, les ailes transparentes, cent yeux, mais
la femme sur le sol de pierre émit un râle dans un spasme. La tête de la
femme était dans un sac et le sac sentait le vomi et le tissu du sac n’avait
pas de trou pour laisser passer une mouche, la mouche ne trouvait pas son
chemin vers la bouche, la mouche n’aurait pas pu essayer d’étouffer la
femme, de la faire vomir à nouveau et suffoquer. Le sac sentait l’urine, il
était humide d’urine, le vomi était plus ancien. Une porte claqua, des bottes
claquèrent, par-dessus les bottes on faisait claquer la langue et craquer les
mâchoires, des miettes de pain tombaient par terre comme des cailloux. Le
claquement de langue cessa.
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Quand les Germano-Baltes furent appelés en Allemagne à l’automne
1939, une amie d’école et de catéchisme des sœurs, qui était germano-balte,
vint prendre congé et leur promit de revenir. Elle irait seulement faire un
tour dans ce pays qu’elle n’avait jamais vu, et puis elle reviendrait leur
raconter à quoi ressemblait vraiment l’Allemagne. On fit des adieux de la
main et Aliide regarda en même temps les bras de Hans, qui s’enroulaient
autour de la taille d’Ingel pour la conduire bientôt derrière l’écurie. Leur
roucoulement s’entendait dans la cour principale et Aliide pressait les dents
sur sa main. Les images de la taille gonflée d’Ingel et du corps de Hans
emmêlé à Ingel tourmentaient Aliide sans interruption, de jour comme de
nuit, en rêve et en veille, et l’empêchaient de voir et d’entendre rien d’autre.
Aucun d’eux trois ne prêtait attention au fait que les fronts des aînés se
creusaient de rides tourmentées, qui ne s’en allaient pas, mais
s’approfondissaient, au fait que le père des sœurs observait les couchers de
soleil, les examinait tous les soirs au bord du champ, fumait la pipe et fixait
l’horizon en cherchant des signes, scrutait les feuilles de l’érable, soupirait
auprès d’elles, du journal et de la radio, et s’en retournait toujours écouter
les oiseaux.
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Mais une pareille souillon pourrait-elle être un
appât ? Ou même une voleuse ? Les voleurs, Aliide savait les reconnaître.
La fille n’avait pas les yeux assez vifs, pas comme ceux des voleurs. Le
regard de la fille était comme celui d’un chien obligé de toujours prendre
garde aux enfants qui font exprès de lui marcher dessus. Elle avait
perpétuellement l’air de partir se cacher, elle se repliait tout le temps sur
elle-même. Les voleurs n’étaient pas comme ça, du moins pas les voleurs
élevés à la dure.
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brouillard de solutions alternatives s’échappait de la tête de Zara, elle
n’arrivait pas à les canaliser, encore moins aurait-elle pu les peser. Ses
tempes palpitaient. Elle devrait respirer profondément, il fallait être
quelqu’un qui inspire confiance. Le genre de fille que les personnes âgées
aiment bien. Il fallait essayer d’être gentille, polie, bien élevée et serviable,
mais elle avait une tronche de pute et des gestes de pute, même si le fait de
s’être coupé les cheveux devait aider, dans une certaine mesure. Putain, elle
pourrait pas rester ici.
Zara fixa son attention sur la tasse de café d’Aliide. Si elle se concentrait
comme il faut sur un objet, elle pourrait mieux répondre à n’importe quoi.
Sur la porcelaine jaunâtre, il y avait des fêlures noires comme des pattes
d’araignée. Le corps de la tasse était translucide et rappelait une peau jeune,
même si la tasse était vieille. Elle était peu profonde et de forme gracieuse,
elle appartenait à un autre univers que le reste de la cuisine, il y avait là un
raffinement d’un monde révolu. Zara n’avait pas remarqué dans le buffet
d’autres pièces qui auraient pu appartenir au même service, même si elle ne
connaissait pas toute la vaisselle d’Aliide, bien sûr, seulement celle qui était
visible. Aliide y avait bu du café, du lait et de l’eau, en rinçant simplement
la tasse entre deux. C’était manifestement sa tasse à elle. Zara en scrutait les
fêlures et attendait la question suivante.
Aliide se tourna vers la cuve de tomates.
« C’était une bonne récolte, cette année. »
Une mouche se promenait au milieu des tomates.
Zara désigna la cuve de la tête.
Aliide chassa la mouche de la main.
« Elles ne pondent que dans la viande. »
Aliide avait fait attention. Elle avait tenté de susciter de l’intérêt pour la
Finlande, elle avait essayé de l’aiguillonner, mais non, la fille n’avait pas
posé d’autres questions sur Talvi ou sur la technologie. La fourchette tintait
seulement contre l’assiette, la bouche mangeait l’oreille avec application, la
tasse de café retentissait, les grandes gorgées couvraient la radio, et pendant
ce temps la fille palpait ses cheveux ras. Sa poitrine se soulevait. C’était
l’histoire de la voiture qui avait déchaîné la fille, pas le nouveau téléviseur
ni le reste. Peut-être qu’elle ne s’intéressait pas à eux, à moins qu’elle ne fût
juste diablement rusée. Mais une pareille souillon pourrait-elle être un
appât ? Ou même une voleuse ? Les voleurs, Aliide savait les reconnaître.
La fille n’avait pas les yeux assez vifs, pas comme ceux des voleurs. Le
regard de la fille était comme celui d’un chien obligé de toujours prendre
garde aux enfants qui font exprès de lui marcher dessus. Elle avait
perpétuellement l’air de partir se cacher, elle se repliait tout le temps sur
elle-même. Les voleurs n’étaient pas comme ça, du moins pas les voleurs
élevés à la dure. Et l’évocation de souvenirs de Finlande n’avait pas fait
monter l’enthousiasme aux joues de la fille, cette expression qu’Aliide avait
attendue, l’éclat bien connu de la cupidité, le trémolo du respect dans la
voix, rien de tout cela n’était apparu. Ou bien la fille voulait-elle voler la
voiture ?
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Si Pacha ne se pointait pas avant, Zara pourrait aller à Tallinn grâce à
Talvi. Ensuite, elle n’aurait plus qu’à trouver un moyen de continuer après
Tallinn, vers la Finlande ; dans le port, elle pourrait essayer de se cacher
dans un camion, ou quelque part. Comment Pacha s’arrangeait-il pour que
les gens passent la frontière ? On ouvrait les coffres des voitures, ça elle le
savait. Il fallait que ce soit un camion, un camion finlandais, les Finlandais
passaient toujours plus facilement la frontière. Elle ne pourrait en aucun cas
se procurer un passeport, à moins d’en voler un à une Finlandaise qui lui
ressemble. Trop compliqué, elle ne saurait pas faire tout ça toute seule.
D’abord Tallinn. Maintenant il n’y avait plus qu’à mettre Aliide dans son
camp. Mais comment, comment réussirait-elle cela, comment tromper les
rides du front d’Aliide ? Zara devrait se calmer, oublier Talvi et sa voiture
pour quelque temps, et ne pas énerver Aliide davantage avec sa fougue. Un
brouillard de solutions alternatives s’échappait de la tête de Zara, elle
n’arrivait pas à les canaliser, encore moins aurait-elle pu les peser. Ses
tempes palpitaient. Elle devrait respirer profondément, il fallait être
quelqu’un qui inspire confiance. Le genre de fille que les personnes âgées
aiment bien. Il fallait essayer d’être gentille, polie, bien élevée et serviable,
mais elle avait une tronche de pute et des gestes de pute, même si le fait de
s’être coupé les cheveux devait aider, dans une certaine mesure. Putain, elle
pourrait pas rester ici.
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Zara souffla qu’elle était venue avec son mari en vacances à Tallinn. La
phrase sonnait bien. Elle suivait le même rythme que la parole d’Aliide.
Elle commença à s’y agripper. Mais l’histoire, alors, quelle serait l’histoire
qui conviendrait ? L’amorce d’histoire qu’elle avait inventée tout à l’heure
se débattait pour s’échapper et Zara la retint en tapant sur ses pattes
fugitives. Reste ici. Aide-moi. De proche en proche, de mot en mot, donne-
moi une histoire. Donne-moi une bonne histoire. Donne-moi une histoire
qui permette à Zara de rester ici. Qu’Aliide n’appelle personne pour venir la
chercher.
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Le ballot gisait au même endroit sous les bouleaux. Aliide s’approcha
sans le quitter des yeux, en alerte. Le ballot était une fille. Boueuse,
loqueteuse et malpropre, mais une fille quand même. Une fille inconnue.
Un être humain de chair et de sang, et non quelque présage tombé du ciel.
Ses ongles cassés portaient des lambeaux de vernis rouge. Ses joues étaient
striées de rimmel et de boucles de cheveux à moitié défrisées, la laque y
formait des boulettes et quelques feuilles de saule pleureur s’y étaient
collées. À leur racine, les cheveux grossièrement décolorés repoussaient
gras et sombres. Sous la crasse, la peau diaphane de la joue blanche
ressemblait pourtant à celle d’un fruit trop mûr, de la lèvre inférieure
desséchée se détachaient des peaux déchiquetées, entre lesquelles la lèvre
tuméfiée, rouge tomate, était anormalement brillante et sanguine et faisait
ressembler la crasse à une pellicule qu’il faudrait essuyer comme la surface
vitreuse d’une pomme dans le froid. Une teinte violette s’était accumulée
dans les plis des paupières, et les bas noirs translucides étaient troués. Ils
n’étaient pas détendus aux genoux, les mailles étaient serrées et de bonne
facture. De l’Ouest, évidemment. Le tissu chatoyait malgré la boue. L’une
des chaussures était tombée par terre. C’était une pantoufle, dont la
doublure de flanelle grise boulochait et avait éclaté du côté du talon. Sur la
bordure était fixée une languette recourbée : du similicuir bordé de zigzags
avec quelques agrafes nickelées. Aliide en avait eu de semblables. Quand
elles étaient encore neuves, la languette était marron clair et douce, et la
doublure était tendre et rose comme le flanc d’un cochon de lait. Cette
pantoufle était de fabrication soviétique. La robe ? Occidentale. Le tissu
était trop bon pour être de chez eux. Etes ceintures pareilles, ça ne se
trouvait qu’à l’Ouest. La dernière fois que Talvi était venue de Finlande,
elle en avait une comme ça, une ceinture élastique. Elle avait dit que c’était
la mode, et que les trucs à la mode, ça la connaissait. Aino en avait reçu une
du même genre à l’église, dans un colis d’aide humanitaire, bien qu’elle
n’en eût pas l’usage, mais comme c’était gratuit... Les Finlandais avaient
les moyens de jeter des vêtements neufs pour les collectes. Le paquet
contenait en plus un coupe-vent et des tee-shirts, il faudrait bientôt en
chercher d’autres. Il faut dire que la robe de la fille était trop belle pour
sortir d’un colis d’aide humanitaire. Et la fille n’était pas d’ici.
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Aliide retourna à la fenêtre. Le ballot était toujours dans la cour, dans
la même position. Il avait l’air humain, avec des cheveux blonds qui se
détachaient sur l’herbe. Était-il en vie, au moins ? La poitrine d’Aliide
s’était tendue, son cœur palpitait. Faudrait-il qu’elle aille dans la cour ? Ou
bien serait-ce une ânerie, une imprudence ? Le ballot était-il un piège tendu
par des voleurs ? Non, c’était impossible. Elle n’avait pas été attirée à la
fenêtre, personne n’avait frappé à la porte d’entrée. N’eût été la mouche,
elle n’aurait même pas remarqué le ballot avant de sortir. Et pourtant.
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